lundi 31 août 2015

Une élection canadienne pas comme les autres

Le 19 octobre prochain, les Canadiens et Canadiennes sont appelés aux urnes pour choisir le prochain gouvernement de leur pays. Ce sera une journée importante pour l’unité canadienne et notre avenir.

Comment choisir parmi les partis qui briguent nos suffrages ? Par le positionnement politique qui correspond à leur raison d’être ou selon ce qu’ils nous proposent pour les quatre prochaines années ?

Jadis, si on était de droite, on pouvait choisir le Parti Conservateur (PC); de centre-gauche, le parti Libéral; de centre-droit le parti Progressiste-Conservateur avant que ce dernier soit monopolisé par la droite canadienne pour devenir le PC en 2003 et de gauche, le CCF devenu le Nouveau Parti Démocratique (NPD). Les environnementalistes votaient Vert. Quant aux séparatistes québécois, il y avait le Bloc Québécois pour se justifier de voter au fédéral.
Toujours, ou presque, l’électeur pouvait voter en fonction de ses critères personnels, politiques ou sociaux car les programmes politiques et les propositions qui en découlaient étaient clairement établis. Les clivages permettaient à l’électeur de choisir ce qu’il espérait que la société devienne.
Aujourd’hui, cet électeur réclame des actions politiques pragmatiques qui visent directement les problèmes du jour. Et pour ce faire, tous les partis ont recentré leurs politiques, par opportunisme ! Les discours ont changé et prendre le pouvoir avec une majorité de sièges à la Chambre des communes est devenu le seul but, la nécessité pour pouvoir agir. Il ne faut surtout pas afficher ses plus profondes convictions car elles peuvent éloigner l’électorat. Non, on s’adapte, on cherche à se faire aimer, on manipule les images et les illusions, on devient magicien politique.
Le NPD, si près du pouvoir, ne fait pas exception. Il ne veut prendre aucun risque de manquer son objectif qu’il a enfin à portée de main.  

Sous le leadership de Thomas Mulcair qui suit la ligne de son prédécesseur Jack Layton, le parti a bougé fortement vers le centre. Beaucoup trop, selon le président du caucus socialiste du NPD, Barry Weisleder qui s’inquiète de la tendance de son parti à oublier qu’il est celui des travailleurs et des organisations de travail au pays. 

Ce dernier réclame des actions et des politiques qui démontreront que le NPD est un parti de gauche. Il reproche à son chef de trop vouloir embrasser le capitalisme en promettant un budget équilibré tout en refusant de taxer les riches, les grandes entreprises et les banques pour financer de nouveaux programmes sociaux devant corriger les inégalités chez les Canadiens. Il affirme « les gens veulent du changement, mais pas le reniement de leurs espoirs et de leurs rêves ». Malheureusement, il va à contre-courant.
Mulcair veut justement changer l’image de « machine à dépenser » de son parti. Il demeure sensible aux besoins sociaux et veut agir. Mais, il sait que pour réaliser cela, il doit prendre le pouvoir et, pour ce faire, monopoliser le centre politique du débat en se montrant progressif, compétent et capable de diriger un gouvernement avec prudence.
Même le premier ministre (PM) Stephen Harper, le dur parmi les durs, demande aux Canadiens de lui faire confiance à nouveau. Il cherche à changer son image. Il veut faire oublier la ligne de droite de la droite qu’il a poursuivie sur les plans politiques, culturels et sociaux. Celle qui a tant déplu à un si grand nombre de Canadiens, dont les moins fortunés. Pour attirer des sympathies et gagner, il a fait voter des subventions importantes d’aide aux familles devant être remises durant la période électorale. Depuis, il se montre plus sensible, plus compréhensif, plus à l’écoute des Canadiens. Il cherche à faire oublier ses positions diplomatiques radicales et à sens unique comme en Palestine, en Iran, ses rebuffades répétées de plusieurs demandes raisonnables (plusieurs ne le sont pas), dont celle des armes, venant du Québec. Il courtise à fond les électeurs de centre. Il devient enfin plus sympathique pour plusieurs.
Quant à Justin Trudeau, le chef libéral, il joue la carte électorale normale de son parti mais son image souffre de sa jeunesse et de son inexpérience. En début de campagne, il paraissait ne pas être à la hauteur de la tâche de premier ministre. Depuis, selon un plan préétabli, il propose des politiques sensées, bien visées et il marque des points.
À l’élection de 2011, Jack Layton, chef du NPD, a été reconnu comme un homme de gauche très sympathique. Nonobstant une grave maladie qui l’affligeait, il a réussi l’impossible en faisant élire 59 députés au Québec, où il n’y en avait qu’un. Une comète aurait frappé la terre, que l’on n’aurait pas été plus surpris. Il avait axé sa campagne électorale sur les besoins de la « famille », mais c’est surtout par ses prestations uniques à des émissions télévisées, comme « Tout le monde en parle », qu’il a conquis, entre autres, le cœur des Québécois qui se sont levés spontanément pour aller en masse voter NPD afin de lui assurer leur confiance lui permettant ainsi de devenir chef de l’opposition officielle. Ce fut la plus grande victoire du commerce d’images et d’illusions au Québec de tous les temps.
Tous les chefs se rappellent ce grand balayage électoral. Ils en rêvent. Ils comprennent que leur principal défi est de marquer des points lors des débats télévisés des chefs. Ils reconnaissent toute l’importance de ces face-à-face sur le choix des électeurs et ne veulent pas, par conséquent, parler de droite ou de gauche.
Déjà, le premier débat a été révélateur. Ainsi, Trudeau, son image aidant, en a surpris plusieurs par son aplomb, sa connaissance des dossiers et ses réparties bien fondées. Dès le lendemain, les sondages reflétèrent sa bonne prestation et les observateurs avertis spéculaient déjà sur les chances du parti libéral qui remonta sensiblement dans les sondages. Mulcair, avec un air de chef d’État, a été clair, net et précis et a généralement bien fait. Les auditeurs ont compris pourquoi il a été qualifié par l’ex-PM Brian Mulroney : « meilleur chef de l’opposition de tous les temps ». De son côté, le PM Harper a aussi été correct mais j’ai eu l’impression qu’il n’était pas vraiment écouté. Quant au parti vert, n’ayant aucune chance de remporter la victoire, sa chef Élizabeth May a été vite oubliée. Le Bloc Québécois était absent car le débat était en langue anglaise.
Un facteur important de cette campagne électorale est sa longueur inhabituelle. Le triple d’une normale. Les électeurs rentrent de vacances. Ils ont été distraits, ne s’intéressant que par de courts moments à la campagne, n’entendant que de bons ou mauvais échos ici et là. Sachant que l’élection est relativement loin, ils se sont plutôt préoccupés de leur famille, de leurs affaires personnelles et peu de la politique. L’intensité électorale s’accentuera peu à peu et de plus en plus rapidement. C’est un gros défi pour chaque parti car il doit se retrouver au top de sa popularité au bon moment. Pas avant et ni après. Il est fort probable que les favoris des sondages d’aujourd’hui se retrouvent dans une autre position en fin de campagne. Il faut donc que les stratèges, dont l’expertise sera de plus en plus recherchée, planifient la fin de la campagne pour placer leur parti en pole position au moment de l’attaque finale. La stratégie devient de prime importance dans cette élection car, à ce jour, on ne peut prédire le gagnant.
Claude Dupras

jeudi 27 août 2015

L'Iran et les Canadiens

C’est actuellement la période touristique de pointe en Iran. Les visiteurs y affluent de tous les continents pour visiter les merveilles de ce pays si riche que son passé de 5 millénaires lui a laissées. 

L’Iran, pays des poètes et des roses, a rouvert au monde son musée à ciel ouvert. 
J’ai rencontré des amis français qui en sont revenus ébahis et enchantés. Non seulement ils ont pu, lors de leur voyage culturel et historique, admirer les grands trésors que le pays renferme mais ils ont été enchantés de la réception que les Iraniens et Iraniennes moyens leur ont réservée. Partout, c’était un accueil chaleureux exprimé par des sourires, des salutations, des politesses et des attentions d’aide. Ils en furent agréablement surpris.
Mon épouse et moi avons décidé d’y aller et de profiter de l’ouverture du pays pour le visiter et mieux comprendre et apprécier son histoire artistique, musicale, poétique, philosophique, de traditions et d’idéologies.
Grâce au site internet Evaneos.com, nous avons accédé aux différentes possibilités de voyages préparés pour plaire à tous les goûts. Fixé pour octobre, le voyage de 10 jours fut négocié facilement, en français, avec un représentant de l’agence locale iranienne installé en France. Nous avons choisi le thème « Les trésors de la Perse » qui nous amenait à Téhéran, Chiraz, Persépolis, Ispahan et Yazd pour visiter les villes, les villages, les palais, les citadelles, les bâtiments, les constructions monumentales, les jardins, les places, les quartiers, les marchés publics, les bazars, les musées archéologiques et historiques, les superbes immenses mosquées, les collections préislamiques, les peintures, les fresques, les tapisseries, les musées (du tapis, des joyaux nationaux, de l’eau, du verre, de la céramique, etc..), les fontaines immenses, etc…
Je m’imaginais le superbe photoreportage que je pourrais préparer à mon retour et l’occasion de pouvoir le partager avec mes amis.
Nous avons confirmé notre voyage, les dates, les vols internationaux et… nous avons tout annulé !
La raison. Le Canada n’est pas la France ou un pays européen. Notre premier ministre Stephen Harper, qui est, selon Benjamin Netanyahou, « le plus grand ami d’Israël », est le pire ennemi de l’Iran. Alors que les USA discutent de la réouverture de leur ambassade à Téhéran après avoir réussi, en compagnie de la Russie, de la Chine, de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, à négocier une entente sur le nucléaire iranien, le Canada continue à dénigrer l’Iran tel qu’en fait foi la déclaration du ministre le lendemain de l’entente : «L’Iran reste l’une des plus importantes menaces à la paix et à la sécurité internationales ».
De plus, le Canada, contrairement aux autres pays, recommande aux Canadiens et Canadiennes « d’éviter tout voyage et de ne pas visiter l’Iran », prétextant que l’ambassade canadienne, fermée en 2012, demeure close et que les services normaux qu’elle devrait rendre aux Canadiens en nécessité, sont inexistants. De toute évidence, de plus en plus, cela n’est que de la bouillie pour les chats !
Nonobstant que les chefs des partis d’opposition, notamment celui du NPD, proposent de rouvrir l’ambassade canadienne en Iran si leur parti prend le pouvoir à l’élection fédérale d’octobre prochain, le PM Harper continue à dire NON. De plus, son gouvernement affirme créer des délais pour l’émission de documents de voyage ou le remplacement d’un passeport perdu.
Par ailleurs, pour toute sortie du Canada, le voyageur se doit de prendre une assurance-voyage pour couvrir les risques d’accident ou de maladie. Encore-là, pour l’Iran, le Canada créé problème et c’est la raison principale de l’annulation de notre voyage en Iran. Nous avons une telle assurance-voyage mais elle contient une prévision pour exclusions et protections non couvertes : « Tout problème de santé dont vous souffrez ou que vous contactez dans un pays… à l’égard duquel le ministère des Affaires extérieurs a publié, avant la date de votre départ, un avertissement officiel conseillant aux Canadiens d’éviter tout voyage, essentiel ou non, dans le pays ». En fait, à cause des mauvaises relations du Premier Ministre de notre pays avec l’Iran, notre assurance ne nous protège pas. 
Par contre, de leur côté, le Royaume Uni, la France  et la Chine ont rétabli leurs ambassades avec l’Iran alors que les USA sont en pourparlers comme ils viennent de le faire à Cuba. 
Si un Canadien décide de faire le voyage quand même en oubliant les restrictions gouvernementales, il lui faut dans un premier temps faire application au gouvernement iranien pour obtenir la permission de faire une demande de visa. Avec cette confirmation en main, il doit se rendre en personne à l’ambassade iranienne à Ottawa pour faire application. Plus tard, le visa lui est envoyé en bonne et due forme par la poste à son adresse. Si vous ne demeurez pas dans la ville où se situe l’ambassade iranienne, c’est complexe et coûteux.
Pendant ce temps, les ressortissants d’autres pays peuvent obtenir un visa d’entrée à l’aéroport d’Iran.
Contrairement aux gouvernements canadiens précédents qui ne prenaient parti ni pour Israël ni pour la Palestine, le gouvernement conservateur continue à jouer une carte politique palestinienne qui nuit à notre pays. Et, ce sont nous les Canadiens qui en payons le prix. 
Déjà, selon le rapport alarmant de l'ONU, nous et nos descendants ne pourrons plus voir et apprécier les trésors de plus de 300 sites du patrimoine culturel syrien et mondial qui ont été détruits, endommagés ou pillés par Daech en plus de quatre ans de guerre, notamment l'une des forteresses les plus anciennes et les plus vastes au monde à Alep, les temples romains de Palmyre, ou les statues assyriennes du 1er millénaire à Hassaka…
Les visites culturelles, historiques et touristiques du fabuleux pays qu’est l’Iran se doivent d’être facilitées pour que les Canadiens aient toutes les opportunités de découvertes des uniques trésors du passé lointain dans ce pays de 80 millions d’habitants.

Claude Dupras 

mardi 11 août 2015

L’école yukonnaise Emilie-Tremblay, un modèle de la francophonie canadienne


En 1992, lors du 125e anniversaire du Canada, j’ai eu l’opportunité, en tant que co-président de Canada 125, de visiter mon pays de l’est à l’ouest et du nord au sud. Partout, j’ai été frappé par la beauté de sa nature, la vigueur de son peuple et l’accueil chaleureux que j’ai reçu. J’étais constamment surpris de ce que je découvrais. Le pays est grand, très grand. Les vols d’avions d’est en ouest et du nord au sud sont longs et prennent plusieurs heures, allant souventes fois de 3 à 5 heures et plus. Mais lorsque je regardais par le hublot, tout ce que je voyais c’était le Canada. Sans cesse le Canada. Toujours le Canada. Quelle immensité! Quelle beauté! Quelle richesse ! J’ai vu des régions montagneuses fantastiques, des forêts immenses et immaculées parsemées de milliers de lacs dont la très grande partie n’ont même pas vu encore le profil d’un être humain. Au Québec, seulement, il y en a 400 000 de répertoriées, au Canada ce doit être dans les millions. Sans parler du grand fleuve Saint Laurent qui rejoint les cinq Grands Lacs que nous partageons avec les USA. Et, sans oublier, les grands lacs intérieurs dont le Lac à l’Ours, le Lac des Esclaves, le Lac Athabaska et les océans Atlantique, Pacifique et Arctique jusqu’au pôle Nord. En traversant tous ces grands espaces, je me demandais quelles pouvaient être les richesses géologiques, hydrauliques, forestières, pétrolières et autres non encore découvertes de ce vaste territoire.
Durant ces voyages, je réalisais le potentiel extraordinaire du Canada. Avec sa petite population, j’estimais que per capita la nature nous a gâtés. Nous sommes les individus qu’elle a le plus choyés de la terre. Nous sommes les plus riches.
Lors de l’un de ces périples, je visitai le Yukon. Ce n’est pas une Province mais un Territoire sous la responsabilité directe du gouvernement canadien. C’est ainsi pour tout le grand nord du pays qui est divisé en trois immenses Territoires : Yukon, Nord-Ouest et Nunavut. Après un vol vers sa capitale Whitehorse, j’ai découvert une ville surprenante au passé intéressant, située au 61e parallèle. Avant la venue des prospecteurs blancs vers 1880, elle était un lieu de pêche, de chasse et de rassemblement pour les autochtones. Elle devint alors le lieu de ravitaillement pour les chercheurs d’or qui arrivèrent par dizaine de milliers. Un chemin de fer fut construit.
Plus tard, suite à l’attaque japonaise de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, le gouvernement américain décida de construire à ses frais, via le Canada, une route à partir des USA jusqu’à l’État de l’Alaska, situé au nord de la Colombie-Britannique, afin d’assurer son approvisionnement et pour des raisons de stratégie guerrière. Le tracé suivait les anciennes pistes de traineaux à chien. Après la guerre, la route fut remise au gouvernement canadien tel que le stipulaient les conditions de l’entente originale. En 1958, le Canada décida de reconstruire la route entre Dawson City et Inuvik afin qu’elle puisse résister au résister au pergélisol (permafrost). La route fut renommée le Dempster Highway pour marquer la carrière de l’Inspecteur William Dempster, de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC), qui utilisait souvent les pistes avec ses chiens pour venir en aide à des gens en détresse et qui finalement mourut avec ses chiens en recherchant un collègue de la GRC perdu dans le grand froid du nord canadien.
Whitehorse profita en tout temps de cette excellente voie de communication pour favoriser l’exploitation du pétrole, du cuivre, de l’or, de l’argent et du commerce de la fourrure pour devenir la ville la plus importante du Territoire yukonnais. 
À Whitehorse, mes collègues et moi avions quelques visites d’organisées, dont une à une école du nom Émilie-Tremblay. Quelle surprise ! Une école francophone dans ce territoire nordique immense et peu peuplé alors que je le croyais exclusivement anglophone. C’était, en plus, une très belle école avec de nombreux enfants qui manifestèrent un bonheur de nous voir et de nous parler en français. Il en fut de même des maîtres et maitresses de l’école qui étaient, de toute évidence, très compétents, dévoués, heureux et fiers d’œuvrer dans ce milieu. Les enfants étaient ceux de 3 500 francophones qui vivaient à Whitehorse.
Puis, nous nous sommes rendus  en avion jusqu’à Dawson city et ses maisons de bois, la capitale de la ruée vers l'or de la rivière Klondike de 1896-1899. Au moment de la ruée, elle comptait plus de 40 000 personnes. Malheureusement, tout le décor naturel dans cette région célèbre n’est pas beau à voir. Le sol a été excavé mécaniquement et profondément par les chercheurs d’or, lavé, déposé et empilé ici et là sur des centaines de kilomètres carrés. Après la ruée, les prospecteurs sont vite partis et rien n’a été fait pour replacer la nature, ce qui donna l’apparence d’une terre désolée. Un spectacle vraiment triste. C’est sûrement le pire endroit au Canada où l’homme a renié l’environnement pour son profit. Dès qu’on le quitte, on retrouve la beauté sauvage du grand nord Canadien.
Nous avons poursuivi notre aventure sur la route asphaltée du Dempster highway toujours en très bonne condition, vers le nord, traversé le cercle polaire et rejoint, à moins de 200km, la ville d’Inuvik, située sur le fleuve Mackenzie dans le Territoire voisin du Nord-Ouest (TNW).
D’un tel voyage, des images d’immensité immesurable restent empreintes dans l’esprit de ceux qui y participent. J’ai été surpris du très grand nombre de voyageurs qui avec leur roulotte entreprennent de visiter cette lointaine région ou qui se rendent jusqu’en Alaska. En somme, tout est relativement facile d’accès mais les distances sont très longues mais la température en été est agréable (sauf pour les maringouins).
Dans ces territoires, la présence francophone est minime, 5% au Yukon et 3% au TNW. Nonobstant cela, j’ai été agréablement surpris que les parents francophones que j’ai rencontrés n’aient pas perdu leur langue française, ne se soient pas laissé assimiler par la majorité anglophone et aient fait constamment des efforts et demeuré aux aguets afin d’assurer le droit de leurs enfants à la protection et à l’épanouissement de leur langue française.
Encore récemment, en janvier 2015, plusieurs parents de l’École Émilie Tremblay, dont quatre enfants sur cinq ont un parent anglophone, réclamaient l’augmentation de budgets pour améliorer les compétences linguistiques des jeunes ayant plus de difficultés à s’adapter. Ils peuvent maintenant inscrire leurs enfants à un programme d’enseignement du français à domicile. De plus, ils ont obtenu qu’une nouvelle école secondaire francophone soit construite sur un site qui vient tout juste d’être désigné et approuvé par les commissaires d’écoles. Elle remplacera l’Académie Parhélie, ouverte en 2007, pour l’enseignement jusqu’à la 12e année.
Devant leur détermination à conserver leur langue et à la transmettre aux générations futures, on ne peut que leur dire BRAVO et leur exprimer notre admiration totale.
Ce cas que je viens de citer est en fait un exemple patent de ce qui se passe au Canada. Partout, les parents francophones cherchent, œuvrent et trouvent des moyens pour subvenir au besoin d’éducation en français de leurs enfants. Ce n’est pas toujours facile, mais ils réussissent.
Si le Québec se sépare de l’ensemble Canadien où le français et l’anglais sont des langues officielles, le nouveau Canada maintiendra-t-il ce statut ? Si on enlève les députés francophones du Québec de la Chambre des communes, restera-t-il suffisamment de députés francophones pour défendre la langue française au pays ? Au Yukon, les commissaires ont décidé en faveur des francophones, mais si la langue française n’était plus officielle au pays, ils auraient décidé quoi ?
Les séparatistes québécois veulent la mort du Canada bilingue. Du même coup, la disparition de la langue française en Amérique du Nord, sauf au Québec, pourrait en résulter. Ce sera très difficile pour ce million et plus de francophones qui vivent actuellement hors-Québec et qui sont éparpillés dans les provinces et les territoires. Le risque d’assimilation à moyen et long terme pourrait être augmenté dangereusement. Elle deviendrait peut être inévitable. Certes les francophones d’Ontario et du Nouveau-Brunswick, plus nombreux, se débattront comme le feront les autres, mais ils n’auront plus la présence du Québec dans leur pays pour les appuyer. Ce qui fait, je crois, la grande différence aujourd’hui.
La protection et l’épanouissement du français en Amérique du Nord est aussi une de nos responsabilités en tant que Québécois francophones.
Claude Dupras

mercredi 5 août 2015

Le québécois « frileux »

Suite à mon récent blog sur « la radicalisation des péquistes », un internaute m’a fait part de son commentaire. Malheureusement, ce dernier ne tenait pas compte de l’argumentation de mon blog mais plutôt de l’auteur. J’ai remarqué souventes fois dans le passé que c’est souvent le cas dans les échanges politiques avec mes compatriotes. On oublie le message pour s’en prendre au messager.

Le critique rejetait mon argumentation parce qu’elle venait d’un « fédéraliste » il ne discutait pas du fond. Oui, c’est vrai, j’aime le Canada et veux le conserver pour mes descendants. Il me qualifia aussi d’être un des « québécois frileux des années 1970 » qui ont voté NON aux référendums québécois sur la séparation du Québec.

Nous serions « frileux » à cause de la peur que nous aurions de perdre ce que nous avons «acquis compte tenu de l'énergie dépensée à gagner du terrain petit à petit sur la mainmise du Dominion anglais sur cette partie du territoire canadien qui leur rapporte beaucoup depuis cent ans et plus ».

Il est vrai que depuis la bataille sur les plaines d’Abraham à Québec, le 13 septembre 1759, qui marqua le début de la conquête britannique et la fin du régime français en Nouvelle France, un grand chemin a été parcouru pour la reconquête de nos droits et libertés démocratiques. Jamais, ceux qui nous ont précédés, tout comme nous, ont lâché la lutte et le résultat est qu’aujourd’hui, nous sommes, au Canada, un peuple français, fier, solide, et qui prend de plus en plus sa place, dans tous les domaines, dans toutes les provinces  particulièrement au Québec et ce n’est pas fini. C’est irréversible.

Des centaines, sinon des milliers, de jeunes comme moi, issus des années ’30, ont fait eux aussi leur part dans cette progression du bienêtre et du pouvoir des Canadiens français. J’ai toujours collaboré avec mes compatriotes pour faire avancer la cause. J’ai eu la chance d’être éduqué par de bons professeurs des communautés religieuses des Frères du Sacré-Cœur et des Frères des Écoles chrétiennes, deux communautés dédiées à l’enseignement et à la formation de jeunes québécois. Ils nous ont bien enseigné l’histoire du Canada et nous avons appris les difficultés auxquelles les francophones ont dû faire face tout au long de leur histoire depuis la conquête pour défendre leur langue et leur religion et démontrer leur détermination pour assurer le développement futur de notre nation. Nous devenions motivés pour faire de même. Et, c’était comme ça partout où les Canadiens-français vivaient, que ce soit au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan au Yukon et ici et là dans les autres provinces.

J’étais déterminé à faire ma part et je suis devenu membre de l’ordre secret de Jacques Cartier (OJC), souvent appelé « la patente ». Il  était voué à la défense de la nation canadienne-française partout au Canada et à l’avancement de ses intérêts par l’entremise d’une élite militante qui infiltrait autant l'administration gouvernementale que les entreprises privées.

Au Québec, l'un des objectifs des membres de l'OJC était également de lutter contre l'influence des loges maçonniques et des orangistes qui moussaient leurs candidats et leurs idées pour la gouverne de la province et le contrôle des affaires.

Parmi les résultats de l’OJC, il y eut : la première élection d’un gouvernement francophone au Nouveau-Brunswick, la nomination d’un très grand nombre de haut-fonctionnaires francophones à Ottawa, la fondation des clubs Richelieu, le bilinguisme sur la monnaie canadienne et les formulaires d’assurance-chômage, des émissions de radio en Français diffusées à Radio-Canada d’Halifax aux Rocheuses, des services en Français, dans les compagnies d’utilité publique (chez Bell Canada, entre autres), ainsi que de nombreuses nominations d’ecclésiastiques francophones au lieu d’irlandaises qui étaient anglophones dans des écoles et des paroisses à travers le pays, etc…

L’Ordre créa aussi la Ligue d’achat chez nous, qui favorisa l’achat local et permit à de nombreux commerçants de survivre. Elle a été dissoute en 1965 avec la venue de la révolution tranquille et le débat sur la séparation du Québec. Puis, j’ai joint les chevaliers de Colomb et la Société St-Jean Baptiste de Montréal.  Partout nous avons combattu pour l’avancement des nôtres.

Par ailleurs, j’ai été président de la Chambre de Commerce des jeunes de Montréal, après y avoir œuvré cinq années durant lesquelles nous avons créé une Université Populaire pour permettre aux jeunes gens de Montréal de rencontrer des personnages importants, de notre société, qui avaient réussi dans leur vie professionnelle ou d’affaires, au rythme de cinq sessions par semaine, afin qu’ils puissent les écouter, réfléchir et apprendre d’eux à se préparer à la vie pour réussir. Nous avons aussi rencontré, entre autres, annuellement les premiers ministres (PM) du Canada et du Québec pour la présentation de mémoires relatifs à l’avancement de Montréal, du Québec ou de notre société. Lors de ma présidence, j’ai eu l’occasion de présenter les mémoires au PM John Diefenbaker sur le sujet du port de Montréal et au PM Maurice Duplessis pour la mise sur pied d’un conseil d’orientation économique au Québec. J’ai été aussi vice-président national du mouvement, ce qui m’a permis de rencontrer des membres Jeune Commerce (Jaycees) de toutes les parties du Canada.  

Plus tard, avec des amis, je créai le club Richelieu Lasalle, y œuvrai 3 ans avant de devenir son président. En plus de recevoir des conférenciers importants et aider les colonies de vacances de jeunes, nous avons contribué à la formation des Clubs Richelieu en France. Ce fut un succès, et le président Charles De Gaulle, quelques années plus tard, invita cinq de nos membres à diner à l’Élysée pour souligner le succès de cette entreprise.

J’ai été co-président de Canada 125, pour marquer le 125ième anniversaire du Canada. J’ai eu à cette occasion l’opportunité de traverser plusieurs fois le pays et de rencontrer un grand nombre de Canadiens et Canadiennes de toutes origines, particulièrement les francophones. J’ai pu ainsi apprécier et connaître davantage leur mode de vie, leurs espoirs et comprendre encore mieux le formidable pays qu’est le nôtre et l’importance de notre présence dans le pays.

J’ai été témoin de l’importante transformation politique de mon pays. J’ai constaté l’avancement des francophones et toute la place qu’occupe la francophonie aujourd’hui. Cela doit continuer. Et c’est en voyageant partout dans le monde, que j’ai constaté et compris la beauté, la richesse, la grandeur de l’exceptionnel pays qu’est le nôtre et les opportunités qu’il offre.

Malgré tout, aujourd’hui, certains Québécois veulent encore détruire le Canada en séparant le Québec de l’ensemble canadien. En réalité, ils veulent redonner aux Canadiens Anglais tout le pays, sauf le Québec. Ils veulent construire un nouveau pays, le Québec, et établir une frontière près de la ville de Rigaud située à 30 km de Montréal alors qu’elle est actuellement à 5 022 km de la métropole (200 milles à l’ouest de Vancouver dans le Pacifique). Où est l’erreur ?

Et qu’adviendra-t-il du million et plus de francophones qui y vivent et y progressent ? Est-ce que l’on veut qu’ils retrouvent le même sort que le million de francophones qui ont émigré au Nord-Est américain dans la seconde moitié du XIX siècle pour travailler dans les filatures et qui ont été totalement assimilés ? Veut-on le même sort pour les francophones hors-Québec ? Veut-on diminuer ainsi le nombre de parlant français en Amérique ? Pourtant plusieurs sont des membres de nos familles, ont les mêmes ancêtres que nous, le même sang, la même origine, la même langue, la même religion. Soudainement, on veut me faire renier mon pays, me faire oublier ses gens qui sont comme moi ? Pour faire quoi ? Pour décider seul de tout ? Mais, c’est une bataille du passé que nous avons déjà gagnée !

On critique le gouvernement d’Ottawa prétextant que les francophones n’ont pas une voix suffisante pour influencer le pays. C’est vrai en partie, mais ce n’est que momentané sous Harper. On semble oublier que les québécois Trudeau, Chrétien, Martin et Mulroney furent tous PM du Canada et qu’avant eux, il y a eu Louis-Saint Laurent et Wilfrid Laurier. Que chacun avait dans son cabinet un grand nombre de ministres influents du Québec. Durant ces années, ce sont les Québécois qui ont le plus influencé la politique canadienne.

Depuis l’élection de Wilfrid Laurier au poste de PM en 1891, le poste de PM du Canada a été occupé durant 48 ans par un anglophone venant,  de façon générale d’une province hors-Québec et 58 ans par un francophone originaire du Québec. Et, nonobstant ce clair avantage, il y a des séparatistes qui affirment hautement que les francophones n’ont rien à dire au pays. Ils ont la vue ou la mémoire courte, c’est le moins que l’on puisse dire.

Pour eux, évidemment, tous ces PM issus du Québec furent des traitres à la cause des Québécois et des vendus aux anglophones du Canada. Eh bien, moi, je dis, que ce sont ces Canadiens-français qui ont fait le Canada d’aujourd’hui et ce sera toujours de même. Actuellement, deux des trois partis fédéraux principaux ont à leur tête un Québécois.

Les séparatistes disent que tout doit être décidé au Québec par des Québécois pour les Québécois et se servent de cet argument pour vouloir détruire le Canada. Eh bien, dans le passé, ce qui fut décidé pour le Canada le fut en majeure partie du temps par des Québécois. Et partout dans le monde, on affirme que le Canada est le meilleur pays du monde. Pas mal, pour un certificat d’appréciation de bonne administration pour le travail des nôtres.

Nous, les Québécois ne manifestons pas une prudence excessive dans nos actions et nos décisions. Nous sommes des avant-gardistes réalistes. Nous sommes des combattants pour la bonne cause. Nos ancêtres ont été des passionnés, des hommes et des femmes courageux, qui ont traversé par monts et par vaux ce pays pour le bâtir malgré toutes les tempêtes. Il est à nous. Autant à nous qu’à nos concitoyens anglophones.

Nous ne sommes pas de la race des frileux pour laisser notre pays aux autres.    

Claude Dupras

dimanche 2 août 2015

La radicalisation des péquistes



Depuis la venue de Pierre Karl Péladeau (PKP) en politique québécoise, la qualité des débats et des expressions d’opinions s’est accélérée mais plus souvent qu’autrement dans la mauvaise direction. 
PKP, devenu, en peu de temps, le chef du parti Québécois a généré une avalanche d’opinions de toutes sortes.
Pour les séparatistes endurcis, il est celui auquel « le peuple québécois ne pourra résister à l’attrait », celui que ce dernier « attend depuis longtemps », un « winner », celui qui « modifie la donne politique », celui dont l’« image est si forte et si profondément enracinée » que les fédéralistes « ne parviendront qu’à l’égratigner légèrement ». Il est le nouveau « seigneur », « une légende » vivante, en somme le nouveau Messie. Ils sont hypnotisés par le fait que PKP est riche, milliardaire, et pour eux cela en fait une être supérieur, un leader naturel de la nation, l’homme qui va amener les québécois vers la terre promise. Ses dures positions passées contre les syndicats pour favoriser son conglomérat d’affaires sont amoindries et toutes deviennent des actions faites dans le meilleur intérêt de la nation. 
Et si un péquiste émet une opinion sur la possibilité que PKP se retrouve, comme chef politique, en conflit d’intérêt en raison de sa propriété de médias importants, il est aussitôt qualifié de « sournois » comme l’a été l’ex-ministre péquiste Jean-François Lisée.
Pour ces séparatistes qui recherchent une nouvelle espérance de référendum, PKP représente « le plus grand espoir depuis les années 1960-70 », soit depuis le début de la révolution tranquille. Ce n’est pas peu dire si on pense à Lesage, Lévesque, Parizeau, Bouchard… Tant qu’à beurrer, beurrons !
Ces qualificatifs exagérés sont aussi souvent méchants comme l’ont constaté, lors de la course à la chefferie du PQ, les adversaires de PKP : Bernard Drainville, ex-journaliste et ex-ministre du gouvernement Marois; Martine Ouellet, ingénieure et ex-ministre des Ressources naturelles ; Alexandre Cloutier, avocat constitutionnel et ex-ministre aux Affaires intergouvernementales canadiennes et Pierre Céré, journaliste. Ces quatre candidats, bien éduqués et appréciés par beaucoup de Québécois, avaient tous rempli avec succès des tâches importantes dans leur vie.
Pourtant, les purs et durs du site internet Vigile, qui avaient pris ouvertement position pour PKP et devenus son principal appui, les ont qualifiés de « petits ambitieux, rêveurs, utopistes » qui risquent « de démolir leur crédibilité et leur carrière politique s’ils persistaient à vouloir affronter PKP ». Ils ajoutaient : « l’indépendance ne pouvait pas être confiée à des amateurs, des fantaisistes, des illusionnistes, des carriéristes ou des chauffards ». « Ils font le jeu des fédéralistes… ».
 « D’autres plaident la nécessité d’un débat sur les orientations du parti, autant de prétextes cousus de fil blanc pour masquer des ambitions carriéristes mesquines et des postures idéologiques revanchardes… » 
« Tout à leurs petits calculs personnels, ces aspirants ne voient pas ce que représente la candidature PKP dans l’imaginaire collectif des Québécois ». « Ils sont des aspirants très déconnectés de la réalité… qui tentent de forcer leur chance en insistant sur la tenue d’une course au leadership dont il est assuré qu’ils vont faire les frais ».
« S’ils ont deux sous de jugeote, ils vont s’effacer et lui (PKP) donner gracieusement la place ». « Quelques soient leurs mérites personnels, et ils en ont, ils ne sont pas de taille à se mesurer contre lui… ».
Puis, pour ajouter la crème sur le gâteau, ils ont émis leur argument marteau : « PKP s’impose comme l’homme de la Providence ». Merci, mon Dieu !
La direction de Vigile en utilisant un ton aussi arrogant envers les aspirants au leadership péquiste et en les insultant, n’a fait qu’alimenter les braises de la discorde dans le parti Québécois. A nouveau enflammée, elle s’est traduite par l’amplification d’une attitude radicale et intolérante d’une frange de péquistes envers ceux qui ne pensent pas comme elle. En somme, cette dernière agit comme si elle seule a raison et que le temps est venu de se soumettre et de suivre sans mot dire. Elle ne tolère ni le doute, ni la dissidence et encore moins les questions.
C’est ce que dénonçait le jeune étudiant et militant Gabriel Nadeau-Dubois en qualifiant « une certaine partie du mouvement indépendantiste d’exclusive et de xénophobe ». Depuis, il est victime, dans les réseaux sociaux, d’attaques personnelles au ton acrimonieux qui deviennent véhémentes, insultantes, irrespectueuses et nombreuses. L’intolérance et la radicalisation s’affichent au grand jour envers ceux qui osent critiquer la stratégie politique, le parti, le chef du PQ ou qui ne sont pas en accord avec l’option politique.
Vincent Marissal, le chroniqueur du journal La Presse a aussi détecté cette situation déplorable qui se développe depuis la venue de PKP. Pour juger de son excellent texte allons voir Vigile pour savoir ce qu’on en dit. On lui reproche de vouloir créer une impression négative du PQ et de PKP. Pour faire cette démonstration, on juxtapose des expressions ou des mots de son texte comme « militantisme sectaire et fielleux », « radicalisation », « détestation », « ressentiment », « intolérance », « manque de loyauté », « brailler », « fiel », « hargneux », « enragé », « etc… ». On ne revoit pas chaque argument, ni le nie, ni le contredit mais on en retire un mot pour faire le puzzle que Marissal a supposément dans sa tête et qu’il veut, à ce qu’ils affirment, défavorable aux séparatistes. Et lorsque Marissal, en conclusion, invite tous les Québécois à la « modération » et au « sens des affaires », on qualifie ses propos de « tartufferie » et « d’une invitation à se soumettre pour être mieux tondu ». Les séparatistes nous voient encore comme des moutons ! 
Marissal n’est pas le seul à passer dans le tordeur puisqu’il est accompagné des chroniqueuses Lysiane Gagnon, Nathalie Petrowski et du chroniqueur Denis Lessard, tous des journalistes renommés et d’envergure. En réalité, ces professionnels de la presse peuvent écrire ce qu’ils veulent et ils n’accepteraient pas que ce soient autrement. Voilà pourquoi ils sont, tour à tour, dénigrés, salis et ridiculisés par les péquistes qui cherchent à nous faire croire que leur vrai problème est qu’ils sont au service de La Presse qui appartient à une compagnie de la famille Desmarais du défunt Paul Desmarais qui était fédéraliste. Donc, pour eux, il est impossible que ces journalistes soient consciencieux et de vrais Québécois. Ils ne peuvent qu’être des vendus aux Desmarais et, par conséquent, des ennemis. Et s’ils n’étaient pas à La Presse, pensent-ils, ils seraient tous compétents et sûrement séparatistes !
PKP a décidé de frapper de front la famille Desmarais. Pour lui, elle est le vrai leader du mouvement fédéraliste du Québec et il se doit la peindre et de la dénigrer sans cesse pour qu’elle devienne dans l’esprit des Québécois, l’ennemi No.1 du Québec. Ainsi, s’il réussit, pense-t-il, tout article négatif contre lui ou son parti sera rejeté du revers de la main par les Québécois qui sauront que ce ne sont pas les journalistes qui écrivent leurs textes mais que c’est la famille qui leur dicte. C’est une stratégie électorale honteuse, vicieuse et dangereuse car elle est à la base d’une campagne de dénigrement de personnes honnêtes et intègres (propriétaires, journalistes et autres) dont le but est de démontrer faussement qu’ils n’agissent que par intérêt personnel et non pas au nom du meilleur intérêt de l’ensemble des Québécois.
Ce genre de politique machiavélique ne peut porter des fruits et ceux qui l’ont imaginée se trompent. Les Québécois ne sont pas dupes et puniront ceux qui les trompent sciemment.
Le débat politique au Québec est fort important pour les prochaines générations. Il se doit d’être sur des bases solides, démocratiques et évoluer dans le respect de l’opinion des autres. On peut avoir des idées différentes, on peut les proposer, s’opposer et débattre fermement mais on se doit de respecter, en tout temps, l’intelligence de tous les Québécois.


Claude Dupras