mardi 1 septembre 2009

Gérald Tremblay : oui ou non ?

Il y a à peine un an, les sondages indiquaient que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, serait réélu haut la main avec un appui qui dépasserait les 70%. Les Montréalais et les Montréalaises le voyaient comme un bon maire. D’ailleurs, plusieurs chroniqueurs se plaisaient à le décrire, en se référant à lui dans leurs textes, comme « le bon maire Tremblay ».

Je le connais depuis longtemps. Pas intimement, mais assez pour avoir pensé durant tout ce temps qu’il était un homme compétent et foncièrement honnête. Alors qu’il était ministre du gouvernement du Québec, il a été impressionnant et a su faire sa marque en dirigeant bien le ministère de l’industrie, du commerce et de la technologie. Sa réputation était sans tache.

Suite à la fusion des municipalités de l’île de Montréal en une grande ville, un parti politique s’est construit autour de Tremblay et il a réussi a déloger l’ex-maire Pierre Bourque pour prendre la direction de la nouvelle grande ville. Ce sont surtout les électeurs des petites villes fusionnées de force à Montréal, qui lui permirent d’obtenir une majorité sur son adversaire. Par contre, Bourque, promoteur de l’idée « une île, une ville », recueillit une majorité d’électeurs de l’ancien territoire de la Ville de Montréal qui étaient très satisfaits de ses services.

Durant son premier mandat, Tremblay a bien dirigé la ville et à l’élection qui suivit, quatre ans plus tard, il remporta une majorité partout, incluant l’ancien Montréal.

Mais voilà que depuis quelques mois, des scandales (ou pseudos scandales puisqu’à ce jour, rien n’a été prouvé définitivement) très médiatisés sont venus bousculer l’opinion publique et favoriser la montée du parti de l’opposition, Vision Montréal, qui a réussi un coup de maître en recrutant comme candidat à la mairie, Louise Harel ex-ministre des Affaires municipales du gouvernement du Québec. Ces faits récents ont changé l’allure des sondages et, depuis, plusieurs conseillers municipaux sortant-de-charge ou des candidats qui s’étaient déjà annoncés pour l’élection de novembre prochain s’amusent à jouer, sans gêne, à « la chaise musicale » et renient, à la fois, leur parti, leurs collègues, leurs principes, leurs engagements passés et leurs opinions même récentes pour changer de bord, pensant et espérant choisir celui pour être élus. Ceux-ci ne méritent que le grand vent des sondages ne devienne qu’une petite pluie !

Le maire Tremblay vient de présenter au public montréalais les membres de son équipe. C’est en général, une très bonne équipe. Comment réagiront les électeurs ? Normalement, un maire qui a des réalisations importantes à son crédit, comme le maire Tremblay, est réélu. Mais voilà que l’intégrité du maire et son honnêteté sont mises en question à cause de la qualité du travail et des décisions des gens qu’il a mis en place et qui font partie de son équipe au plus haut niveau. À ces accusations, Tremblay rappelle que dès qu’il a été mis au courant des insinuations de scandales, il a agi en demandant aux autorités supérieures et en mettant en place au niveau municipal les enquêtes nécessaires pour établir la vérité. Est-ce suffisant pour que les électeurs le croient et ne tiennent pas compte de ces reproches ?

Mme Harel est reconnue comme honnête et une députée qui a bien servi, durant de longues années les Québécois à l’Assemblée Nationale. Cependant à la fin de sa carrière, elle a imposé les fusions de municipalités partout au Québec, dont celle de Montréal. Et cela, malgré tous les référendums organisés dans toutes les municipalités visées où les électeurs ont voté fortement contre les fusions. Ce n’était pas un signe de grand respect pour l’opinion démocratique des électeurs. De plus, cette folie des fusions et celle des dé-fusions qui ont suivi a coûté des centaines de millions de dollars en taxes additionnelles aux contribuables frustrés. Un des résultats, parmi les plus tristes, est que Montréal est devenue une ville désorganisée.

Comme le maire Tremblay, Louise Harel a une bonne équipe dont plusieurs renégats venant d’autres partis municipaux. Aussi, tout comme le maire, elle présentera un programme politique sérieux, important et à point.

Malheureusement la décision des électeurs ne portera pas sur la force des partis ou sur ce qu’ils proposent. L’ultime question, qui décidera de la prochaine administration municipale montréalaise, sera : « le maire Tremblay est-il honnête ou non ou simplement naïf ? ». S’il on le juge honnête, il gagnera. Si, par contre, on le juge malhonnête ou naïf, Louise Harel deviendra la première mairesse de Montréal.

Claude Dupras

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