mardi 23 février 2010

Harper était contre la prorogation du parlement. Oh Yea !

« C’est la faute à GG », crient les Conservateurs. GG c’est Guy Giorno le chef de cabinet du premier ministre du Canada. Il est l’homme le plus puissant sur la colline parlementaire à Ottawa et c’est lui qui aurait convaincu un Stephen Harper supposément hésitant de proroger le parlement canadien pour une période de trois mois. Du jamais vu. Les Conservateurs affirment même qu’Harper ne voulait suspendre les débats que pour dix jours. En entendant cela, je me suis demandé s’ils ne prennent pas le peuple canadien pour une bande d’idiots.

La prorogation a eu des répercussions énormes sur la popularité du PM et de son parti. Alors que les Conservateurs avaient une avance de près de 15 points dans les sondages avant Noël dernier, voilà qu’aujourd’hui cette marge s’est réduite comme une peau de chagrin et les deux principaux partis sont à égalité. Une firme de sondage donne 4% de plus aux Libéraux tandis qu’une autre favorise les Conservateurs par 2%. Ce changement important crée la panique et le désespoir chez les députés conservateurs. Exaspérés et craintifs, ils se demandent ce qui est arrivé à leur chef et à leur parti dont la stratégie et la discipline étaient reconnues comme impeccables.

Réalisant que la prorogation fut une erreur politique grave et devant le remous profond qui agite les partisans, les stratèges du parti ont imaginé de faire croire à l’opinion publique que celui qui est à blâmer est GG et non Harper. Ce n’est que de la bouillie pour les chats ! Il est de notoriété publique que, dans ce parti et ce gouvernement, seul Stephen Harper décide. C’est une dictature démocratique. C’est lui qui a décidé de proroger le parlement et qui a cherché par tous les moyens à faire accepter sa décision par l’opinion publique. Il a évoqué des raisons qui se sont avérées plus farfelues les unes que les autres et on ne peut être étonné de son insuccès. Je ne serais pas surpris que GG soit immolé sur l’autel de l’image politique et soit remercié de ses services comme chef de cabinet du PM, pour démontrer sans aucun doute (ce que les stratèges espèrent) que c’est lui le vrai coupable.

Ce qui est plus surprenant, c’est que nonobstant la crise d’Haïti pour laquelle le gouvernement du Canada a pris les actions appropriées, et le leadership du PM Harper qui a convoqué les grandes nations à Montréal pour les engager dans un programme commun et important d’aide humanitaire et de reconstruction de ce pays dévasté, la popularité d’Harper a continué à chuter. De plus, malgré la bonne ambiance qui règne au Canada à cause de la tenue des Jeux Olympiques de Vancouver pour lesquels les Canadiens sont satisfaits et heureux de l’honneur de recevoir le monde entier, la popularité d’Harper a continué à s’égrener.

La raison est simple, en prorogeant le parlement, Harper a montré au grand jour, encore une fois mais peut être une de trop, son arrogance et son non-respect pour les institutions parlementaires de notre pays. Son manque d’honnêteté évidente dans ses explications de sa décision a heurté profondément l’intelligence des Canadiens.

Aujourd’hui, pour une question de corrections d’image, le PM Harper veut abolir les deux semaines de vacances parlementaires du printemps pour les députés et reprendre ainsi, dit-il, une partie du temps perdu. Il prétend qu’il y a trop de boulot à accomplir. Pour janvier et février, il prétextait qu’il n’y avait pas suffisamment de boulot, mais pour mars et avril un boulot débordant attend la députation. Comment le croire ? Surtout, lorsqu’on apprend, petit à petit, qu’il n’y aura pas trop de nouveau à l’agenda de la rentrée de la Chambre des communes et que le projet d’élimination du déficit fortement annoncé, depuis quelques mois, par le ministre des finances est remis à 2011.

En Colombie Britannique, la législature provinciale n’a pas ajourné et ses députés ont continué leur travail durant toute la période des jeux olympiques tenus chez eux. La semaine prochaine, le PM Harper ira parler devant cette législature. N’est-ce pas que ce sera une drôle d’image que celle montrant notre PM canadien, qui a ajourné son parlement à cause la tenue des JO au pays (une des raisons qu’il a invoquée) s’adresser à un parlement provincial qui est l’hôte de ces jeux et qui n’a pas fermé ses portes.

Où sont les grands stratèges du parti conservateur !

Claude Dupras

samedi 20 février 2010

Les séparatistes québécois ont-ils un avenir ?

Ça ne va pas très bien pour les séparatistes québécois, ou souverainistes comme ils aiment s’appeler. Les réactions à la récente déclaration publique de leur ex-chef Lucien Bouchard ont mis en relief les divergences profondes qui divisent les membres et les supporteurs du parti Québécois (PQ). Un article récent du journal Le Devoir les partage en trois catégories : les « fatigués » qui ont lâché prise, les « inévitalistes » qui croient que l’indépendance est certaine et les « pédagogues-léninistes » qui discourent depuis les banquettes de l’opposition.

Bouchard, François Legault l’ex-ministre-démissionnaire et d’autres estiment que les Québécois ne veulent pas se séparer du Canada et qu’il n’est pas propice de perdre du temps précieux à discuter du sujet. Les sondages confirment cette opinion. Plusieurs de ces individus, inquiets de l’évolution du Québec, suggèrent que le PQ mette de côté l’article 1 de sa constitution (l’indépendance du Québec) et oriente plutôt son programme et ses politiques vers l’objectif de créer un bon gouvernement et de classer aux oubliettes la tenue d’un autre référendum. Certains proposent même la création d’un nouveau parti « arc-en-ciel » qui embrasserait toutes les tendances et proposerait des politiques pratico-pratiques face aux grands défis qui se lèvent à l’horizon de notre province. D’autres croient qu’une nouvelle coalition de l’opposition inspirée des « lucides » et dirigée par des hommes d’affaires serait la réponse.

Qu’il y ait un nouveau parti sur la scène politique québécoise, je n’y vois pas d’objection même si je pense que les trois qui existent suffisent. Mais penser qu’il prendra le pouvoir dans un avenir rapproché me semble illusoire. Ce n’est pas la multiplication des partis qui renversera le gouvernement actuel. Jean Charest, PM et chef du parti libéral, est trop fin politicien et bon gouvernant pour se faire renverser aussi facilement.

Le mouvement séparatiste québécois est un peu comme d’autres dans le monde qui se sont exprimés depuis la deuxième guerre mondiale. Les berbères d’Algérie, les Kurdes d’Irak et de Turquie, les protestants en Irlande, les Basques d’Espagne, les Arméniens de Turquie ont tous connu une fin tragique. L'histoire de ces peuples nous a appris que toutes les batailles gagnées par les minorités dans le passé ne l'ont jamais été au bout du fusil mais grâce à l'action positive des minorités elles mêmes vis a vis des majorités.

Les Irlandais, les Italiens et surtout les noirs américains ont eu d'énormes difficultés à défendre leur identité tout en essayant de s'intégrer à la société américaine en général. Tous ces mouvements ont réussi à changer les choses dans leur pays en faveur de la société qu’ils défendaient. Par exemple, les berbérophones les plus virulents ne parlent plus, aujourd'hui, d'une république berbère indépendante du reste de la nation algérienne, mais se re-concentrent sur les revendications les plus importantes de la Kabylie, à savoir la sauvegarde de leur culture. Non seulement réaffirment-ils leur nationalisme algérien mais ils jouent aussi le jeu démocratique en Algérie pour démontrer que la pluralité culturelle est en fait un avantage pour l'avenir de leur société plutôt qu'un fardeau.

Je ne doute pas qu'il y ait encore de l’animosité entre les sociétés revendicatrices et les autres de leur pays, mais je crois qu'avec le temps, elles finiront par trouver un terrain d'entente et oublieront leurs conflits culturels du passé, malgré que ce ne soit jamais à la satisfaction de tous.

J’ai toujours pensé que le parti Québécois, le parti le plus démocratique du Québec, représentait l’âme patriote de notre peuple. Il a toujours été un grand défenseur de sa langue et de sa culture. Il a rendu de grands services depuis qu’il existe. Les politiques sociales, culturelles, économiques ont toutes subi ses influences positives et ont été transformées à l’avantage de l’ensemble de notre peuple. Toute nation a besoin que certains de ses membres soient constamment à l’affût pour rappeler et défendre la raison d’être de son existence.

Nonobstant que le fossé soit encore grand entre les francophones et les anglophones canadiens, je diffère profondément d’opinion avec les péquistes sur la question de la séparation de l’ensemble canadien. Nous avons le privilège de vivre dans un grand pays au territoire extraordinaire qui est le plus vaste du monde, riche en pétrole, en minerais, en eau, en forêt, entourée de trois mers, etc. Ce sont nos ancêtres qui l’ont découvert, parcouru et cartographié mais, malheureusement, ils en ont perdu le contrôle. Le Canada est un pays superbe à tous les points de vue, pourquoi vouloir céder notre part ? Ne devrions-nous pas chercher à le conquérir avec nos entreprises… ?

On dit que les Anglais nous ont conquis, j’aime mieux dire que les Français n’ont pas défendu leur territoire. En effet, « à peine 15 000 Français et Françaises ont fait voile en direction du Canada au XVIIe siècle, et les deux tiers d'entre eux n'ont fait qu'un séjour temporaire dans la colonie avant de retourner définitivement en France ou de mourir au Canada à l'état de célibataire. C'est très peu. Avec une population dépassant à peine le tiers de celle de la France, les îles britanniques auraient envoyé au Nouveau Monde près de 330 000 immigrants durant la même période. (PDRH) ». N’ayant pas peuplé leur territoire, les Français se sont mis en position de faiblesse et ont tout perdu. Si la France avait agi comme le gouvernement anglais d’alors, aujourd’hui l’Amérique serait française et la langue française serait probablement la langue mondiale. La France a vraiment perdu gros.

Nous avons vécu longtemps sous la domination anglaise depuis 1759 et ce que nous possédons aujourd’hui a été gagné à cause de la solidarité qu’ont fait montre nos ancêtres. Mais il nous faut quand même, et c’est un travail de tous les instants, veiller au grain afin que notre culture, notre langue, nos lois sociales, notre économie et tout ce qui à rapport à notre société demeurent en bonne santé.

La défense d'une culture minoritaire dans un pays ou un autre est une chose que je supporte avidement. C’est pourquoi je souhaite que le PQ continue à exister même si je ne partage pas sa raison d’être qu’est la séparation du Québec du Canada. Il doit se renouveler pour maintenir vivantes et à jour ses politiques de défense des intérêts de la nation francophone du Québec Cependant, il ne doit pas croire en avoir le monopole car c’est l’affaire de tout le monde, même des fédéralistes.

Claude

jeudi 18 février 2010

Non, à Lucien Bouchard

L’ancien premier ministre du Québec, Lucien Bouchard, vient de faire une sortie remarquée sur la question de la séparation du Québec de l’ensemble Canadien. Lui qui fut chef du parti Québécois (PQ), parti séparatiste du Québec, mena une campagne référendaire extraordinaire pour le « oui » à la séparation. Il attint presque son objectif avec un vote de 49,42% favorable à son option. Jamais un si grand nombre de Québécois ne votèrent en faveur de l’indépendance du Québec.

Ce fut un chef charismatique, un orateur populaire à l'éloquence puissante et directe et qui livrait des discours enflammés et convaincants. Il toucha profondément chaque Québécois, même ceux qui votèrent contre son option. Il est un homme d’une intense sincérité et animé d’une ferveur rare et profonde de patriote.

Depuis sa démission, en 2001, comme chef du gouvernement et du PQ pour rejoindre un important bureau d’avocats à Montréal, il a été généralement discret sur les affaires du Québec, sauf en 2005 lorsqu’il regroupa autour de lui une douzaine de personnalités québécoises, penseurs et personnes d’affaires, pour évaluer la direction que prenait le Québec face aux problèmes qui le confrontent. Ce groupe publia un manifeste « Pour un Québec lucide » qui fut généralement bien accepté mais vite dénoncé par la gauche et les milieux altermondialistes et écologistes.

Aujourd’hui, Lucien Bouchard affirme « Dans l'immédiat, au Québec, on a autre chose à faire qu'attendre quelque chose qui ne vient pas vite (l’indépendance du Québec) », lui qui estime que le Québec a d'urgents problèmes économiques à régler et que les Québécois ne veulent pas actuellement de la séparation. De plus, au passage, il dénonce le nouveau radicalisme du PQ et ajoute que ce dernier est fermé aux néo-québécois. En somme, il dénonce le leadership de la chef actuelle Pauline Marois.

Certains observateurs se demandent si Lucien Bouchard ne souffre pas de nostalgie et pense à revenir à la tête du gouvernement. C’est vrai qu’il y a des problèmes importants à régler dans notre province, particulièrement le décrochage scolaire et les sérieux défis à relever que posent la santé, l'économie et l'assainissement des finances publiques.

Lucien Bouchard a gouverné le Québec. L’a-t-il bien gouverné ? Si j’avais à lui donner une note sur 10, ce serait 4.

C’est Lucien Bouchard qui a démantelé le système de santé au Québec, au nom de supposées économies, en forçant des dizaines de milliers d’infirmières d’expérience et de nombreux médecins à la retraite. Les chirurgiens et le personnel médical du Québec ont dénoncé alors et avec raison cette décision intempestive et non réfléchie. Elle a abouti sur le désastre que connaît depuis notre système de soins de la santé. Pas brillant M. Bouchard !

Lucien Bouchard a fusionné, de force, un très grand nombre de municipalités du Québec et cela malgré tous les référendums fortement majoritaires (à plus de 90%) contre la fusion, tenus dans ces municipalités. L’opinion des contribuables ça ne comptait pas car c’est lui qui avait raison, pensait-il. Démocrate, M. Bouchard ?

Par exemple, il a fusionné toutes les municipalités de l’île de Montréal, dont Montréal, une vingtaine, et a démantelé la Commission Urbaine de Montréal qui assurait des services communs à toutes ces municipalités et favorisait la répartition des dépenses à tous les occupants de l’île. Nous avions un système qui marchait bien et qui nous a donné l’Exposition internationale et universelle de 1867, les Jeux Olympiques de 1976 et le Montréal moderne. Certes, il y avait place pour améliorations et elles étaient réalisables. Le résultat fut un désastre. Des centaines de millions de $ ont été dépensés pour la « réorganisation » de la nouvelle grande ville et sa « désorganisation-réorganisation » suite à la « défusion » de villes qui décidèrent, par après, par référendums (qui furent reconnus cette fois) qu’elles ne voulaient plus s’unir avec les autres. De la folie furieuse !

Partout au Québec, les taxes foncières ont augmenté considérablement dans ces villes fusionnées, dépassant même les 50%. Dans mon cas personnel, ce fut 100%. Pourquoi ? Pour avoir de meilleurs services municipaux…? Sûrement pas, car de l’avis de tout le monde, ils sont pires qu’avant; pour assurer une plus grande efficacité dans les tâches comme l’enlèvement de la neige…? Sûrement pas, car depuis c’est la pagaille et la ville recommande même aux citoyens d’ajouter des « crampons » à leur bottes pour éviter de glisser sur la glace des trottoirs; pour assurer plus d’intégrité dans l’administration des fonds publics…? Sûrement pas, car jamais tant de cas de corruption ont été découverts et des dizaines d’enquêtes policières sont en cours, etc.

L’administration a été décentralisée vers les villes fusionnées, devenues arrondissements, et le manque de coordination avec la ville-centre a créé des problèmes d’administration cacophoniques. On a même entendu, lors de la dernière élection municipale, les contribuables réclamer l’abolition des arrondissements pour retrouver la ville à gouvernement unique… C’est à en pleurer !

Et cela, c’est la responsabilité directe de Lucien Bouchard. Et il y a beaucoup d’autres cas que je pourrais citer, particulièrement dans le monde de l’éducation… Pour moi, il fut le pire premier ministre que le Québec ait connu depuis 50 ans. Je ne dis pas qu’il n’a pas raison dans ce qu’il avance aujourd’hui. C’est facile de parler surtout lorsqu’on le fait sans se contrôler. Je ne me fie plus à lui ni à ses dires car je le juge sur ses actions passées.

Le Québec ne peut se payer le luxe de suivre Lucien Bouchard à nouveau.

Claude Dupras

lundi 15 février 2010

Le Canada, c'est plus que Vancouver

Je ne voulais pas écrire ce blog avant la fin des Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver. Ces Jeux, très bien organisés, nonobstant les problèmes de manque de neige, lancent des images positives du Canada dans le monde entier et je ne voulais pas poser un geste qui viendrait entacher cette grande manifestation sportive. Mais à voir évoluer les choses, j’ai décidé de l'écrire.

Le Canada, par sa constitution, est un pays bilingue et biculturel, français et anglais. Découvert par les Français, conquis par les Anglais, notre pays a pu, de peine et de misère, assurer aux deux nations qui le composent le respect des caractéristiques de chacun. Ce ne fut pas facile particulièrement pour les francophones qui depuis 1759, le jour de la conquête, ont tout fait pour se faire respecter et avoir leur place dans ce nouveau pays afin de protéger leur langue, leur culture et leur place. Ce qu’ils ont aujourd’hui, ils l’ont conquis par la force des mots et des votes.

Avec le temps et particulièrement durant les dernières décennies, l’immigration a changé considérablement l’image du Canada au point que les francophones pèsent, aujourd’hui, pour à peine 25 % de la population. Les néo-Canadiens, qui viennent de tous les pays du monde, adoptent surtout la langue anglaise pour vivre dans leur nouveau pays.

Mais cela ne change rien. Le pays a été découvert par les Français, a été pendant 225ans français et est un pays bilingue.

Depuis qu’il a obtenu le privilège du CIO de tenir les Jeux à Vancouver, le COVAN (Comité Organisateur des Jeux de Vancouver) a été critiqué par plusieurs observateurs de ne pas faire place à la langue française dans ses communications et dans ses préparatifs. Chaque fois, le COVAN a promis de remédier à la situation. Ce furent des paroles vides et la cérémonie d’ouverture des Jeux en a été la démonstration.

Certes, le français a eu une certaine place à l’ouverture des jeux. Mais c’est à cause du CIO qui pour remercier Pierre de Coubertin, le fondateur des jeux modernes, a décidé que le français serait la langue des Jeux Olympiques, comme on l’a constaté en Grèce, à Pékin, à Séoul, à Turin et ailleurs. La gouverneur générale du Canada, de par son rôle, se devait de parler dans les deux langues officielles du pays et elle l’a fait. Par contre, le français a été ignoré par les présentateurs et le président du COVAN qui, dans un long discours, n’a trouvé rien de mieux que de dire « BIENVENOUE » plusieurs fois et d’ajouter trois autres petites exclamations en français. En 1976, à Montréal, j’y étais et je peux assurer mes lecteurs que les deux langues furent placées sur un pied d’égalité dans tous les discours et tous les services à la presse et pour les visiteurs. Ce n’est pas le cas à Vancouver.

Le grand spectacle de la cérémonie d’ouverture des Jeux se voulait être une image du Canada. Il fut spectaculaire, original, moderne et inoubliable par ses fresques lumineuses et la participation de ses acteurs. Il a réussi à atteindre son objectif. Ce fut très bien fait. Malheureusement, trop de Québécois n’ont pas compris que la scène du canot d’écorce, une des plus belles, connue sous le nom de « la chasse-galerie », rappelait le conte folklorique de bûcherons du Québec qui, partis travailler dans un camp isolé dans la vallée de la rivière Gatineau pour l'hiver, avaient conclu un pacte avec le diable pour pouvoir passer la veille du Jour de l'An auprès de leurs parents et amis. Je ne suis pas d’accord avec ceux de mes compatriotes qui disent que les créateurs de ce grandiose spectacle ont « passé par-dessus le Québec ».

Je regrette cependant que comme porteur du drapeau olympique ou de la flamme olympique durant la cérémonie d’ouverture des Jeux de Vancouver, on ait oublié l’un de nos plus grands athlètes olympiques, le québécois Gaétan Boucher, un patineur de vitesse sur longue piste quadruple médaillé olympique. Il fut le Canadien le plus décoré des jeux d'hiver jusqu'aux Jeux olympiques de 2002, où il obtint deux médailles d’or et une de bronze. Quatre ans plus tôt, il avait remporté une médaille d’argent à Lake Placid. Les organisateurs, dans leur sagesse anglophone, ont cru mieux de choisir Bobby Orr et Wayne Gretzky, deux grands joueurs d’hockey professionnel. Un seul aurait eu le même impact. Il me semble qu’il était plus logique, normal et juste de choisir Boucher qui de toute évidence était un choix supérieur à Orr ou a Gretzky pour une cérémonie olympique.

Il est évidemment facile de critiquer. Et surtout critiquer sur des points qui ne méritent pas de l’être. Je n’aime jamais le faire surtout dans des circonstances comme celles que nous vivons avec les olympiades d’hiver de Vancouver. Mais il y a des choses qui se doivent d’être dites si on veut que nous, les francophones de ce pays, puissions y maintenir notre place. Je ne suis pas un séparatiste, loin de là. Mais j’ai toujours crû, comme mes compatriotes d’aujourd’hui et d’hier, que nous devons toujours être debout pour nous assurer que nos droits et notre présence dans ce magnifique pays qu’est le nôtre soient respectés.

J’espère que le COVAN tiendra compte des critiques qui pleuvent du Québec, d’un ministre du gouvernement canadien, d’ex-ministres fédéraux et d’autres sources pour assurer que la cérémonie de fermeture des Jeux Olympiques de Vancouver soit à la hauteur de ce qu’est le Canada.

Claude Dupras

jeudi 11 février 2010

2 000 000 de visites pour mes albums de photos : La démocratisation de la photographie

Depuis que j’ai eu mon premier Coolpix, j’ai créé mon site internet et j’y ai affiché 131 albums regroupant plus 11,895 de mes photos d’Amérique, d’Europe, d’Afrique, d’Asie et des Caraïbes. Cette semaine, pour mes albums, le chiffre de 2 000 000 de visites a été atteint. Ces internautes viennent de tous les pays de la terre. Ils ont aussi téléchargé plus de 45,000 fois une de mes photos. Pour moi, c’est incroyable. … et ce n’est pas fini puisque que chaque semaine m’apporte entre 8 500 et 10 000 nouvelles vues de mes albums, quand ce n’est pas 14 000. (Pour voir mes photos, copier et coller le lien http://www.claude.dupras.com/photo.htm).

Loin d’être un photographe professionnel, jamais je n’aurais pensé pouvoir intéresser tant de monde à mes photos. Si j’ai pu le faire, c’est non seulement grâce aux merveilleux appareils-photos numériques qui existent de nos jours, mais aussi à cause des excellents programmes informatiques pour traitement de photos et à l’Internet qui sont à la disposition de monsieur et madame-tout-le-monde.

Le phénomène est extraordinaire. Partout, à chaque moment ou presque, nous sommes témoins de quelqu’un qui avec un appareil-photo capte une photographie (« image », « photo » ou « portrait » comme on dit). Les jeunes, surtout, s’amusent comme des p’tits fous à ce jeu et transmettent leurs photos presque instantanément à leurs copains via internet, les réseaux sociaux et stockent les photos de tout le monde dans leur ordinateur personnel.

Souventes fois à la télé, les « nouvelles » utilisent des photos venant du monde entier et captées par des photographes-amateurs que le hasard en a fait témoins d’un accident, d’un crime, d’un désastre ou d’un autre incident de cette nature.

La plupart des nouveaux amateurs commencent par utiliser un appareil-photo miniature numérique ou un téléphone-portable avec capacité de prise de photos intégrée. Ces appareils sont fantastiques et s’améliorent d’année en année.

Avec le temps, prenant goût à la photographie et visant à perfectionner leurs « images », plusieurs de ces utilisateurs achètent des appareils-photos Reflex qui permettent de faire des photos d’une grande fidélité et d’une grande précision, relativement facilement.

J’ai été surpris lors d’un récent voyage à l’étranger de constater le grand nombre d’appareils-photos Reflex, avec lentilles sophistiquées, dans les mains de touristes qui mitraillaient littéralement les scènes qui s’offraient à eux. C’est là que j’ai compris que l’art du photographe se répand comme une trainée de poudre dans le monde.

Aujourd’hui, plus de photos sont captées que jamais depuis la première photographie prise en France par Joseph Nicéphore Niépce, en 1826. L’intérêt pour la photographie s’est généralisé.

Vive la démocratisation de la photographie !

Merci à tous mes visiteurs.

Claude Dupras

mardi 9 février 2010

Non, rien de rien, je ne regrette rien ! (Tony Blair)

La population britannique n’a jamais appuyé majoritairement l’agression de l’Angleterre contre l’Irak en participant à l’invasion de ce pays à côté des USA. Elle ne l’a pas oubliée, non plus. Poussé depuis à mettre sur pied un comité d’enquête, le gouvernement anglais a finalement acquiescé et créé la commission Chilcot avec mandat de déterminer les raisons qui ont provoqué cette guerre et si le PM d’alors, Tony Blair, avait été justifié d’engager le Royaume-Uni dans ce conflit. La commission siège actuellement à Londres et vient d’entendre Blair, le 29 janvier dernier.

Ce qui m’a frappé dans son témoignage, c’est sa réponse à la question: « Avez-vous des regrets ? » à laquelle il s’est empressé de dire : « NON, je ne regrette rien ».

Il ne regrette pas la mort des 180 soldats britanniques, ni les milliers de blessés dont un très grand nombre sont marqués pour la vie.

Il ne regrette pas la mort de plus de 250 000 Irakiens, ni le désordre occasionné dans ce pays qui était le plus développé des pays arabes.

Il ne regrette pas la mort des 4 600 soldats Américains, ni les blessures subies par des dizaines de milliers d’autres, ni celles qu’ont connues les forces armées des autres pays de la coalition américaine.

Il ne regrette pas le coût exorbitant payé par les payeurs de taxes de la Grande Bretagne et qu’on évalue à plus de 6,5 milliards de livres sterling.

Il ne regrette pas d’avoir fait un « pacte du diable » avec le président américain GWBush, à qui il voulait plaire, et d’avoir ainsi engagé son peuple dans une longue aventure, ténébreuse et sinistre.

Il ne regrette pas d’avoir manipulé l’opinion publique en faisant croire au monde entier que Saddam Hussein possédait des armes à destruction massive alors qu’au même moment les enquêteurs de l’ONU fouillaient dans tous les coins et recoins de l’Irak et affirmaient publiquement qu’ils ne trouvaient rien. Ce qui fut confirmé par la suite.

Il ne regrette pas d’avoir menti volontairement en transformant l’histoire passée de l’Irak, sous Saddam Hussein, pour justifier ses arguments et convaincre les Britanniques de le suivre dans cette guerre qu’ils ne voulaient pas.

Il ne regrette pas de n’avoir pas écouté l’argumentation sérieuse et solide du président français Jacques Chirac qui connaissait bien le Moyen-Orient et qui l’a mis en garde des effets dévastateurs d’une telle entreprise pour l’ensemble du monde arabe et du monde occidental, ni d’avoir compris les réticences et les raisons de la Russie, du Canada et d’autres pays-amis qui refusaient de s’engager dans cette guerre illégale.

Non, rien de rien, Tony Blair ne regrette rien !

Merci Jean Chrétien d’avoir tenu la tête haute et de n’avoir pas engagé notre pays, le Canada, dans ce tourbillon de mensonges et de monstruosités.

Claude Dupras

samedi 6 février 2010

Qui croire ? : Les scientifiques ou les machos ?

On entend peu parler d’environnement ou de réchauffement climatique depuis la désastreuse conférence de Copenhague. Il semble que nous soyons restés sur notre appétit et que nous voulions vite oublier les raisons qui avaient motivé la tenue de cette conférence qui devait être cruciale pour l’humanité.

Depuis, ce sont les arguments de ceux qui croient que le réchauffement climatique n’est pas de main d’homme qui se font entendre. Au Canada, les Conservateurs cherchent à nous faire croire que Copenhague leur a donné raison et que le problème du réchauffement climatique n’est finalement qu’une « invention socialiste », comme disait jadis le réformiste Stephen Harper devenu PM.

Aux USA, ce sont certains représentants et sénateurs républicains du Congrès américain qui répètent hautement et avec défiance la même théorie. Ils sont appuyés par les criards des « Tea party » qui ne cessent de hurler les conneries les plus idiotes que j’ai entendues depuis longtemps en politique américaine. Ce sont tous de vrais machos. En plus de continuer à dénoncer la campagne anti-réchauffement climatique, ils en sont rendus à qualifier les républicains modérés de dino-républicains (pour dinosaures) parce qu’ils ne partagent pas leurs sornettes.

Le problème que je perçois, dans mon entourage, c’est que de plus en plus d’individus pensent que le débat sur le réchauffement climatique a été faussé par les environnementalistes qui leur ont raconté des chimères. Ils le pensent surtout depuis que le PM de l’Alberta, Ed Stelmach, a rappelé récemment que l’exploitation des sables bitumineux, grands producteurs de GES, avait contribué, l’an dernier, plus de 21 milliards au fonds de la péréquation établi par le gouvernement du Canada pour le programme de partage de la richesse aux provinces canadiennes les plus pauvres. Le Québec est de celles-ci et a reçu plus de huit milliards à lui seul en 2008-09.

Plusieurs textes ont été écrits sur la manne albertaine. Le blogueur Jean-François Lisée, l’éditorialiste André Pratte et le chroniqueur Alain Dubuc ont traité du sujet et de l’importance pour les programmes sociaux au Québec que sont ces montants toujours grandissants qui viennent de l’ouest canadien. Ils ont été jusqu’à minimiser les effets dévastateurs de l’exploitation des sables bitumineux sur l’air, l’eau et la forêt boréale.

Il est vrai que nous, Québécois, bénéficions grandement de la péréquation, comme toujours d’ailleurs, puisque qu’avant l’Alberta c’était l’Ontario, à cause de ses activités industrielles importantes, qui était la vache-à-lait du programme.

J’ai toujours pensé que le Canada est ce qu’il est à cause de la péréquation. Sans elle, plusieurs provinces n’auraient pu financer leurs programmes sociaux et beaucoup d’autres activités. Le niveau de vie aurait été très inégal au pays et aurait engendré des tensions potentiellement désastreuses. Les vrais « sauveurs » de la confédération canadienne sont les hommes et les femmes politiques qui ont compris l’importance d’implanter un tel système au pays pour permettre à ses citoyens d’être traités équitablement. Sans la péréquation, que serait le Canada ? Existerait-il encore ? Il est donc important de ne pas tuer la poule aux œufs d’or !

Mais cela ne veut pas dire que nous devons nous incliner devant l’argent qui fait la péréquation et ne pas dire ce que nous devons dire. Nous n’avons pas agi ainsi dans le passé et ce n’est pas le temps de le faire aujourd’hui.

Ceux qui donnent se plaindront toujours : les Ontariens du temps qu’ils contribuaient le plus, les Albertains aujourd’hui et on entend même de premières complaintes de la province de Terreneuve et Labrador, depuis toujours la plus pauvre du pays mais qui contribuera dorénavant au programme au lieu d’en être un récipiendaire, à cause de ses nouvelles plateformes en mer pour l’extraction de pétrole. Un jour, le Québec sera peut être un contributeur. Il devient de plus en plus riche grâce à l’expansion qu’il donne à son réseau de distribution électrique vers les USA et à ses nouveaux et futurs barrages hydroélectriques pour subvenir aux besoins des Américains. Il est aussi possible que les recherches de gisements de pétrole le long des côtes soient fructueuses.

Mes positions passées sur le réchauffement climatiques viennent surtout de rapports de scientifiques sur les conséquences des gaz à effets de serre (GES) sur notre climat. J’aime bien le militant environnementaliste Stephen Guilbault, le prix Nobel Al Gore, le mouvement Greenpeace et l’écrivain français devenu écologiste Nicolas Hulot qui sont les grands communicateurs pour la protection de l'environnement et la sensibilisation du grand public sur les questions écologiques. Malheureusement à ce moment-ci, leur engouement a perdu ses effets pour plusieurs.

Aujourd’hui, ce qui compte c’est de retrouver l’opinion des milliers d’hommes de science de tous les coins de la planète qui ont émis leurs avis sur les effets néfastes des GES sur notre terre. Ce sont eux que j’aimerais entendre à nouveau sur la place publique. Ils sont les seuls qui ont la crédibilité pour répondre aux intempestives prises de positions des machos anti-environnementalistes et les seuls capables de freiner le dérapage verbal actuel qui nuit à la cause verte.

Il nous faut continuer à prendre tous les moyens raisonnables pour réduire la production mondiale des GES. Ce n’est pas le temps de chercher des faux-fuyants.

Claude Dupras