mardi 25 septembre 2012

Les jumeaux François et Pauline

Ils sont tous les deux politiciens, ils sont de nouveaux élus au plus haut poste, lui de la France, elle du Québec. Elle l’aime. On le sait puisque, durant la campagne électorale, elle a affirmé que l’homme politique qu’elle aimerait le plus rencontrer au monde c’est François. Pas Mandela, pas Obama mais François ! Elle l’aime au point qu’elle l’imite. Tellement, que si ça continue, elle sera embarrassée. Oui, car trop embrasse mal étreint.

Hollande a combattu Sarkozy par l’anti-sarkozysme, c’est par l’anti-charestisme qu’elle a réussi à battre Charest.

Il a fait toutes sortes de promesses électorales pour attirer des d’électeurs de niches particulières, Marois a promis une multitude de choses de même nature et visé des niches semblables.

Hollande a promis de taxer les riches, elle a promis de taxer les riches.

Il a annulé les lois adoptées et les décisions de Sarkozy touchant la TVA sociale, le régime des retraites, l’exonération des heures supplémentaires, le projet immobilier construire plus, etc. Marois a décidé d’annuler les décisions adoptées par Charest dont la hausse des frais de scolarité, une partie de la loi 78, le 200$ pour les frais de santé, etc.

Hollande a nommé deux écolos comme ministres, elle en a aussi nommé deux.

Il annonce la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, Marois annonce la fermeture de la centrale de Gentilly II.

Hollande vient de bannir l’exploration et l’exploitation des gaz de schistes, elle vient de décider la même chose.

Il propose deux nouveaux paliers d’imposition pour les hauts salariés, Marois dit vouloir imposer davantage les revenus de 130 000$ et 250 000$.

Hollande veut imposer un impôt rétroactif d’une année pour ceux qui ont eu des « faveurs » fiscales de l’ancien gouvernement, elle veut aussi imposer rétroactivement les hauts salariés pour compenser la perte de la taxe santé.

Il a défendu, encore hier, la laïcité en France, Marois veut faire voter une charte de laïcité pour le Québec.

Depuis son élection, François et ses ministres continuent à blâmer tout ce qui ne tourne pas rond sur Sarkozy, Pauline et ses ministres pointent toujours du doigt Charest et son parti libéral pour les « surprises » qu’ils rencontrent.

Et ça continue…

Les ressemblances dans les propositions, les décisions des deux chefs et leurs comportements quasi identiques laissent penser que Pauline Marois s’inspire profondément de ce que le président François Hollande et son parti socialiste font. Coïncidence ? Je trouve que ça en fait beaucoup pour que ce soit la réponse.

C’est comme si François étant né le premier, sa sœur jumelle Pauline copie tout ce que son grand frère fait !

Même si elle aime François et l’admire, je crois qu’elle devrait être plus prudente et avoir une approche plus pertinente à la politique québécoise surtout lorsqu’elle constatera qu’Hollande a baissé de 11% dans l’opinion populaire depuis son élection, la plus forte baisse de tous les présidents de la Ve république française, sauf une exception. Marois l’imitera-t-elle encore ?

Claude Dupras

lundi 17 septembre 2012

Lucien Bouchard, un vrai Québécois !

Il est un des grands tribuns charismatiques de l’histoire de notre nation québécoise Ce fut une campagne référendaire remarquable que celle de 1995 lors de laquelle Lucien Bouchard, selon ses mots, « a amené les Québécois à la frontière de la Terre Promise ».

Aujourd’hui, les plus fervents séparatistes-souverainistes-indépendantistes le critiquent comme s’il était le dernier venu. Certains l’accusent même d’avoir fait perdre cette campagne référendaire alors qu’il l’a littéralement sauvée au moment où elle plafonnait dans l’opinion publique sous la direction du PM Jacques Parizeau. D’autres, aujourd’hui, pour des motifs que je ne comprends pas, mais qui me semblent dictés par des sentiments personnels, ne cessent de chercher à noircir sa carrière d’avocat et d’homme politique.

Cultivé, racé, dynamique, intransigeant, compétent, laconique et tribun persuasif, Bouchard est un homme qui s’est toujours tenu debout. Le début de sa carrière légale est brillant. Jeune avocat spécialisé dans les relations de travail, il est vite reconnu par les dirigeants politiques quelque soit le parti. On lui confie plusieurs tâches importantes où il fait sa marque dont celle, en 1974, de premier procureur de la Commission Cliche créée pour investiguer sur les problèmes dans le domaine de la construction. Les audiences de la Commission sont télévisées, une première au Québec, et Bouchard impressionne les Québécois qui le découvrent et qui apprécient sa rigueur et la clarté de ses propos.

Nationaliste dans l’âme, Lucien Bouchard supporte activement le « Oui » lors du référendum de 1980. Puis, il participe à la montée politique de son ami d’université Brian Mulroney qui devient premier ministre canadien en 1983. Bouchard est l’un de ses penseurs et comme « speechwriter » est l’auteur de remarquables discours que Mulroney prononce sur les relations Québec-Canada.

Nommé ambassadeur du Canada à Paris, il parle beaucoup du Québec. Il est rappelé pour devenir ministre d’état en 1988 puis ministre canadien de l’environnement. En 1990, Bouchard appuie l’accord du Lac Meech parce qu’il situe bien, une fois pour toutes, le rôle du Québec dans la gouvernance canadienne. Mais l’accord n’est pas adopté. Puis, Bouchard est torturé par les modifications à l’accord qui sont proposées par un comité dirigé par le député progressiste-conservateur Jean Charest et qui sont approuvées par Mulroney. Il rompt avec son ami sans l’avertir alors que Jacques Parizeau, à Alma, lit la lettre de démission de Bouchard qui invoque, pour se justifier, la vision de René Lévesque.

Député indépendant, il fonde le Bloc Québécois avec des amis des deux partis canadiens. Ce sera un parti fédéral dédié à séparer le Québec du Canada. À l’élection qui suit, le Bloc, avec l’aide du Parti Québécois (PQ) remporte 54 des 75 comtés et Bouchard devient chef de l’« Opposition officielle de sa Majesté », à la surprise des Canadiens. Un tour de force aussi impensable qu’incroyable. Il profite alors de chaque occasion pour promouvoir le Québec et son idéal de la séparation.

En 1994, Bouchard est amputé d’une jambe suite à l’attaque de la « bactérie mangeuse de chair » qui aurait pu lui être fatale. Les Québécois sont profondément émus. En 1995, lors du référendum, au moment où la campagne du « OUI » va nulle part, les Québécois le réclament. Des foules énormes et enthousiastes viennent à sa rencontre dans tous les coins du Québec et il devient le vrai chef du « OUI » repoussant dans l’ombre le PM Parizeau qui est en manque de charisme. Bouchard propose un pays indépendant associé au Canada, au grand dam de Parizeau qui finalement accepte l’idée. Le « OUI » reçoit 49,4% des votes.

La défaite référendaire est lourde pour Parizeau. Les péquistes veulent sa démission car il voit en Bouchard un nouveau chef capable de les maintenir au pouvoir. Suite aux pressions, Parizeau démissionne. Lucien Bouchard quitte aussitôt le Bloc, est choisi chef du PQ et assermenté comme premier ministre du Québec.

Bouchard déclare qu’aucun référendum ne sera tenu tant que les « conditions gagnantes » ne seront pas réunies pour le gagner. Il entreprend d’assainir les finances québécoises.

Le PQ est réélu en 1998 même s’il obtient moins de voix que le parti libéral. Il poursuit l’opération « déficit zéro » et congédie 30 000 haut-fonctionnaires dans les domaines de la santé, de l’éducation, du transport, de la recherche… Depuis, c’est le bordel partout..

Un ami, chef-chirurgien de Ste-Justine, quitte son travail puisque son équipe d’infirmières est décimée. Un patron du CRIQ m’affirme qu’il doit refuser des essais et des recherches pour des industries car trop de ses chercheurs expérimentés ont été mis à la retraite forcée. Un ingénieur-en-chef du ministère des Travaux Publics me confesse qu’il est devenu presque impossible de contrôler la qualité et les budgets des projets de construction pour les mêmes raisons. Voilà pourquoi, j’ai toujours estimé que Bouchard ne fut pas un bon PM du Québec puisqu’il a coupé exagérément les budgets des ministères sans tenir compte des conséquences que l’on ressent encore aujourd’hui. Il a aussi créé d’immenses et coûteux problèmes à plusieurs municipalités, dont la ville de Montréal, en leur imposant de fusionner et cela sans tenir compte de tous les référendums tenus dans ces villes par lesquels leurs citoyens se sont fortement prononcés contre cette décision.

Certes, il a réussi de bons coups comme les garderies à 7$, Emploi-Québec, un budget balancé… Sous ses mandats, il a contribué à la diminution du chômage et l’économie a repris vie, mais il n’en est pas le seul responsable. Ses actions positives ne sont pas suffisantes pour faire oublier les dégâts qu’il a laissés derrière lui.

En début 2001, les tensions augmentent au PQ et Bouchard donne l’impression d’être fatigué. Il quitte subitement la politique invoquant toutes sortes de bonnes raisons et devient associé d’une importante étude d’avocats de Montréal, où il roule sa bosse. Malgré son travail, il intervient régulièrement depuis pour donner publiquement son opinion sur des sujets précis et ses sorties démontrent qu’il a toujours hautement à cœur le bien du Québec.

Depuis son départ de la politique, Bouchard est de plus en plus critiqué par les « purs et durs » séparatistes qui rivalisent de mots durs et bêtes pour le dénigrer alors qu’il affirme être toujours péquiste et indépendantiste. Une chose est certaine, il a ses qualités et ses défauts mais ses actions et ses mots ont toujours démontré qu’il est un vrai Québécois.

Je n’ai jamais partagé les opinions politiques de Lucien Bouchard sur la question nationale mais j’ai toujours admiré son intelligence, sa force de caractère, son talent oratoire, sa présence et son sens de démocrate. Comme lui, je suis nationaliste, mais je ne le défends pas de la même façon. Que l’on combatte ses positions sur le développement des gaz de schistes, de l’extraction du pétrole, etc… j’en suis, Mais que les critiques s’attaquent à ce patriote, je crois que c’est infâme et totalement injuste.

Lucien Bouchard a démontré aux séparatistes-souverainistes-indépendantistes qu’ils ont besoin, pour gagner un prochain référendum, d’un chef solide, cultivé, intelligent, au sens patriotique élevé et qui est un orateur populaire à l'éloquence puissante et directe pour persuader les Québécois et Québécoises de renier le Canada. Tant que cette personne ne sera pas au rendez-vous, leur option ne passera pas la rampe.

Bouchard a raison d’affirmer clairement qu’un nouveau référendum ne serait pas gagnant pour le « OUI ». En réalité, il ne fait qu’exprimer hautement, à sa façon, le cri des Québécois lors de la dernière élection générale et leur sentiment exprimé par les sondages depuis quelques années. Actuellement, l’importance est le développement du Québec et c’est là-dessus que le nouveau gouvernement péquiste doit se concentrer. On n’a pas de temps à perdre !

Claude Dupras

mercredi 12 septembre 2012

Ça fera l’antisarkozysme ! Et l’avenir ?

Le parti socialiste français (PS) a passé de longues et dures années dans le purgatoire de l’opposition. Durant ce temps, il a régulièrement réuni ses membres pour discuter politique et adopter les propositions qui ont faits partie de ses prises de positions en vue de l’élection de 2012. La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a exigé que chaque candidat à la primaire socialiste affirme qu’advenant son choix il appliquerait le programme du PS, si élu président de la République. François Hollande gagna la primaire, fit la promesse et affirma maintes fois durant la campagne présidentielle que le programme était bon puisqu’il avait été proposé par le PS, un parti politique sérieux qui écoutait ses milliers de membres et que c’était la garantie qu’il était prêt à agir dès son entrée à l’Élysée.

François Hollande est président de la France depuis quatre mois. Qu’a-t-il fait ? Selon les observateurs : peu.

Certes, il a agi. Il a surtout aboli des lois votées par l’Assemblée Nationale, sous Sarkozy, comme la TVA sociale qui diminuait le coût du travail de 13,5 milliards d’euros afin d’améliorer la compétitivité des entreprises, la défiscalisation des heures supplémentaires pour faciliter l’emploi, l’augmentation du coefficient d’occupation des sols d’un terrain à bâtir pour favoriser la densification des constructions et contribuer à remédier à la pénurie de logements, et encore et encore. En somme, pour Hollande et son gouvernement, tout ce qu’a fait l’administration Sarkozy est mauvais et leur première responsabilité en est une de démolition pour obtenir un terrain vierge où ils érigeront leur programme de rêve pour l’avenir des Français.

Mais voilà ! Les Français ne sont pas des imbéciles. Face à ces gestes négatifs et partisans, la popularité d’Hollande dégringole. Alors que les loups sortent du bois et que les masques tombent, que disent Hollande et ses ministres pour se défendre ? Je vous le donne en mille…… c’est la faute à Sarkozy. Non seulement ont-ils réussi à épandre le mythe antisarkoziste à partir de l’élection de 2007, ils l’utilisent encore pour justifier leur inaction. Lors de sa récente conférence de presse, Hollande a encore jeté le blâme de ses difficultés sur son prédécesseur, plusieurs fois.

Les Français ont aussi remarqué que lorsque surgit un problème, le président et son gouvernement démontrent leur impensable manque de préparation à gouverner en créant commission d’études sur commission d’études avec mission de faire rapport dans deux à six mois. Et là, après avoir retardé leurs décisions, ils prendront, disent-ils, celles qui s’imposent. En réalité, ne sachant pas quoi faire, ils végètent et utilisent des faux-fuyant au lieu de se presser à sortir la France des sables mouvants économiques dans lesquels elle est embourbée et qui deviennent de plus en plus dangereux.

Hollande a affirmé hautement et clairement que le monde de la Finance était son véritable ennemi et qu’il le combattrait. Dès le début de sa présidence, il a confirmé son mépris envers les dirigeants d’entreprises en accusant publiquement ceux de PSA Citroën Peugeot (PSA) de « mensonges » lorsqu’ils annoncèrent la nécessité de fermer une usine. Ce fut une nette démonstration de son manque de confiance surtout lorsqu’il nomma un expert pour faire rapport sur la justification de cette décision. Comme si la famille Peugeot et le président de PSA étaient des gens peu sérieux qui s’amusent à détruire des usines dont ils auraient en fait besoin. Hollande ne semble pas comprendre que PSA a des actionnaires et qu’il est essentiel que l’entreprise retrouve le chemin de la profitabilité. Sans surprise, le rapport qui vient d’être rendu public justifie la décision de PSA. Le président de la France a nui à PSA puisque la valeur de ses actions a chuté considérablement à la bourse suite au branle-bas public qu’il a généré et il a injustement fait miroiter aux salariés de cette usine qu’il sauverait leurs emplois alors qu’aujourd’hui il se dit obligé de reconnaître la réalité. Un temps précieux a été perdu, à cause de son ignorance du monde des affaires, alors que tout aurait dû être mis en marche pour aider ces salariés à se relocaliser, si possible.

Il y a aussi ces autres affirmations d’Hollande à l’effet qu’il n’est pas Sarkozy puisque son premier ministre n’est pas un « collaborateur » mais le vrai chef du gouvernement. Dans la même phrase, sans même un léger sourire, il affirme que le gouvernement doit suivre la voie qu’il impose. Et on entend sans cesse les ministres, dire et répéter à la radio et à télé, « nous faisons ce qu’Hollande a promis et veut ». Il devient évident que le premier ministre n’est pas un collaborateur mais plutôt la marionnette du président. De la foutaise !

Il est temps que cesse l’antisarkozyste et qu’Hollande « mette ses culottes ».

L’état de l’économie européenne et de celle de la France demandent toute l’attention de son président pour trouver de vraies solutions et des arguments pour changer le pays et la mentalité de son peuple. La France ne semble pas avoir de vision d’avenir. Trop de Français sont d’éternels pessimistes qui ne pensent pas que demain peut être mieux qu’aujourd’hui. Ils voient les riches, les entrepreneurs, les entreprises comme des prédateurs qui les réduisent à un état de dépendance absolue. Pourtant, un bon exemple n’est pas loin. L’Allemagne. Un pays qui après une période difficile est devenu productif. Un pays réformé par tous ses dirigeants qui ont utilisé le capitalisme pour sa réussite. Un pays qui s’est donné un plan, il y a plus de quinze ans, et qui l’a suivi même en changeant de gouvernement. Un pays qui vend partout sur la planète grâce à la compétitivité de ses entreprises et à la qualité de ses produits. Un pays qui a compris que la réussite découle de l’innovation et qu’elle peut changer le monde.

Ailleurs, particulièrement en Asie, les pays dépensent des sommes colossales pour réussir mondialement en innovant et ils y réussissent plus en plus. Le Japon l’a démontré dans le passé et maintenant c’est, entre autres exemples, la Corée du Sud qui est partout avec des produits innovants et de qualité. Et la Chine s’en vient…

À quel moment les dirigeants politiques français de quelques partis qu’ils soient, reconnaîtront-ils que la France a trop de conflits sociaux et politiques qui bloquent son ouverture à un avenir réussi. C’est beau les commissions d’enquêtes d’experts, encore faut-il que les conclusions soient respectées par tous les joueurs et mises en application, non pas pour des raisons politiques mais pour assurer un développement constant. Mais il faut beaucoup plus que ça pour que la France de demain devienne un des grands pays manufacturiers de la terre. Il faut qu’elle devienne audacieuse et qu’elle investisse massivement dans la haute technologie, la recherche et l’innovation comme elle l’a fait dans le passé avec le nucléaire, le TGV, le Concorde, etc.

Le président Hollande se dit contre l’austérité mais pour la croissance. C’est facile à dire. Ce qu’il ne dit pas c’est que dans le monde d’aujourd’hui, la croissance ne peut venir que de l’innovation et que cette dernière découle de la recherche et de la haute technologie. De telles activités sont très difficiles à lancer et à financer, surtout dans un pays avec des politiques comme celles de la France. Cela demande premièrement une vision d’avenir claire et nette, une volonté inébranlable d’agir, une collaboration étroite État-entreprises et des investissements forts importants de la part des pouvoirs publics et du privé. Si on se fie à ce qui s’est passé ailleurs, ces conditions sont nécessaires pour obtenir un succès éventuel.

Le projet des Allemands était « Allemagne base productive ». Compte tenu de la situation actuelle et des conditions sociétales requises pour lancer un tel programme d’avenir adapté au temps actuel et à ce qui se fait ailleurs dans le monde, est-ce possible pour la France ? Est-ce adaptable aux intérêts et aux valeurs françaises actuelles ou vice versa ? Une chose est certaine, l’avenir ne sera pas ce qu’est aujourd’hui.

Claude Dupras

mercredi 5 septembre 2012

Un bon résultat


L’élection générale québécoise du 4 septembre a donné un bon résultat. Le Parti Québécois (PQ) a gagné un gouvernement minoritaire et sa chef Pauline Marois devient la première femme au Québec à accéder au poste de premier ministre et chef du gouvernement. C’est une journée historique.

Le PQ a fait élire 54 députés et la surprise fut le score du parti libéral du Québec (PLQ) avec 50 députés contrairement aux prévisions des sondages qui annonçaient une déconfiture du parti. Le nouveau parti la Coalition Avenir Québec (CAQ) obtint 19 députés et Québec Solidaire (QS) en remporta deux dont sa co-chef Françoise David qui accède enfin à l’Assemblée Nationale. Une chose est certaine c’est que plusieurs ne se fieront plus aux sondages dans l’avenir.

Le partage des votes donna le PQ à 31,9 %, le PLQ à 31,2 %, la CAQ à 27,1 %, le QS à 6 % et autres 2 %. Au total, 66,3 % ont voté contre le Parti-Québécois-de-Pauline Marois.

Le résultat aurait pu être fort différent étant donné les petites majorités obtenues par certains députés. Si des poignées d’électeurs de trois comtés avaient voté différemment, Charest aurait été réélu. C’est donc dire que le résultat de cette élection est une presque-égalité. Ce n’est pas un rejet massif du PM Charest qui a été accusé de tous les péchés d’Israël. Mais les jeux sont faits et Pauline Marois a gagné. Notre système électoral est ainsi fait et nous nous devons de le respecter et se rallier à la gagnante.

Ce résultat fait en sorte que Pauline Marois ne pourra mettre en force la majorité de ses propositions électorales dont plusieurs allaient trop loin comme j’ai expliqué dans mon billet précédent. J’en suis bien heureux.

Pauline Marois est une femme politique avec une grande expérience. Elle a été souventes fois ministre et a toujours bien rempli la tâche. Pour gagner cette élection, elle a cru devoir pousser fort sur la question du référendum pour la séparation du Québec de l’ensemble canadien et offrir son allégeance aux francophones au détriment des anglophones, des autochtones et des néo-québécois qui ne parlent pas le français. J’ai été heureux hier, lors de son discours de victoire, l’entendre changer sa position et affirmer en anglais (sous quelques huées) qu’elle protégera les droits de ces groupes importants de Québécois. C’est un bon départ.

Marois sait qu’elle devra faire des compromis importants si elle veut que son gouvernement dure. L’opposition officielle du PLQ sera forte puisque la presque totalité des anciens ministres a été réélue. Le nouveau parti CAQ aura l’opportunité de prendre du galon sur les bancs de l’opposition et avec ses budgets de recherche qui seront dorénavant à sa disposition, il acquerra l’expertise pour pouvoir un jour diriger le Québec.

J’espère que la première ministre Marois prendra exemple sur René Lévesque qui promit de diriger un « bon gouvernement » en mettant de côté pour son mandat la question référendaire. Ce fut gouvernement qui apporta beaucoup au Québec. Un nouveau référendum n’est pas opportun à ce moment-çi et diviserait profondément les Québécois et les Québécoises.

La crise économique est toujours là et peut devenir virulente. C’est sur cette question importante que la PM doit œuvrer en se mettant sur le cap établi par l’ancien premier ministre Jean Charest qui a bien réussi sur cette question.

Quant à Jean Charest, je considère qu’il a été un très bon premier ministre et que l’ensemble des Québécois lui doit respect et reconnaissance. Demeurera-t-il chef de son parti ? Je ne le crois pas. Il peut sûrement joindre une grande étude d’avocats et vivre une vie professionnelle fructueuse et surtout normale. Il le mérite bien après neuf intenses années à la tête du gouvernement du Québec.

Je souhaite bonne chance à Pauline Marois et je nous la souhaite aussi.

Claude Dupras

dimanche 2 septembre 2012

Tout, sauf le Parti-Québécois-de-Pauline-Marois

Ce n’est pas facile dans une élection générale, comme celle que vit actuellement le Québec, de choisir le parti ou le candidat à qui on veut attribuer son vote.

Il y a plusieurs partis et options politiques : libéral, Parti-Québécois-de-Pauline -Marois (PQDPM), Coalition Avenir Québec (CAQ), Québec solidaire (QS), Option nationale (ON).

J’ai voulu contribué par les billets de mon blog à définir les positions de chacun et l’orientation politique qu’il offre aux Québécois et Québécoises : « Et pourquoi pas Legault et la CAQ » ; « Charest sera-t-il réélu ? » ; « Un gouvernement péquiste : la surprise Marois ». On peut retrouver ces textes sur mon blog à http://claudedupras.blogspot.com. Le moment de prendre une décision pour mon vote est arrivé.

La campagne de Pauline Marois a été très décevante. Elle s’est montrée intolérante envers ceux qui ne pensent pas comme elle. J’ai pensé souventes fois à René Lévesque qui sûrement devait se retourner dans sa tombe devant plusieurs propositions ethniques et séparatistes de Marois.

Je ne suis pas surpris, non plus, qu’un des plus ardents et authentiques souverainistes, l’ex PM, ex chef du Parti Québécois (PQ) et économiste Jacques Parizeau ait renié le PQDPM pour annoncer qu’il voterait pour l’ON. Il y a le valeureux et aimé député Pierre Curzi qui s’est placé au service d’Aussant. On se rappellera que l’an dernier, Curzi avec quatre autres députés seniors du PQDPM ont quitté brusquement le parti. Il en est aussi des vieux bonzes du PQ, comme Yves Michaud, qui ont annoncé leur support à Jean-Martin Aussant, le chef de l’ON. Au pouvoir dans le passé, ces gens-là nous ont donné de bons gouvernements qui ont toujours été respectueux de tous les Québécois, tout en maintenant leur idéal de faire du Québec un pays.

Je vous rappelle que Marois a proposé de disqualifier pour des postes électifs les Québécois qui ne maîtrisent pas la langue française. Dans ceux-là, il y a des centaines de milliers d’anglophones, d’autochtones et de néo-canadiens issus de plus de 100 nationalités et vivant à Montréal et ailleurs au Québec. Lorsqu’on écoute Pauline Marois on remarque qu’elle n’inclut jamais dans sa définition du « peuple québécois », sauf pour les immigrants de quelques pays francophones, les anglo-québécois, les autochtones comme ceux des nations iroquoises, algonquines, cris ou autres, ni ceux de la grande majorité des immigrants néo-québécois qui arrivent ici avec la langue de leur pays ou la langue anglaise. Dans les derniers jours de la campagne, sûre de sa victoire, elle a même plaidé sa « seule vraie allégeance » à ceux qui parlent français et qui sont descendants de ceux qui ont résisté depuis des centaines d’années aux anglais. Et les autres ? Si elle devient PM sera-t-elle seulement celle de ceux qui ne parlent que le français ?

Qu’elle veuille défendre la langue française dans une mer d’anglophones en Amérique, j’en suis totalement. Mais on ne peut être injuste envers ceux qui ne maîtrisent pas encore la langue française. On ne deviendra jamais grand en mettant nos pieds sur la tête des anglais. Ce n’est que par l’éducation, l’effort constant, de bonnes lois et des fonds disponibles pour encourager l’initiation à la langue française que petit à petit nous pourrons tous parler la langue française. J’ai horreur d’affirmations comme celle du candidat Jean-François Lisée, qui sera de toute évidence le prochain chef PQ, à l’effet que le français comme langue seconde pour les non-francophones n’est, dorénavant, pas suffisant pour participer entièrement à la vie politique de notre milieu puisque, dit-il, « seuls ceux qui parlent français sont en mesure de défendre notre langue ».

De plus, il a été dévoilé que Marois acceptera qu’un référendum pour séparer le Québec du Canada soit déclenché suite à un « référendum d’initiative populaire » qui requiert 15% des électeurs. Même si elle s’est corrigée en disant que c’est elle qui contrôlera la date du référendum, je ne peux la croire à cause du fait que sa position découle d’une promesse qu’elle a dû faire l’an dernier, aux « purs et durs » de son parti », afin de demeurer chef du parti au moment ou son leadership était en question suite à la démission de cinq députés seniors.

Il y a aussi plusieurs autres propositions qu’elle veut implanter et qui sont inacceptables pour une société juste comme celle de limiter le libre accès des adultes de langue anglaise au collège de leur choix pour les forcer à aller dans un CEGEP français. Quand même…

De plus, elle a démontré sa faiblesse en s’enquiquinant avec les manifestants dans les rues. Ce qui présage que dorénavant, si vous êtes en grève et que le gouvernement refuse un accord avec vous, eh bien, manifestez… et Pauline Marois reculera. Une telle lâcheté n’augure rien de bon pour la justice sociale et un bon gouvernement.

Au moment où le monde occidental est envahi par une crise économique qui croît, Marois veut engager des batailles constitutionnelles avec le gouvernement canadien dans le seul but d’obtenir des refus afin de pouvoir démontrer que le Canada refuse tout au Québec. Tout le long de cette campagne elle a démontré sa mauvaise foi et son peu de compétence en rapport avec la bonne gouvernance économique du Québec. C’est pourtant ce dont nous aurons besoin le plus durant les prochaines années.

Face à ces prises de positions inacceptables dans une démocratie qui se respecte, on ne peut voter pour le « Parti-Québécois-de-Pauline-Marois » qui ne mérite pas d’être appuyé.

Jean Charest et le parti libéral ont bien dirigé le Québec depuis la crise qui a commencé en 2008. À ce jour, nous avons traversé la tempête mieux que les autres gouvernements. Il a lancé un grand projet important « le grand Nord » pour accélérer le développement de nos ressources minières, créer des emplois et augmenter appréciablement les redevances au Québec. Il a une équipe bien rôdée et compétente. Il a résisté au chantage des manifestations de rues et imposé une loi qui finalement a mis fin à ces protestations de masse et permis aux étudiants de reprendre le semestre perdu par les grèves. Le malheur est que le gouvernement Charest est usé par le temps et qu’il est pris dans une spirale d’accusations mensongères de collusion et de corruption. Pourtant, il a fait exactement comme le parti Québécois au pouvoir et dans l’opposition en acceptant des contributions de $3 000 de plusieurs membres d’une même entreprise d’ingénieurs, de comptables ou d’avocats. Jean Charest est un honnête homme qui a rendu de grands services au Québec. Il mérite d’être réélu.

Francois Legault et son parti la CAQ ont surpris. Bon programme, belle équipe de candidats compétents, enthousiastes, pragmatiques et rénovateurs sont les qualités principales qui ressortent de cette campagne de Legault et des siens. Legault a démontré qu’il est un chef solide. Après avoir été ministre et homme d’affaires à succès, il a réuni autour de lui plusieurs bons députés issus de l’action Démocratique, du Parti Québécois et du Parti Libéral. Il faut quand même admettre qu’ensemble ils manquent d’expérience pour diriger un gouvernement. Cela ne veut pas dire qu’ils ne pourraient pas le faire, mais cela comporte un risque à déterminer par chacun de nous. Legault et un très grand nombre de ses candidats méritent d’être élus.

Le parti Québec Solidaire est petit et limité à l’est de Montréal. La campagne électorale a dévoilé que sa présidente, Françoise David, est plus qu’une féministe et une altermondialiste mais qu’elle a le potentiel de devenir une femme politique d’envergure. Son seul député, le Dr. Amir Khadir, a souventes fois brassé la cage à l’assemblée nationale et a fait sa marque de bon debater et d’homme logique. Même s’ils sont de la gauche de la gauche, je crois important que leurs opinions politiques soient entendues dans le débat québécois et la meilleurs façon c’est que c’est deux personnes soient élus députés à l’Assemblée Nationale.

Selon ceux qui le connaissent, le député Jean-Martin Aussant est un personnage politique d’envergure qui a le potentiel de se situer au niveau des grands politiciens du passé, tous partis confondus. Je ne le connais pas, mais on dit qu’il est un vrai souverainiste, sérieux et qui sait faire la part des choses à la René Lévesque. C’est la raison pour laquelle il a réussi, malgré l’omniprésence du PQDPM, à créer l’option Nationale (ON), un nouveau parti politique dédié à la souveraineté du Québec, Ses appuis se retrouvent dans une phalange importante de souverainistes de longue date qui a rempli les postes les plus importants au gouvernement et au PQ. Aussant mérite d’être réélu dans son comté de Nicolet car, encore une fois, le débat politique a besoin de représentants sérieux pour bien représenter les Québécois de toutes les facettes du spectre politique dont ceux qui rêvent de faire du Québec un pays.

À mon avis, pour la présente élection, le vote devrait être anti-Parti-Québécois-de-Pauline-Marois. Un vote stratégique. Un vote qui va permettre au Québec d’avancer économiquement et de bien se développer au moment crucial que nous vivons.

Si vous êtes séparatiste-souverainiste-indépendantiste, le QS et l’ON sont de sérieuses options pour vous et pour l’avenir. Si vous optez pour le parti libéral ou la CAQ, un vote pour le candidat de ces partis qui a le plus de chance de défaire le candidat du PQDPM serait utile car si le vote se divise, ce dernier peut gagner. Ce serait un vote de compromis mais positif pour le futur du Québec.

Que le meilleur gagne !

Claude Dupras