mercredi 30 décembre 2009

La décade maudite

J’aurais pu intituler ce texte « la décade Ben Laden », mais je crois que tous les évènements qui se sont passés depuis le premier jour de l’an 2000, que nous attendions tous impatiemment pour célébrer l’avancement des nos sociétés après deux millénaires, vont plus loin que les actions des islamistes fondamentaux puisqu’en ce jour qui termine cette décade, nous constatons les dégâts non seulement générés par les terroristes mais aussi par ceux qui nous ont affligés de leur ineptie économique, de leur incompétence politicienne, de leur corruption et par ceux qui s’acharnent de façon grossière à dégrader tout ce qui est de bon goût. Nous méritons tous mieux.

Certes Ben Laden nous a fait un tort immense. J’ai toujours été un grand amateur des films de James Bond et le déroulement de leurs scénarios était pour moi invraisemblable puisqu’il mettait toujours en vedette un individu, présenté comme un « gros méchant », capable de terroriser et de mettre en danger la planète. À ce moment-là, je croyais que seul un pays avec ses ressources et sa population pouvait avoir un tel pouvoir. Mais Ben Laden existe avec ses théories, ses arguments, sa vicieuse stratégie, et ses adeptes ne cessent, depuis l’impensable tragédie du World Trade Center, de terroriser les populations de plusieurs coins du monde. Nous aurions besoin, aujourd’hui, d’un James Bond pour le trouver et lui régler son compte tout en démantelant son réseau et ses appuis. Mais malheureusement, Bond n’est que de la fiction alors que Ben Laden est bien réel. Il a changé nos vies et continue de le faire. Deux guerres ont été provoquées par ses actions en Irak et en Afghanistan. Plusieurs autres pays dont le Pakistan, la Somalie, le Yémen sont menacés de voir leur pays devenir le théâtre d’autres conflits guerriers. Des centaines de milliers d’individus ont été tués et blessés. L’Occident le craint et fait tout pour le contrecarrer et cela à coups de milliards de $. Les frontières sont difficiles à passer, les vols d’avions coûtent beaucoup plus cher, les pays sont en déficit, la peur règne. Cela dure depuis 9 ans et ce n’est pas fini…

Copenhague nous a démontré jusqu’à quel point la bêtise politique peut nous mener. Malgré le travail de milliers de scientifiques dans le monde, surtout durant les dix dernières années, qui par leurs recherches, leurs statistiques, leurs analyses et leurs conclusions ont démontré clairement le danger qui confronte notre planète, nous avons été témoins du fiasco de Copenhague. Les dirigeants politiques du monde ont été incapables de s’entendre pour prendre les actions appropriées pour sauver la terre. Nonobstant le zèle et travail intenses des environnementalistes, depuis si longtemps, une autre opinion a primé. C’est celle de la droite-conservatrice qui affirme que la preuve du réchauffement climatique de main d’homme n’a pas été faite, que les gouvernements n’ont pas à engager des sommes mirobolantes pour le combattre car c’est un phénomène naturel qui va et revient dans l’histoire de la terre. Elle qualifie « d’éco-arnaque » les charges financières additionnelles imposées au public comme la taxe carbone, les frais générés par les lois anti-GES et les trilions de $ exigés par les pays pauvres pour les aider dans leur développement vert. Elle traite Kyoto de fraude et souligne que l’Ouest a déjà englouti un trillion $ d’aide dans un traité qui a été adopté solennellement puis ignoré.

L’un des chefs de file non avoués de cette droite conservatrice est le PM du Canada, Stephen Harper. Il a participé avec répugnance à la conférence de Copenhague. Il n’a fait aucun discours, à joué à cache-cache avec la presse, n’a rencontré que quelques chefs d’état et est revenu au Canada en dénonçant les premiers ministres des provinces de l’Ontario et du Québec qui ont exprimé à Copenhague des opinions opposées à celle de son gouvernement. Il a même trouvé moyen d’attaquer publiquement, via son attaché de presse, l’un des environnementalistes les plus sérieux et les plus connus du Québec. À son retour, le PM Harper a été porté aux nues par les conservateurs pour avoir façonné une politique environnementale (pour protéger les sables bitumineux) qui est, selon eux, à la fine pointe de ce qui a été fait en politique étrangère au Canada. Ce qui veut dire que l’exploitation des sables bitumineux peut voguer allègrement et multiplier par quatre sa production durant la prochaine décade. Et, ce n’est que le début car il y a de la place pour beaucoup plus puisque le territoire des sables bitumineux est grand comme celui de l’Angleterre.

Le Canada a connu durant la décade une longue période de surplus budgétaire qui s’est transformé en 2009 en un déficit de 56 milliards $. De son côté, l’économie américaine a été chambardée et l’avenir est incertain malgré le ressaut actuel. Une chose est claire, le gouvernement américain ne peut continuer à s’endetter au rythme actuel. Un jour et bientôt, les Américains devront réagir. Le risque de la dévaluation du $ US est réel. Certains observateurs prédisent qu’elle atteindra 15%. Les taux d’intérêts vont grimper rapidement, encore-là les échos répètent 6%. Les coupures de dépenses dans le budget américain devront être radicales (estimées à 500 billions $ annuellement) et cela pour plusieurs années consécutives. La croissance de l’emploi et de l’économie sera lente durant cette longue période transitoire mais celle-ci débouchera sur une nouvelle ère qui affectera positivement le Canada et l’Occident.

En somme, la dernière décade est une période qu’il vaut mieux oublier tout en espérant que la prochaine sera mieux adaptée aux besoins des populations, de l’environnement et de la paix.

Je souhaite à tous une bonne, heureuse et prospère année 2010.

Claude Dupras

mercredi 23 décembre 2009

Un beau jour de Noël

À chaque Noël, je revois les souvenirs qui me reviennent du temps de Noël de mon jeune âge. Quelles bonnes sensations !

Voici le récit d’une de ces fêtes de Noël, vers 1943, qui ressemble, j’en ai la conviction, à celle que vivaient la plupart des familles canadiennes-françaises :

« Cette année-là, mon frère et moi attendions fiévreusement les vacances de Noël. Nous étions heureux de quitter le pensionnat pour onze jours. Chemin faisant mon père arrêta au marché Atwater pour acheter notre « arbre de Noël », ce qui nous plongea aussitôt dans l’ambiance des fêtes. Nous choisîmes un grand sapin, « bien fourni ». Arrivés à la maison on le déposa dans le portique pour le « faire dégeler ». Ma mère qui nous attentait, nous embrassa et nous fit vite passer à la cuisine où la table était mise pour un bon souper familial. En apercevant le sapin, elle s’exclama « il est bien trop gros ». C’est alors que nous prîmes soudainement conscience de sa dimension. Il nous sembla deux fois plus gros qu’à l’achat. Et ma mère d’ajouter : « C’est la même chose à chaque année ! On dirait Émile que tu fais exprès pour acheter le plus gros ! ». Remplis de joie, nous riions pour un oui ou pour un non.

Pressés de « faire l’arbre de Noël », on avala le souper en vitesse. Une fois dans le salon, nous constatâmes qu’effectivement le sapin avait au moins trois pieds de trop et ses branches envahissaient la fenêtre du salon. Qu’à cela ne tienne ! Mon père, scie en main, coupa « le fouet » et les branches trop longues. Finalement calé sur sa base, droit et fier, le roi des forêts était vraiment magnifique. Il remplissait le salon à lui seul. Ma mère avait récupéré de la cave les boîtes de boules de Noël, les jeux de lumière et les guirlandes. Tous ensembles, nous décorions l’arbre et la maison. Deux heures plus tard, tout était fini et la maison était prête pour le Père Noël. Mon frère et moi avions déjà oublié le collège.

En se couchant ce soir-là, nous rêvions à la messe de minuit du lendemain à ville Émard dans la paroisse de notre oncle Paul qui y chanterait le « Minuit Chrétien ». Nous quittâmes après la première messe pour aller au réveillon chez mémère Lalonde qui y réunissait les familles de ses trois enfants. Elle nous remit alors les cadeaux qu’elle avait choisis pour nous. Nous rentrâmes à la maison après deux heures du matin, morts de fatigue et dormant dans l’auto. Malgré tout, on se leva tôt pour trouver nos cadeaux de Noël au pied de l’arbre. Comme à l’accoutumée, nos parents nous gâtaient. Parmi tous les cadeaux, quelques livres. Mon père et ma mère se réjouissaient de pouvoir nous offrir ces plaisirs. Ils se rappelaient leurs propres matins de Noël où, pour tout cadeau, ils ne recevaient qu’une orange ou un autre fruit. Nous étions ravis. Puis ce fut le départ pour Saint-Jérôme vers 10:00.

On s’habilla chaudement car le système de chauffage de l’auto n’était pas très efficace et, en ce matin ensoleillé, froid, sec et tout blanc, il fallait être bien emmitouflés pour ce long voyage. Dès Chomedey, mon frère et moi dormîmes pour nous réveiller à l’entrée de Saint-Jérôme. Il était passé midi à l’arrivée chez mémère Dupras. La parenté, cousins, cousines, les sœurs de mon père, oncles et d’autres parents nous accueillirent. Nous les embrassions tous, à tour de rôle, on leur souhaitant "Joyeux Noël". Comme d’habitude, la table du repas de Noël était bien garnie : dinde, tourtières, cretons, ragoût de patte et de boulettes, les miches du bon pain de l’oncle Henri et tous les plats et desserts traditionnels de Noël préparés par mémère. Il y avait tellement de monde que mémère devait servir son repas en « deux tablées ». Comme à tous les ans, j’héritai du cou de la dinde et du cœur et mon frère d’une aile. Après une longue promenade de digestion, nous trouvâmes un coin pour se reposer en préparation de la grande fête traditionnelle du soir de Noël.

La maison de mémère était modeste mais grande, surtout la cuisine. Tous les parents de mémère avaient été aussi conviés à la fête. La maison débordait. En entrant, les invités retiraient leurs couvre-chaussures pour les déposer le long du mur du vestibule où plus d’une soixantaine de paires étaient déjà accumulées, pêle-mêle. À la fin de la soirée, c’était avec une grande difficulté qu’ils parvenaient à les retrouver. Et, parmi les derniers à quitter, certains partaient avec une paire qui ne leur appartenait pas. Quant aux gants, foulards, cache-nez, chapeaux ou tuques, ils étaient enveloppés dans les manteaux tous empilés sur le lit de mémère. C’était une immense pyramide de laine et de fourrure.

La grande fête de Noël était toujours mémorable. Après le souper, auquel toutes les familles avaient contribué en apportant un plat particulier, la soirée démarra. Au premier rang, les enfants, les filles et les femmes s’assoyaient autour de la grande cuisine. Tous les autres s’installaient derrière eux, debout, sur un ou deux rangs. Mon oncle, qui était le maître de cérémonie, avait invité un « violoneux » qui avec son bagage de « chansons à répondre » faisait chanter tout le monde. Il jouait son violon en « callant les sets (danses) carrés ». Il était soutenu par deux joueurs de cuillères qui frappaient le dos de deux cuillères l’un contre l’autre sur leurs genoux et un joueur d’« os » qui faisait claquer deux os (des côtes de bœuf) dans sa main droite en les tenant entre ses doigts. En plus, ces accompagnateurs tapaient des pieds et l’ensemble des bruits générés suivaient le rythme établi par le violoneux.

Le maître de cérémonie suggérait, demandait et même insistait au besoin pour que chaque invité vienne faire son petit « numéro de Noël ». C’était le « tour des talents ». Une bonne moitié de l’assistance jouait le jeu de bon coeur. On avait droit ainsi à un compliment de Noël, une récitation, une histoire drôle, une gigue, une danse seule ou en couple, une chanson à répondre, une pièce à l’harmonica, à la « bombarde », ou à tout autre instrument. Les enfants dans leur habillement de Noël avaient ouvert le bal en récitant les compliments ou les poèmes qu’ils avaient appris à l’école ou à la maison spécialement pour Noël et le Jour de l’An. Tous les participants étaient applaudis chaleureusement. Il y avait beaucoup d’amour dans l’air.

Comme à tous les ans, c’était mon père qui remportait la palme pour le meilleur show, avec ses saynètes sur « le renard et les poulets » et « le lutteur Robert». Il était bon conteur et savait mimer les personnages. Tous riaient aux éclats de le voir marcher sur la pointe des pieds, la tête en arrière, les bras arqués, les mains branlantes et l’air narquois, en imitant le renard qui cherche à attirer les poulets, tout en déclamant dans un français châtié les mots censés être, à l’en croire, ceux d’une fable de La Fontaine. La cuisine était en délire. Et cela reprenait de plus belle lorsqu’il enchaînait avec la description d’un match de lutte entre Yvon Robert, le grand lutteur Canadien français, et Garibaldi. Il personnifiait Garibaldi. On se tordait de rire à l’entendre imiter l’accent italien et à le voir se tortiller et paraître souffrir comme s’il livrait un vrai combat !

Tandis que chacun s’exécutait, certains hommes remplissaient leur verre de St-Georges (vin rouge au goût douteux, très populaire à cette époque où les Canadiens français ne connaissaient pas le vin), mais la plupart buvaient surtout de la bière ou un petit blanc (alcool du genre gros gin). Le « tour » était quelque fois interrompu par un des buveurs qui entonnait « prendre un petit coup c’est agréable, prendre un petit coup c’est doux… » sous le regard réprobateur de mémère.

ll y avait aussi les pauses pour les « danses carrées », les valses ou les polkas. Lorsque tout le monde était exténué ou en nage, on reprenait le « tour ». La soirée était un flot ininterrompu de joies, de cris, de rires et d’applaudissements et se terminait tard dans la nuit. Sur la fin, certains fêtards devenaient bruyants et même gênants. Mon père était l’un de ceux qui les reconduisaient à l’extérieur, parfois vigoureusement, pour qu’ils aillent s’y refroidir les ardeurs.

À la fin toute la famille était fatiguée, mais ravie. Le lendemain matin, au lever, nous retrouvons mémère dans la cuisine. La table était déjà mise. Ma mère et mes tantes l’aidaient malgré son refus. Elle était là, à nous offrir jambon, crêpes, sirop d’érable, œufs, « toasts », fèves au lard, pâtés, cretons… Un vrai régal, une fois de plus. Nous prenions plaisir à nous remémorer les temps forts de la veille. Puis, il y avait la promenade en traîneau, Mon père se rendait à l’écurie atteler la jument à une « sleigh » prêtée par le cousin Henri qui était boulanger. Les cousins, les cousines, mon frère et moi prenions place face à face sur les deux sièges. Ma mère et mon père occupaient le banc du cocher. Et nous partions pour une belle randonnée dans les rues de Saint-Jérôme.

Hélas, il fallait rentrer à Verdun. Mon père rangeait, dans le coffre de l’auto, les bagages et les cadeaux. Puis les tartes, les gâteaux et les tourtières que mémère avait cuisinés et nous avait remis avec insistance. Mon frère et moi, désappointés de devoir quitter Saint-Jérôme, nous réconfortions à l’idée que nous devions revenir passer trois autres belles journées chez mémère pour le Jour de l’an. »


Comment oublier de tels moments ?

Joyeux Noël à tous et je vous souhaite beaucoup de plaisir avec votre famille !

Claude Dupras

samedi 19 décembre 2009

Un écho de l’ouest

Bob Harvie est avocat et président de l’Association du parti conservateur du comté de Lethbridge en Alberta. Il écrit un blog quotidien qui fait partie de la liste de blogues que je lis régulièrement et que je recommande à mes lecteurs pour mieux connaître le pouls des Canadiens de l’Ouest du pays.

Récemment en rapport avec ce qui s’est déroulé à Copenhague, il a rédigé plusieurs blogues sur le sujet de cette conférence des Nations Unies et le rôle du Canada. J’ai pensé reproduire ici son blog du 16 décembre.

Écrit en Anglais, j’en ai fait la traduction française le plus près possible de la façon d’écrire de Bob Harvie et j’ai conservé sa présentation.

Claude Dupras

Fierté grandissante avec la position du Canada à Copenhague

Souveraineté.

Cela veut dire quelque chose.

Cela veut dire que nous avons tous les droits de contrôler ce qui arrive à nos frontières. Pas l’ONU, pas un « petit » dictateur comme Hugo Chavez du Venézuela. Le Canada contrôle le Canada.

Et notre gouvernement a l’obligation de protéger notre souveraineté et de protéger TOUS nos citoyens, incluant, n’en déplaise à David Suzuki, ceux qui sont engagés dans l’industrie minière, l’industrie forestière et l’industrie pétrolifère.

Et ce que ne discutent jamais ceux qui se qualifient de “verts” est le coût, le coût réel de faire de vrais efforts pour changer l’environnement. Ils font du bruit pour clamer que « l’industrie verte » est la nouvelle économie. Vraiment ?

Quelles sont les possibilités, avec les frais de transport qui doivent grimper radicalement pour tout ce qui consomme du carbone, incluant les trains, les avions et les automobiles, d’assurer des emplois manufacturiers profitables à Edmonton, Calgary, Saskatoon ou Winnipeg.

Zéro.

L’”économie verte” sera un “boom” pour les territoires qui ont déjà accès aux grands marchés.

On s’entend pour dire Toronto et le sud de l’Ontario.

Il y a des choses qui ne changent jamais.

Notre gouvernement actuel, heureusement, est un peu plus sophistiqué que David Suzuki et Al Gore. Et, Dieu merci, Barack Obama l’est aussi. Ils comprennent qu’en érodant leur propre souveraineté, en s’engageant dans des traités internationaux, qui, en réalité ne sont que des trucs à sens unique par lesquels un petit nombre de pays vont hypothéquer leur futur au profit de pays qui n’ont pas, de toute évidence, l’habilité de diriger correctement leur propre peuple et qui refusent (la Chine et l’Inde) de s’engager dans des objectifs obligatoires ou dans des procédés de vérification de ces objectifs.

Et les verts et les Libéraux (pour l’instant, parce qu’ils n’agissent pas de façon responsable, il faut se rappeler qu’ils n’ont rien fait à propos de Kyoto) malgré tout ne cessent de critiquer parce que le Canada ne gagne pas de concours de popularité à Copenhague,

La responsabilité de prendre soin de tout le pays est trop importante pour la passer à des fakirs comme Al Gore et ses clones. Les enjeux sont trop élevés… il y a trop de monde sans emploi et notre économie est trop fragile pour prendre des engagements à sens unique.

Pensez-vous vraiment que nous devrions envoyer des milliards de dollars de notre pays à l’Inde afin qu’il puisse construire une usine thermique au charbon qui deviendra une des plus polluantes de carbone au monde ? Cela fait partie actuellement des transferts prévus par Kyoto car l’Inde continue la construction de telles usines avec de l’ARGENT DE KYOTO.

La 16ième plus grande source émettrice de carbone au monde sera construite en Inde avec de l’argent de Kyoto. Cette partie du protocole de Kyoto est maintenant identifiée, par certains, comme « la tricherie du carbone vert ».

Je n’ai pas de problème à ce que notre gouvernement recherche des solutions médianes pour réduire la pollution mais l’idée de céder notre souveraineté et notre bien-être économique aux penseurs de l’ONU est simplement ridicule.

Donc pour avoir “embarrasser” le Canada devant les "biens-intentionnés aux petits esprits" à Copenhague, je dis, bien fait Stephen Harper, et bien fait, Jim Prentice.

Il est bon de savoir que quelqu’un se tient debout pour le Canada.

Bob Harvie

jeudi 17 décembre 2009

Le salut de la terre ou l’égoïsme

« Pas dans ma cour ! ». Combien de fois avons-nous été témoins de manifestations publiques motivées par ce raisonnement ? On veut bien les changements, mais ailleurs que chez soi. Je croyais que c’était un sentiment individuel, mais voilà qu’il se dégage sur le plan international dans les conversations et les prises de positions exprimées à Copenhague.

La terre se réchauffe, les glaces fondent, le niveau de la mer s’élève avec toutes les graves conséquences qui en découlent et qui s’annoncent catastrophiques pour l’avenir. Les scientifiques ne cessent de nous informer et de nous mettre en garde. Les environnementalistes expliquent, crient, bousculent. Chacun des 9 milliards d’individus de la planète sera touché. Tous les pays seront affectés. Mais l’incompréhension, l’hésitation et même la négation règnent.

Plusieurs pays, dont le Canada avec ses dirigeants actuels, ne veulent pas y croire et cherchent par tous les moyens à saboter le débat. L’accord de Kyoto a été dénoncé, qualifié de non-réaliste et non respecté. Les scientifiques sont traités de menteurs, de tricheurs et de faussaires. Certains politiciens, motivés par des intérêts personnels, dénient la possibilité du réchauffement climatique de la planète et répandent des rumeurs, des faussetés et lancent même des insultes à ceux qui préconisent des actions importantes immédiates. D’autres parlent d’autonomie politique nationale pour éviter de se plier à des exigences internationales car, disent-ils, ils ont des priorités économiques différentes. Les lobbyistes des pétrolières et leurs alliés s’affairent avec des millions de $ à influencer tout ce qui est influençable.

Un nombre record de chefs d’États sont à Copenhague mais les choses ne vont pas trop bien. Une synergie nouvelle doit se développer pour qu’ils tracent ensemble le plan qui s’impose pour faire face au réchauffement climatique mondial. C’est une responsabilité très importante qui leur incombe ainsi qu’à leur gouvernement et ils ne peuvent la rejeter.

L’égoïsme n’a pas sa place dans ce débat, autant sur le plan individuel que sur le plan des nations. Il faut ensemble faire face à ce « challenge ». Notre pays ne peut, au nom de l’argent généré par l’exploitation des sables bitumineux, rejeter des normes internationales contraignantes de réduction des gaz à effets de serre. Quant à nous, nous nous devons de réagir et comprendre notre responsabilité envers notre milieu, notre pays, notre planète et faire pression sur nos dirigeants. Le climat futur nous appelle tous à réagir aujourd’hui.

Le réchauffement climatique exige un sens civique élevé.

Claude Dupras

lundi 14 décembre 2009

Le Canada, la bête noire !

L’Alberta et la Saskatchewan qui exploitent les sables bitumineux de la région d’Athabasca n’en démordent pas. Ils vont continuer l’accélération de l’extraction du pétrole n’en déplaise au monde entier, et ceci avec la complicité du gouvernement du Canada. Cela devient clair et net dans les négociations qui se déroulent à Copenhague.

De plus, ces gouvernements ont l’effronterie de proposer que ce soient les consommateurs de leurs produits, dont les Américains et nous, qui paient proportionnellement leur part pour tous les investissements futurs requis pour contrer l’émission croissante des gaz à effets de serre (GES) qu’ils produiront en assurant l’expansion de l’exploitation des sables bitumineux durant les prochaines décennies. Comme le Québec et l’Ontario représentent 60% de la population canadienne, ces provinces auront donc la grosse part de la charge financière canadienne à partager.

Le ridicule de cette proposition s’exprime bien dans les chiffres. Le Québec s’engage à réduire de 20% ses émissions par rapport à 1990. L’Ontario établit sa cible à 15%. Et le Canada en tenant compte des efforts du Québec et de l’Ontario propose globalement pour le pays de ne réduire que de 3% les émissions canadiennes par rapport à 1990. C’est dire que l’Alberta continuera à augmenter sauvagement et en grande quantité ses émission de GES nonobstant le tort qu’elles créent au réchauffement climatique de notre terre.

Il est clair que sur le plan mondial, le Canada est devenu une partie importante du problème du climat. Alors qu’auparavant notre pays était un instrument de consensus et de solution, voilà que nous sommes devenus, avec les Conservateurs au pouvoir, la bête noire sur l’échiquier planétaire. Notre ministre a même annoncé avant son départ pour Copenhague que la position canadienne était non négociable. N’est-ce pas là une belle attitude ouverte au compromis, qu’une telle affirmation ? N’est-ce pas une insulte à l’intelligence de tous les participants de la conférence de Copenhague qui y sont pour trouver des solutions pour sauver la planète ?

Pour montrer patte blanche, les compagnies pétrolières-pollueuses ont imaginé de capter et de comprimer les GES pour les canaliser par pipeline sur une distance de 240 km vers de vieux champs de pétrole et de les pomper dans des réservoirs sous terre. Ce premier projet de 558 millions $ sera financé en partie par le gouvernement du Canada qui puisera dans le fonds spécial de $ 2 milliards qu’il a créé pour aider les compagnies pétrolières à réduire les émissions de GES. Non seulement ce projet n’affectera qu’une partie GES, il ne corrigera pas le dégât considérable fait à l’environnement, à la pollution indescriptible de la rivière Athabasca et de ses affluents ainsi qu’à la destruction de la forêt boréale canadienne. D’ailleurs, les environnementalistes critiquent ces projets de « captage et de storage » en rappelant que c’est l’argent des poches des Canadiens qui financent, en partie, des projets proposés par les grands pollueurs dont les résultats sont incertains.

Il serait préférable d’arrêter cette folie manifeste et d’investir ces argents dans les sources alternatives d’énergie et de conversation. Le Canada tire la patte dans ce domaine, n’a rien fait et « laisse passer la parade ». Par exemple, les USA dépensent, aujourd’hui, 14 fois plus per capita que notre pays pour les énergies recouvrables. Ce seront les Américains et les citoyens d’autres pays qui demain posséderont le savoir-faire dans ces nouveaux domaines. Les emplois iront là bas. Les argents aussi.

Enfin, je crois que les producteurs de pétrole doivent payer pour tout ce qui a rapport avec l’exploitation des sables bitumineux. Si le prix de revient de leur pétrole n’est pas compétitif, tant pis. Qu’on arrête la production et que les pétrolières se concentrent à faire toute la recherche nécessaire pour trouver des solutions rentables permettant une exploitation qui ne met pas la planète en danger. Au pied du mur, je crois que ces compagnies feront tout pour s’en sortir et trouveront de bonnes solutions pour l’avenir.

Cette réserve inouïe de pétrole sera toujours là et pourra être mise à la disposition du monde de demain au profit des Canadiens d’alors. Entretemps nous aurons fait notre part pour protéger notre planète.

Claude Dupras

dimanche 6 décembre 2009

Malbroute s'en va-t-en … Copenhague

Le PM Harper, notre Malbroute national, qui de ces temps-ci voyage dans le monde pour réparer les pots qu’il a cassés depuis que les Conservateurs sont au pouvoir, ira à Copenhague pour la grande conférence de l’ONU sur les changements climatiques. Pour lui, c’est comme aller en guerre puisqu’il est attendu de pied ferme par les écologistes du monde entier qui ont beaucoup à lui reprocher. Y sera-t-il le bon jour ? En tous cas, c’est possible puisque son modèle américain le président Barack Obama, qu’il copie sans honte, a changé sa date de visite du 6 pour le 18 décembre, soit le dernier jour de la conférence afin d’être présent au moment où les grandes décisions doivent être prises par les chefs d’États. Si le PM Harper n’est pas là le 18, on comprendra….

On peut dire merci au président français d’avoir réussi à convaincre le président Obama de changer sa date. Nicolas Sarkozy s’est révélé comme le plus ardent défenseur de l’environnement avec la venue de cette conférence importante. Non seulement a-t-il amené l’Union Européenne à accepter des objectifs sévères pour toute l’Europe, il s’est allié avec des pays importants comme le Brésil pour mieux faire valoir ses politiques environnementales. Il s’est même retrouvé à Trinidad-et-Tobago pour la conférence du Commonwealth britannique, où un président français n’était jamais allé. Le but était de rallier les pays en développement à la cause et aussi définir avec eux l’aide future que les pays riches devront leur accorder pour leur lutte contre le réchauffement climatique. Une entente majeure sur l’environnement a été acceptée à cette réunion.

Je ne m’attends pas à rien de spectaculaire de la part du PM canadien car il a les mains et les pieds liés au lobby pétrolier canadien et, qu’à ce jour, il n’a rien fait pour que le pays rencontre les objectifs de Kyoto. Au contraire. Alors que le Canada avait accepté de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 6 % d’ici 2012, voilà qu’aujourd’hui les émissions canadiennes ont augmentées de 26 %. Pendant ce temps-là, celles de la France diminuaient de 5 %. Le Canada est devenu un des pays les plus pollueurs de la planète. Et cela à cause de l’exploitation accélérée des sables bitumineux de l’Alberta autorisée par le PM Harper et ses comparses.

Le “Centre for Public Integrity in Washington, D. C.” a mandaté l’“International Consortium of Investigative journalists” pour analyser les effets des lobbies internationaux sur les politiques traitant du réchauffement climatique. Pour le Canada, leur rapport est révélateur. Tout se passe à Ottawa où les deux lobbies, soit les groupes environnementaux et celui des compagnies pétrolifères et leurs alliés, se combattent pour influencer les politiques du gouvernement canadien.

Depuis 1996, plus de 1 570 lobbyistes ont parcouru les corridors du parlement. Ceux des producteurs de pétrole et de gaz naturel, des producteurs de charbon et autres, furent les plus nombreux avec 465 lobbyistes, soit le tiers. Leur pression sur les politiciens a été persistante afin d’amenuiser la législation anti-réchauffement climatique. Le résultat est stupéfiant. Les scientistes affirment que depuis le traité de Kyoto de 2002, le Canada n’a pris aucune action « mesurable » pour contrer les GES.

La majorité de GES est émise en Alberta. Pourtant, la population de cette province représente 10% de celle du pays mais elle produit 70% du pétrole canadien. Ses entreprises productrices crachent dans l’atmosphère 33 % des GES du Canada. On prédit que ce sera 50 % en 2025.

Les congés de taxes et les nouvelles technologies ont encouragé l’exploitation massive des gaz bitumineux. Des projets de 100 milliards $ pullulent dans la région de l’Athabasca.

Les lobbyistes ne visent que le gouvernement canadien puisque celui de l’Alberta est à 100 % acquis à l’idée de l’exploitation immédiate des sables. De plus, ils savent ce que ce dernier dit au gouvernement Harper : « Ecoutez, même si nous sommes frères politiquement (l’Alberta a aussi un gouvernement conservateur), que la majorité du cabinet des ministres canadiens est albertaine, ne vous mêlez pas de nos affaires. Retirez-vous ! Ne nous importunez pas ! »

Suncor, une des plus importantes compagnies exploitantes des sables, prédit qu’en 2012 ses GES auront doublé. Un analyste fédéral renommé affirme : « Le gouvernement ne dit rien car comme tous les autres du passé, il ne veut pas interférer dans les projets des compagnies pétrolifères

Le président de Suncor et ses officiers ont eu 48 rencontres avec les hautes instances gouvernementales dont sept avec le ministre actuel de l’environnement Jim Prentice, une avec le PM Harper et huit avec les ministres des ressources naturelles du Canada.

De leur côté, les groupes environnementaux ont aussi accès à ces bonzes de la politique canadienne mais ils ne sont pas traités sérieusement et qualifiés de « gauchistes » comme le fut David Susuki. Le PM Harper refuse de les rencontrer. La dernière rencontre remonte au temps qu’il était dans l’opposition. Par contre, ces groupes ont rencontré trois fois le ministre Prentice et 11 fois le négociateur-en-chef Michael Martin en vue de rencontres onusiennes.

Suncor est un bon exemple du fonctionnement du lobby à Ottawa. La compagnie a 16 lobbyistes très actifs sur la colline parlementaire dont quatre sont d’anciens conseillers du gouvernement.

Avec le temps, Suncor a exprimé des craintes que sa crédibilité corporative et environnementale soit en jeu. Mais elle maintient quand même ses liens étroits avec la puissante « Association Canadienne des Producteurs de Pétrole » qui, avec ses 51 lobbyistes, continue à vouloir réduire sans merci l’effet des lois sur les émissions de GES. Il est reconnu, dans le milieu, que ses dirigeants peuvent en tout temps appeler le PM et lui dire « Tu ne fais pas ceci ou cela, sinon.... ». Durant la dernière année, le président de l’association a rencontré 95 fois des politiciens et de hauts fonctionnaires, dont le négociateur Martin, en vue de Copenhague. Un des membres de l’association, propriétaire d’une compagnie qui exploite les sables bitumineux, a même écrit une lettre publique pour qualifier l’idée d’une banque de carbone de « cancer envahissant sur l’économie canadienne ».

Le travail des lobbyistes a évolué avec le temps. Les principales compagnies pétrolifères ont créé ICO2N, une société de lobbyistes pour l’obtention de subsides gouvernementaux pour financer un système de « capture et de stockage des carbones ». Cette société de Calgary a six lobbyistes dont trois qui furent conseillers politiques auprès du PM Harper. Et tout cela a eu ses premiers effets, puisque récemment les PM du Canada et de l’Alberta ont annoncé des subsides de 1,6 milliards $ pour l’installation de deux systèmes à deux usines thermiques au charbon qui chauffent l’eau pour le lavage des sables. C’est l’argent des taxes qui va financer ces transformations alors que les pétrolières se remplissent les poches. Et même si toutes les usines étaient munies de tels systèmes, cela réduirait le total des GES émis que de 2,6 % pour un coût de 16 milliards $. Mais le tout sera vite balayé par l’autorisation d’un projet additionnel d’exploitation des sables bitumineux comme pour Suncor.

Tout cela démontre bien que le Canada n’est pas au bout de ses peines en rapport avec l’environnement. Il y a là-bas, en Athabasca, un trésor enfoui qui appartient à tous les Canadiens. Une réserve pétrolière pour le monde entier plus grande que celles des Saoudiens. Malheureusement, nous n’avons pas encore trouvé le procédé permettant de soustraire proprement le pétrole des sables bitumineux. Le vrai défi est technologique. Et c’est sur cet aspect de la question que le PM Harper devrait concentrer les efforts du gouvernement. Pour ralentir le réchauffement climatique, l’exploitation des sables bitumineux, telle qu’elle se fait aujourd’hui, doit arrêter. Un jour, lorsque ce sera possible d’extraire le pétrole sans polluer l’air et l’environnement, le monde entier et les générations futures de Canadiens profiteront de cette richesse incroyable.

Entre temps, le PM Harper s’en va à Copenhague. Je serai fort surpris s’il se libère des liens qui le retiennent, change son approche sur l’environnement et revient de là-bas un héros. S’il le fait, je serai un des premiers à l’en féliciter. On a découvert un nouveau Harper en rapport avec les relations internationales, connaîtrons-nous un nouveau Harper en rapport avec l’écologie ? Je me permets d’espérer.

Claude Dupras

jeudi 3 décembre 2009

Les minarets en Suisse

Suite à mon texte « Honte aux Suisses » en rapport avec le référendum sur les minarets en Suisse, j’ai reçu beaucoup de commentaires qui désapprouvent ma position. En voici, à la suite, quelques uns :

« Moi, je dis Bravo aux Suisses, qui ont su se tenir debout, car moi aussi, j'aurais voté contre la construction de ces minarets, du haut desquels est fait l'appel à la prière, et à ce que je sache, les pays occidentaux n'ont pas besoin de ça, déjà qu'on "tolère" leurs mosquées !! »

« Je ne désapprouve pas l'action des Suisses au sujet de la construction de minarets. Nous, dans l'Occident, nous sommes en train de se débarrasser de ce despotisme religieux qui a pendant trop longtemps imposé ses lois sur la conduite de nos vies. On nous disait quoi ne pas manger, comment s'habiller, à qui ne pas parler, quoi ne pas lire, etc...et vous le savez aussi bien que moi. »

« Si les musulmans sont si malheureux, pourquoi alors, ne retournent-ils pas dans leur beau pays, si accueillant, ou leurs mosquées et leurs minarets, ne dérangent personne et ou ils pourraient vivre selon leurs traditions et leur religion, qui ne cadrent absolument, mais alors absolument pas, avec nos valeurs et nos us et coutumes ? »

« Vos propos de ce jour ont sans doute été écrits sous le coup de l'impulsion. Analysez un peu plus la situation avant de commettre des propos aussi creux. »

« Les musulmans sont intolérants; essayez d’ériger une église en Arabie Saoudite. Nous n'avons pas à être plus tolérants qu'eux. S'ils veulent absolument pratiquer la religion de l'islam, qu'ils le fassent en secret. »

« Je dis non aux grosses mosquées; c'est le temps du moyen-âge et ce temps est passé. »

« Et la liberté de culte dans les pays musulmans, on en fait quoi ??? Meurtres, mutilations, assassinats...voilà ce qui réservé aux non musulmans »

« Pour ma part, l'islam et tout ce qui s'ensuit, est un fléau mondial, un point c'est tout, et je les tolère parce que je n’ai pas le choix, car nos gouvernements sont trop peureux, pour faire autrement!! »

« Je ne suis pas d'accord avec votre commentaire. Cela s'appelle de la "démocratie" ce que nous manquons dans mon pays. Il me semble que le jour ou les musulmans voudront ENFIN s'adapter au pays qui les accueille au lieu d'exiger tout ce que eux veulent, les autochtones seront plus enclins a être positifs envers eux »

« …de la provocation. Je ne suis pas raciste mais à force des choses on le deviendrait. Ainsi pour ne pas vexer les Musulmans, dans les administrations et lieux publics il n'y a plus de sapin de Noël, ni de crèche et pourquoi c'est NOUS qui devons nous adapter à eux, c'est vraiment le comble de tout. »

« Les musulmans vivent dans leur communauté et en plus "exigent" le port du foulard pour les filles dans les écoles. Par contre, en Turquie il est interdit de porter le foulard dans les écoles! Donc, pourquoi cette exigence… ou provocation en Europe ??? »

« Qu'est-ce que les Musulmans normaux, attendent pour faire taire les fondamentalistes islamistes ? Qu'ils… prennent les mesures nécessaires, afin que ces groupes de terroristes, arrêtent de semer la terreur, et par le fait-même, entretenir la haine, envers eux?? »

« Les alliés se battent pour les faire entrer dans le 21ième siècle, qu'ils respectent les femmes, qu'ils se débarrassassent de leur coutumes barbares de mutilation et de lapidation, etc.. »


J’ai été surpris de la violence et du ton des commentaires que j’ai reçus. Un seul était positif. Mon expérience personnelle, si loin de cet état de chose, me fait voir la situation tellement différemment.

Il y a eu au Canada, presque constamment, des vagues d’immigrations reliées aux différents fléaux qui s’abattaient sur diverses parties du monde. Plusieurs des individus affectés par ces malheurs ont crû bon d’immigrer au Canada. Ils sont venus avec leur us, leurs coutumes et leur religion. Avec le temps, ils se sont intégrés et sont devenus des atouts importants pour le développement de notre pays. Le Canada a toujours eu besoin de l’immigration pour continuer à progresser. Le résultat a été qu’à Montréal, par exemple, plus de 100 nationalités différentes y résident côte à côte. Et je dirais qu’ils vivent bien ensemble.

Qu’il soit catholique, protestant, juif, hindouiste, bouddhiste, musulman, confucianiste ou d’une autre religion, chacun a trouvé son lieu de prière. Certes, il y a eu des accrochages, mais pas plus. La société change. Il n’y a pas tellement longtemps les églises catholiques étaient pleines. Aujourd’hui, elles sont vides. Il y a même, à Montréal, d’ex-églises catholiques qui ont été vendues à des groupes musulmans et transformées en mosquée. C’est la vie.

Ici, comme en Europe, depuis le 11-09, les éclats des conflits qui affligent le monde sont transmis par les mass-médias, presque quotidiennement, et montrent, plus souvent qu’autrement sans nuance, que ce sont des arabes musulmans fondamentalistes (on ne le dit pas toujours) qui sont les auteurs de ces crimes et qui sont caricaturés comme les ennemis du monde. La compétition au sein des médias a fait en sorte qu’une spirale ascendante de nouvelles à sensations sur ces sujets retombe négativement sur la religion musulmane. L’Islam paraît pour plusieurs comme une mauvaise religion qui engendre la guerre et la haine. Alors que c’est une religion de paix.

Sur les 1,5 milliards de pratiquants musulmans dans le monde, seule une infime pincée s’agite contre l’Occident. Mais pourtant c’est toute la religion qui est la cible des critiques. Certes, elle a des aspects difficilement compréhensibles pour un Occidental, mais la religion chrétienne, dans le passé, a aussi engendré des gestes sauvages et meurtriers que l’histoire relate et lui reproche.

Nous sommes tous, jusqu’à un certain point, endoctrinés par cette avalanche d’images et de paroles anti-arabes et anti-islam. Je le constate tous les jours dans mes conversations avec plusieurs personnes et je peine à faire valoir mon point de vue qui est, souventes fois, fort différent. Les commentaires en réaction à mon récent blog le démontrent clairement. De plus, les nombreux sondages dans tous les pays européens depuis le référendum suisse l’indiquent puisqu’une très vaste majorité d’européens, quelque soient leur origine, s’oppose à la construction de minarets sur leur territoire. Cette situation est triste car elle est basée sur une dénaturation de ce qu’est l’Islam. On ne fait pas la part des choses. À mon avis, il est temps que cela change, car ce repli sur nous-mêmes est négatif et engendrera de nouveaux conflits dans notre propre cour. La démocratie c’est le respect de l’autre. Le partage avec l’autre. La compréhension de l’autre.

La liberté de religion est aussi importante que la liberté de parole. Et même si parfois, on peut trouver difficile de s’adapter, il faut, à mon point de vue, penser à long terme et comprendre que le temps guérit bien les plaies les plus vives.

Un bon exemple est le Canada qui est composé d’immigrants et de fils et filles d’immigrants. On y voit comment petit à petit des gens de toute religion ont pu s’intégrer ensemble dans une société qui fonctionne bien mais qui, malgré tout, accepte toujours les changements avec la même réticence que par le passé.

Claude Dupras

lundi 30 novembre 2009

Honte aux Suisses !

Il est difficile de croire que les Suisses viennent de voter majoritairement contre la construction de minarets dans leur pays. Il semble qu’ils veulent donner à toutes les démocraties occidentales une leçon de morale en interdisant la construction de mosquées.

Et la liberté de culte, on en fait quoi? La majorité chrétienne de nos pays n’est pas une raison suffisante pour justifier une telle insulte à son prochain.

Je ne sais pas si je suis peiné ou choqué car ces deux sentiments s’entrechoquent en moi. Je vois dans cette bêtise le résultat de la propagande des conservateurs américains, des reportages « tout croches » des mass médias et des explications démagogiques de nos gouvernements pour justifier les guerres inutiles d’Irak et d’Afghanistan.

Le gouvernement Suisse affirme que la constitution du pays ne peut empêcher la construction de minarets. Mais, ce n’est pas une question de constitution ni d’accommodements raisonnables mais de compréhension et de respect pour les musulmans et leur religion !

Nos ancêtres ont planté de grosses églises partout à Montréal et voilà que l’on voudrait défendre aux musulmans ou à ceux qui voudraient le devenir d’avoir leur centre de culte construit selon leurs préceptes.

Je dis honte à ces Suisses qui malgré qu’ils soient civilisés et bien éduqués se montrent petits et bornés. Ils ne sont sûrement pas un exemple pour nous. Et, leur action nous nuit considérablement partout dans l’opinion des 1,5 milliards de musulmans du monde.

Ah ! si seulement Jean Paul II était encore vivant. Il saurait mettre les points sur les « i ».

Claude Dupras

jeudi 26 novembre 2009

« Je n’y vais pas, je n’y vais pas… j’y vais » (Harper)

Rien ne va plus pour le PM canadien Stephen Harper et sa politique environnementale. Au moment où les provinces canadiennes dénoncent l’inaction pour combattre le réchauffement climatique et qu’un rapport du Comité du Trésor sermonne le gouvernement pour sa piètre performance en rapport avec la qualité de l’air, la biodiversité et les émissions de gaz à effets de serre (GES) au Canada, voilà que le président américain Barack Obama annonce qu’il sera à Copenhague pour la conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques, en décembre.

Obama rejoindra plus de 62 chefs d’état qui par leur présence active démontreront toute l’importance qu’ils attachent à ce problème majeur qui confronte la terre. De plus, ils indiquent qu’ils sont prêts à prendre leurs responsabilités financières pour aider les pays en développement à rencontrer leurs objectifs respectifs dans ce vaste effort mondial.

Copenhague est une opportunité qui arrive au bon moment. Alors que les négociations pour la préparation de cette conférence avançaient à pas de tortue, voilà que le « momentum » qui en découle maintenant exerce une pression importante sur tous les gouvernements et tous les joueurs privés pour enfin livrer la marchandise. Il faut en profiter car trop de pays, de manufacturiers, d’agriculteurs, sans compter les compagnies pétrolières, cherchent des faux-fuyants pour s’en sortir ou retarder les échéances des actions à prendre.

C’est l’ex-VP américain Al Gore qui rappelait, hier, qu’il est essentiel que Copenhague accouche d’une entente opérationnelle solide et de directives claires afin que les négociateurs internationaux puissent préparer, pour l’an prochain, le traité complet devant être signé par toutes les nations.

Pour le PM Harper et son ministre de l’environnement, Jim Prentice, tous deux députés de l’Alberta, rien ne presse et rien n’est important. Malgré qu’Harper ait annoncé hier à la Chambre des communes qu’il n’ira pas à Copenhague, aujourd’hui, en catastrophe, il annonce qu’il y ira. Le moindre que l’on puisse dire c’est que ça ne fait pas sérieux... Non seulement la politique du gouvernement conservateur est calquée sur celle des USA, le déplacement de notre premier ministre l’est sur celui du président américain. C’est à se demander si le Canada est un pays souverain.

Heureusement que les Américains ont élu Barack Obama, car s’ils avaient élu un autre Georges W. Bush, notre pays ne serait pas présent à Copenhague et notre politique environnementale inexistante.

L’hésitation du PM Harper de parler à l’étranger d’environnement, s’explique jusqu’à un certain point, par le fait que notre PM est coincé par une question d’intérêt personnel puisqu’il vient d’Alberta où se trouve l’exploitation des sables bitumineux qu’il a encouragée envers et contre tous malgré que les experts internationaux répètent depuis belle lurette que l’extraction des sables bitumineux par la façon actuelle met en danger l’espèce humaine.

Pourtant, le PM Harper sait bien maintenant que le réchauffement climatique n’est pas une « invention socialiste » comme il le disait du temps du Reform Party. Il sait bien que c’est autre chose puisque des signes jaillissent, chaque jour, de partout. Par exemple, encore aujourd’hui, on apprend que les infrastructures du grand nord se dégradent de plus en plus. Routes, bâtiments, pipelines, structures de communications ont leurs fondations assises sur le « permafrost » depuis toujours considéré comme permanent mais qui commence à fondre. Cela va devenir un problème majeur pour le gouvernement Canadien qui gère tout le grand nord.

Il est possible qu’avec le temps, le PM Harper agisse avec responsabilité, et non en hypocrite, sur la question du réchauffement climatique. Je l’espère mais je n’y compte pas car il me donne l’impression que c’est la conjoncture politique qui le force à agir. Il est lié mains et pieds par les pétrolières de l’ouest et ne sait comment se libérer.

Claude Dupras

mardi 24 novembre 2009

La politique : l’affaire de tout le monde

Janine Krieber est l’épouse de Stéphane Dion, l’ex-chef du parti libéral du Canada. Elle n’a pas encore digéré la brutalité avec laquelle les membres du parti ont expulsé son mari de la tête du parti. Je la comprends d’avoir encore de la rancœur car plus que quiconque elle le connaît. Dion est un homme de qualité, sincère, honnête politiquement, bien pensant et qui a démontré, comme chef, toute sa sagesse, son leadership et ses profondes connaissances intellectuelles. Des tels hommes politiques sont rares au Canada. Son seul problème est son manque de charisme et çà, dans le jeu politique d’aujourd’hui, c’est fatal.

Le malheur de Mme Kreiber c’est qu’elle a choisi de s’exprimer sur internet, en critiquant sévèrement le nouveau chef Michael Ignatieff et le parti libéral du Canada, dans une rubrique de Facebook. Elle croyait que cette conversation n’était réservée qu’à un groupe limité de ses amis. Il est surprenant qu’une femme comme elle, professeur de sciences politiques, spécialiste en sécurité et en terrorisme, ait cru qu’Internet pouvait vraiment être privé. Surtout Facebook. En entendant cette nouvelle, j’ai pensé dans un premier temps que c’était un canulard. Mais non, La Presse l’a rapporté à la une du journal et elle est bien réelle.

Réalisant son faux pas en apprenant que son message se répandait « at large », Mme Krieber l’a retiré du web et a même fermé son compte Facebook. Mais le mal était fait.

Cette sortie n’aidera pas le parti d’Ignatieff et s’ajoutera aux difficultés actuelles que rencontre cette formation politique où tout ne va pas dans le meilleur des mondes actuellement. Après un départ impressionnant, un refinancement étonnant du parti, un positionnement très favorable dans les sondages, etc… tout laissait croire en la possibilité d’une reprise de pouvoir par les libéraux. Mais voilà que depuis quelques mois, les Canadiens voient Ignatieff sous un autre angle, et ils n’aiment pas. Sa soif du pouvoir et les réactions qui en ont découlé l’ont vite rendu impopulaire.

Peut-il en revenir ? J’en doute fortement. Car malgré les belles qualités de cet homme et ses propositions politiques intéressantes, il a cherché à emberlificoté les électeurs en expliquant les raisons de sa motion de non-confiance éventuelle au parlement. Depuis, son air empêtré ne l’aide pas. Il y a aussi le fait que les Canadiens se surprennent d’apprendre les positions politiques passées d’Ignatieff et réalisent maintenant qu’il était, entre autres, favorable à la participation du Canada à la guerre en Irak et au projet de l’implantation du bouclier antimissile par les Américains. Malgré qu’Ignatieff se soit, depuis qu’il est chef, excusé de ses positions importantes antérieures, les Canadiens restent maintenant méfiants face à ses changements d’idées. Plusieurs se demandent, qui est le vrai Ignatieff ?

De l’autre côté, le gouvernement de Stephen Harper, qui ne mérite absolument pas la confiance des Canadiens pour plusieurs bonnes raisons dont celle de ses politiques environnementales et sa défense de l’exploitation des sables bitumineux albertains, continue à grimper dans les sondages. Le Parti Conservateur s’est tracé une « feuille de route », pour gagner le pouvoir majoritaire, et il la suit à la lettre. Il agit avec une haine implacable envers ses adversaires même si cela frise le non-respect des lois canadiennes. « Tout pour gagner » voilà ce qui semble être le slogan actuel des Conservateurs. Et ça marche…

De plus, Stephen Harper projette de mieux en mieux une bonne image de politicien. Il est calme, actif et donne l’impression d’un homme à l’aise aux commandes du pays. Ses voyages partout au Canada, pour annoncer les projets d’infrastructures générés par le plan gouvernemental pour la relance de l’économie, attirent beaucoup de sympathie. Ses voyages à l’étranger comme celui en Inde et celui en Chine, qui se prépare, lui confèrent l’image d’une politicien de calibre international qui représente bien le Canada. Malgré que la réputation du Canada à l’étranger ait diminué à cause des politiques d’Harper, les Canadiens oublient vite et aiment le voir regagner la ferveur internationale pour leur pays.

Par conséquent, Harper et ses acolytes grimpent dans les sondages partout au Canada, sauf au Québec, au point qu’il semble possible qu’une majorité conservatrice se dessine pour le prochain parlement, sans le Québec. Ce sera un fait très rare dans l’histoire politique de notre pays et placera le Québec dans une position fortement désavantageuse. Plusieurs y voient de la graine à séparation en préparation.

Que faire ? Nos compatriotes anglais aiment dire: « If you can’t fight them, join them ! ». Il est certain que si un plus grand nombre de Québécois étaient actifs dans le PC et y détenaient des positions importantes, ils seraient en mesure d’influencer les stratégies de ce parti.

Je ne préconise pas que mes compatriotes joignent ce parti simplement parce qu’il sera au pouvoir longtemps. Il y a déjà trop de ces individus, politiciens-éphémères, que je qualifie de néoconservateurs, sans principe et qui ne rôdent autour d’Harper et des ministres que pour obtenir des faveurs. J’ai vu cela du temps de Mulroney et cela n’a pas aidé le parti qui a été éventuellement éclaboussé par les agissements de ces individus.

Non, je dis aux jeunes et au moins jeunes qu’il est important de participer activement dans un parti politique. Je leur propose une participation constante et réelle.

Le PC a toujours été un grand parti Canadien. C’est une option importante à chaque élection. Il est important qu’il soit bien représentatif des nations qui composent le pays. Il est essentiel qu’un fort contingent de Québécois et de francophones des autres provinces en deviennent membres actifs. Je vous assure que c’est fort intéressant et engageant, ayant moi-même participé pendant pus de 25 ans dans les rangs de ce parti. C’est la seule façon que l’on peut infléchir les politiques pour qu’elles répondent à nos aspirations.

Je ne fais pas cet appel strictement pour le Parti Conservateur. Il y a aussi les autres grands partis comme le Parti Libéral et le NDP. Mais dans les circonstances actuelles, je crois qu’il serait opportun de joindre les rangs du PC, car il y a là un vide à combler pour les francophones et un potentiel d’avenir important pour celui qui veut œuvrer activement en politique et travailler pour ses semblables.

Claude Dupras

vendredi 20 novembre 2009

L’Inde d’aujourd’hui

J’arrive d’Inde. J’y ai passé deux semaines merveilleuses. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas écrit dernièrement de blog. Le hasard a voulu que je sois, le même jour, dans le même hôtel de Mumbai où logea le PM du Canada, Stephen Harper, en visite officielle en Inde, avec sa très nombreuse délégation. Cette visite du PM a attiré l’attention des Canadiens sur ce grand pays et cela arrive bien car j’avais l’intention d’écrire un texte sur ce que j’ai constaté en Inde durant mon voyage.

L’inde est un jeune pays qui a une population de plus d’un milliard d’individus dont la moitié a moins de 25 ans. Les grands économistes professionnels du monde voient dans leur boule de cristal une Inde qui deviendra une des plus grandes puissances mondiales, sinon la plus puissante. Sa nouvelle prospérité et la confiance grandissante chez les jeunes Indiens dans le rôle de plus en plus important que joue leur pays dans le monde, les stimulent fortement. L’Inde moderne se développe à un rythme jamais vu et tous les efforts s’orientent vers le futur. Le taux de croissance des dernières années a été de 5, 6, 7 et 8%, et les revenus du gouvernement ont crû de 9, 10, 11 et 12 %. Le pays vit actuellement des changements dramatiques qui sont en train de transformer profondément la société indienne, particulièrement en rapport avec les castes. Les barrières tombent.

Déjà, l’Inde est la cinquième économie du monde et ses marchés grossissent sans cesse. Sa main d’œuvre est jeune, intelligente, mathématicienne, et travaillante. L’école est disponible pour tous les jeunes, si les parents acceptent. Dans le passé, 40,8% des enfants n’ont pas fréquenté l’école. Aujourd’hui, dans les campagnes, pour encourager la présence à l’école, le gouvernement fournit non seulement les écoles et les maîtres, mais le vêtement scolaire, le repas du midi et une bicyclette si la maison familiale est située à plus d’un km de l’école. Partout, sur les routes, on voit vers 10h15 tous les jeunes qui se dirigent vers leur école où dès la première année on y enseigne les bases des mathématiques. On peut imaginer la force qu’aura le pays demain avec tous ces jeunes qui se préparent.

On prédit même que l’Inde dépassera la Chine à cause du fait qu’elle est, depuis 1962, une démocratie réelle. En Inde, il y a place pour tous ceux qui veulent développer leurs idées, mettre à profit leurs talents, travailler, devenir des entrepreneurs, investir. Suite à l’occupation anglaise, la langue anglaise est connue et répandue. Le nombre de bilingues augmente vitement. Les jeunes Indiens sont motivés par leur liberté d’expression et les principes démocratiques de leur pays. La Chine, au contraire, demeure totalitaire et ce sont les dirigeants qui pensent pour la masse.

Mais les défis demeurent importants :

. L’injustice sociale est effarante. Le pourcentage de pauvreté est très grand et croissant. Il continue de marquer négativement la vie nationale. Par exemple, les « slums » de Mumbai regroupent plus 4,5 millions d’individus très, très pauvres. Les taux de maladies et de décès infantiles sont énormes. En parcourant ce secteur, je ne pouvais imaginer de solution tellement tout est sordide. Ailleurs, dans le pays, j’ai maintes fois vu des enfants mal nourris, des mères sous-alimentées, des soins médicaux qui se font attendre, un manque d’éducation chez les adolescents. À ma surprise, on m’a expliqué que la privatisation des soins de santé augmente car le système national de santé qui est gratuit est déficient. Ainsi, les parents pauvres se voient obligés de prendre de leurs maigres économies pour faire traiter les membres de leur famille et doivent par la suite les priver de l’essentiel.

. Le maintien et l’amélioration des relations cordiales entre les multiples religions et les communautés culturelles du pays pour faciliter et assurer la coexistence paisible de chacune.

. La construction de vastes infrastructures pour répondre aux besoins de l’avenir.

. Et enfin, l’assurance d’une croissance économique stable.

Pour son futur, l’Inde devra répondre aussi à de grandes questions ayant rapport avec la démocratie et la justice; le leadership économique, social et politique; l’entrepreneurship; la politique de la pauvreté. Elle devra apprendre à être une superpuissance en économie, en géopolitique, dans les sports, dans le numérique et la technologie. Son potentiel est grand et les possibilités nombreuses pour que le 21ième siècle devienne celui de l’Inde.

Les succès économiques d’aujourd’hui pressent pour l’émergence d’un nouveau nationalisme et le défi intellectuel et politique actuel est de le définir. Un nationalisme qui devra être inductif et auquel tous les Indiens se sentiront attirer, quelques soient leur ethnicité, leur langue, leur culture, leur religion, car il devra être multiculturel et multireligieux. Un nationalisme qui définira positivement qui ils sont dans le monde, l’intérêt national du pays et leur ouverture sur le monde. Ainsi, l’Inde sera mieux placée pour aborder les grands problèmes actuels mondiaux, tels : les changements climatiques, les échanges internationaux, les contrôles financiers, le protectionnisme, les dangers politiques régionaux...

Il est impératif que la classe politique du pays soit en mesure de répondre aux aspirations des Indiens, ce qu’elle n’a pas encore démontré par ses actions passées qui basculent entre des fantaisies socialistes, totalitaristes, provincialistes ou de politiques à court terme. Mais elle devra se rappeler ses erreurs passées, afin de les éviter dans l’avenir. Les hommes d’affaires, les universitaires, les jeunes indiens réclament l’émergence de dirigeants politiques capables d’implanter un sens fort et réel de la nation dans chaque individu. Des hommes ou des femmes politiques capables de voir loin et d’être en mesure de diriger une grande puissance.

Pour ce faire, la classe politique doit changer. Aujourd’hui, ce sont des dynasties qui la composent. Les postes politiques sont hérités et non mérités. Les partis politiques sont devenus des entreprises privées appartenant aux familles. Gandhi succède à Gandhi qui succède à Gandhi… Et c’est la même chose du nord au sud, de l’est à l’ouest. Les candidats, membres de familles, sont certes brillants et bien éduqués, mais ce ne sont pas des agents de changement. Ils n’ont pas de mission, ni de message capable de transformer une nation. Ils ne sont pas nécessairement capables d’exercer un vrai leadership basé sur des idées et n’ont pas la capacité ni la motivation de les transformer en actions concrètes. L’Inde est un jeune pays et elle a en son sein les leaders politiques dont elle a besoin. Il faut qu’ils puissent émerger de l’ombre.

Des leaders capables de parler de la pauvreté, d’en faire un sujet de débat. De pouvoir en parler dans les medias qui actuellement sont monopolisés par la classe moyenne et qui ne laissent aucune place pour le débat sur la politique de la pauvreté. Ce n’est que le jour où le plus pauvre des enfants aura accès à une éducation de base, à des soins de santé décents, à une bonne nutrition et à un gite convenable, que l’Inde deviendra vraiment un grand pays.

Claude Dupras

mercredi 4 novembre 2009

Le maire et l’enquête publique

Les dés sont jetés. Gérald Tremblay a été réélu maire de Montréal. Il peut être heureux de sa victoire car après que tout se soit déchaîné contre lu, il a su tenir le coup. Mais il ne doit pas se « péter les bretelles » pour autant, car plus de 60% des électeurs se sont retournés contre lui. En France, avec la méthode électorale à deux tours, Tremblay ne serait probablement pas maire aujourd’hui.

Ce qui est important maintenant c’est que Tremblay forme un comité exécutif compétent et choisisse des hauts fonctionnaires capables de prendre en mains efficacement les affaires de la ville. Ce ne sera pas facile car les points de litige sont anormalement nombreux.

À mon avis, le dossier le plus important est celui de la révision de toute la procédure ayant rapport avec la réalisation de travaux publics. Il doit être examiné de fond en comble. Pour ce faire, les dirigeants de la ville doivent comprendre le pourquoi des augmentations de coûts des projets, malheureusement ils ne le sauront que si une grande enquête publique est tenue sur le sujet afin de dévoiler les dessous réels de la plus grande magouille de tous les temps dans le domaine de la construction au Québec.

Le premier ministre québécois Jean Charest préfère des enquêtes policières ad hoc à une commission publique pour faire ce travail. Je ne suis pas surpris de sa position sur le sujet car une enquête publique prend, une fois lancée, sa propre vie et devient incontrôlable, comme disait l’ex-PM Robert Bourassa. Charest est un politicien chevronné au succès électoral hors de l’ordinaire, il ne veut prendre aucun risque qui pourrait mettre en péril son pouvoir et celui de son parti.

Malheureusement pour le PM Charest, la demande générale pour cette commission d’enquête devient si grande qu’il ne saura la refuser éventuellement à moins que le haut-le-cœur ressenti par le public, suite aux faits scandaleux révélés par les journalistes, ne s’estompe suite au résultat de l’élection municipale de Montréal. J’espère que non, car le patronage, la collusion politiciens-entrepreneurs, celle entre entrepreneurs eux-mêmes et possiblement avec certains professionnels me paraissent trop évidentes pour être oubliées. Les coûts excessifs découlant de toute cette magouille affectent démesurément les budgets de nos gouvernements et de nos villes et privent les travailleurs de milliers d’emplois.

La nouvelle opposition à l’hôtel de ville a l’appui d’une vaste majorité de Montréalais et de Montréalaises sur ce sujet pour presser fortement le maire Tremblay et son équipe à demander à Québec la tenue de l’enquête sur les augmentations excessives des coûts de la construction de travaux publics. Il y va directement de l’intérêt des contribuables de Montréal.

J’ai été heureux d’apprendre que l’Ordre des Ingénieurs du Québec vient de demander que la commission d’enquête soit mise sur pied. De plus, voulant s’assurer que la bonne réputation de l’ensemble des ingénieurs soit protégée, l’Ordre a décidé de ne pas attendre la décision du PM et a mis sur pied une enquête interne pour déterminer si le code de déontologie de la profession a été bafoué.

J’espère que l’Association des ingénieurs-conseils du Québec fera de même et démontrera qu’elle n’est pas, comme disait récemment Le Devoir, un club de firmes de génie réunies ensemble pour se protéger mutuellement mais plutôt un organisme qui vise à assurer que ses membres respectent des normes de conduite irréprochable et pratiquent un haut niveau d’éthique professionnelle.

La crainte des libéraux du Québec et de leur chef Jean Charest réside dans le fait que le parti libéral est financé en bonne partie par des entrepreneurs du milieu de la construction et de celui des ingénieurs-conseils et que cela ressortira durant l’enquête. De plus, il est probable que de tels contributeurs de fonds viendront affirmer qu’ils ont financé dans le passé les campagnes de candidats au leadership de leur parti, dont celle de Jean Charest.

Ces méthodes ont toujours existé et font partie de la normalité des choses. Il semble que ce n’est qu’actuellement que les citoyens et les citoyennes se réveillent et prennent connaissance de ce financement légal que les journalistes qualifient d’immoral. Le danger pour Charest et pour tous les politiciens, de tous partis, est que les électeurs jugent de ce financement passé avec leurs yeux d’aujourd’hui.

Il y a quelques années, ces contributions monétaires étaient remises, en général, sans condition. Les entrepreneurs espéraient être reconnus afin de pouvoir soumissionner sur des projets futurs. Les ingénieurs y voyaient une opportunité de faire valoir leur firme afin d’obtenir des mandats professionnels d’ingénierie. ll ne s’agissait pas de collusion pour augmenter les prix car les entrepreneurs se concurrençaient et soumissionnaient leur meilleur prix et les ingénieurs étaient rémunérés conformément au tarif minimum des honoraires professionnels établi par le gouvernement du Québec. Ayant vécu cette période comme ingénieur-conseil, je peux certifier que la concurrence était forte. En général, les payeurs de taxes en avaient pour leur argent. C’est toute la différence avec aujourd’hui alors que le « free for all » dans le milieu de la construction a fait grimper les coûts des travaux au Québec de 35% plus chers qu’en Ontario.

Les étoiles s’alignent pour une enquête publique. J’espère que le PM Jean Charest trouvera le courage politique pour la déclencher. Les partis politiques étant tous dans le même bateau, ils seront sûrement écorchés à tour de rôle mais ils en ressortiront tous mieux car l’intérêt public sera bien servi.

Le maire Tremblay, pour regagner la confiance perdue chez de nombreux citoyens et citoyennes de Montréal doit poser de grands gestes. La demande de l’enquête publique en serait un des plus importants.

Claude Dupras

Ps. Il y a aussi la suggestion du chef du parti Projet Montréal, Richard Bergeron, qui est intéressante. Elle consiste à ce que le maire nomme à l’exécutif des membres des autres partis. Je vois bien Louise Harel, chef du parti Vision Montréal et Bergeron à ces postes. Le maire garderait quand même la majorité au comité exécutif et gouvernerait, Cela deviendrait une administration d’union montréalaise. Dans les circonstances actuelles, je crois que de telles nominations renforceraient l’exécutif et démontreraient que le maire veut vraiment changer les choses et corriger ce qui ne tourne pas rond à l’Hôtel de ville.

mardi 27 octobre 2009

Le meilleur à la mairie

Les Montréalaises et les Montréalais se grattent la tête à savoir pour qui voter à la mairie lors de l’élection municipale du 1er novembre. Je les comprends.

J’ai eu l’occasion durant les derniers jours de faire le tour de mes amis pour discuter de l’élection. Ce sont des Montréalais de longue date, qui aiment notre ville et qui pensent à long terme. À ma grande surprise, plusieurs avaient déjà voté, lors du scrutin par anticipation de dimanche dernier. Et à ma plus grande surprise, presque tous ont voté pour le candidat de Projet Montréal, Richard Bergeron.

En général, ils m’ont admis qu’ils ne pouvaient pas se résoudre à voter soit pour Louise Harel, soit pour Gérald Tremblay. Chacun avait ses raisons personnelles qui rimaient avec les mots intégrité et efficacité.

Jusqu’à un certain point leurs arguments rencontrent ceux que je mijote dans ma tête depuis quelques semaines.

Je crois que Gérald Tremblay est une personne honnête et intègre. C’est un homme d’envergure qui a toujours bien représenté Montréal. Cependant, la fin de son règne baigne dans une odeur de scandales qui nuit considérablement à la réputation des Montréalais. Il faut que ça change ! Je lui reproche d’avoir nommé à des postes-clés de l’administration montréalaise, tous les personnages qui sont aujourd’hui la source de nos problèmes. C’est là son principal défaut, il n’a pas su choisir des gens capables de bien servir la ville. On n’engage pas un directeur général sur un coup de téléphone, on ne nomme pas un président de l’exécutif lié, mains et pieds, à un groupe d’entrepreneurs et d’ingénieurs, etc… Gérald Tremblay a failli dans son importante tâche de donner à Montréal une équipe solide pour la diriger.

Je sais que Louise Harel est une personne intègre. Mais comme ministre, elle a été à la source de la loi de la fusion des villes malgré tous les référendums tenus dans les différentes villes visées par la loi, par lesquels les populations ont dit NON à plus de 80% aux fusions proposées. Ce n’était pas le geste d’une grande démocrate. Et ces fusions, suivies des « défusions » ont coûté une fortune aux contribuables. Cela est dû principalement à son manque de vision.

Louise Harel change aussi souvent d’idée comme elle vient tout juste de le faire hier en rapport avec la centralisation des pouvoirs à Montréal. Suite à la pression, en fin de campagne, venant de ses candidats dans les arrondissements, sa proposition est devenue une centralisation-décentralisée. Allez comprendre quelque chose là-dedans !

De plus, je ne crois pas Louise Harel est bien placée pour discuter avec les gouvernements supérieurs pour l’obtention d’aide au développement de Montréal. Avec son passé de « pure et dure » séparatiste et son incapacité à parler la langue anglaise, elle est une personne incapable de représenter tous les Montréalais. Je crains aussi qu’elle provoque des affrontements stériles avec le gouvernement du Québec pour des raisons qui n’auront rien à voir avec le meilleur intérêt des Montréalais.

Quant au président de l’exécutif que Louise Harel propose, il ne semble pas suffisamment compétent pour administrer un budget de quatre milliards de $. C’est un homme d’une expertise, la culture, et malheureusement ce n’est pas suffisant.

Puis, il reste le troisième candidat, Richard Bergeron, l’oublié de cette campagne puisque les médias n’ont parlé que de scandales et ce débat touchait principalement Gérald Tremblay et Louise Harel.

Bergeron est conseiller municipal depuis 4 ans et a fondé le parti Projet Montréal. Il a étudié l’architecture, a une maîtrise en urbanisme, un doctorat en aménagement urbain et il a enseigné à l’institut d’urbanisme. Il a été volontaire au Service universitaire à l’étranger. Il a publié plusieurs livres dont le livre noir de l’automobile. Il a été président des coopératives d’habitation de Montréal. Il a été consultant pour le ministère de la Métropole et responsable des analyses stratégiques de l’agence Métropolitaine de transport. En somme, Richard Bergeron a travaillé sur la planification d’ensemble, l’économie immobilière, la gestion des services, l’environnement, les transports, etc. des milieux urbains. Une bonne expérience pour quelqu’un qui veut diriger une grande ville.

Bergeron est un homme d’idées et propose un programme politique pour une élection municipale de Montréal comme j’ai rarement vu avec des idées aussi originales que pratiques. Son équipe est composée de gens dynamiques, instruits, intelligents, souvent jeunes et prêts à servir. J’ai l’impression qu’ils sont en mesure de redonner un nouveau souffle de qualité de vie à Montréal.

La campagne électorale du parti de Richard Bergeron fut modeste avec un budget de 200,000 $ pour l’ensemble de la ville avec un financement strictement populaire et parfaitement transparent. Cela veut dire qu’élu, Bergeron sera libre de toutes attaches. Et c’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui à l’hôtel de ville dans les circonstances actuelles. Un homme d’éthique professionnelle capable d’assurer que des règles de bonne conduite irréprochable seront respectées par tous les dirigeants élus et les hauts fonctionnaires.

J’ai aussi été impressionné par l’appui à Richard Bergeron du fameux juge John H. Gomery, qui a dirigé de main de maître l’enquête sur le scandale des commandites à Ottawa. C’est une caution importante de la droiture et de l’intégrité de ce candidat.

Richard Bergeron mérite d’être mieux connu et je vous encourage à visiter le site de son parti Projet Montréal à http://www.projetmontreal.org/ pour y lire sa biographie, celles de ses candidats et leur programme politique pour l’avenir de Montréal.

Je crois que Richard Bergeron pourra faire un bon maire de Montréal.

Claude Dupras

samedi 24 octobre 2009

On vote pour qui ? Le meilleur !

Les Montréalaises et Montréalais vivent en ce moment une élection inhabituelle! Les déclarations des candidats à la mairie deviennent de plus en plus étonnantes. De nouvelles insinuations, accusations, inventions, rumeurs, ouï-dire déferlent sur nous, de toutes parts, à un rythme que même les medias peinent à suivre. Ces révélations sont tellement nombreuses et souventes fois fracassantes qu’on ne prend pas le temps de juger si elles sont vraies, fausses ou demie-vérités. On ne fait plus de nuance.

Tous se liguent contre le maire sortant Gérald Tremblay. Les médias prennent parties dans le débat. Les animateurs d’émissions d’affaires publiques, particulièrement à la télévision de Radio-Canada, se surprennent eux-mêmes à attaquer Tremblay, sur la base des informations qu’ils collectent sans même avoir jugé de leur validité. Même les observateurs-invités qui se doivent d’être neutres, profitent de la tribune qu’on leur offre pour dénigrer le maire ou mousser indirectement leur candidat. On réagit comme si tout ce qui est dit est vrai. On ne fait pas la part des choses. Du jamais vu !

Dans cette mer en tourmente, les candidats aux différents postes de maires d’arrondissements et de conseillers de la ville ou d’arrondissements naviguent difficilement car ils sont tous liés directement au sort du candidat à la mairie de leur parti. Ils vivent des jours difficiles. Alors que normalement, à cette période de leur campagne électorale, ils devraient aller à la rencontre du plus grand nombre d’électeurs possibles pour mieux se faire connaître et expliquer leur programme électoral, ils se retrouvent soit sur la défensive soit sur l’attaque sur la seule question de l’intégrité de l’administration sortante.

Je plains ces femmes et ces hommes qui par sens civique ont décidé de faire leur part et ont eu l’audace de se présenter pour servir leurs concitoyens. Plusieurs ont hésité avant d’accepter car la tâche n’est pas toujours facile. Mais, ils ont finalement fait le saut et il faut les en féliciter et les comprendre aujourd’hui.

Dans un de mes blogs en rapport avec cette élection montréalaise, j’ai fait la recommandation à mes lecteurs de voter pour le meilleur candidat à chaque siège. Ainsi, nous aurons les meilleures personnes siégeant au conseil municipal et à ceux des arrondissements. Et cela, nonobstant les partis municipaux qui ne sont en fait que des simulacres de démocratie. Ces organisations politiques (je devrais dire électorales) plus ou moins éphémères sont des farces qui perdurent plus ou moins longtemps et qui ne servent qu’à récolter les fonds gouvernementaux alloués aux partis municipaux.

Avec la déferlante des accusations de cette élection, ma recommandation prend de plus en plus son sens. Si l’électeur ne s’arrête pas pour analyser les différentes candidatures afin de déterminer qui sont les meilleurs et ne vote qu’en fonction du candidat à la mairie, Montréal ne profitera sûrement pas des meilleurs éléments pour la diriger.

Ainsi, dans le Plateau Mont-Royal, un des candidats à la mairie se nomme Michel Labrecque. Je le connais depuis sa naissance car son père était mon confrère à Polytechnique. Je sais que Michel sera un atout important pour l’avenir de la métropole et je n’hésite pas à le recommander fortement aux électeurs qui votent dans ce district.

Michel Labrecque est un homme honnête à qui les Montréalais doivent déjà beaucoup.

Depuis sa tendre enfance, il a toujours été un amateur de vélo. Parmi les plus grands que Montréal ait connus. Il a été un des premiers à promouvoir l’installation de pistes cyclables dans notre ville. Par sa détermination, il a su convaincre, avec d’autres, les administrations municipales depuis Drapeau de l’importance du vélo pour les Montréalaises et Montréalais. Il a réussi admirablement bien. Il a créé Vélo Québec qu’il a dirigé de 1985 à 2000 et a été un des principaux contributeurs à la création du Tour de l’île de Montréal, la Maison des cyclistes et la Route verte (4 000 km de voie cyclable) qui est le plus long itinéraire cyclable d’Amérique.

Parallèlement à ces activités, il a imaginé le festival Montréal en Lumières qu’il a présidé et dirigé de 1998 à 2000. Grâce à ce festival, l’hiver à Montréal est moins long. L’événement attire plus de 750 000 festivaliers par ses volets gastronomique, artistique, festif et sa Nuit blanche. Ce festival est devenu un grand moment annuel de Montréal et a atteint une renommée internationale.

En 1999 et en 2000, Michel Labrecque a été chargé de cours à l’UQAM, en gestion d’événements festivaliers. De 1992 à 2005, il a été chroniqueur à la radio et à la télévision de Radio-Canada (Plaisirs, VSD bonjour, Indicatif présent, Vélo-mag) et de Télé-Québec (Consommaction, Télé-services).

Son amour pour le vélo, qu’il a pratiqué sur les routes d’innombrables pays, a fait comprendre à Michel Labrecque l’importance de l’environnement dans la vie de l’individu et en a fait un authentique défenseur. De fil en aiguille, il a été amené à présider le Conseil régional de l’environnement de Montréal et à participé activement à l’élaboration du Plan stratégique de développement durable de la ville de Montréal.

En 2005, voulant poursuivre son travail, il décide de briguer les suffrages pour devenir conseiller municipal de Montréal. Élu, il continue à propager ses idées au sein de sa formation politique tout en développant son intérêt pour les transports actifs et collectifs dans l’aménagement urbain. Le maire et son équipe reconnaissant son enthousiasme et son expertise lui offre de présider le conseil de la Société de Transport de Montréal.

Cet homme intelligent, simple, dévoué, attentif, plein d’idées, créateur, bon organisateur, excellent administrateur et chef de file hors de l’ordinaire offre ses services pour devenir maire de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal. Voilà un bel exemple d’un candidat qui mérite d’être élu, nonobstant le parti auquel il adhère, parce qu’il a le potentiel de devenir un leader important de notre ville. Je suis convaincu que le Plateau sera très bien servi par Michel Labrecque.

Il y a des hommes et des femmes de grande qualité qui sont candidats à l’élection du 1er novembre à Montréal et qui devraient être élus. Choisissons les meilleurs, quelque soit le parti, et Montréal sera bien dirigé.

Claude Dupras

lundi 19 octobre 2009

Stephen « La grande noirceur » Harper

Maurice Duplessis a été un grand premier ministre du Québec. Il a su défendre bec et ongles l’autonomie provinciale et obtenir une décentralisation fiscale du gouvernement centralisateur qui régnait à Ottawa. C’est René Lévesque qui a reconnu l’apport important de Duplessis à sa province en récupérant sa statue cachée mesquinement, durant de longues années, par le gouvernement libéral de Jean Lesage dans les entrepôts du gouvernement pour la faire installer à une place d’honneur près du parlement de Québec.

Duplessis était un nationaliste, un patriote mais il était surtout un « fin renard », un politicien hors pair et dur avec ses adversaires. Il comprenait l’électeur et savait lui proposer des politiques que ce dernier pouvait comprendre et qui collaient à la réalité du moment.

Malheureusement, l’organisation électorale de l’Union Nationale faisait tout pour gagner les élections et maintenir Duplessis au pouvoir, même si cela pouvait être, parfois, illégitime et immoral. Elle profitait du fait que, dans ce temps-là, les lois électorales n’étaient pas très sévères. C’est la raison principale pour laquelle plusieurs de ses adversaires et observateurs politiques du temps qualifièrent la période duplessiste de « grande noirceur » de la politique au Québec.

Aujourd’hui, je regarde aller le PM Canadien Stephen Harper et je reconnais une manière d’agir similaire à celle qui existait du temps de Duplessis. Voici quelques exemples de ce que je qualifierais de la nouvelle « grande noirceur » :

1. Harper a permis que ses députés remettent dans leur comté des subventions gouvernementales sous la forme de chèques non pas identifiés avec le nom « Gouvernement du Canada » mais avec le logo du Parti Conservateur du Canada (PCC) et signés par ces députés comme si cet argent venait des fonds du parti. Duplessis n’aurait pas fait mieux !

2. Les fonds gouvernementaux spéciaux votés par le parlement pour des travaux d’infrastructures afin de contrer la crise économique sont principalement attribués aux comtés où un député conservateur a été élu. Les autres comtés, niet ! Du vrai Duplessis, qui disait aux électeurs du comté de St-Maurice, « vous voulez un pont, alors votez Union Nationale ».

3. Les annonces de ces subventions sont faites par le PM Harper lors de réunions publiques organisées partout au pays et où seuls des Conservateurs sont invités. Et, cela même lorsque les travaux se réalisent dans des comtés de députés d’autres partis. De plus, il n’invite pas les représentants du gouvernement provincial si le parti au pouvoir dans la province concernée est un adversaire politique. Seuls les Conservateurs ont droit aux feux de la rampe ! C’est la méthode de l’Union Nationale qui se répète.

4. Harper et ses députés prétextant « un stimulant économique sélectif » distribuent aussi des chèques, à gauche et à droite, pour toutes sortes d’activités sociales, culturelles ou sportives et le tout est teinté de partisannerie politique. Pourtant, il avait promis, suite au scandale des commandites, de ne jamais répéter cette façon de faire des libéraux d’antan. De son côté, l’Union Nationale faisait paver un rang de terre ou l’autre dépendant de la couleur politique des cultivateurs de ce rang ou, encore, offrait des « frigidaires » à des familles pauvres en besoin si elles votaient du bond bord !

5. Harper accepte que des contrats sans soumissions publiques soient octroyés par son gouvernement à ses partisans, comme il vient de le faire pour une étude sur l’avenir du pont Champlain pour laquelle le contrat a été accordé à une firme d’ingénieurs dont le vice-président au développement des affaires est un sénateur conservateur canadien nommé par Harper. Par hasard, le sénateur a démissionné de sa firme dix jours après l’octroi du contrat de 1,4 millions. La machine de patronage de Duplessis fonctionnait de la même façon.

6. Harper a déclenché récemment un blitz publicitaire sur ces réalisations dans le but de se vanter et de promouvoir ses députés et son parti, au moment où de nouvelles élections fédérales devenaient probables. Cette campagne, qui a coûté cinq fois plus cher que la campagne éducationnelle sur la grippe A H1N1, a été payée par le gouvernement canadien. Sur ce sujet, je ne me rappelle pas que Duplessis ait utilisé des fonds publics pour fins de publicité pour son parti.

7. Harper a nommé des incompétents et des partisans politiques au Sénat canadien pour la simple raison qu’ils sont des Conservateurs. Duplessis faisait de même avec ses nominations au Conseil législatif.

8. Le PCC a forcé les compagnies de lobbyistes à changer leurs intervenants auprès du gouvernement par des Conservateurs et imposer que ces firmes propagent favorablement les politiques gouvernementales dans leur lettre mensuelle à leurs clients. Le seul lobbyiste de Duplessis était Gérald Martineau qui était aussi le trésorier de l’Union Nationale.

9. Les nouveaux juges nommés à ce jour par Harper étaient membres ou sympathisants du Parti Conservateur. Duplessis faisait de même.

10. Comme Duplessis, Harper comprend que les électeurs veulent surtout que leurs problèmes immédiats soient réglés. C’est beau de parler de grands programmes d’environnement, de santé, d’éducation, de culture, de pauvreté, de productivité, des aborigènes, ou encore de guerres et de problèmes internationaux, mais Harper sait que la masse des Canadiens ne s’intéresse pas vraiment à de tels enjeux. C’est la raison pour laquelle il n’essaye pas de susciter de grands débats sur ces sujets importants.

Je dis souvent que la politique est un commerce d’images et d’illusions. Harper a compris cela et c’est une des raisons de sa montée récente dans les sondages qui coïncide avec sa prestation musicale récente (qui était télévisée) lorsqu’il a joué du piano et chanté un succès des Beatles avec un orchestre symphonique national. Il a très bien fait et tout d’un coup, Harper est devenu pour les électeurs un gars « le fun » contraire à ce qu’ils pensaient.

De plus, la crise économique a obligé Harper à changer son fusil d’épaule en proposant des investissements majeurs afin de relancer l’économie. Cela l’aide beaucoup dans l’esprit des électeurs qui y voient une nouvelle image d’un Harper plus compréhensif, contraire à celle du passé qui laissait percevoir un Harper et ses acolytes réformistes comme des politiciens indifférents aux problèmes des petits et opposés à toute intervention gouvernementale dans l’économie du pays. Duplessis, aussi conservateur, faisait comme le Harper d’aujourd’hui et son gouvernement investissait le plus possible dans la construction d’écoles, d’hôpitaux, d’universités et, entre autres, dans des projets de bien-être social, le crédit agricole...

Harper est-il un nouveau Duplessis ? Il n’a sûrement pas la trempe de Duplessis qui était un grand patriote, mais on peut dire que les « politicailleries » récentes d’Harper ressemblent étrangement à celles de l’Union Nationale. C’est pourquoi, le surnom « la grande noirceur » pour Stephen Harper me semble de plus en plus appropriée.

Claude Dupras

samedi 17 octobre 2009

M. Charest le temps est arrivé… Une enquête publique, SVP

De jour en jour, on découvre, de plus en plus, l’envergure du scandale de l’augmentation des coûts de construction à Montréal et dans les alentours. Hier, les médias nous apprenaient qu’un km de route coûte au Québec 35% de plus que dans la province voisine de l’Ontario. Cela veut dire que pour le même montant nous avons 35% moins de travaux civils chez nous. C’est énorme et cela représente des milliards en taxes.

Je ne suis pas surpris car depuis longtemps j’analyse ce qui se passe et j’écris à un et à l’autre pour souligner ce scandale. J’ai d’ailleurs publié le 14 mai dernier un texte sur le sujet intitulé « Rien ne va plus » et j’ai fait un copié-collé, que j’ajoute au présent, pour l’information de mes lecteurs car il est de plus en plus d’actualité.

Il est temps que le PM du Québec Jean Charest se réveille et déclenche la « Commission d’enquête publique sur les coûts de construction » dans notre province que je réclame depuis longtemps. Ce ne sont pas les quelques enquêtes policières sur des cas précis qui vont changer globalement la situation, car le problème devient systémique.

Un aspect qui m’intrigue est le rôle des ingénieurs dans tout ce branle-bas. J’en ai été un toute ma vie professionnelle de 40 ans et j’ai toujours respecté notre code de déontologie qui nous oblige à assurer que par nos actes nous protégeons la société. Pourquoi, les ingénieurs-conseils civils qui ont fait les plans et devis pour les soumissions publiques de travaux publics, préparé les estimations budgétaires et finales pour leur clients, analysé les soumissions et fait les recommandations au donneur d’ouvrage, ne disent-ils rien ? Pourquoi, les ingénieurs du gouvernement ou des villes qui supervisent l’ensemble de l’évolution des projets, ne disent-ils rien ?.

Pourquoi les élus ont-ils accordé tous ces contrats dont les budgets étaient littéralement défoncés ?

Tous ces personnages sont des témoins importants et il devient urgent de les entendre répondre aux questions des enquêteurs.

Cette situation anormale nous coûte cher. Nous perdons la face dans les autres provinces et dans le monde où le mot corruption commence à s’identifier avec le nom de Montréal et celui du Québec. Il est temps que cela cesse. Quand même, nous ne sommes pas une république bananière !

Même si tous ces intervenants de la construction, entrepreneurs, fournisseurs, ingénieurs et autres souscrivent à la caisse du parti libéral du Québec, ce n’est pas une raison pour ne pas déclencher l’enquête car il y va de l’intérêt public et de notre réputation comme Québécois. C’est la seule façon de se débarrasser du « cancer » qui envahit notre société.

SVP, M. Charest, le temps est arrivé.

Claude Dupras



Rien ne va plus

Jeudi le 14 mai, 2009

Rien ne va plus dans les coûts de construction à Montréal. Les dépassements des estimés prévus pour les grands projets d’infrastructures et de bâtiments importants sont incompréhensibles. Tout passe du simple au double quand ce n’est pas au triple.

Nous avons tous constaté la flambée des prix de la construction de l’extension du métro à Laval, du projet de l’autoroute Ville-Marie, du contrat des compteurs d’eau de la ville de Montréal, des prévisions budgétaires pour les garages et les centres d’entretien pour l’Agence métropolitaine de transport (AMT), du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) pour ne mentionner que ceux-là car il y en a des dizaines d’autres. Les observateurs avertis sont surpris de cette situation tout comme le sont les citoyens qui y voient augmentations futures de taxes foncières et autres.

Que se passe-t-il ? Sommes-nous victimes de fraudeurs ? Les estimateurs sont-ils de complets ignorants ? Y-a-t-il une mafia qui s’est installée dans le domaine de la construction avec comme but de souffler les prix et les profits ? Ce ne sont pas les questions qui manquent…

J’ai oeuvré dans le domaine de la construction durant plus de 40 ans. J’ai créé, avec des associés, un bureau d’ingénieur-conseil qui fut très actif dans le domaine de la mécanique et d’électricité, en informatique et en gérance de travaux de construction. Nous avons réalisé un très grand nombre de projets importants allant du village Olympique, au Journal de Montréal, à l’hôpital Charles-Lemoyne, au Complexe ex-Centris. Jamais ai-je été témoin d’augmentation si sauvage des coûts de construction !

Par exemple, alors que la construction du stade Olympique a dépassé de beaucoup les coûts prévus (cela s’explique, en grande partie, par la complexité du projet, le court temps pour le réaliser et les problèmes syndicaux), le projet du village Olympique a rencontré ses budgets.

Au même moment, nous réalisions la gérance de construction de l’édifice de Bell Canada sur la rue Jean-Talon, près de la rue Casgrain. Je cite ce dernier exemple pour démontrer que nonobstant la crise de la construction des années 1970, la pression sur les prix et la grande demande de personnel découlant des grands travaux réalisés alors, comme le barrage de la Baie James et les installations olympiques, le budget de construction de ce projet fut quand même respecté. Et, c’était généralement le cas au Québec.

Le battage journalistique des derniers mois sur les différents projets de construction de la ville de Montréal et des autres organismes gouvernementaux, mentionnés précédemment, a marqué profondément une majorité des Montréalais qui y voient des scandales honteux. Les personnages impliqués par les médias sont venus, tour à tour, sur la place publique pour se défendre des insinuations qui pèsent sur eux et leurs entreprises.

Frank Zampino, l’ex-président du comité exécutif de la ville de Montréal, Jean-Pierre Sauriol, président du groupe d’ingénieurs-constructeurs DESSAU et les présidents des associations des constructeurs de routes et de grands travaux du Québec (ACRGTQ) et de la construction du Québec (ACQ), se sont tous expliqués. Pour eux, tout est beau et « tout le monde il est gentil » car il n’y a pas vraiment de problèmes puisque tous les intervenants de leurs groupes respectifs sont qualifiés, efficaces, productifs, compétitifs et respectueux de l’éthique corporative et professionnelle. À peine quelques uns admettent-ils la présence de quelques moutons noirs dans leurs rangs mais ils seront vite, disent-ils, chassés de la bergerie.

La Sûreté du Québec fait actuellement enquête sur certaines entreprises et plusieurs y voient là la solution au problème actuel. Je ne le crois pas, car la police ne traitera pas de ce que j’estime être les racines du mal qui ronge la construction, soient : une collusion malsaine chez plusieurs fournisseurs de matériaux et d’équipements, une improductivité grandissante chez les travailleurs, une incompétence évidente dans la planification des projets, une inexpérience manifeste dans l’estimation des coûts des projets, un manque de contrôle et de surveillance chez les donneurs d’ouvrage, une complicité malsaine entre les politiciens, les entrepreneurs et les professionnels, un manque de respect du principe des soumissions publiques dans le domaine publique, une éthique inexistante chez plusieurs intervenants, etc…

Une vraie solution serait la mise sur pied par le gouvernement du Québec d’une commission d’enquête sur les coûts de construction. Il est urgent de bien comprendre ce qui se passe afin de faire les corrections nécessaires car le Québec va entreprendre dans les cinq prochaines années plus de 45 milliards $ de travaux d’infrastructures. Des hommes politiques mis-au-pas et qui comprennent mieux leur responsabilité en rapport avec la réalisation de projets d’infrastructures ou autres, plus un monde de la construction qui respecte les règles de l’art permettront d’économiser des centaines de millions de dollars.

J’ai été heureux ce matin d’apprendre que les fonctionnaires fédéraux prennent le temps de s’assurer que les projets présentés en catastrophe par les gouvernements des provinces et les villes sont bien ficelés avant de les approuver et d’autoriser la remise des argents votés par le parlement canadien. On les accuse de retarder les projets mais j’y vois une leçon découlant des suites de l’enquête du fameux scandale des commandites, d’il y a quelques années, durant laquelle les fonctionnaires se sont faits taper sur les doigts pour leur négligence. Je suis impressionné par ces employés de l’État qui résistent aux demandes pressées des politiciens du parti conservateur, pour faire leur « job ». Ce ne doit pas être facile pour eux, mais c’est nécessaire car cela permettra de s’assurer que l’argent fédéral sera bien utilisé et que les objectifs des investissements pour la relance de l’économie seront rencontrés. C’est un début. Espérons que le gouvernement du Québec et les villes feront de même chez nous.

Claude Dupras

jeudi 8 octobre 2009

Louise Harel et le syndicat maudit

Ça n’augure pas bien pour les payeurs de taxes et la qualité des services municipaux de Montréal. Le syndicat des cols-bleus profite à nouveau de l’élection municipale imminente pour chercher à faire améliorer leurs conditions de travail, qui sont déjà parmi les meilleures au Canada. Le maire Gérald Tremblay, nonobstant sa popularité décroissante, vient d’affirmer, avec courage et conviction, qu’il n’acceptera jamais les demandes de ce syndicat qu’il fixe à plus de 100 millions de $.

J’ai vécu un tel moment. En 1986, après avoir pris la succession de Jean Drapeau, je devenais le candidat à la mairie du parti civique de Montréal. Dès les jours qui suivirent, je fus approché par les représentants des cols-bleus qui voulaient connaître mes intentions sur la position de l’administration sortante Drapeau-Lamarre qui refusait leurs demandes syndicales et qu’elle qualifiait d’exagérées. Je les assurai que je traiterais toujours tous les employés de la ville comme s’ils étaient mes propres employés car j’avais la conviction que la qualité de leur travail et leur productivité étaient directement liées à leur bonheur d’œuvrer pour la ville.

Je n’étais pas à ce moment-là, évidemment, en mesure de me prononcer sur un dossier aussi important et compliqué. L’avoir fait n’aurait été que de l’opportuniste politique. Par contre, je promis que ce conflit serait ma priorité première dès les premiers jours de mon administration. Cela ne fit pas l’affaire des représentants du syndicat qui voulaient que je persuade, sur-le-champ, l’administration sortante d’accepter leur entente collective, telle que proposée, avant le jour des élections. Ils laissaient planer l’idée que j’obtiendrais alors leur appui électoral. Malgré que ce fût du pur chantage, mon adversaire Jean Doré accepta leurs conditions. Le soir, lors de l’assemblée du syndicat à l’aréna Paul Sauvé, la télé rapporta des images qui montraient les cols-bleus portant des affiches à l’effigie de Doré.

Ce syndicat était alors dirigé, depuis un an, par Jean Lapierre. Avant lui, le syndicat avait menacé le maire Drapeau. Une bombe éclata dans l’escalier d’entrée de son magnifique restaurant « le vaisseau d’or » de la rue Peel. Des dégâts considérables et le danger potentiel pour ses clients obligèrent Drapeau à fermer boutique. Puis, une bombe éclata sous le balcon arrière de la maison du maire à Cité-Jardin et détruisit une partie de la maison alors que sa famille y était. Nonobstant ces incidents dangereux, le maire montra son courage et maintint ses positions qui étaient plus que raisonnables. Enfin, sous l’administration Bourque, la porte de l’Hôtel de ville fut enfoncée par les syndiqués sous la direction de Lapierre qui en plus s’attaquèrent à la brigade anti-émeutes. Il se retrouva en prison, près d’un mois.

Lapierre milita aussi activement au sein du Parti Québécois, pour la souveraineté du Québec. Il fut un des purs et durs séparatistes, tout comme Louise Harel. Finalement, il prit sa retraite mais demeure un salarié du syndicat, grâce à un contrat qu’il s’est négocié lui-même, selon plusieurs observateurs. Il choisit son successeur Michel Parent qui, certains disent, est contrôlé à distance par Lapierre. Les cols-bleus reconnaissants, pour qui Lapierre est un Dieu, lui érigèrent un monument face à leur local de la rue Papineau.

Récemment, lors de l’assemblée du Conseil municipal, on a aperçu Louise Harel accompagnée de Michel Parent, dans les estrades réservées au public. Ce fut un geste surprenant, irréfléchi, imprudent et triste de la candidate à la mairie qui en dit long sur les négociations futures de Montréal avec le syndicat des cols-bleus, s’il elle devait devenir mairesse.

Pour aider Louise Harel, le syndicat mène une campagne démagogique contre le maire sortant. Par exemple, pour combattre la privatisation de certains emplois prônés par l’administration Tremblay, il dénonce l’honoraire de $60 l’heure pour un plombier fourni par une entreprise privée de plomberie prétextant que ce n’est que de l’argent dépensé inutilement puisqu’un col-bleu-plombier peut faire ce travail et ne coûte que $25 de l’heure à la ville. C’est une comparaison boiteuse qui ne tient pas compte que le salaire mentionné du col-bleu n’inclut pas tous les autres frais rattachés à son salaire, comme doit le faire obligatoirement l’entreprise privée pour couvrir ses frais comme : les équipements, les outils, les frais sociaux, les vacances et congés, les frais généraux, etc…

De plus, le syndicat refuse de reconnaître que le taux de productivité d’un très grand nombre de cols-bleus est faible, que plusieurs quittent le travail avant l’heure et qu’en général, ils sont lents et nonchalants dans l’exécution de leurs tâches. Michel Parent nie publiquement ces faits alors que les citoyens, témoins du travail des cols-bleus dans leur milieu, les constatent quotidiennement. Parent sait aussi que plusieurs de ses membres se consacrent aussi à des occupations personnelles sur leur temps de travail payé par la ville et il ne réagit pas.

Je ne veux pas donner l’impression que tous les membres des cols-bleus agissent ainsi car j’en connais personnellement plusieurs qui sont d’excellents employés de la ville. Malheureusement, un trop grand nombre d’entre eux agissent comme je l’ai décrit précédemment. Ils sont, en fait, motivés par l’exemple de leurs chefs et, en plus, les craignent. Ces derniers sont, en définitive, les vrais responsables de la tension permanente qui existe entre la ville et ce syndicat et il est clair qu’ils trompent sciemment la population montréalaise pour atteindre leurs fins. On me dit, qu’ils aiment à répéter que ce sont eux qui mènent à Montréal.

De son côté, Louise Harel ne dit rien face aux menaces que profère actuellement le syndicat maudit de la métropole et ne déplore pas les arrêts de travail qu’il provoque. Ce chantage éhonté se traduit par des nuisances majeures pour la population. En agissant ainsi, le syndicat croit pouvoir convaincre les électeurs que la paix ne sera retrouvée que s’ils élisent un maire qui acceptera leurs demandes. A mon avis, ils se trompent. Louise Harel erre aussi. En se montant chummy-chummy avec ce syndicat (ou un autre), elle perd de sa crédibilité. Les Montréalais et les Montréalaises ne sont pas dupes et comprennent qu’elle ne fait que de la « potilique » pour gagner des votes. Ils en ont soupé des grèves-éclairs déclenchés impunément par le syndicat et qui paralysent plusieurs services de la ville, dont la collecte des ordures.

J’espère que le syndicat des cols bleus deviendra un jour un syndicat responsable. Car il a aussi des bonnes idées, comme il l’a démontré en s’opposant à la privatisation de l’eau. Je l’appuie dans cette démarche car je connais bien les frais énormes réclamés aux consommateurs par des compagnies privées qui gèrent la distribution d’eau dans des villes hors Québec. Des exemples renversants viennent, entre autres, de la France où les sociétés distributrices d’eau surfacturent exagérément leurs clients et corrompent les élus afin d’accroître les taux et de maintenir leur emprise sur ce service.

Il est essentiel que le prochain maire n’ait aucune attache ni obligation envers quelque syndicat que ce soit. Il, ou elle, se doit d’être en mesure de négocier librement toute entente dans le meilleur intérêt de tous les Montréalais et Montréalaises.

Malheureusement, il semble que l’histoire se répète et que Louise Harel, tout comme Jean Doré, s’est laissée menotter les poignets. Cela risque de coûter 100 millions de $ aux contribuables. Ça fait cher le vote !

Claude Dupras