vendredi 29 avril 2011

Mon vote est pour Jack Layton

Jamais j’aurais pensé qu’un jour j’écrirais un billet comme celui-ci. Je suis de centre-droit et j’ai toujours voté ainsi. Me voilà décidé à voter pour un parti de gauche.

Lundi, le 2 mai, je vais voter pour le candidat du Nouveau Parti Démocratique (NDP) de mon comté. Je vote parce que je crois que le temps est venu de bousculer les grands partis traditionnels afin que la politique au Canada reprenne éventuellement la place importante qu’elle mérite dans l’esprit des Canadiens et Canadiennes.

La prestation de Jack Layton, lors du premier débat des chefs en langue anglaise m’a marqué. Soudainement, j’ai ressenti le regret qu’un homme brillant comme lui ne puisse être premier ministre de mon pays puisqu’il dirige un tiers-parti.

Le PM actuel Stephen Harper peut faire élire une majorité de députés. Son parti, le Parti Conservateur du Canada (PC), se prépare depuis longtemps pour atteindre ce but. Par exemple, il a fait en sorte que le budget pour le vaste projet canadien d’infrastructures soit dépensé en grande partie dans les comtés de ses députés. De plus, il a concentré ses efforts électoraux, monétaires et autres, dans une vingtaine de comtés qui avaient glissé entre ses doigts lors de l’élection précédente. Il y a aussi la politique partisane d’Harper au Moyen-Orient, favorable unilatéralement à Israël, qui lui rapporte des fruits dans les circonscriptions où la population juive est concentrée et qui a toujours été fortement libérale. Dans tous ces comtés, le Parti Conservateur (PC) est en avance ou très près de la tête. Mais, et il y a toujours un « mais » en politique, le phénomène Layton peut venir bousculer toutes les prévisions. Le PC est entré dans cette élection avec un appui de 40% de tous les électeurs canadiens et se retrouve aujourd’hui à 35%. Reprendra-t-il le terrain perdu, dans les derniers jours, ou cette baisse s’accentuera-t-elle pour venir miner davantage ses chances de gagner les comtés qu’il juge primordiaux pour obtenir la majorité absolue de la Chambre des Communes ?

Michel Ignatieff, le chef du parti libéral du Canada, fait une belle campagne électorale si on en juge par ses discours de fond. Malheureusement pour lui, ça ne colle pas ! Alors qu’il était bon deuxième, le jour du déclenchement de l’élection, il se retrouve, à la veille du jour du scrutin, troisième avec seulement 22% des votes à l’échelle nationale. Son parti a un problème d’image. En effet, l’étiquette « parti libéral », est actuellement mal vue au Québec. Le désastreux « scandale des commandites » du temps du PM libéral Jean Chrétien n’est pas complètement effacé de la mémoire des Québécois et des Québécoises. De plus, le parti libéral du Québec se retrouve dans les limbes politiques depuis un an, suite au refus de son chef de mettre en place une « Commission royale d’enquête sur la construction » et de la peur qui a envahi les Québécois en rapport avec l’exploration mal engagée du gaz de schiste et mal défendue par le PM québécois, le libéral Jean Charest. Le parti d’Ignatieff est bon dernier au Québec avec un appui qui frise les 15%. C’est pitoyable !

De son côté, le Bloc Québécois panique. De 40% le jour 1, le voilà, trois jours avant les élections, à 22% d’appuis au Québec. C’était impensable, il y a à peine 10 jours. Même son cœur de « purs et durs » rétrécit malgré tous les discours de peur prononcés par son chef, Gilles Duceppe, pour arrêter le tsunami NDP qui s’annonce; malgré tous les blogueurs séparatistes qui cherchent à démontrer que le Bloc va gagner et malgré toutes les grandes vedettes du passé qui interviennent dans le débat pour faire remonter la ferveur bloquiste.

Les électeurs en ont le ras le bol. Ils se révoltent contre l’illogisme de la situation de ces députés séparatistes, grassement payés par le Canada avec de grosses pensions, qui dénigrent et cherchent à briser leur pays. Ils sont révoltés de voir, dans leurs rues, une multitude de grands panneaux publicitaires et de constater l’imposante publicité dans les médias et ailleurs faisant la promotion des candidats du Bloc Québécois, alors qu’ils ont appris que 86% de ces dépenses proviennent de contributions financières du gouvernement du Canada.

L’avance du NDP ne cesse d’augmenter et les sondeurs affirment qu’elle se solidifie. Au pays, le parti de Jack Layton est deuxième. Au Québec, il est premier à 42%, soit 20% de plus que le Bloc Québécois. De plus, et cela a son importance, Jack Layton est celui de tous les chefs qui est préféré comme premier ministre du Canada.

Je voterai pour le NDP car le temps est venu de « brasser la baraque » pour obtenir des politiques réalistes. La position politique du PM Harper est à droite de la droite où on retrouve dans la pénombre GWBush et les Teapartyers. Cela n’est pas dans l’intérêt canadien et ce n’est pas le genre de pays dont je rêve.

Le parti libéral semble incapable actuellement de redevenir le parti des grandes politiques auxquelles il nous a habitués dans le passé. Il s’autodétruit encore. Il lui faudra purger plus de temps dans l’opposition avant que les Canadiens et Canadiennes reprennent confiance en lui.

Duceppe vient d’affirmer à nouveau que « le Bloc se tient debout » mais en ajoutant cette fois « contre les partis Canadiens ». Debout oui, mais avec des paroles en l’air ? Le seul commentaire devant une telle fanfaronnade est un extrait des fables de Jean-Pierre Floriant : « À chacun son métier et les vaches seront bien gardées ! ».

Alors que Duceppe et ses amis accusent le NDP de s’opposer à tout ce que le Québec veut, la réalité est tout autre. En effet, le programme du parti indique que Jack Layton et le NDP :
. Sont favorables au fédéralisme asymétrique en raison du caractère « national » du Québec.
. Sont en accord avec un « droit de retrait avec compensation » de tout programme fédéral qui intervient dans les domaines de juridiction provinciale (tels, santé et éducation).
. Promettent de reconnaître la « décision majoritaire des québécois (50% + 1) » s’il y a un autre référendum.
. Acceptent, pour le Québec, l’ « abolition du pouvoir fédéral de dépenser » dans les champs de ses compétences;
. Dont une majorité de ses députés « s’opposent à l’abolition du registre des armes à feu ».
. Sont favorables à un usage plus grand de la langue française au pays et à l’obligation de « bilinguisme pour les juges de la Cour suprême ».
. Veulent « franciser les communications entre les entreprises fédérales du Québec » et Jack Layton s’est dit favorable à y appliquer les principes de la loi 101 du Québec.
. « Refusent de réduire le poids démocratique du Québec » malgré la démographie qui lui est défavorable.
. « Refusent une commission nationale des valeurs immobilières » au pays, qui au détriment de celle du Québec.
. Veulent établir les « conditions gagnantes » pour que le Québec trouve la place qui lui revient dans le pays.
. et encore…

Cette élection peut donner un gouvernement conservateur, majoritaire ou minoritaire, et une opposition officielle forte dirigée par Jack Layton et ses néo-démocrates. Si cela se réalise, j’en serais heureux car d’un gouvernement conservateur et d’une opposition authentiquement sociale-démocrate et nationale ne peuvent surgir que des débats forts intéressants et importants qui sauront intéresser les Canadiens d’un océan à l’autre à l’autre et les faire participer à nouveau à l’orientation politique du pays. C’est dans le compromis entre les positions de ces deux extrêmes que se trouve le meilleur intérêt des Canadiens et des Québécois en particulier.

Claude Dupras

jeudi 28 avril 2011

Parlons Québec ? Mon œil !

L’ex-chef syndical Gérald Larose et maintenant président du Conseil de la souveraineté du Québec est un séparatiste. Il l’a toujours été ! C’est son droit et je respecte son choix. Mais j’ai toujours été surpris comment cet ex-religieux traite ses adversaires. Il vient à nouveau d’en faire la preuve en qualifiant Jack Layton d’ « imposteur » et de « crapule » et en affublant les fédéralistes du terme de « crosseurs professionnels ». C’est ça parler Québec ?

Il avait été invité, avec l’autorisation du chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, à donner une conférence de presse conjointe avec un député bloquiste en danger de perdre son siège à l’élection générale du 2 mai aux mains du candidat NDP.

Les Québécoises et les Québécois en grand nombre, se sont spontanément offusqués de ces injustes et ignobles qualificatifs. Duceppe, en accord avec le fond de l’argumentation de Larose, ressentit la vague négative contre le Bloc et se vit obligé de vite demander à son ami Larose de corriger la situation en s’amendant publiquement. Ce dernier s’exécuta, mais le mal était fait et le mauvais goût demeure dans la gorge des Québécois.

Cette situation est trop fréquente dans le débat sur la question nationale québécoise. Il semble impossible pour un trop grand nombre, surtout du côté séparatiste, de discuter de la question avec civilité. Je ne comprends pas cette situation. Sur ma page facebook, de longues discussions s’engagent, souventes fois, avec des « facebookbois » fédéralistes et séparatistes. J’essaie d’agir en modérateur et je demande aux intervenants de s’exprimer de façon polie et avec respect des bienséances. Malheureusement, j’ai dû bloquer, récemment et définitivement, un participant qui, malgré mes efforts, ne cessait d’insulter ses opposants politiques participant à la conversation. Cela m’a gêné et embêté mais j’ai dû le faire avec regret d’autant plus que cet individu était de toute évidence bien éduqué. Malheureusement, il est un malappris.

Aujourd’hui, par exemple, voici quelques remarques désobligeantes que j’ai trouvées dans des textes ou des commentaires de lecteurs en naviguant sur la toile vers des sites politiques canadiens,: « Les crottés de Gesca » en parlant des journalistes de la Presse, du Soleil, du Droit… qui sont des employés de la compagnie GESCA, propriétaire de ces quotidiens à tendance fédéraliste; « tu sens le poisson » commentait un lecteur en qualifiant l’auteur d’un blog; « tu n’es qu’un eunuque » commentait un séparatiste à court d’argument; « un déséquilibré mental » disait un autre; « un vrai têteux » ajoutait un autre; « un canadien-français molasson », « un fédéraliste taré »; « un porteur d’eau fédéraliste »; « un clochard de nouvelles » disait un autre en commentant l’éditorial d’un journaliste; un « journalisse » à 5 cennes ; « un petit arriviste baveux » ajoutait un autre ; « un traître », c’est l’expression, la plus souvent utilisée, pour qualifier un fédéraliste) ; « un « faux-cul » en parlant de l’ex-ministre Joseph Facal. Il y en a tellement que je pourrais noircir toute cette page, et encore….

Pour revenir au cas Larose, il est bon de se rappeler que le NDP a été créé par les travailleurs canadiens incluant ceux du Québec. Il a toujours été financé en bonne partie et aidé par les grandes unions syndicales du pays. Mais, depuis la venue du mouvement d’indépendance au Québec, ces syndicats québécois se sont à tour de rôle tournés vers les séparatistes. Aujourd’hui, ces chefs syndicaux, dont Larose est l’image parfaite, placent l’option nationale avant les vrais intérêts de leurs membres travailleurs. Alors qu’ils devraient être heureux que le seul parti national qui les représente à Ottawa reprend du poil de la bête, ils le dénigrent. Au lieu de parler dans l’intérêt des travailleurs, ils parlent Bloc.

Le slogan politique de la campagne du Bloc Québécois est « Parlons Québec ». Si cela veut dire insulter les autres, les fédéralistes, les anglophones, les immigrants et autres comme je peux lire dans beaucoup de propos écrits dans les pages sympathiques au Bloc, eh bien ! je n’y suis pas et je ne suis pas le seul comme le démontre la montée de Jack Layton et du Nouveau Parti Démocratique. Cette dernière énerve au plus au point mes amis séparatistes. Ils ne veulent pas y croire et écrivent des blogs avec des arguments irréalistes qui visent à diminuer la raison d’être de la popularité soudaine du NDP et le ras-le-bol actuel des Québécois et Québécoises envers les grands partis politiques traditionnels et particulièrement le Bloc Québécois.

Pour les bloquistes, la montée du NDP n’est qu’une niaiserie, une plaisanterie stupide. Il fallait y penser comme argument ! Ils ne comprennent pas que la révolte qui se dessine n’a rien à voir avec le fédéralisme ou le séparatisme, ni avec la gauche ou la droite, mais est généré par l’écœurement d’un grand nombre de nos concitoyens d’un système de partis où ne se joue que de la petite politique partisane depuis trop longtemps. Ces électeurs veulent les brasser afin qu’ils se ressaisissent pour l’avenir. Ils voient une bonne solution dans le NDP, un parti propre avec un chef libre.

Dans cette élection, parler Québec, n’est pas parler Bloc, c’est parler bon sens !

Claude Dupras

mardi 26 avril 2011

Le vrai « show » commence !

Ce qui se passe au Canada et particulièrement au Québec, en rapport avec l’élection générale, est de jour en jour plus surprenant. Selon les sondages d’opinions, une révolution « orange » frappe le Québec et se répand au Canada. Cette élection qui s’annonçait inintéressante semble vouloir devenir une des élections dont on parlera longtemps dans l’avenir. Pour plusieurs, ce n’est plus une question de droite ou de gauche mais le temps de « brasser la baraque ». Les Canadiens et particulièrement les Québécois en ont marre, comme disent nos amis français.

Sans sondage, tout serait calme, on distinguerait à peine l’évolution de l’opinion dans notre quartier. On devrait se fier aux échos qui nous viendraient de nos voisins et nos amis, des commentaires de journalistes ou encore de la grosseur des assemblées politiques, pour deviner où en est rendu l’appui populaire aux partis politiques.

Les compagnies de sondages se sont multipliées. Jadis il y avait Gallup, aujourd’hui elles sont une douzaine, nationales et locales, à évaluer le pouls politique dans notre pays. Et elles ne disent pas tous la même chose. Ainsi, la semaine dernière, nous avons appris d’un sondeur que le Parti Conservateur aurait 34% d’appuis et 130 sièges et d’un autre 43% d’appuis avec 200 sièges. Comment est-ce possible ? Y a-t-il des manipulations partisanes chez ces sondeurs? Pourtant, ils présentent leur travail comme étant basé sur des méthodes scientifiques. Malheureusement, je ne peux répondre à cette question.

Les seules constantes dans tous ces sondages sont la montée du NDP et la descente du Bloc Québécois. Les sondeurs sont unanimes sur ce sujet. Les journalistes qui parcourent le pays avec les chefs le sont aussi. De plus, les assemblées publiques tenues par ces deux partis le démontrent.

Le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, le sait puisqu’il a changé radicalement son discours. Délaissant les attaques dures, sévères et sans nuance contre le gouvernement de Stephen Harper, il vient d’affirmer qu’en fait, pour lui, l’élection est une « bataille entre le Québec et le Canada », que tout est une question de séparation. Il a fait un appel à l’aide urgent à la gente séparatiste québécoise, craignant maintenant que ses troupes perdent la face dans cette élection. Il a même pris le risque politique d’inviter l’ex-PM québécois Jacques Parizeau, qui avait été mis de côté dans la campagne référendaire de 1995 en faveur de Lucien Bouchard, à prendre la parole lors de son assemblée à Saint Lambert. Ce fut un fiasco puisqu’à peine une centaine de mordus sont venus écouter le plus séparatiste des séparatistes. Comparé aux 1 300 personnes qui ont acclamé Jack Layton, le chef du NDP, à son assemblée de la semaine dernière à Montréal, l’image fait mal aux bloquistes.

Le sondage de ce matin place le Bloc à 27,4% de l’opinion publique. Entré en campagne avec 40% d’appuis, il était à 31% lors de mon dernier billet du 21 avril et le voilà encore plus bas. Jusqu’où peut-il descendre ? A mon avis, pas beaucoup plus puisque j’estime que le noyau des séparatistes québécois « purs et durs » se situe autour de 25%. Si jamais, le vote du Bloc se situe sous cette barre, on pourrait en déduire que le noyau s’amollit et s’amenuise. Ce qui constituerait une bonne nouvelle pour les fédéralistes !

Il reste à savoir comment ces pourcentages se transposeront en nombre de députés à la prochaine Chambre des Communes. Certains observateurs, qui s’y connaissent, estiment que le NDP pourrait gagner 100 sièges dont 50 au Québec. Si ce résultat se réalise ce sera un drame pour le parti libéral du Canada et le Bloc Québécois et cela ébranlera le chef conservateur. Je ne suis pas prêt à croire à une telle déconfiture de deux partis qui ont toujours été les favoris des Québécois et les Québécoises. Même avec moins de votes, le Bloc peut profiter de la division des votes de gauche et se faufiler entre le parti libéral et le NDP. Quant au PC, il risque de perdre un ou deux de ses 11 comtés actuels qui iront probablement au Bloc. J’ai l’impression que nous ne saurons tout cela que tard le soir des élections car la votation dans un très grand nombre de comtés risque d’être très « serrée ».

Dans mon dernier billet, je conseillais : « soyons calmes » car rien n’est fait. En effet, il reste une semaine avant le jour de l’élection. C’est une éternité en politique, comme on aime à répéter. Tout peut arriver. Il ne faut pas penser que les partis nationaux vont se laisser « manger la laine sur le dos » par le NDP sans réagir. Les chefs ont déjà modifié leurs discours et les partis vont certainement entreprendre des campagnes publicitaires mordantes pour contrer la montée du NDP. Ce sera une semaine intéressante, captivante et sans pareil pour ceux qui aiment la politique.

Mesdames, Messieurs : Approchez, regardez, écoutez… le vrai « show » commence !

Claude Dupras

jeudi 21 avril 2011

Un bon vote pour Jack : pourquoi pas?

Le sondage CROP de ce matin confirme la tendance que plusieurs, comme moi, ressentaient depuis un bon moment. Le Nouveau Parti Démocratique (NDP), parti de gauche, reprend du poil de la bête au point qu’il est maintenant le premier parti au Québec. Il a, à ce jour, 36% d’appuis contre 31% pour le Bloc Québécois. C’est une chute importante, mais non surprenante, pour le Bloc puisqu’il est entré dans cette élection avec un appui de 40% et l’a vu s’évaporer, de sondage en sondage. Et ce n’est pas fini, car la campagne de son chef Gilles Duceppe n’est pas à la hauteur de celles du passé. Il semble fatigué, exaspéré et ne fait que répéter et répéter les mêmes rengaines avec un air offusqué et les mêmes vieux arguments qui ne collent plus à la réalité.

Si le résultat de l’élection du 2 mai prochain se rapproche de ces prévisions, j’en serais très heureux. Cela démontera que les Québécois et Québécoises en ont assez des partis traditionnels d’aujourd’hui qui ne cessent de les désappointer avec leur manque de réalisme et leurs discours vides. Assez c’est assez !

Jack Layton fait une campagne du tonnerre. Il a clairement gagné les débats télévisés et a su se faire comprendre. Il est né et a grandi au Québec et connaît bien les Québécois et leur politique. Il est réaliste, calme, bien préparé et clair dans l’explication de ses politiques. Il a aussi un lieutenant québécois en Thomas Mulcair, le seul député NDP actuellement au Québec, qui est un politicien hors de l’ordinaire et qui sait par ses dires et ses actions obtenir le respect et la confiance des électeurs. D’ailleurs ce dernier est craint par les séparatistes, comme on a pu le lire hier dans le blog de Jean-François Lisée qui, tout en se déclarant son ami, a trouvé moyen de le dénigrer avec des arguments tronqués, simplement pour servir la cause séparatiste.

Si les précisions CROP se concrétisent, il est possible que la contagion anti-establishment des Québécois se propage aux autres provinces, comme en Ontario, aux Maritimes, en Saskatchewan et en Colombie Britannique. Cela bouleversera les partis politiques canadiens.

Le PM conservateur Stephen Harper n’obtiendra pas ainsi la majorité qu’il recherche tant. Un tel résultat sera fort décevant pour les conservateurs et les fera réfléchir sur les qualités politiques et électorales de leur chef qui n’aura jamais gagné une élection majoritaire. Sa campagne électorale actuelle est moche, sans vie et il se présente comme un robot dirigé par ses conseillers de média. Il est « platte » à mourir.

Le Bloc recevra un coup de barre sérieux qui ébranlera les séparatistes du Québec. Gilles Duceppe, qui a fait plus que sa part pour ce parti et a été un chef exceptionnel, voudra probablement quitter la politique. Ce vote démontrera que les Québécois ont finalement compris que ce parti séparatiste-contre-tout-ce-qui-se-fait-au-fédéral ne leur a rien apporté et qu’il est temps que ça change.

Quant au parti libéral avec son chef actuel Mikael Ignatieff, il désappointe. Malgré qu’il ait fait bonne figure lors des débats et ait apporté les meilleurs arguments, ceux-ci ne collent pas dans la mémoire des électeurs. Le sondage indique que le parti se classera le dernier au Québec. Du jamais vu.

Et c’est fort déplorable car le parti libéral a une bonne brochette de candidats compétents, députés sortants, et nouveaux comme Roxanne Stanners dans St-Lambert, qui méritent de gagner. Ignatieff a fait l’erreur de limoger avant les élections, pour une raison injustifiable, son lieutenant Denis Coderre. Ce dernier connaît bien le Québec et tous les rouages de la politique fédérale. Il est respecté par une majorité de Québécois. Il est un homme d’action. Ignatieff l’a remplacé par l’astronaute Garneau, qui malgré son savoir-faire scientifique ne connaît absolument rien à la politique et est le grand absent de cette élection au Québec. Si on se fie au passé, le parti libéral n’est pas tendre avec ses chefs qui perdent une élection générale. Fera-t-il de même avec Ignatieff. Je le crains.

Par contre, rien n’est encore fait, malgré que le sondage indique que le vote NDP se solidifie. J’ai toujours en mémoire la première élection de Jean Charest, alors qu’il était chef du parti Progressiste-conservateur du Canada, et le sondage au Québec qui lui donnait un avantage démesuré sur ses adversaires. Malheureusement pour lui, le ballon se dégonfla avant le jour du scrutin et Charest ne remporta que deux sièges. De même pour Mario Dumont, lors d’une de ses premières campagnes comme chef de l’ADQ, les sondages lui donnaient une avance qui le portait au pouvoir, mais la réalité fut tout autre. Alors soyons calmes, rien n’est encore fait pour Jack Layton et le NDP.

J’espère que les sondages se réaliseront. Cela rendra la politique fédérale plus intéressante, plus près des Québécois et en fera réfléchir plusieurs.

Claude Dupras

samedi 16 avril 2011

La constitution de Bouteflika, de la foutaise !

Le journal « Le Monde » rapporte aujourd’hui qu’Alain Juppé, ministre français des affaires étrangères, a souligné, suite au colloque sur le "printemps arabe" organisé par son ministère à Paris, que "le grand mouvement d'aspiration populaire à la liberté et à la démocratie, qui touche l'ensemble du Maghreb et au-delà, jusqu'au Golfe persique, concerne aussi l'Algérie bien sûr". Il a de plus qualifié les décisions annoncées vendredi par le président algérien Abdelaziz Bouteflika, dans un grand discours de ce dernier à sa nation, de réformes qui vont « dans la bonne direction ».

Bouteflika dit vouloir les amendements nécessaires à la constitution de 1996 pour « renforcer la démocratie ». Il a enfin parlé. Son discours était attendu depuis le début des manifestations du « printemps arabe » dans son pays qui avaient fait, en janvier dernier, cinq morts et 800 blessés,

Le président algérien veut créer une commission constitutionnelle « à laquelle participeront les courants politiques agissants et des experts en droit constitutionnel". La commission "me fera des propositions dont je m'assurerai de la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société, avant de les soumettre à l'approbation du parlement ou à vos suffrages par la voie référendaire", a-t-il expliqué. Donc, c’est Bouteflika qui décidera.

Il veut aussi renforcer les lois électorales et la loi sur les partis afin que les algériens puissent "exercer leur droit dans les meilleures conditions, empreintes de démocratie et de transparence" et pour obtenir une participation "plus efficace de ces partis au processus de renouveau du pays". En fin de trajet, qui décidera ? Bouteflika.

Le président algérien est en fait la marionnette des généraux algériens. Bouteflika a 74 ans et est à la tête du pays depuis 1992, au moment où l’armée a saisi le pouvoir du Front Islamique du Salut (FIS) qui venait de gagner les élections. Il avait alors promis « des réformes globales incluant des réformes politiques". Elles ne sont pas venues. Puis, 200 000 innocents algériens ont été tués par les islamistes et, plusieurs algériens affirment, l’armée. Pour retrouver la paix, Bouteflika a instauré un pardon national pour les coupables. On oublie tout et on recommence !

Pour calmer les esprits qui s’expriment depuis le début des manifestations, Bouteflika a levé l'état d'urgence de février 1992 et a concédé plusieurs choses sur le plan économique et social : augmentations des salaires, plus d’emplois pour les jeunes et un grand nombre de nouveaux logements. Mais, il peine à satisfaire les manifestants qui en veulent de plus en plus, car le besoin est là.

Du côté des partis politiques, on veut maintenir le statu quo. Le Front de libération nationale (FLN) parti de la révolution, le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste) ne souhaitent pas l'élection d'une assemblée constituante pour définir une nouvelle constitution. Tout ce beau monde veut conserver sa place et ses fioles. Très édifiant !

Vendredi, en réaction au discours du président, une dizaine de militaires ont été tués et plusieurs ont été blessés par un groupe qualifié de « terroriste » qui a attaqué leur poste de surveillance en Kabylie. L'attaque, non confirmée par les sources gouvernementales, aurait fait 14 morts chez les militaires et un parmi les assaillants. La dernière action d'envergure, attribuée cette fois-là aux groupes islamistes armés en Kabylie, remonte à octobre 2010.

C’est parce que Bouteflika commence à s'inquiéter de la réaction de son peuple, qu’il a réagi. Cette peur de la révolte du peuple algérien, qui ressemble à celles de la Tunisie, de l’Egypte et de la Syrie, pousse sur lui et sur tout son régime. Il fait semblant de commencer à vraiment écouter son peuple.

Il me semble évident que sa nouvelle initiative constitutionnelle n'est conçue que pour gagner du temps et gérer la tornade qui souffle à travers tout le monde arabe.

Il faut se rappeler les événements d'octobre 1988, lorsque le président algérien Chadli a aussi fait semblant de répondre aux aspirations de son peuple. Il avait soit disant ouvert le champ politique à qui voulait s'organiser et participer au dialogue politique national. On connaît les résultats désastreux de la démocratisation à la Chadli.

A mon avis, la démocratie ne s'offre jamais. Elle se prend. Elle est toujours acquise par la force des bras et souvent par des rivières de sang. Combien de constitutions nationales ont été promulguées par les chefs politiques en Algérie depuis 1962 ? On peine à les compter tellement elles sont nombreuses. La prochaine constitution de Bouteflika aura exactement les mêmes conséquences à moyen et long terme.

Le grand problème que l'Algérie doit surmonter n'est pas l'établissement d'une démocratie théorique mais plutôt de créer réellement des conditions sur le terrain pour permettre aux algériens de s'organiser pour tout d'abord exprimer clairement leurs revendications fondamentales et se mobiliser pour changer le système politique actuel. Tant que Bouteflika avec ses patrons, les généraux, n’accepteront pas une telle liberté, leurs paroles ne sont que des mots en l’air et de la foutaise.

Claude Dupras

samedi 9 avril 2011

Mon nom est Québécois et Canadien-français

Depuis que j’écris les billets de mon blog, je suis toujours surpris des réactions de plusieurs de mes compatriotes du Québec. Lorsque je décris les Québécois comme des Canadiens-français, je ressens tout de suite une réaction vive et agressive. Et cela malgré que j’emploie le nom canadien-français seulement lorsque je me réfère à une époque précédente à 1975, du temps où nous nous nommions nous-mêmes Canadiens-français. Ce sont surtout les séparatistes qui montent dans les rideaux.

Pour eux, les francophones du Québec sont des Québécois et les anglophones du Québec des Canadians. C’est comme si la notion « pure laine » prend le dessus sur le bon sens.

Je n’en veux pas à mes amis séparatistes de réagir ainsi, mais il me semble qu’ils font un affront à leurs concitoyens qui parlent une autre langue que la leur. Je veux bien défendre la langue française, mais de là à monter sur la tête de mes concitoyens anglais pour être plus grand, je ne crois pas que ce soit la meilleure façon.

Normalement, dans mon langage de tous les jours, j’utilise le nom Québécois pour désigner tous les habitants qui vivent au Québec, Ontarien ceux de l’Ontario, Terreneuvien ceux de Terreneuve et ainsi de suite. Si je parle de façon générale du Canada, je parle des Canadiens-français, des Canadiens-anglais ou des néo-Canadiens. Cela me semble être clair.

Lorsque je me dis Québécois, je me sens solidaire de tous les habitants du Québec. Et lorsque je me dis Canadien-francais, je me sens solidaire de tous les francophones au Canada. Ces derniers sont plus d’un million à vivre hors Québec dans des milieux intensément anglophones où ils réussissent à protéger leur culture et leur langue. Il faut avoir visité comme moi Victoria, Whitehorse, Calgary, Winnipeg, Régina, le nord de l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et ailleurs dans les Maritimes pour comprendre combien nos compatriotes, qui y vivent, méritent notre respect et notre support. Ce sont des gens de nos origines, des gens comme nous, ascendants ou descendants de nos familles que l’on retrouve dans nos arbres généalogiques. Oui, je me sens solidaire de mes compatriotes outre-Québec et je comprends la fierté que je ressens d’être Canadien-français en constatant leur courage et leur détermination. Je me sentirais coupable d’être autrement et je ne suis pas près à les lâcher.

Comme nous, ils sont différents des autres Canadiens de par leur culture et leur langue. Comme nous, ils veulent vivre en français et éduquer leurs rejetons dans leur langue. Comme nous, ils rejettent le « melting pot ». L’exemple du Québec qui réussit à préserver, à tout prix, sa culture, sa langue et sa façon de faire est important pour eux. C’est une des raisons pour laquelle, nous nous devons d’avoir à Québec la meilleure gouvernance possible et gérer nos affaires avec le plus d’autonomie possible. Notre gouvernement fédéral doit comprendre cela.

Le passé a été témoin de batailles politiques importantes lorsque le Québec faisait part, par ses demandes, de sa différence. Nous avons souventes fois regimbé contre un gouvernement fédéral qui cherchait à se montrer plus centralisateur. Nous avons gagné des débats mémorables qui nous ont assuré une autonomie de plus en plus grande. Nous ne demandons rien de plus que nos concitoyens canadiens-anglais, mais nous voulons ce qu’il nous faut pour assurer notre plein épanouissement, comme nous l’entendons.

C’est pourquoi, j’ai été heureux cette semaine d’entendre le premier ministre canadien Stephen Harper, en pleine campagne électorale, proposer d’instaurer, pour l’avenir, une asymétrie politique dans les propositions fédérales qui tiendra compte des priorités et des besoins particuliers du Québec et de d’autres provinces s’ils le veulent. Ce ne sera plus la même chose pour tout le monde. Les provinces pourront demander des conditions particulières et elles seront reconnues, notamment dans la santé. Si cela se concrétise, ce sera un grand pas en avant.

Cette asymétrie a existé avant mais elle a dû être littéralement arrachée du fédéral. Maurice Duplessis a bataillé ferme pour obtenir des déductions particulières de l’impôt fédéral pour les Québécois, suite à la création de l’impôt provincial en 1956. L’ex-PM fédéral Paul Martin en 2004 a compris les revendications insistantes de Jean Charest et a accepté, pour la première fois, que des argents fédéraux dédiés au programme de santé soient alloués exceptionnellement à d’autres fins par le gouvernement du Québec, Jean Charest les utilisa pour diminuer l’impôt provincial afin de le rendre plus concurrentiel avec celui des autres provinces. La même chose arriva sous le PM Harper, mais cette fois-là ce dernier montra son désaccord et laissa croire avoir été trompé par Jean Charest.

René Lévesque rechercha longtemps de telles ententes asymétriques avec Ottawa. Le PM Trudeau s’y objecta.

C’est d’un tel fédéralisme asymétrique que nous avons besoin car il tiendra compte de nos différences et du fait que le Québec voit ses priorités, relevant de ses responsabilités, différemment des mandarins fédéraux. Le PM Harper semble finalement avoir compris et vouloir institutionnaliser ce principe. Enfin, une suggestion pratique et combien importante pour le Québec de la part des conservateurs fédéraux.

Il faut cependant que ce soit une entente de style quasi-constitutionnelle et non seulement administrative, car on pourrait vite revenir à la case de départ si le PM (quel qu’il soit) perd sa bonne humeur ou son bon entendement des qualités requises pour des relations fédérales-provinciales efficaces.

Cette politique nouvelle pourra aussi aider nos compatriotes francophones des autres provinces, puisque cela leur donne la possibilité d’exercer des pressions auprès de leurs gouvernements provinciaux pour leurs propres priorités afin qu’ils puissent profiter de cette nouvelle flexibilité fédérale. Cela peut bien les servir.

Je suis Québécois, Canadien-français, Canadien. Pas mal pour un homme en 2011 !

Claude Dupras

dimanche 3 avril 2011

Une confédération ou une fédération de cons ?

Suite à la promesse électorale du premier ministre conservateur Stephen Harper de garantir un prêt de 4,2 milliards $, ou un soutien financier équivalent, à Terreneuve pour le financement du projet hydroélectrique du Bas-Churchill au Labrador, le Québec entier se déferle contre cette proposition qu’il considère inéquitable.

La proposition du parti conservateur (PC) n’est de toute évidence qu’une politique strictement électorale puisque le président directeur-général de NALCOR (équivalent terreneuvien de HQ) a déclaré le mois dernier, devant un comité sénatorial : « le projet est rentable et peut être mis en œuvre sans garantie de prêt ».

Le gouvernement québécois rappelle qu’Hydro-Québec (HQ) n’a jamais reçu d’aide d’Ottawa pour construire son réseau de centrales et de transport d’électricité, que la nouvelle aide fédérale affectera à la baisse le prix de production du KWH de NALCOR et que cette dernière vise les mêmes marchés que l’HQ : les provinces maritimes canadiennes et la Nouvelle-Angleterre.

Le PM Charest ne s’est jamais opposé à ce que Terreneuve développe son énergie et a offert les lignes d’HQ pour son transport. Il reproche, avec raison, au PM canadien d’intervenir, pour des raisons électorales, sur le marché libre de la production et de la transmission d’hydroélectricité. Ce qui est de toute évidence injuste et inacceptable.

Dès l’annonce de la nouvelle, le chef du Bloc Québécois s’est montré furieux et est monté dans les rideaux ! Il a accusé le parti conservateur d’agir contre les intérêts du Québec et comme solution, a proposé, « nous avons besoin de députés qui parlent développement, parlent environnement, parlent… ». Pourtant, c’est là la source du problème. Le Québec est représenté majoritairement à Ottawa par 47 députés bloquistes qui ne font que parler dans le vide. Ils n’ont aucune influence. Notre poids politique ne peut s’affirmer par des paroles en l’air, mais s’obtient par de nombreux députés sérieux qui œuvrent au sein des formations politiques nationales, où la vraie influence se joue. Cela a été amplement démontré par des caucus puissants dans le passé. Aujourd’hui, encore une fois, nous avons la preuve que le Bloc à Ottawa ne « livre pas la marchandise ».

Quant à la mince députation québécoises conservatrice sortant-de-charge, elle est triste à voir tellement elle n’est pas à la hauteur. Pour brouiller les cartes sur le financement de Terreneuve, le lieutenant du PC québécois, Christian Paradis, a assuré la ministre des ressources naturelles du Québec, il y a quelques mois, qu’Ottawa ne financerait pas le projet. Hier, son chef Harper l’a contredit. En fait, cela démontre que Paradis n’est qu’un petit lance-caporal qui répète comme un perroquet les diktats du parti? Il n’a rien à dire dans ce qui se passe. Encore là, ce n’est pas de ça dont on a besoin !

Et maintenant, pour calmer les esprits au Québec, Paradis promet qu’un autre dossier critique, celui d’une compensation monétaire par Ottawa pour l’harmonisation des taxes de vente québécoise et canadienne par le Québec, sera réglé avant septembre prochain et à l’avantage du Québec. Il s’agit d’un montant de 2,2 milliards $. Ce dossier n’a rien à voir avec le projet terreneuvien. Le différent réside dans le fait que le Québec avait déjà harmonisé ces taxes avant l'offre de compensation aux provinces et les collecte alors qu’Ottawa veut les percevoir. Ce montant dû au Québec est pour corriger une injustice, puisque les autres provinces qui ont accepté l'offre fédéral ont reçu leur compensation.

En annonçant le prêt fédéral, le PM Harper à ajouté que de tels financements seront dorénavant disponibles pour toute province qui en fera la demande. Ce n’est qu’un faux-fuyant pour justifier son geste électoral. Il a aussi affirmé que c’est une mesure environnementale puisque certaines provinces maritimes pourront modifier leurs usines thermiques au charbon pour les mettre à l’électricité. Pourtant, le Québec pourrait fournir cette électricité avec son projet La Romaine sur des lignes déjà construites dans ces provinces.

Le gouvernement fédéral ne doit pas agir unilatéralement lorsqu’une province aussi importante que le Québec réprouve, pour de bonnes raison, une de ses propositions. Toute décision de cette nature doit tenir compte des effets positifs et négatifs sur toutes les provinces. C’est ça notre confédération. Un premier ministre ne peut simplement pas, pour des raisons électorales, briser la confiance d’un groupe de citoyens dans l’état fédéral.

Le Canada n’est pas un pays unitaire. Il est une association d'États souverains qui ensemble vivent sous une constitution par laquelle ils délèguent certaines compétences à un organe commun. Les mots et les intentions de cette dernière doivent être respectés. Si on ne l’interprète pas de cette façon, le Canada continuera à vivre des moments douloureux d’unité nationale. Par son geste, Harper risque de soulever une partie de la population contre le principe même de la Confédération.

C’est à se demander si on vit dans une confédération ou une fédération de « cons ».

Claude Dupras