jeudi 25 mars 2010

Le "Che", 40 ans déjà !

En 1955, Fidel Castro a une belle surprise. Le président de Cuba, Fulgencio Batista, accorde une amnistie générale aux prisonniers. Fidel est en prison depuis l’attaque du 26 juillet 1953, lorsqu’il dirigeait ses compagneros contre la caserne militaire de Santiago. Libéré le 15 mai, il prend sur-le-champ la direction du Mexique. Comme il veut continuer son action révolutionnaire, il sollicite des fonds aux USA et y fait des discours pour répandre ses idées. C’est là, au pays des Aztèques, qu’il fait la connaissance, entre autres, d’un jeune homme qui aura une importance capitale sur son avenir : Ernesto Guevara. Guevara est argentin, médecin et jeune idéaliste révolutionnaire qui veut aider Fidel. Tous l’appellent « Che ». Il s’offre pour mener la guérilla contre l’armée de Batista. Fidel et son frère Raul, toujours près de lui, apprécient cette nouvelle collaboration.

Le 15 novembre 1956, Fidel annonce que le temps est venu de se rendre à Cuba. Il s’embarque sur une mer houleuse avec 82 insurgés à bord d’un petit bateau de 60 pieds, le Granma, chargé de munitions. Raul et le Che sont là. Tous vivent un vrai cauchemar. L’arrivée a lieu plus tard que prévue. Batista a été prévenu et ses soldats les accueillent. Seuls douze d’entre eux survivront dont Fidel, le Che et Raul. Finalement, après plusieurs semaines de pérégrination, le groupe forme la première guérilla de la Sierra Maestra et y établit le premier territoire libre de Cuba. Il adopte comme moto Patria o Muerte.

Cette année marque le 40ième anniversaire de la mort du Che. Ses derniers mots devant les policiers boliviens qui le dénichèrent dans la jungle bolivienne furent : « Tirez, bande de lâches, tout ce que vous tuerez n’est qu’un homme ». La nouvelle de sa mort est accompagnée d’une photo où on le voit étendu sur une table, sans chemise, la tête relevée, les yeux entre-ouverts. Une image inoubliable. Dans le monde entier, une peine profonde est ressentie par d’innombrables personnes qui avaient appris à respecter cet homme particulier. J’étais un de ceux-là. Il était devenu l’idole des jeunes qui le lisaient, qui l’enviaient et qui rêvaient de vivre à sa façon et faire comme lui.

Jeune à Buenos-Aires, Ernesto « Che » est un fils de famille riche, d’allure attrayante qui peut vivre dans l’aisance car tout lui est offert, par sa famille et sa profession. Mais il est obsédé par la pauvreté et la misère du monde qu’il a constatées lors de voyages. Il en est revenu révolté et juge que le problème réside dans le fait que les pays d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale sont sous la botte de dictateurs soutenus par le gouvernement américain et aux services de compagnies étrangères comme l’United Fruit Company des USA. Il décide de dédier sa vie à changer les choses et c’est pourquoi il offre ses services à Fidel Castro.

Il est asthmatique et l’humidité le fait souffrir. Cette condition mine sa qualité de vie, particulièrement lorsqu’il vit avec Fidel et ses barbudos dans la forêt tropicale de la Sierra Maestra.

Le 29 décembre 1958, à la surprise générale, le Che, devenu commandante, prend Santa Clara et fait mille prisonniers. C’est la plus grande victoire de la révolution. Fidel et Raul descendent alors vers Santiago le même jour. La veille du jour de l’an, se sentant battu, Batista s’enfuit de la capitale avec ses sacs d’or vers Saint-Domingue en République Dominicaine. Le lendemain, du haut d’un balcon face à la Cathédrale, Fidel fait son premier discours de vainqueur à la place centrale de Santiago. Puis il entreprend sa route vers La Havane.

Le 1er janvier 1959, Che rentre à La Havane et prend contrôle de la capitale avec Camilo Cienfuegos. Le 7 janvier, Fidel Castro arrive à La Havane aux acclamations d’une foule débordante d’allégresse. Che influence fondamentalement Fidel sur le genre de régime politique à implanter à Cuba. Il devient ministre et voyage dans le monde pour faire valoir ses pensées sur l’importance d’une révolution par le peuple et pour le peuple dans les pays où le peuple est en détresse. Il s’adresse aux Nations Unies, visite l’URSS...

À Cuba, même s’il n’est pas Cubain, une vie de pacha s’offre à lui car il est au sommet du pouvoir politique. Mais, le Che se sent appelé ailleurs. Il explique que « le plus beau sentiment pour un « guerrillero » est de ressentir qu’une injustice créée dans le monde devient son affaire ». Il avise Fidel qu’il quitte son gouvernement et part pour la Bolivie afin de susciter une révolution pour libérer le pauvre peuple bolivien de ses politiciens corrompus et de la main mise des capitalistes sur les ressources du pays. Le Che entreprit cette aventure, au succès prévisible fortement discutable, nonobstant les conseils de Fidel Castro. Malheureusement, elle devint son cercueil.

En comparant la vie d’Ernesto « Che » Guevara à la nôtre, on peut se demander quelles sont nos motivations et où sont nos actions pour arriver à ce monde meilleur qu’il imaginait. Nous vivons pour nous, notre famille, notre confort, nos buts personnels et notre sécurité. Et les autres, chez nous et ailleurs ? Je crois que le Che est pour tous un bon exemple de vie, de générosité, de sacrifices et de compassion pour les autres.

Claude Dupras

lundi 22 mars 2010

La paix est-elle possible en Palestine ? Il y a un espoir.

Déjà 5 morts aux mains des troupes israélites, en 24 heures. Des jeunes, dont Mohammad 15 ans… Osaid 17 ans… qui lançaient des pierres pour manifester contre la construction illégale de 1 600 logements sur une terre de Jérusalem-Est, propriété des Palestiniens envahie par Israël. On les a trouvés avec des petits trous dans la tête et dans le corps. Pourtant, et comme toujours, l’armée nie avoir utilisé des balles vivantes mais des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc. Les médecins de l’hôpital confirment que ce sont des balles de métal.

Le secrétaire-général des Nations-Unies s’est rendu à Gaza pour affirmer que la construction des logements est illégale et dénoncer la décision du gouvernement d’Israël. Il arrivait d’une rencontre avec le quartette USA-Union Européenne-Russie-ONU qui de Moscou avait demandé au Premier ministre Bibi Netanyahou d’annuler le projet. La réponse de ce dernier a été arrogante : « nous construisons depuis 42 ans dans ce coin du pays et nous n’arrêterons pas. Si on construit à Tel Aviv, on peut construire à Jésuralem-Est ». Pour lui, la justification est simple, Jérusalem est « une » ville et elle est israélite, puisqu’il y a 2 000 ans elle était juive. Il a décidé que le territoire de Jérusalem-Est, occupé en 1967 par l’armée israélienne, fait partie d’Israël. Et, parce qu’il est arabe, il ne faut qu’augmenter suffisamment le nombre de juifs y vivant pour changer la majorité. Ceci est fortement contesté par les Palestiniens, la Ligue Arabe et tous les pays du monde, sans exception, qui n’acceptent pas les dires d’Israël sur cet envahissement d’un territoire étranger. Même le gouvernement canadien de Stephen Harper a critiqué Israël, et c’était une première, sur la question de la construction des logements.

C’est triste de constater le « timing » de l’affaire des logements. En effet, au moment où le président Barak Obama s’est donné comme objectif de régler le conflit israélo-palestinien qui pourrit toutes les relations des USA avec les pays du Proche et du Moyen Orient et qu’il accepte l’idée, émise par son prédécesseur et l’ex-PM Sharon, de créer deux nations indépendantes vivant côte-à-côte sur cette terre bénie par le temps, le hasard a voulu que ce soit Netanyahou qui devienne le premier ministre d’Israël. Ce dernier, un dur parmi les durs, n’accepte pas l’idée des deux nations. Suite à son élection, j’ai écrit mon blog du 11 juin 2009, intitulé « Netanyahou le pas bon ». À le voir évoluer, depuis son élection, je n’ai pas changé mon opinion de ce triste personnage. Le Guardian de Londres affirme aujourd’hui que c’est lui Netanyahou qui a ordonné l’assassinat à Dubaï du membre du Hamas, Mahmoud al-Mabhouh. Il semble qu’au lieu de négocier avec ses adversaires, il les fait tuer.

Obama et son secrétaire d’État Hillary Clinton ont choisi l’ex-sénateur George Mitchell comme envoyé spécial pour négocier la paix auprès des deux parties. C’est un des meilleurs et avec lui tout avançait lentement mais bien, jusqu’à l’incident de la construction des nouveaux logements. Le président Obama a réagi fortement, Mme Clinton encore plus, le vice-président américain Joseph Biden s’est montré insulté puisqu’il était en visite officielle en Israël et reçu par Netanyahou qui ne lui a pas glissé mot de sa décision. La situation s’est vite refroidie et a résulté en un début de crise diplomatique amère, entre les USA et Israël, la pire depuis des décades.

L’équipe d’Obama a dénoncé la nouvelle violence qui découle de l’affaire des logements et qui nuit aux aspirations de paix des Juifs et des Palestiniens. Elle a demandé l’arrêt des hostilités et suggéré aux deux parties de cesser leur bagarre et de se reconnaître l’une et l’autre.

C’est alors que la droite américaine, les Républicains en tête, sous l’impulsion de l’important lobby juif pro-Israël de Washington a commencé une campagne d’insinuations contre le président prétextant qu’il prenait partie pour les Palestiniens, qu’il était un faible et qu’il n’avait la couenne assez dure pour faire face à de telles situations. Obama a riposté que « son engagement pour la sécurité et le futur d’Israël est immuable comme un rocher solide » mais qu’il se devait de rappeler les parties à l’ordre, incluant Israël, afin que les objectifs de paix soient maintenus. Mme Clinton d’ajouter : « la vérité doit être dite lorsque nécessaire, même entre amis ».

La position pro-Israël passée du gouvernement américain a été influencée fortement par le lobby juif de droite que je mentionnais précédemment. C’est un groupe puissant, de 2,5 millions de membres et un budget de 2,5 millions $ par an. C’est l’AIPAC. Depuis toujours, il fait la cabale pro-Israël dans toutes les officines du congrès américain et à la Maison-Blanche. Pour eux, Israël a toujours raison. Je ne les blâme pas d’agir ainsi, c’est leur droit. Le problème c’est que leur puissance a fait plier les décideurs américains, plus d’une fois, en faveur d’Israël alors que l’intérêt des USA se trouvait plutôt du côté d’une politique neutre dans ce conflit. Ces positions partisanes ont amené le monde arabe à se méfier et petit à petit à perdre confiance en les dirigeants américains, ce qui n’a pas aidé à calmer les esprits dans ce coin du monde.

Malgré tout, je vois un nouvel espoir qui pointe à l’horizon. En effet, un groupe de juifs de gauche a créé l’an dernier un nouveau lobby à Washington. C’est le « J Street ». Il a profité de la campagne électorale présidentielle pour trouver des fonds afin de contribuer, contrairement à la stratégie d’AIPAC, au financement direct de candidats qu’ils soient démocrates ou républicains. 33 des 41 candidats choisis au Sénat et à la Chambre des représentants ont gagné leurs élections. Pensant, au début, collecter 50,000$, « J Street » a recueillit plus de $600,000$. Ce fut un succès inespéré et surprenant qui a motivé ses dirigeants à s’organiser de façon permanente. Leur objectif est de viser à modifier le débat américain sur Israël et les autres sujets qui touchent le Moyen-Orient. Il se qualifie de pro-Israël et pro-mouvement de paix, Il affirme que le débat à propos d’Israël est trop influencé par la droite et cela malgré les tendances de gauche des juifs américains. « J Street » approuve la « solution des deux-États » pour la Palestine et Israël et favorise la diplomatie à la force militaire.

Son approche qualifiée d’agressive est critiquée par la droite qui dénonce les positions de « J Street ». Elle comporte, selon la droite, trop de critiques des politiques d’Israël. Malgré la montée spectaculaire de ce nouveau groupe de pression, il semble que la droite ne s’inquiète pas de perdre son pouvoir car elle constate que « J Street » a trouvé des fonds chez un groupe relativement restreint de supporteurs contrairement à AIPAC qui en mène large chez les donateurs.

Les dirigeants de « J Street » affirment ne pas vouloir que leur organisation devienne aussi grosse qu’AIPAC, mais croient pouvoir avoir suffisamment d’influence pour modifier les paramètres du débat américain sur les politiques israéliennes. Ils visent les collèges américains. Ils n’espèrent pas changer le monde mais simplement remettre les choses à leur place.

Par exemple, « J Street » a critiqué fortement l’incursion récente de l’armée israélienne à Gaza suite à l’affaire des logements. Dans un message à ses membres, le groupe a déclaré : « Même si le lancement des roquettes sur les familles israéliennes ou l’envoi de porteur de bombes suicidaires n’est pas acceptable, il n’est pas plus acceptable de punir un million et demi de Gazois qui souffrent déjà pour les actions des extrémistes qui vivent parmi eux ». Cela me semble une bouffée d’air frais en politique israélo-palestinienne mais les critiques de « J Street » ne sont pas d’accord. Ils qualifient de naïfs et de moralement déficient l’approche de ce mouvement qui, selon eux, est loin des sentiments réels des juifs américains.

Il est à espérer que ce nouveau lobby juif puisse grandir et s’imposer car il émettra un son de cloche différent de celui qui a toujours influencé la pensée des politiciens américains sur le sujet israélo-palestinien. Il est un nouvel espoir pour ceux qui croient en l’importance de la neutralité des USA pour régler le conflit israélo-palestinien. J’en suis.

Claude Dupras

vendredi 19 mars 2010

Le Québec corrompu ?

Il y a quelques jours, mon épouse et moi, apercevions sur la plage Isla Verde de Puerto Rico un attroupement de personnes. Je m’approche pour en comprendre la raison lorsque je me rends compte que c’est un groupe de Québécois dont le bateau de croisière est dans le port de San Juan et qui font un « tour » de l’île organisé par la compagnie de navigation. Heureux d’entendre parler français, je m’approche pour m’entretenir avec ces compatriotes qui sont rares à Puerto Rico puisque ce n’est pas un endroit privilégié par les agences de voyages canadiennes.

Curieux de nous trouver là, ils nous bombardent de questions dont plusieurs touchent la politique locale. Or, ici ce n’est pas rose car la corruption est omniprésente, au point que les prisons sont remplies d’ex-politiciens et de fonctionnaires. L’ancien gouverneur est un de ceux-là et les journaux ne cessent de rapporter les nouvelles de multiples procès qui mettent en relief la maladie qui ronge le milieu politique de cette île enchanteresse. À m’entendre expliquer la situation, plusieurs s’exclament spontanément « C’est comme au Québec ! » alors que les autres, qui m’écoutent, hochent de la tête pour signifier leur accord. À mon tour, d’instinct, je réagis « non, loin de là, chez nous nos hommes politiques et nos fonctionnaires sont honnêtes ». Cette remarque fut accueillie par des regards d’incrédulité qui me choquèrent intérieurement.

Je le crois fermement. Certes, je reconnais qu’il y a quelques oranges pourries dans le tas mais que la corruption soit généralisée au point que les Québécois et le Québécoises en viennent à le penser aujourd’hui, n’est pas la réalité.

Cette impression vient des scandales qui ont éclaté au grand jour lors de la dernière élection municipale à Montréal et qui ont été rapportés démesurément par les médias. Ces évènements particuliers ont jailli du monde de la construction dans la région métropolitaine où tout ne tourne pas rond. Je les ai dénoncés dans mes blogs passés, il y a près de trois ans, et j’ai été un des premiers à réclamer une « commission d’enquête sur les coûts de la construction », car comme ex-ingénieur-conseil avec plus de 40 ans d’expérience dans le domaine, j’étais sidéré et stupéfait devant l’augmentation « exponentielle » des coûts de travaux de construction de bâtiments et de travaux publics au Québec.

Mais ce n’est pas la seule raison qui a créé chez les Québécois la mauvaise opinion qu’ils ont maintenant de ceux qui les dirigent et gèrent leurs affaires gouvernementales. Elle vient surtout du refus du PM Charest de créer la commission d’enquête réclamée par presque tout le monde et de la campagne de « salissage » du PM, du gouvernement québécois, du parti libéral et indirectement de plusieurs fonctionnaires qu’a entreprise la chef du parti Québécois, Pauline Marois.

Je ne crois pas que Charest ait pris la bonne décision en mettant de côté une enquête publique et de confier aux policiers du Québec la tâche de faire les enquêtes nécessaires sur les allégations de tricherie dans le domaine de la construction à Montréal et ailleurs. Ceux-ci ont créé l’opération « marteau » qui est à l’œuvre. Cependant, je comprends le PM d’hésiter devant les coûts et les répercussions qu’une telle enquête peut générer. Il pense que les policiers peuvent atteindre le même but. J’espère qu’il a raison. En tout cas, les policiers ont toute la liberté d’agir, d’enquêter et peuvent même remonter au parti libéral, si nécessaire. D’autre part, c’est le ministre de la justice qui hier invitait ceux qui disent avoir des preuves de supposées malversations en rapport avec le financement du parti libéral, liées au domaine de la construction, d’adresser leurs doléances à la police. Aujourd’hui, en rapport avec ce cas, le directeur général des élections (DGE) a pris l’initiative de convoquer un accusateur dont le nom est devenu publique. Voilà qui démontre bien que c’est possible de se faire entendre si on a quelque chose à révéler.

Dans la question de l’enquête publique, Pauline Marois a vu une ouverture pour dénigrer son adversaire. Je constate malheureusement, aujourd’hui, que sa campagne porte fruits et je trouve cela irresponsable. Au lieu de parler des vrais problèmes, elle descend au plus bas de l’échelle de l’irresponsabilité politique et amplifie effrontément ses insinuations qu’elle sait mensongères. Elle salit sciemment toute la classe politique et mine la confiance que devraient avoir les Québécois et les Québécoises en leurs hommes et femmes politiques et en les fonctionnaires de leur gouvernement. Si elle a des preuves, qu’elle les dépose à l’Assemblée Nationale ou à la police ou au DGE. C’est facile de déblatérer malhonnêtement pour avoir de l’effet dans les médias mais ce n’est ni sérieux, ni le rôle, ni la responsabilité du chef de l’opposition d’agir ainsi. Elle doit avoir plus de retenue et penser aux conséquences de ses paroles sur l’ensemble de la vie politique québécoise.

J’ai écouté intégralement son récent discours devant le colloque du parti Québécois consacré à la création de la richesse. Au lieu de s’adresser au sujet important de la réunion, son discours ne fut qu’un ramassis de « qu’en-dira-t’on », d’insinuations et de faussetés qu’elle et son parti colportent depuis plusieurs mois sur la personne de Jean Charest et qu’elle a, à nouveau, malicieusement tordues et amplifiées davantage pour faire croire aux membres de son parti et aux Québécois que ce dernier n’est qu’un petit politicien corrompu. Ceux qui connaissent personnellement Jean Charest sont révoltés de cette bavure politique insoutenable car ils savent que ces accusations sont entièrement fausses.

Non, la politique au Québec n’est pas corrompue. Ses lois de financement des partis politiques sont uniques. Le Québec est un modèle de démocratie et de bon gouvernement dans le monde. Que cessent ces insinuations mensongères qui ne reflètent pas ce que nous sommes, qui nuisent à notre réputation et qui desserviront notre avenir politique !

Claude Dupras

mardi 16 mars 2010

Les malheurs de Sarkozy

Décidément ça ne tourne pas rond dans les médias pour le président français Nicolas Sarkozy. On trouve difficilement un texte ou un commentaire positif sur le président français. Les résultats des récentes élections régionales en France ne l’aident pas non plus.

Les prophètes de malheur sont au rendez-vous pour qualifier la montée de la gauche à ces élections comme étant une condamnation de Sarkozy et de son gouvernement. Ils ne vivent que pour 2012 et l’élection présidentielle. Ces antisarkozistes socialistes français n’ont jamais voulu se rallier suite à son élection à la présidence et n’ont cessé de le dénigrer de plus belle estimant que c’est la façon pour eux de reprendre le pouvoir.

Ce qui est insolite, c’est d’entendre les Républicains américains traiter les Démocrates de socialistes. Pourtant, les Socialistes français agissent de la même façon que les Républicains. Ils disent « NON » à tout ce que propose le chef de leur nation sans tenir compte de l’intérêt supérieur de leur pays.

53% des électeurs n’ont pas voté aux élections régionales. Un record. Un sondage publié ce matin démontre que la grande majorité des votants n‘a pas tenu compte du bilan de Sarkozy pour décider de son choix. Alors comment les opposants peuvent-ils prétendre que c’est un jugement négatif des Français envers leur président qui s’est exprimé dans ce scrutin ? La réalité, c’est qu’ils ne font que de la « potilique », comme j’aime à dire.

Le président Sarkozy est un homme d’action. Il s’est avéré un leader courageux, dynamique avec un sens prononcé de l’État. Son bilan à la présidence, à ce jour, est impressionnant, nonobstant ce que rapporte le parti socialiste (PS).

On n’a qu’à se rappeler sa présidence de l’Union européenne où il s’est avéré un chef hors pair qui a épaté tous les observateurs du monde. De même à Copenhague, où il a tout fait pour obtenir une conclusion positive de cette grande rencontre internationale sur le climat. La conférence s’est terminée par un échec démoralisant mais on ne peut en blâmer Sarkozy. Ses interventions en Russie, en Géorgie, en Haïti, au Brésil, aux USA, au Québec et ailleurs ont toutes été de qualité.

Les efforts remarquables de Sarkozy pour mettre de l’avant une politique écologique française d’avant-garde (grenelle de l’environnement) ont reçu l’appui de Nicolas Hulot, le plus grand des grands environnementalistes français. Le président Sarkozy a même accepté d’implanter une taxe carbone dans le pays, une mesure qui ne peut être populaire mais qui est la façon la plus efficace de réduire la consommation de pétrole. Personnellement, je crois que Sarkozy devrait en retarder la mise en oeuvre jusqu’au moment où les autres pays de l’Europe, qui actuellement hésitent, l’imposent aussi.

Aujourd’hui, les Écolos qui ont obtenu 12% des voix aux régionales discutent avec le PS pour le deuxième tour de l’élection des régionales. Cela montre bien que les dirigeants écolos sont socialistes avant d’être écolos. La logique serait qu’ils négocient avec l’UMP car le parti de Sarkozy a fait plus pour l’écologie que tous les autres partis réunis. Les Écolos seraient ainsi plus près de l’oreille du président pour faire valoir les politiques qu’ils suggèrent.

Pour diaboliser Sarkozy, ses adversaires sont prêts à tout dire et à tout oublier. Par exemple, ils ne tiennent pas compte dans leurs critiques des effets de la récession dont sort l’Occident lorsqu’ils comparent certaines statistiques d’aujourd’hui avec celles de 2007. Tout est la faute à Sarko !, À ce rythme, bientôt lorsqu’il pleuvra, ce sera la faute à… Sarkozy !

Les dénigreurs du président Sarkozy oublient les grandes décisions qu’il a prise depuis son avènement à l’Élysée : la défiscalisation pour aider ceux qui travaillent, osent et produisent; les services minimums dans les transports et dans les écoles; le sauvetage des régimes spéciaux de retraite; le déblocage de la participation dans les entreprises; la loi de modernisation de l’économie, la réforme de la représentativité dans les syndicats; la création du pôle d’emploi; l’autonomie des universités; la suppression de la carte scolaire et des cours le samedi, la réorganisation de la justice; la rétention de sûreté pour les prisonniers en fin de peine présentant un risque élevé de récidive; les changements au fonctionnement du parlement; la suppression de la taxe professionnelle pour les entreprises, et encore et encore…

Mais, ce qui m’a incité à écrire ce blog c’est la nouvelle que je viens de lire à l’effet que le président Sarkozy et son épouse Carla Bruni auraient des problèmes matrimoniaux. Les médias ont même donné les noms d’un supposé amant pour Madame Bruni et d’une nouvelle maîtresse pour le président. Là, franchement, je crois que les dénigreurs du président vont trop loin. Ils démontrent qu’ils sont prêts à tout pour coller une mauvaise image à Nicolas Sarkozy afin de lui créer un tort politique. Personnellement, je ne crois rien à ces rumeurs et même si elles s’avèraient vraies, cette situation délicate et privée n’a rien à voir avec la direction de la France.

Même de loin, je suis de près les activités, les actions et les déclarations du président Nicolas Sarkozy et j’envie la France d’avoir un tel président. J’échangerais vite le premier ministre canadien actuel pour lui. Ce serait un très bon « deal » pour mes compatriotes.

Claude Dupras

dimanche 14 mars 2010

Politique à l’américaine et assurance-santé

La bataille du président Barack Obama est difficile. Il veut régler les problèmes majeurs que rencontre le système d’assurance-maladie actuel et surtout permettre à 35 millions d’américains privés de soins de santé de les obtenir. C’est gros car ce nombre d’individus est l’équivalent de la population canadienne. Le projet est la plus importante loi sociale des dernières quarante années.

Malgré cette injustice flagrante qui perdure aux USA depuis toujours, le président Obama peine à faire approuver sa mesure même si son parti démocrate est majoritaire à la Chambre des représentants et au Sénat. Face à l’intransigeance des Républicains qui ont adopté la politique du NON - ils refusent tout ce qu’Obama propose - le président a opté pour la formule de « réconciliation ». C’est une formule compliquée et surprenante qui consiste à demander aux représentants (les congressmen) d’oublier le plan de santé qu’ils avaient adopté et d’accepter intégralement celui du Sénat qui est fort différent du leur. Ainsi, le projet remontera au Sénat où, par une majorité simple, il pourra enfin devenir loi. Obama veut beaucoup plus que ce que le Sénat propose mais il est prêt à s’en accommoder. « Mieux vaut cela que rien » pense-t-il. C’est quand même beaucoup.

Si cela semble facile, c’est ne pas compter sur la politicaillerie, car malgré que les Démocrates aient une majorité de 75 sièges à la Chambre des représentants et 59 des 100 sénateurs, Obama n’est pas certain de pouvoir réussir son coup.

Contrairement au Canada où les députés votent fidèlement pour leur parti, aux USA, les représentants votent aussi en tenant compte de l’opinion du moment de leurs électeurs. Obama a besoin de 216 représentants pour gagner le vote de leur Chambre. Actuellement, il semble en avoir 194. Il en manque donc 22 sur le total des 97 autres représentants démocrates.

Parmi ces derniers, plusieurs négocient un avantage matériel pour leur district tandis que d’autres, et c’est la grosse majorité, craignent les réactions de leurs commettants s’ils votent favorablement pour ce projet de soins de santé car ils doivent se représenter en novembre pour obtenir un renouvellement de mandat. D’autant plus que 49 d’entre eux ont été élus dans des États républicains où John McCain a défait Barack Obama lors de la dernière présidentielle. Ils savent qu’ils seront salis et traités de socialistes par leur adversaire républicain et les « teapartyers » et risquent de perdre leur siège, comme le démontre la tendance récente en Virginie et au Massachusetts. Ils réalisent que leurs ennemis racontent au 90% d’Américains déjà assurés que la qualité de leurs services médicaux diminuera et que leurs primes augmenteront à cause des coûts nécessaires pour assurer les 35 millions de nouveaux arrivants. Ils exploitent ainsi l’égoïsme des gens.

En plus, de nombreux représentants estiment que la grosseur du projet empêche de connaître précisément les vraies conséquences sur la qualité future de l’ensemble des soins de santé aux Américains et ses effets sur l’économie de demain du pays. Devant l’inconnu, ils hésitent à s’engager.

Pour pouvoir conserver leur siège, un très grand nombre envisage de voter contre le projet de loi ou bien de faire en sorte que le vote ne puisse être appelé si le nombre de 216 n’est pas réuni par Nancy Pelosi, l’orateur de la Chambre. Ils pourront alors toujours dire « Obama allait trop vite... j’ai pu contribuer à l’arrêter… nous recommencerons à la case départ en tenant compte de tout ce que ce débat nous a appris à ce jour… ». Ils s’en sortiront peut être, en tout cas c’est ce qu’ils espèrent.

Ont-ils raison de penser ainsi ?

Une chose est certaine, cette réforme sera historique si elle est votée. Ce sera une réalisation majeure du parti démocrate et sûrement du président Obama. Elle sera sûrement critiquée de façon démagogique durant la période électorale par les Républicains qui la décriront comme une main mise du gouvernement sur le régime de santé et une autre tentative d’imposer le socialisme (le mot qui fait peur aux Américains depuis que le mot communisme est disparu) dans le pays. De leur côté, les Démocrates pourront dire qu’ils ont fait quelque chose de grand et que la longue année de discussions sur le sujet a porté fruit. Mais si la loi ne passe pas, le parti démocrate et Obama subiront un coup qui risque d’être fatal et de se transformer en déconfiture générale pour leurs candidats lors de l’élection de novembre prochain.

J’espère que les représentants démocrates prendront le risque de voter pour la réforme d’Obama, car ils se doivent de penser aux près de 100,000 de leurs commettants qui n’ont pas d’assurance –santé (n’est-ce pas leur travail ?). Sûrement cela leur apportera beaucoup de votes. S’ils perdent leur siège, ils auront au moins voté pour la plus importante pièce de législation de leur carrière et aidé énormément le peuple américain. De toute façon, « ils conserveront alors leur titre de « congressman », retireront leur généreuse pension et seront toujours protégés gratuitement par l’assurance-maladie de la Chambre des représentants. Et qui sait, ils se trouveront peut être un emploi bien rémunérateur comme lobbyiste auprès du Congrès américain ».

Tout se décide cette semaine et il sera très intéressant de suivre ce débat et l’évolution des choses.

Claude Dupras

mardi 9 mars 2010

Jean Charest : L’heure de décision

Ce ne sont pas les conseils ni les critiques qui manquent pour les hommes ou les femmes politiques de nos jours.

Au Québec, le déficit et la dette sont mis sur le dos du premier ministre Jean Charest. On oublie qu’ailleurs c’est pareil ou pire. La Grèce, le Portugal et l’Espagne frôlent la faillite. Le gouvernement des USA a une dette record inimaginable sur laquelle s’accumulent des déficits annuels record. Le Canada, modèle par excellence des pays occidentaux pour ses surplus financiers, recevait la visite de Premiers Ministres de pays étrangers, accompagnés de leurs Ministres des finances, pour comprendre la méthode canadienne de gérance des argents publics. Subitement, tout a bousculé et nous avons vu durant la dernière année, nos surplus s’évaporer et transformés en un déficit de 55 milliards $. Même la riche province d’Alberta, propriétaire des sables bitumineux, souffre et affiche un premier déficit. Adieu veau, vache, cochon, couvée…

Charest arrive à un moment crucial de sa direction des affaires gouvernementales du Québec. Au pouvoir depuis 1998 (à la fin du présent mandat il aura été Premier Ministre aussi longtemps que l’ex-PM Maurice Duplessis), il a bénéficié des années grasses que l’on vient de vivre pour bien administrer le Québec. Sous lui, les dépenses ont passé de 41 à 67 billions $, représentant un taux annuel d’accroissement de 4,6% alors que la moyenne provinciale au Canada s’est située à 6,6% et celle du gouvernement fédéral à 5,9%. Quant au déficit annuel, il s’est maintenu durant ces années aux alentours de 6 billions $ et la dette a passé de 110 à 160 milliard $, mais elle a quand même baissé en fonction du PIB de 58% en 1998 à 53,5% en 2009, puisque son poids relatif a diminué d'année en année en raison de la productivité de l'économie québécoise.

Les déficits ont été jugés nécessaires pour maintenir la création d’emploi et la protection des programmes sociaux québécois. Cependant, même si la situation actuelle est acceptable à court terme, elle risque de devenir très difficile, à cause de la récession et des augmentations probables des taux d’intérêt si le gouvernement ne prend pas, dès les prochaines années, les mesures nécessaires pour réduire ses déficits. C’est le défi de Jean Charest.

Il est prévisible que les prochains rapports financiers soient fortement déficitaires et cela pour les raisons suivantes : une baisse importante des versements de péréquation suite au ralentissement de l’exploitation des sables bitumineux, conséquence de la baisse du prix de pétrole; l’explosion des coûts de construction des grands projets d’infrastructures; les nouvelles demandes salariales des fonctionnaires; la diminution des revenus des particuliers suite à la récession qui risque de perdurer, etc.

Analystes, économistes, experts, intellectuels, journalistes et joueurs politiques s’élèvent de tous côtés pour nous dire que sans la voie qu’il propose, pour combler le déficit et réduire la dette du gouvernement du Québec, il n’y a pas d’espoir. Pour justifier leurs propositions, plusieurs cherchent à nous effrayer avec le spectre d’une apocalypse qui supposément nous guette. Certaines de ces personnes sont sincères, d’autres compétentes mais plusieurs tiennent des propos qui résonnent comme ceux de démagogues.

Parmi les suggestions avancées, on retrouve :

. L’imposition de nouvelles taxes sous forme d’une importante augmentation des tarifs d’électricité pour combler en partie les prochains déficits;
. Un accroissement majeur des frais de scolarité universitaire même si cette décision en Ontario a fermé la porte de l'éducation postsecondaire à tout un pan de la société;
. Sabrer dans les services et les salaires des fonctionnaires;
. Mettre fin à l’État-Providence;
. Augmenter les revenus de 5,6 milliards $ et réduire les dépenses d’autant;
. Retrouver l’efficacité dans les grandes sociétés de l’État telles Hydro-Québec, Société des Alcools, et autres qui sont peu performantes par rapport à des entreprises privées similaires;
. Éliminer plusieurs niveaux d’administration régionale qualifiés de structures intermédiaires inutiles;
. Augmenter la TVQ (taxe de vente) de 2% pour remplacer la diminution de 2% de la TPS (taxe sur les services) fédérale;
. Obtenir une véritable accessibilité à l’éducation;
. Utiliser immédiatement le Fonds des Générations qui accumule des argents qui sont placés via la Caisse de Dépôt en vue de rembourser un jour une partie importante de la dette pour les générations futures (commencer en 2007 avec 579 millions $, il compte aujourd’hui plus de 2 milliards $, devrait valoir 32 milliards $ en 2025 lorsqu’il sera appliqué au remboursement de la dette);
. Accélérer le remboursement de la dette, avec des taxes s’il le faut, pour obtenir une justice intergénérationnelle;
. Abolir les privilèges (évitement et évasion fiscaux) de l’entreprise privée qui privent le gouvernement d’entrées monétaires importantes;
. Reconnaître que les hommes et femmes vont travailler à la retraite plus longtemps et continuer à payer des impôts;
. Mettre en place un meilleur contrôle de l’endettement.

De leur côté, les fonctionnaires craignent une répétition des mesures draconiennes des gouvernements Lévesque et Bouchard qui pour des raisons de déficits ont réduit considérablement leur nombre et réclament des mesures comme l’élimination de la sous-traitance dans les services publics pour protéger leurs emplois.

On peut voir par ce bref résumé que ce n’est pas le choix qui manque.
Les différences de vue sont profondes car chacun prêche pour sa paroisse. Tous affirment s’exprimer dans le meilleur intérêt du Québec et parlent de lucidité, de réalité, d’objectivité, de franchise, de responsabilité, de liberté, d’accessibilité, d’équité, d’excellence, d’efficacité… mais on peut douter de la sincérité de plusieurs dont les textes sont clairement irréalistes, alarmistes, condescendants, défaitistes, anti-syndicalistes, anti-patronat, intolérants, partisans, fabricants de procès d’intentions et encore. En plus, et c’est le drame, chacun parle et parle mais n’entend pas l’autre et va même jusqu’à le diminuer, l’insulter. Une vraie tour de Babel d’irresponsabilités.

Un très grand nombre d’observateurs jugent que l’économie actuelle est fragile à cause de la récession et que le temps n’est pas propice pour augmenter les coûts aux citoyens. D’autres, à l’approche plus comptable, propose avec facilité de couper radicalement les dépenses du gouvernement et d’imposer de nouvelles taxes en oubliant que nous vivons en société.

À mon avis, le gouvernement doit revoir tous les postes de ses dépenses et éliminer les dépenses superflues. Il peut s’amincir sans souffrir.

Il se doit de protéger notre système d’éducation, éviter qu’un grand nombre de jeunes des nouvelles générations ne puissent accéder à des études supérieures et s’occuper en priorité du décrochage scolaire. Pour les universités, la réponse n’est pas une augmentation importante des frais de scolarité mais plutôt une responsabilisation des universités elles-mêmes et de leurs diplômés. Ces derniers ont une dette envers l’institution qui leur a donné, à bas coût, leurs grades. C’est à eux d’aider financièrement leur alma mater pour lui permettre d’être la meilleure possible. Que les universitaires québécois prennent exemple chez les diplômés de Polytechnique qui depuis des années contribuent énormément à l’École. Des anciens ont même payé complètement de nouveaux pavillons dédiés à de nouvelles spécialités du génie et continuent à supporter généreusement l’institution qui leur a permis de bien gagner leur vie. L’Université McGill est aussi un bel exemple.

Les tarifs d’électricité doivent être fixés en fonction du coût des autres énergies. L’Hydro-Québec se doit d’être compétitive sur le marché. Agir arbitrairement pour augmenter les ristournes à l’État ne serait pas sérieux. Si l’électricité est trop chère, les Québécois se retourneront vers d’autres sources pour se chauffer et l’HQ perdra des clients.

Sabrer aveuglément dans le nombre de fonctionnaires n’est pas nécessairement une solution réaliste. On a vu récemment le ministère responsable des travaux publics faire appel au privé pour assurer que l’octroi et la surveillance de ses projets respectent ses normes et ses budgets et cela parce que les fonctionnaires attitrés à ces tâches importantes avaient perdu leur emploi. « La sous-traitance, oui, mais pas nécessairement la sous-traitance ». Éliminer les rond-de-cuir, oui, mais ne pas renvoyer des gens compétents et mieux payés simplement pour diminuer les coûts. L’expérience nous montre que ce sont de fausses économies. Nous avons besoin de bons fonctionnaires et les dénigrer continuellement n’est pas à notre avantage car c’est avec eux que notre gouvernement remplit les tâches normales d’un bon gouvernement. C’est avec eux que l’on pourra trouver les vraies raisons qui font que la construction civile au Québec est 35% plus chère qu’en Ontario et corriger la situation. Les économies possibles se chiffrent par milliards.

Il est essentiel de rendre plus efficace les grandes entreprises de l’État québécois à l’image des grandes entreprises privées qui constamment font cet effort puisque c’est toujours une source de meilleure productivité et de réduction de dépenses.

Éliminer certaines administrations régionales, dont j’en suis, comme celles
de la santé entre le ministère et les administrés et certains conseils d’agglomération de villes, coûteux et inutiles, comme celui de Ste-Marguerite – Estérel. Par contre plusieurs sont fort importantes et méritent de continuer. Les municipalités régionales (MRC) en sont. Mais on doit revoir plusieurs de leurs postes de dépenses qui sont excessifs.

Augmenter la TVQ, oui, mais en dernier ressort à condition d’exempter les produits nécessaires aux familles comme les vêtements d’enfants, la nourriture, les livres scolaires, etc…

Éliminer le Fonds des générations, non ! Il assure la justice intergénérationnelle réclamée par les jeunes. De plus, augmenter les impôts pour payer la dette n’est pas justifiable car une grande partie de l’endettement public est pour la réalisation d’infrastructures qui serviront aux générations de demain.

Quant à la fiscalité pour les individus et les entreprises, il faut comprendre que nous ne vivons pas isolés de tout le monde. Nous nous devons d’être compétitifs. Les conditions de travail, les rémunérations, les impôts doivent être en sorte que les travailleurs et les entreprises restent chez nous et ne cherchent pas à œuvrer ailleurs. Pour avoir les meilleurs, il faut les attirer, les garder. Il faut aider ceux qui créent, qui osent et qui savent produire car ils sont générateurs d’emplois et de revenus. C’est ainsi que les travailleurs obtiendront les meilleurs salaires. Par contre, l’élimination des paradis fiscaux est essentielle pour atteindre une justice fiscale.

À ce moment de notre économie, il est important que nous comprenions bien les enjeux. Ainsi, notre gouvernement sera plus à l’aise pour prendre les meilleures décisions possibles.

Claude Dupras