Elle a été
reçue comme un chien dans un jeu de quilles. Évitée, critiquée, contestée, insultée,
elle a été traitée d’une façon inconvenable, comme si elle n’avait pas droit à
ses opinions, comme si nous ne vivions pas dans une démocratie, par des
personnages politiques qui ont démontré au monde, en quelques jours, la petitesse
de la politique québécoise. Du PM québécois Couillard, aux chefs des oppositions
Pierre Karl Péladeau (PKP) et François Legault, ce fut honteux de les voir
refuser de la rencontrer et de réagir avec politesse ne serait-ce que par respect
pour les institutions politiques françaises. Ils semblent ne pas avoir compris
que le FN est, en France, de plus en plus considéré comme un parti comme un
autre. Que les choses changent ! C’est le journaliste du
journal Le Monde, Jean-Yves Camus spécialiste de l’extrême
droite, qui
a écrit il n’y a pas tellement longtemps « il faut admettre que la formule consacrée
selon laquelle le Front National serait un parti antirépublicain, véhiculant le
racisme et l’antisémitisme, n’est plus opérante ».
Nos personnages politiques et nos journalistes ont agi par ignorance et ont
démontré leur retard sur l’évolution de la politique en France.
La presse locale,
française et même mondiale s’est empressée de rapporter, comme il se doit, le
déroulement de ces quelques jours de Marine Le Pen au Québec où le tout s’est terminé
par une entrevue mal ficelée, d’une trentaine de minutes, à l’émission 24/60 de
Radio Canada, animée par la journaliste expérimentée Dussault qui a agressé malhabilement
et injustement Marine Le Pen avec des questions et des sous-entendus insensés
sans rapport réel avec l’opportunité d’une telle visite chez nous.
Le Front National
est un parti de droite. Souventes fois et encore aux dernières élections, pour
gagner des votes, ses adversaires politiques n’ont cessé de le qualifier d’extrême
droite dans la lignée des partis fascistes de la deuxième guerre
mondiale en Italie et en Allemagne, même si ce parti n'est que quelque peu à droite
de la droite traditionnelle. Il est moins à droite sur certaines politiques que le parti conservateur
du Canada et beaucoup moins à droite que les politiques défendues par le candidat
républicain Donald Trump.
En France, les adversaires du FN trompent l’électorat et cherchent continuellement à créer la peur de la venue au pouvoir d’un tel parti. Malgré les campagnes négatives à outrance, le FN a grandi d’élection en élection et aux dernières élections européennes à maximisé son électorat dès le premier tour pour devenir le premier parti de France au point qu’il peut même l’emporter seul au 2e tour en allant chercher des votes chez les abstentionnistes et dans les autres partis, mettant fin à la formule du passé du « front républicain solide » qui se créait (droite et socialiste) pour le bloquer. La donne politique en France a changé.
En France, les adversaires du FN trompent l’électorat et cherchent continuellement à créer la peur de la venue au pouvoir d’un tel parti. Malgré les campagnes négatives à outrance, le FN a grandi d’élection en élection et aux dernières élections européennes à maximisé son électorat dès le premier tour pour devenir le premier parti de France au point qu’il peut même l’emporter seul au 2e tour en allant chercher des votes chez les abstentionnistes et dans les autres partis, mettant fin à la formule du passé du « front républicain solide » qui se créait (droite et socialiste) pour le bloquer. La donne politique en France a changé.
Le Parti Socialiste
(PS) d’Hollande et le parti Les Républicains (LR) de Sarkozy ont donné, suite à des revers importants, le pouvoir au FN, pour une première fois dans des
départements français. Il en a gagné deux plus un grand nombre de villes.
De plus,
malgré les évènements tragiques comme la tuerie de Charlie Hebdo, le FN s’est
haussé à 30% d’opinions favorables, alors qu’avant il callait dans les sondages
lors de telles situations.
Marine Le
Pen a changé le Front National depuis qu’elle le dirige. Elle a mis de côté l’antisémitisme
du père et récupéré plusieurs éléments du programme de la gauche, comme la
laïcité et la défense des emplois industriels contre l’Union européenne. Les
milieux populaires sont tentés par Marine Le Pen et le PS a beau crier, il ne
répond plus aux motivations de ces lecteurs. (Journal Le Devoir)
Depuis les
15 dernières années, je vis en France 4 mois par an dans un village de Provence
près d’Avignon. Toujours intéressé par la politique, j’ai appris à connaitre mieux
la politique française, ses partis, leurs programmes et ses personnages. J’ai
suivi chaque élection de près, qu’elles soient présidentielles, départementales,
municipales ou cantonales. J’ai vu et entendu sur la télévision française et la
radio française, les débats, les grands discours, les commentaires d’analystes
politiques chevronnés, les interviews des principaux joueurs, etc.. Je dois
admettre que cela n’a rien à voir avec ce qui se passe au Québec ou au Canada. On
se retrouve à un autre niveau, supérieur et beaucoup plus complexe.
J’ai suivi
la carrière politique de Jean-Marie Le Pen, un homme cultivé et brillant mais
surtout un des grands orateurs politiques français. Son problème était qu’il
poussait trop à droite et finalement, comme beaucoup de français, j’ai compris
qu’il ne pouvait être au pouvoir. Puis vint Marine Le Pen.
Au début, la
nouvelle présidente du Front National, ne m’impressionnait guère. Nonobstant qu’elle
projetait une belle image, qu’elle était cultivée, solide, je demeurais avec le
souvenir du père et la comparaison atténuait ma curiosité. J’avais l’impression
que le parti disparaitrait d’autant plus qu’il y avait une bataille de clans
dans les rangs pour la direction du parti.
Mais des
élections se déclenchèrent et dans mon village, qui votait en majorité pour le
père, j’ai constaté que le vote FN se maintenait et augmentait même. C’était de
même dans les villages voisins des départements du Gard et du Vaucluse. Je ne
comprenais pas car la presse maintenait une ligne fortement négative sur le FN et
ses chefs. Elle en faisait des diables dangereux pour le bien être des français
et le futur de la France. La campagne négative était si intense que les
supporteurs du FN hésitaient à s’afficher ouvertement et à admettre en privé qu’ils
votaient FN.
Avec le
temps cela a changé. La diabolisation s’est évaporée au point que plusieurs de mes
voisins, amis et connaissances m’apprirent
qu’ils votaient FN. Des médecins, des gens d’affaires, des entrepreneurs, des
professionnels, des enseignants, des ouvriers, des sportifs qui en ont marre des
personnages politiques français actuels et qui veulent de grands changements en
économie, en immigration, etc...
Après avoir
eu confiance en Sarkozy, puis en Hollande, ils sont désespérés de la situation en
France. Ils se sont mis à écouter Marine Le Pen. Et chaque jour, elle a gagné
des points et continuent à le faire au point que l’on prédit qu’elle sera au
deuxième tour de la prochaine élection présidentielle. Sera-t-elle capable de
le gagner ? That is the question !
Si, à cette élection, Marine Le Pen devient présidente de la France et
vient en visite officielle au Québec, nos chefs politiques refuseront-ils encore
de la rencontrer? Et si Donald Trump devient président des USA et visite le
Québec, vont-ils le boycotter parce qu’il est plus à droite que Marine Le Pen ?
Et madame Dussault à Radio-Canada sera-t-elle aussi irrespectueuse ?
Claude
Dupras