dimanche 30 octobre 2011

La primaire républicaine américaine devient de plus en plus bizarre et intéressante !

Le parti républicain américain est engagé dans une course pour la nomination de son candidat présidentiel contre le président Barack Obama en 2012.

À ce jour, aucun candidat n’est capable de réunir autour de son nom plus de 25% d’appuis dans les sondages. Celui qui est en tête change régulièrement. Il semble que les électeurs républicains n’aiment aucun de leurs candidats et voltigent d’un à l’autre, comme des papillons.

Ils sont actuellement neuf qui cherchent à devenir président. Ce sont : Mitt Romney, Herman Cain, Ron Paul, Michele Bauchman, Rick Perry, John Hutsman, Newt Gingrich, Rick Santorum, Gary Johnson.

Au début, Mitt Romney était le favori. Puis, Michele Bauchman, l’espoir des teapartyers, a été projetée en tête. Ensuite, Rick Perry, gouverneur du Texas, mena la course dès qu’il joignit les rangs. Et depuis quelques jours, à la surprise générale, c’est l’homme d’affaires noir Herman Cain qui est le premier choix. Quant aux autres candidats, Ron Paul, Newt Gingrich, John Hutsman, Rick Santorum et Gary Johnson, ils trainent loin en arrière depuis le début.

Qui gagnera ce leadership ? J’ai toujours pensé que Mitt Romney devrait être choisi. Il a été gouverneur du Massachussetts. En 2002, il a agi comme président du comité organisateur des JO d’hiver du Utah et en a fait un grand succès. C’est aussi un homme d’affaires qui a très bien réussi. Il a ce qu’il faut pour devenir un bon président et a démontré dans le passé qu’il sait faire la part des choses et rallier démocrates et républicains aux causes qu’il proposait. Mais il n’a pas encore gagné et son avenir devient de plus en plus incertain car la frange droite de la droite du parti républicain - teapartyers, conservateurs sociaux, extrémistes, évangélistes chrétiens, ect..- n’en veut absolument pas.

Herman Cain a un passé d’affaires remarquable et un discours impressionnant. Il est captivant, engageant, agréable et habile. Il propose des politiques originales mais simplistes, qu’il explique clairement et sait rendre faciles à comprendre pour le commun des mortels. Il plait à la frange droite et aux gens de 35-54 ans. Il n’a pas de profondeur intellectuelle ni d’expérience politique. C’est pourquoi, aujourd’hui, il est surprenant d’apprendre que dans l’État d’Iowa, où aura lieu le premier caucus des primaires républicaines, 23% des électeurs le choisissent pour faire face à Obama alors que 22% optent pour Romney. Paul a 12%, Bauchman 8%, Perry et Gingrich 7 % chacun et Santorum 5%. Dans le passé, les résultats de l’Iowa ont toujours eu une influence capitale sur l’allure des primaires dans les autres États. Mais rien n’est définitif puisque cette première primaire se tiendra dans 10 semaines.

Depuis qu’elle été lancée, cette primaire est le théâtre de revirements spectaculaires. Et ce n’est pas fini.

Selon certains observateurs politiques américains, il y a un candidat qui peut créer « la vraie surprise », à la fin de la longue course qui se développe. C’est Newt Gingrich. Il est un politicien chevronné qui connait tous les aspects de la politique américaine. Il a été orateur de la Chambre des représentants du temps du président Clinton, et était ainsi celui qui avait le plus de pouvoir dans le gouvernement américain après le président. Il faut savoir que si la Chambre dit NON, comme c’est le cas aujourd’hui pour chacune des propositions que présente le président Obama, rien n’est approuvé. Gingrich a été élu à ce poste, après avoir organisé brillamment l’élection qui avait donné une majorité républicaine à la Chambre. Il était alors un héros politique. Par la suite, intelligent et pragmatique, il avait su travailler avec Clinton pour faire adopter des lois importantes pour le peuple américain. Puis, avec le temps, on lui a reproché une certaine arrogance, il a été vaincu et a perdu son pouvoir.

Dès qu’il s’est lancé dans la présente campagne républicaine, Gingrich a subi les foudres des électeurs républicains. Ses divorces passés et ses extravagances dépensières lui ont été reprochés. De plus, il a été qualifié d’homme du passé qui se présentait par intérêt personnel puisqu’il venait de publier un nouveau livre et voulait le vendre. En somme, tous ces reproches l’ont balayé vers la queue du peloton et à un moment donné, il ne recevait que 4% d’appuis des républicains. Face à ces désastreux résultats, ses travailleurs l’ont quitté, ses financiers électoraux ont fermé le robinet et la pression pour démissionner est devenue si grande sur Gingrich qu’il aurait dû le faire car il n’avait, selon les évidences qui s’accumulaient, aucune possibilité de gagner la primaire. Mais Gingrich, n’est pas du genre à lâcher et il persiste. Il sait qu’il est celui qui connaît le mieux tous les dossiers politiques de son pays et qu’il peut défendre ses positions mieux que quiconque.

Dans les huit débats tenus à ce jour, il est celui qui ressort comme le plus fort intellectuellement. Comme a dit Rush Limbaugh, le célèbre radioman américain « il est le seul qui avait l’air d’un adulte dans le dernier débat ». D’autres affirment « Gingrich est brillant et est le seul capable de tenir tête à Obama ».

De plus, les arguments de Gingrich touchent positivement la frange droite du parti. Plusieurs électeurs, qui l’avaient classé comme un « has been », commencent maintenant à le voir sous un nouvel angle. Les sondages changent, puisqu’au point de vue national, on l’a vu partir de 4% à 6% à 8% pour se retrouver maintenant à 11%. Ces sondages encouragent les financiers et dans le dernier mois, l’argent est revenu partiellement; il peut dorénavant mettre sur pied des équipes de travail dans les États où se tiendront les premières primaires. Petit à petit, Gingrich refait son nid.

Pour plusieurs électeurs, il devient le deuxième choix. C’est d’ailleurs le but qu’il veut atteindre car le parti républicain a décidé que le partage des délégués des États au congrès sera proportionnel pour chaque candidat au pourcentage de votes qu’il aura obtenu dans la primaire de l’État. Ceci est contraire au passé alors que le vainqueur d’un État remportait tous les délégués.

Gingrich espère qu’au congrès, la course soit devenue un match Romney-Gingrich. Il espère que les débats directs qu’il aura alors avec Romney lui permettront de persuader l’ensemble des délégués républicains qu’il est leur homme pour les ramener à la Maison Blanche.

Les probabilités que l’ambition de Gingrich se réalise sont minces. Mais aujourd’hui, avec l’impression que crée l’intensité des médias dans la vie de chacun, tout peut arriver et il est bien placé pour réussir.

Une chose est certaine, la campagne au leadership du parti républicain des USA devient de plus en plus intéressante et mérite d’être bien suivie.

Claude Dupras

jeudi 27 octobre 2011

Le sauvetage de l’Europe par les pays émergents ?

Hier, les dirigeants des pays Européens ont pris « le taureau par les cornes » et ont finalement posé les gestes nécessaires pour éviter à l’Europe et au monde de tomber dans le précipice que les effets de la crise bancaire de la Grèce leur faisaient miroiter. Ouf!

Les décisions furent difficiles à prendre et l’ensemble des pays de l’Union Européenne (UE), leurs banques et sa banque centrale se sont engagés à faire des sacrifices importants pour assurer que leurs financements respectifs soient sains. Cet effort commun est une première démonstration qu’enfin l’Europe agit comme une vraie fédération. C’est la solution pour que chacune de ses parties soit dorénavant protégée et qu’elle ne vacille plus dans l’avenir.

Ce qui m’a impressionné dans tout ce branle-bas c’est l’implication possible des pays émergents (Chine, Russie, Inde, Afrique du Sud et Brésil) qui se sont montrés prêts à secourir l’Europe en danger. Récemment, avec des amis français, j’ai discuté de cette possibilité. Ils jugeaient normal que ces pays établissent un genre de plan Marshall – il a permis de rebâtir l’Europe dévastée suite à la deuxième guerre mondiale - pour venir à la rescousse de l’UE. Cette dernière a vu, à cause de la mondialisation, ses industries et ses emplois s’envoler vers les pays émergents au point qu’elle est devenue financièrement faible. Tout comme les Américains en 1945, ces pays émergents doivent-ils faire de même aujourd’hui ?

Les citoyens de pays qui vacillent économiquement ne sont pas de grands consommateurs et toute diminution appréciable dans leurs achats met en danger les emplois et le développement économique des pays producteurs. La croissance économique mondiale est donc primordiale pour que les pays émergents maintiennent leurs exportations.

Ces derniers sont de plus en plus riches et veulent conserver leur allure. Un euro en danger met en péril cette évolution positive. Il en est de même pour le dollar. Ils craignent la dépréciation. Les signes récents de la faiblesse de ces monnaies ont suscité en Europe et aux USA des cris de « protectionnisme ». On a entendu le mot lors de la primaire socialiste française et ailleurs chez les « indignés » américains qui manifestent sur Wall street. Les pays émergents craignent ce mot et ce qu’il veut dire pour eux et leurs exportations. Ils sont prêts à faire beaucoup pour que ces complaintes cessent. C’est ce qu’ils veulent déterminer avec leurs banques et leurs gouvernements en vue d’une réunion prochaine en Europe où ensemble ils discuteront de ces sujets.

Est-ce dans l’intérêt des pays de l’UE de tendre davantage la main aux pays émergents ? La Chine a les plus importantes réserves et est déjà un investisseur important pour les prêts à long terme de l’UE. Si les Européens obtiennent beaucoup plus d’elle, ne risquent-t-ils pas de devoir mettre davantage leur marché intérieur respectif à la disponibilité des Chinois qui demanderont sûrement l’élimination de certaines barrières tarifaires actuelles ? De leur côté, les pays de l’UE ne seront-ils pas en plus mauvaise posture pour chercher à convaincre les pays émergents de leur donner un plus grand accès à leur marché intérieur, afin de créer des emplois dans leurs propres pays comme le réclament les cris des manifestants ?

La meilleure solution est une Europe qui s’aide elle-même. Si elle doit obtenir de l’aide, qu’elle utilise le Fonds Monétaire International (FMI). La Russie et le Brésil veulent actuellement utiliser le FMI pour faire leur part pour aider à stabiliser l’euro. Pourquoi les autres pays émergents ne feraient-ils pas de même ?

Claude Dupras

vendredi 21 octobre 2011

Le temps est venu de changer de chefs politiques au Québec

Rien ne va plus pour les principaux leaders politiques au Québec. Le dernier sondage indique qu’un parti qui n’existe pas encore, remportera la prochaine élection et deviendra le prochain gouvernement. C’est de la folie furieuse !

Nous sommes devant un nouveau coup à la Jack Layton ! Ce socialiste, sensible et humain, avait compris le ras-le-bol des Québécois face à la politique fédérale et avait su, par sa chaude personnalité et son charisme, attirer vers lui : conservateurs, séparatistes, centristes et même ultras de gauche ou de droite. Ce n’était plus la couleur politique qui comptait mais l’échappatoire parfait qu’offrait Jack-le-confortable. Avec lui, on se sentait bien. Avec les autres, les atomes n’étaient plus crochus. Je fus un de ceux-là. Toute ma vie, j’ai voté progressiste-conservateur et j’ai viré mon capot pour voter NPD. J’en fus le premier surpris, je l’ai écrit, je l’ai fait et j’en suis encore satisfait. Comme mes concitoyens, je ne pouvais plus me satisfaire des politiques « républicaines-américaines » des conservateurs d’Harper, de l’ennui de voir le Bloc Québécois placoter sur tout et rien à Ottawa et de la faiblesse du chef libéral.

Le sondage indique que le parti libéral de Jean Charest a perdu 10 points avec son refus de mettre sur pied une commission d’enquête dans le domaine de la construction, réclamée par tous. Quant au Parti Québécois (PQ), l’opposition officielle, le sondage montre, que contrairement à ce que nous avons toujours constaté, il a baissé aussi. Normalement, une baisse de l’un résultait dans la remontée de l’autre. Ce n’est plus ça, pas actuellement. Les électeurs de Jean Charest se sont retournés vers les tiers-partis. Ils disent clairement qu’ils ne veulent pas non plus de la chef du PQ, Pauline Marois, pour diriger leur gouvernement. C’est simple, c’est un avertissement sévère et sérieux. « Que voulez-vous », comme dirait Jean Chrétien, elle doit partir. Elle n’a plus le choix. Si elle pense à l’intérêt de son parti, à celui de la cause souverainiste et à celui du Québec, sa démission est requise. Ce dernier sondage est le verdict final.

Jean Charest n’est pas mieux placé. Perdre 10 points dans un sondage est catastrophique. Je croyais, il y a quelques mois, qu’il sortirait des méandres dans lequel il s’enlisait. Je l’ai toujours admiré. Il est un bon politicien, un animal politique rare. Ses nombreuses victoires électorales et politiques le démontrent. Il aura été un des grands premiers ministres du Québec. Je sais que plusieurs sursauteront à lire ces lignes, mais on a qu’à évaluer son bilan pour être impressionné par son apport à la politique québécoise et canadienne.

Malheureusement, il vient de faire une erreur grave. Pour répondre à la demande quasi-unanime des Québécois, il a mis sur pied une commission d’enquête sur la construction. Mais ce qu’il a proposé comme organisme n’est en fait qu’un colloque ou un genre de symposium sur les problèmes de la construction. Le juge n’aura pas de pouvoir, les témoins ne seront pas obligés de venir témoigner et les sanctions seront inexistantes. Charest l’a justifiée par un argument : « une véritable commission d'enquête publique contaminerait inévitablement la preuve recueillie par les policiers » sans pouvoir donner un exemple concret. Cette affirmation ne tient pas la route et a été vite contredit par les meilleurs avocats du Québec en la matière, Il semble vouloir protéger son parti. Si c’est le cas, c’est grave car le peuple Québécois doit être respecté nonobstant l’intérêt des partis. Ce n’est plus une question de « rouge » ou de « bleu ». Il s’agit de l’intérêt supérieur de la nation. La corruption ne doit pas devenir chez nous, comme dans plusieurs pays du tiers-monde, une affaire naturelle.

J’ai l’impression que Jean Charest ne se représentera pas. Pourquoi le ferait-il ? La politique est devenue pour lui, et non seulement pour lui, un enfer d’insultes, d’attaques grotesques, d’insinuations répugnantes et malicieuses. Pourquoi continuerait-il à se laisser ainsi insulter ? Il ne le mérite pas. La politique québécoise partisane est d’une bassesse et d'une immoralité ignobles. C’est d’ailleurs pourquoi les Québécois et les Québécoises en ont le ras-le-bol. Ils veulent tout changer, tout foutre en l’air, tout recommencer. Ils ne savent plus qui croire. Jean Charest et le parti libéral sont foutus. C’est la raison pour laquelle Jean Charest doit partir.

Alors séparatistes et libéraux à l’œuvre. Changez de chef. Changez d’équipe. Cherchez à démontrer que vous comprenez les cris de la population. Nous avons besoin d’un appel d’air neuf. Nous avons besoin de croire dans nos institutions, dans nos dirigeants, dans nos chefs. Soyez crédibles et vous aurez peut être une chance de récupérer votre part. Sinon, oubliez ça !

Claude Dupras

Ps. Quelques heures après j'aie écrit et publié ce billet, le PM Charest changea sa position. Le Devoir publie ce matin ce qui suit : « Dans une volte-face aussi spectaculaire qu'inattendue, le premier ministre Jean Charest a finalement cédé à la pression: la juge France Charbonneau pourra à sa demande obtenir le pouvoir de contraindre les personnes à témoigner devant la commission d'enquête qu'elle préside sur la collusion et la corruption dans le domaine de la construction ». Charest parlait devant les 2 500 congressistes de son parti réunis à Québec. Il se pliait ainsi devant la montée des critiques qui fusaient de toute part, dont celles de ses propres rangs, du Barreau du Québec… Il est difficile de comprendre pourquoi le PM, après avoir attendu deux années pour créer une commission d’enquête « sur mesure » (il a affirmé avoir longuement et sérieusement analysé la forme à lui donner) ait accouché d’une souris et se soit vu contraint, le lendemain, de changer subitement d’idée devant le tollé populaire qu’il a suscité. Il a semé une confusion inutile chez les Québécois et a ajouté au manque de confiance dans son gouvernement. Ça ne fait pas sérieux !

samedi 15 octobre 2011

Une drôle de gauche française

C’est dimanche le 16 octobre qu’aura lieu le 2ième tour de la primaire socialiste française pour le choix de son candidat présidentiel à l’élection de 2012.

C’est un bon moment pour le parti socialiste. Il a monopolisé tous les médias durant le dernier mois et demi au point que la droite s’énerve et au lieu de reconnaître que le Parti Socialiste (PS) a fait un bon coup, elle se moque, à tort, de la tenue de cette primaire dans laquelle 3 000 000 de français ont voté. C’est un grand succès, une importante innovation pour la France. Ne pas le reconnaître est mesquin.

Le président Nicolas Sarkozy a dit de cette primaire qu’elle ne correspondait pas aux principes de la constitution de la Vième république écrite par Charles DeGaulle. Pour lui, la primaire donne priorité au parti au lieu de la donner aux individus. Je ne vois pas sur quoi Sarkozy se base pour faire une telle analyse. Ce n’est pas le PS qui deviendra président mais une personne qui assumera, seule, les responsabilités de chef d’État français. La différence avec le passé, c’est que le choix a été ouvert à tous les partisans de la gauche française et non limité à une groupe fermé de notables qui supposément auraient une grâce particulière qui leur permet de choisir le meilleur candidat capable de remplir la tâche importante de président de la France. Pourtant Sarkozy avait insisté, en 2007, pour que le choix du candidat UMP se fasse par le parti et non limité à ses quelques bonzes, thèse défendue par Michel Debré qui voulait ainsi, disait-il, respecter le passé. Donc pour Sarkozy, le parti c’est OK, mais les membres « at large » du parti, ce n’est pas OK. Il a manqué une belle occasion de ne pas commenter la primaire socialiste.

Il semble que ce sera François Hollande qui deviendra le candidat présidentiel du PS. Il a reçu l’appui de tous ceux qui ne se sont pas classés pour le 2ième tour. Les deux candidats avec le moins de votes, Valls (5,6%) et Baylet (0,6%), se sont vite ralliés à Hollande. Ces candidats demi-gauche ne pouvaient se rallier à Martine Aubry qui est de la gauche dure.

Ségolène Royal (6,9%), mère des quatre enfants de Hollande, ne pouvait leur faire injure et se rallier à Aubry. Je soutiens encore que c’est Ségolène Royal qui a fait les meilleurs discours de cette primaire, qui s’est attaqué aux vrais problèmes de la France et qui a proposé des solutions réalistes. Les socialistes doivent reconnaître que plusieurs de ses idées sont maintenant acceptées par le gouvernement de Sarkozy et font partie du programme socialiste. Après avoir battu DSK lors du choix du candidat 2007 au détriment de l’ « establishment » socialiste, ces derniers ne l’ont pas appuyée durant cette campagne comme elle aurait dû l’être. Nonobstant ces coups déloyaux, elle a obtenu plus de 18 millions de voix dans sa défaite.

Par après, ils lui ont enlevé la possibilité de devenir la 1ière secrétaire du PS. Plusieurs affirment même que le clan de Martine Aubry, qui a été élue de justesse à cette occasion, a littéralement « volé » cette élection. Depuis, le malheur de Ségolène est qu’elle a été salie incroyablement par son propre parti. Il n’est pas surprenant que les électeurs socialistes aient perdu confiance en elle et ne l’écoutaient plus. Elle prêchait dans le désert ! Avec toute l’expérience qu’elle avait acquise, elle aurait été une très bonne candidate pour 2012. D’ailleurs, ses participations récentes à la télé, le démontrent de plus en plus clairement.

Puis, il y a Arnaud Montebourg, qui a fait très bonne figure avec 17,9% du vote. Un quotidien français affirmait qu’il « avait sorti le PS du formol ». C’est une très juste image. Il a été le promoteur de la création de la primaire socialiste. Il a proposé des solutions politiques intéressantes et même provocantes. Il a déclaré, entre autres, « j’ai cherché à rénover le parti socialiste de l’intérieur… c’est impossible ». Sa troisième place à la ligne d’arrivée démontre qu’il a beaucoup d'appuis et qu’il est vite devenu le personnage important de la finale. Jouissant de cette nouvelle aura, il a annoncé qu’il écrirait aux deux finalistes, une lettre traitant de ses politiques, afin de déterminer, par leur réponse, celui à qui il accordera son appui. La lettre fut écrite, les réponses publiées et Montebourg a décidé d’appuyer Hollande. La raison : « il est celui qui a gagné le plus de votes au premier tour ». Il a même ajouté « si Martine Aubry avait obtenu le plus de votes alors je l’aurais appuyée ». Alors pourquoi la lettre ? Pourquoi ses déclarations aux médias à cet effet ? La courte avance de 8,75% de Hollande sur Aubry justifie ce cinéma ? Voyons donc ! Ce n’est que de la foutaise et de la petite politique. Je crois que Montebourg s’est enfargé les pieds dans les fleurs du tapis alors qu’il avait le vent dans les voiles.

Il est clair que François Hollande, à moins d’une énorme surprise, sera choisi candidat du PS pour confronter Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012. Cependant, je crains pour le PS que leur candidat ne soit pas de taille. Rien dans son passé ne permet de voir en lui les capacités requises pour une présidence efficace et d’action. Rien dans ses qualités et son expérience ne montre qu’il a la capacité pour guider la France dans la mer houleuse qu’est devenu le monde d’aujourd’hui. Rien dans son passage de onze ans à la tête du parti socialiste prouve qu’il sait bien gouverner : ce fut défaite après défaite. Rien dans ses discours flous et imprécis, lors de la primaire, nous démontre qu’il sait où il s’en va et qu’il est un homme d’envergure internationale.

Il est clair que les leaders du PS jouent sur l’impopularité de Sarkozy et veulent donner l’impression qu’ils se « rassemblent » autour de leur candidat. Les candidats défaits ont justifié ainsi leur appui à Hollande. C’est devenu en une semaine le mot-clé. Hollande est un rassembleur… Les qualités, les idées ou le passé de Martine Aubry ne comptent plus. Le PS doit être rassemblé et il est décidé que Hollande est celui qui incarne le rassemblement.

Ça prend plus que ça pour gagner une élection présidentielle !

Claude Dupras

jeudi 6 octobre 2011

Le réchauffement climatique : une invention des Socialistes !

Ce titre choquant est une affirmation de Stephen Harper, premier ministre du Canada, qui a été prononcée avant qu’il n’atteigne le plus haut poste politique de notre pays. Plusieurs de mes lecteurs la connaissent, mais je la répète car elle est la seule explication possible aux actions continues et incompréhensibles de notre PM conservateur contre la lutte pour la protection de l’environnement. Il continue à agir comme s’il en était l’ennemi public numéro 1.

Alors qu’Harper propose de réduire de 50% les budgets d’ « Environnement Canada » et de « Pêches et Océans Canada », le commissaire canadien à l’environnement a déclaré hier que le pays est incapable de faire une évaluation environnementale du Nord de l’Alberta (où se situent les sables bitumineux). De plus, il dénonce l’autorisation de nombreux nouveaux projets d’exploitation qui s’accumulent avec les autres et empirent le problème. Sa déclaration ne calme pas l’inquiétude des scientifiques en rapport avec « la pollution venant de l’extraction du bitume des sables, de son raffinage et de son entreposage dans d’immenses bassins à ciel ouvert ».

Le PM dit reconnaître qu’il y a lacune dans l’obtention de données de base environnementales et dans les mécanismes de leur surveillance. Par contre son gouvernement refuse d’annuler ses coupures aux budgets des ministères responsables et d’imposer « un moratoire sur les nouveaux permis ». La politique prime dans ses paroles et ses actions. Pour bien comprendre, il faut être bien renseigné. Le Canada ne l’est pas et ne veut pas l’être.

Pour calmer les esprits des opposants, Harper a mis en place un groupe d’experts « indépendants » pour évaluer les impacts environnementaux de ce projet immense et produire un rapport. L’étude doit coûter 100 millions $ et est financée par l’industrie pétrolière. En fait, je crains que tout çà soit de la foutaise ! J’ai lu quelques pages de rapports anciens des pétrolières. Ils sont très bien faits et la présentation est impeccable mais le contenu est faussé. Ce n’est que de la propagande pure servant à appuyer leurs arguments. Les experts indépendants, s’ils le sont vraiment, vont vite déchanter.

De son côté, le ministre canadien de l’environnement, Peter Kent, vient d’affirmer que ce rapport va vite aider le Canada à vendre son pétrole. Kent se moque de nous puisqu’il sera complété dans deux ans et que, pendant ce temps, les projets se développent à toute vitesse, au point que les pétrolières veulent quadrupler leurs exploitations d’ici 2030, pour atteindre 3 millions de barils par jour. C’est une vraie mine d’or, des revenus incroyables pour l’Alberta, pour le gouvernement du Canada et pour les Canadiens puisque c’est la deuxième plus importante réserve de pétrole au monde. Mais est-ce une raison suffisante pour accepter les dégâts quasi-irréparables à la forêt boréale, au réchauffement du climat, aux rivières et aux fleuves dans lesquels elles se jettent, à la faune ?

Il y a aussi le débat sur la construction du pipeline Keystone XL pour transporter le pétrole brut, extrait des sables bitumineux, au Texas. Mon blog du 21 août dernier « Le pipeline des sables bitumineux : une occasion pour Obama » traitait de ce sujet. Je suis favorable à ce projet si le pétrole est « propre ». Et c’est là qu’Obama peut aider car actuellement le pétrole est « polluant ». L’Union Européenne, par exemple, refuse de le recevoir sur le vieux continent et menace de restreindre les exportations canadiennes sur son territoire. Ailleurs, le New York Times vient de prendre position contre le pipeline à cause des impacts négatifs sur la forêt boréale. J’espère qu’Obama insistera pour que le pétrole qui entrera dans son pays soit propre et retardera l’acceptation du pipeline jusqu’au moment où ses experts établiront que cet objectif est rencontré. Cela forcera les pétrolières à revoir tous les aspects de leur exploitation en Alberta.

On peut protéger l’environnement, mais faut-il vouloir le faire ! A ce jour, le gouvernement conservateur de l’Alberta n’a autorisé qu’un seul projet de réhabilitation couvrant 100 hectares sur les 60 000 hectares minés. Ce n’est pas sérieux.

On apprend aussi, aujourd’hui, qu’un trou sans précédent a été découvert dans la couche d’ozone dans l’Arctique. Le centre canadien qui l’observe joue un rôle absolument nécessaire, selon les responsables mondiaux, pour la poursuite des travaux dans ce secteur. Encore là, une partie de ces chercheurs affirment craindre de voir leurs postes disparaître à cause des coupures d’Harper. Il est clair que le Canada ne veut plus être, comme avant, un chef de file en matière d’évaluation environnementale.

De la façon qu’il se comporte actuellement, le gouvernement d’Harper ne rencontrera même pas les objectifs réduits qu’il avait établis pour 2020 après avoir laisser tomber le protocole de Kyoto, accepté par son prédécesseur. Il n’a pas encore mis en place la stratégie globale nécessaire à la coordination, à l’établissement des objectifs, des échéanciers, des cibles provisoires, etc… qu’il doit réaliser pour 2012. Il n’est pas sérieux. Il fait semblant. Le Canada risque d’être ridiculisé à nouveau.

Le PM et son parti PC atteignent un degré d’arrogance méprisant qui dépasse la borne. Enivrés de la majorité parlementaire qu’ils ont obtenue à l’élection du 2 mai dernier, malgré que 60,4% des électeurs aient voté pour leurs adversaires, les Conservateurs ne cessent de répéter que les Canadiens leur ont fait majoritairement confiance et que cela justifie leurs actions unilatérales. Harper va même jusqu’à conclure que le pays est devenu conservateur et le PC, le parti du peuple. Il rêve en couleurs !

De plus, le grand stratège, comme aime l’appeler les membres de sa cour, se trompe. Des signes extérieurs le démontrent. Ainsi les élections provinciales récentes dans les provinces de l’Île-du-Prince-Édouard et du Manitoba sont des signes avant-coureurs qui ne trompent pas. Malgré qu’Harper ait mis sa machine électorale au service des partis conservateurs de ces provinces et prédisait des victoires « bleues » partout, le Nouveau Parti Démocratique (NPD) a gagné la première et le parti libéral la deuxième. Il reste à venir l’élection d’aujourd’hui (6 octobre) en Ontario. Au moment où ces lignes sont écrites, le parti Libéral est en avance de 10% (il traînait de 10 % il y a à peine un mois) et a toutes les chances d’être réélu.

J’espère que ces mise-en-gardes que lui envoient les électeurs de trois provinces représentatives du Canada anglais (une de l’ouest, une du centre et une de l’est du pays) feront réfléchir notre PM que les Canadiens ne sont pas à droite de la droite et qu’ils considèrent ses politiques comme rétrogrades pour le temps que nous vivons.

Claude Dupras

lundi 3 octobre 2011

Hollande et ses faux arguments

François Hollande a le vent dans les voiles. Il se voit gagnant de la primaire socialiste française et agit comme s’il l’était, en se positionnant au-dessus de la mêlée des candidats socialistes.

J’écrivais dans le billet « Sarkozy, le moindre mal » du 10 septembre dernier, que le programme politique d’Hollande « ne résiste pas à la critique ».

Le journal « Libération » de ce matin, confirme ce que j’affirmais. Suite à une analyse du programme sur l’éducation de François Hollande et des arguments qu’il donne pour le justifier, le journal socialiste place le mot « faux » vis-à-vis ces derniers.

Voici une courte liste de quelques unes des exagérations mensongères du favori du PS :

. Seuls, 30% des étudiants qui vont s’inscrire en 1ière année du cycle universitaire auront la licence. Faux. La vérité : 53% l’obtiendront sans compter le grand nombre qui décrochera une licence professionnelle (IUT ou BTS).
. La France a le plus gros taux d’échecs de la 1ère année du cycle universitaire de l’OCDE. Faux. La vérité : Plusieurs pays dont l’Espagne, la Suède, la Norvège, La Pologne ont un taux plus élevé.
. L’accueil des élèves handicapés, en milieu scolaire, recule. Faux. La vérité. Il ne cesse de progresser et il en est de même pour les personnels accompagnants.
. La France a le plus gros taux de chômage des jeunes et est 24ième sur 27. Faux. La France est dans la moyenne européenne (8,9% contre 9%), 16ième sur 26.

Ce sont sur de tels mensonges que François Hollande fonde la grande priorité de son programme à la présidentielle. Pas fort !

Libération ne cesse pas pour autant de critiquer le président Sarkozy et de chercher à le diminuer dans l’opinion publique. Sa Une de ce matin s’étend sur la page entière et s’intitule « 68 % voient Sarkozy battu » avec une photo de Sarkozy à l’air contrit. Cette présentation porte à confusion et cherche malicieusement, de toute évidence, à accentuer l’impopularité du président.

La question était « croyez vous que Sarkozy sera battu ? » J’estime exact le pourcentage des réponses à cette question, si j’en juge par les commentaires que je reçois sur la réélection de Sarkozy. Mais un très grand nombre de ces citoyens, qui sont pro-Sarkozy, n'ont qu'exprimé leur impression venant du son de cloche fêlée qui émane des médias... C’est si négatif et répété si souvent que cela résonne, à la longue, comme un fait accompli. Mais ce ne l’est pas. Loin de là.

Aujourd’hui, on ne parle que des socialistes. Mais le tour de la droite viendra. Et là, ce sera un autre timbre, un redressement des attaques au vitriol qui pleuvent sur Nicolas Sarkozy, l’appui de personnages importants comme Jean-Louis Borloo qui vient de signifier qu’il ne veut pas « ajouter de confusion à la confusion », le rappel de la longue liste de réformes que le président a fait voter et les raisons pour lesquelles il les a faites, la pertinence de ses actions en rapport avec la dangereuse crise mondiale qui se développe...

Ce sera aussi le temps où les loups sortiront du bois et les masques tomberont, où on verra sous son vrai jour l’opposant de Sarkozy. Si c’est François Hollande, les mensonges qu’il articule aujourd’hui à haute voix, comme ceux que je liste précédemment, et ses actions passées lui retomberont alors sur la tête.

Actuellement, dans cette lutte à l’élection présidentielle, je crois que les Français et les Françaises se désolent en regardant Sarkozy, mais ils se consoleront en le comparant à ses adversaires.

Claude Dupras