dimanche 29 mars 2015

Les manifestations illégales de Montréal: il est temps que ça change !

Les manifestations du printemps érable de 2012 furent mémorables. Ces mouvements de masse avaient été organisés pour protester contre l’augmentation des frais de scolarité décrétée par le gouvernement libéral du PM Jean Charest. Il est vite devenu évident que le but caché de plusieurs des meneurs de claques de ces manifestations était en réalité de renverser le gouvernement libéral de Jean Charest. Les partis politiques d’opposition, particulièrement le parti Québécois (PQ), profitèrent de la situation en appuyant les manifestants pour les encourager à continuer ce grand dérangement. Le bruit généré fit le tour de la planète.

Jean Charest fut défait de peu à l’élection de 2014 et le PQ devint le gouvernement minoritaire de Pauline Marois. Un des jeunes leaders des manifestions fut élu député péquiste. Moins de deux ans plus tard, les libéraux revinrent au pouvoir en force avec une victoire mémorable qui écrasa littéralement le PQ et son jeune député contestataire dont la popularité s’avéra éphémère. Ces derniers venaient de comprendre que c’est le long terme qui est important pour les Québécois.
Aujourd’hui, de nouvelles manifestations anti-gouvernement-libéral reprennent. Certains chefs-étudiants actuels, (si on peut les appeler des chefs), plus à gauche, se disent justifiés de réagir contre les coupures budgétaires imposées par le gouvernement Couillard pour éliminer les déficits annuels qui augmentent exagérément, sans cesse, la dette des Québécois.
Il est clair que le Québec ne peut continuer ainsi et il est temps qu’il réévalue et réoriente ses dépenses. Les coupures sont qualifiées par les contestataires de « régime d’austérité » alors qu’elles n’en sont pas. Les chefs-étudiants comprennent aussi qu’en définitive ce seront les générations futures qui profiteront de ces serrements des dépenses et que la leur sera la première à en profiter. Évidemment, ils évitent d’en parler car leur but premier est de manifester contre le gouvernement. Pour réussir, ils ont bien compris que le sujet de « l’austérité », seul, ne sera pas suffisant pour motiver un grand nombre de personnes à se rallier à leur projet. Il fallait autre chose. Voilà la raison pour laquelle ils ont ajouté un deuxième thème, les hydrocarbures : de l’exploitation des sables bitumineux à la distribution du pétrole par oléoducs au gaz de schiste. Et oups ! Encore hier, ils viennent d’ajouter le racisme dans leur cahier de doléances, comme quoi ils ont des difficultés à rassembler tout le monde qu’ils espéraient et que c’est bien le gouvernement qu’il conteste.
Manifester est un geste démocratique. La liberté de se regrouper est un droit qui se doit d’être respecté. Les règlements municipaux aussi doivent être obéis. En 2012, ils existaient à peine. Depuis, le conseil de la ville a réagi. Pour être légale, toute manifestation doit répondre aux règlements afin que les autorités municipales puissent la justifier, l’autoriser et la céduler. Le modèle a été la ville de Paris, capitale des manifestations, qui va encore plus loin. Là-bas, elles sont le sujet d’une déclaration au préalable indiquant le but, le lieu, la date, l’heure du rassemblement et l’itinéraire projeté qui est remise aux autorités qui peuvent demander aux organisateurs des modifications de parcours ou d’horaire ou encore d’interdire si elles la jugent de nature à troubler l’ordre public. Là, une manifestation interdite est un délit punissable par la loi. Il est temps que Montréal fasse de même, que la maturité politique s’installe dans notre société, que les organisateurs démontrent un esprit civique et que ça change. Ainsi tout le monde sera heureux.  
Les récentes manifestations étudiantes ont débuté il y a deux semaines et depuis elles ont toutes été déclarées illégales par la police de Montréal. Les chefs-étudiants refusent de se soumettre aux règlements et se justifient en disant que tout est affiché sur Facebook, ne démontrant ainsi aucun respect aux autorités municipales. Pour l’instant, celles-ci tolèrent et cherchent à guider les manifestants sur certain parcours. Les affrontements éclatent. Vivement provoqué, un policier a tiré à bout portant sur une étudiante, un autre a utilisé le poivre de Cayenne pour repousser des manifestants devenus trop agressifs. C’est grave, c’est choquant. Cela ne peut continuer. C’est à se demander s’il y a des casseurs parmi les contestataires ? La conséquence de ces incidents majeurs est que public et la presse ne discutent pas des buts visés par les manifestants. Tout devient un cafouillage.  
L’anarchie ne peut prendre place dans notre métropole. Les droits et les besoins de chaque Montréalais doivent être respectés. Nous nous devons de dénoncer le non-respect des lois et des règlements. Les dirigeants des maisons d’enseignements se doivent aussi d’assurer que leurs étudiants respectent leur institution et d’imposer des sanctions disciplinaires à ceux et à celles qui posent, à l’intérieur de leurs murs, des actes politiques, de vandalisme ou illégaux en préparation de manifestations, car c’est là que tout commence. De plus, le droit démocratique de ceux et celles qui refusent de participer se doit d'être reconnu.  
Il est aussi important que les journalistes, les commentateurs, les chroniqueurs, les blogueurs et autres n’attisent pas davantage la tension en se prononçant indûment pour une partie ou pour l’autre. Les reportages se doivent d’être objectifs si nous voulons tous pouvoir juger vraiment du déroulement de la situation, justifier ou s’opposer à cet acte collectif particulier car c’est la démocratie qui s’exprime. Il nous faut protéger les manifestants, mais il nous faut aussi protéger le public, notre ville et sa réputation.
« De nos temps, l’ampleur des manifestations nécessite des méthodes d’organisation élaborées et des techniques d’informations avancées pour éviter les écueils. Si elles sont bien réussies, elles atteindront leur but d’influer sur l’opinion, influenceront le pouvoir politique et contribueront ainsi à la naissance ou à la révision de politiques rencontrant les visées des revendicateurs ». Sinon, elles deviendront un élément de division dans notre société.

Claude Dupras

 

  

lundi 23 mars 2015

"Ce salopard de Couillard"

Je ne suis pas libéral et je n’ai jamais assisté à une réunion électorale de ce parti. Je n’ai rencontré qu’une seule fois le premier ministre québécois Philippe Couillard. C’était au début de la campagne électorale qui le porta au pouvoir avec une écrasante majorité. Ce jour-là, il était dans les Laurentides et sa caravane arrêtait dans un comté voisin. Je voulais l’écouter, le voir en personne, constater sa façon de réagir avec les électeurs, analyser ses réparties aux journalistes, avoir le feeling de ce candidat premier ministre.

J’ai bien aimé ce que j’ai vu et entendu. J’ai découvert un individu intelligent, racé, poli, convaincu et convaincant. Certes, il était en campagne électorale et j’ai fait suffisamment d’organisation électorale dans ma vie pour savoir que tous les candidats cherchent normalement à mettre ces qualités en évidence. Mais j’ai cru, ce jour-là, que Couillard était un homme vrai.
Je ne croyais vraiment pas à ce moment-là qu’il deviendrait PM car j’avais l’impression que Pauline Marois avait relativement accompli un bon boulot avec sa jeune équipe de ministres et qu’elle avait recruté une belle équipe de candidats aux curriculum vitae impressionnants. De plus, elle n’était au pouvoir que depuis 2 ans et j’avais l’impression que les électeurs lui accorderaient un autre mandat. Je n’avais cependant aucune intention de voter pour elle et son candidat dans mon comté à cause de la politique séparatiste de son parti, malgré qu’elle assurait constamment les Québécois qu’elle visait à leur offrir, avant tout, un bon gouvernement et se refusait de parler référendum.  

La campagne était relativement calme jusqu’au jour où elle présenta son candidat dans Saint-Jérôme, Pierre-Karl Péladeau (PKP), et qu’il leva le point durant son élocution avec le cri « je veux un pays ». Ce geste fait et ces mots prononcés devant la première ministre confirmaient les dires de Couillard que cette dernière voulait en réalité organiser un autre référendum.  Les péquistes venaient de perdre l’élection, car les Québécois voulaient avant tout parler des vrais problèmes. C’était clair !
Couillard gagna facilement, nomma son conseil des ministres et entreprit de réorienter le Québec dans une politique de bon sens. Il est temps que nous vivions selon nos moyens tout en ne mettant pas en péril ceux et celles qui ont besoin d’aide. C’est notre jeunesse qui demain en profitera.

Depuis deux ou trois mois, j’aime moins le premier ministre. Il défend mal ses politiques, coordonne peu le travail de ses ministres et ne pratique pas toujours ce qu’il dit.
Il n’est pas précis, inconfortable et agacé par des questions importantes de certains journalistes. Il semble incertain. Il laisse trainer les critiques, souventes fois injustifiées et insensées, contre certains de ses ministres.   

Non pas que je ne sois pas en accord avec ses politiques, le développement économique qu’il propose, son attitude ouverte et sa façon d’expliquer les situations politiques qui se présentent et son style calme et courtois à l’Assemblée nationale. Mais sa façon de gérer m’indispose, depuis un bon moment, et il y a plus d’un mois, je tweetais « il est temps qu’il se ressaisisse ». Le récent sondage, indique bien que mes préoccupations sont aussi celles d’un très grand nombre de mes compatriotes qui réclament comme toujours un chef solide avec une main de fer dans un gant de velours et c’est la raison pour laquelle, je pense, qu’ils montrent de plus en plus de préférence pour le chef de la CAQ, François Legault.
Cependant, je crois que nous devons, comme démocrates, toujours respecter, dans nos commentaires, le chef de notre état du Québec. L’on ne peut comme l’a fait aujourd’hui le site internet des séparatistes traiter le PM du Québec de « salopard ». Larousse dit « Individu sans scrupule qui agit envers autrui d'une façon ignoble ». Couillard est tout sauf ça.

La direction de ce site internet Vigile qui se dit le phare de ceux qui réclament l’indépendance du Québec, a décidé dès le début de supporter la candidature de PKP à la chefferie du PQ. Pour ce faire, elle rehausse PKP et diminue Couillard. Et non seulement ce dernier, mais aussi les adversaires de PKP : l’ex-ministre Alexande Cloutier, l’ex-ministre Martine Ouellette, Pierre Céré, et l’ex-ministre Bernard Drainville en les traitant de « petits ambitieux, rêveurs, utopistes, amateurs, fantaisistes, illusionnistes, carriéristes ou chauffards qui font le jeu des fédéralistes.. » et qui risquent « de démolir leur crédibilité et leur carrière politique s’ils persistaient à vouloir affronter PKP ». Elle continue..« ils sont des aspirants très déconnectés de la réalité… S’ils ont deux sous de jugeote, ils vont s’effacer et lui donner gracieusement la place ». Elle conclut « PKP s’impose comme l’homme de la Providence ». Mon Dieu Seigneur, ayez pitié de nous !
 
La direction de Vigile est depuis le début contre les débats. On la comprend mieux maintenant en constatant les gaffes répétées de son candidat.

En grand besoin d’arguments, comme l’indiquent les sondages qui les placent vers le bas de l’échelle des partis, ces gens s’accrochent à toutes les paroles du PM et cherchent à les déformer et à le salir. Ce matin, en lisant le terme de « salopard », j’ai été révolté et dégouté. Incapables de rallier l’opinion publique à leurs idées, trop souvent fabriquées de toutes pièces, ils optent pour le « salissage » du caractère de leurs adversaires et particulièrement du chef de notre gouvernement, pensant qu’en agissant ainsi ils réussiront à obtenir la confiance des Québécois et des Québécoises. Le contraire est vrai.  
Claude Dupras

 

 

 

 

mercredi 4 mars 2015

Réponse à un Montréalais tunisien né à Paris et musulman


Suite à mon dernier blog « La France, le Québec et la laïcité », j’ai reçu le commentaire suivant :
Bonjour M. Dupras
……
Concernant le livre d’Éric Zemmour, nous pouvons en discuter en long et en large, malheureusement je pense que les maux de la France sont beaucoup plus profonds que les thèses énumérées par ce journaliste qui, en passant, surf sur une vague qui fait de lui une personne qu’on invite aux émissions juste pour attendre la ou les polémiques (voir ce vidéo https://www.youtube.com/watch?v=-rk64vrYAvs).

Je vous invite aussi à regarder le vidéo d’un tête-à-tête avec Patrice Leconte, le cinéaste qui, lui, défend véritablement les valeurs françaises que sont la liberté, l’égalité et la fraternité, la moralité est très intéressante.
https://www.youtube.com/watch?v=1JExRkB7gxw

Quant à l’islamisation du Québec (qui n’aura jamais lieu), je vous en parlerai une autre fois en citant des personnes intellectuelles et des penseurs de renommée internationale d’origine Arabe tel que M. Tarak Ramadan que je vous invite à lire (justement voilà une joute verbale avec Éric Zemmour
https://www.youtube.com/watch?v=DytabnUE8To vous constaterez que M. Zemmour ne fait jamais le poids quand il est en face de personnes qui comprennent de quoi il parle).

Au plaisir de vous lire bientôt.


Excellente continuation pour votre blog que je trouve très instructif.
Cordialement.
K.
P.S : Je suis Tunisien (maghrébin), musulman et je suis né à Paris. (il vit et travaille à Montréal)
Bonjour monsieur K.

Merci pour votre message que j’ai bien apprécié. Je suis heureux que vous considériez mon blog comme un espace de discussion libre. C’est justement ce que je voulais. Malheureusement, certains participants n’y voient qu’un endroit de partisannerie politique. Je ne cache pas que j’ai mes opinions personnelles sur la politique, comme tout le monde, mais je cherche toujours à faire la part des choses et invite mes lecteurs à faire de même. J’accepte et évalue toutes les opinions car personne ne possède toute la vérité.
Pour votre information, je vis dans le sud de la France 4 mois par an, depuis 15 ans. J’ai vu, entendu et compris beaucoup de choses sur l’évolution de l’immigration maghrébine dans ce coin de ce grand pays. J’ai constaté la division claire et nette entre les Français et la population musulmane. Elle est aussi observable sur tous les réseaux sociaux où on amplifie les problèmes, les défauts... On ne se parle pas. Pour plusieurs de ces Français, le Front National, parti de droite de la droite, est la solution.
Je vais régulièrement au marché arabe d’Avignon-sud car j’aime cet endroit coloré, bruyant, aux odeurs remarquables, où tout bouge et où les étals débordent de produits de toutes sortes et de qualité, dont des viandes halal et des dattes d’Algérie. Pourtant, j’y vois peu de Français de souche. Ces arabes parlent arabe, un grand nombre des femmes sont habillées comme dans leur pays d’origine, plusieurs hommes aussi, et cela même s’ils sont en France depuis plusieurs décennies et que la grande majorité parle le français.
Pour mon travail d’ingénieur, je suis allé durant une période de 7 ans en Algérie. J’ai eu la chance de rencontrer des gens intéressants qui sont devenus mes amis et à qui, encore aujourd’hui (40 ans plus tard), j’aime écrire, échanger des idées et rencontrer. J’y suis retourné, il y a quelques années, pour un voyage de touriste avec mon épouse et nous avons bien aimé les retrouver à Alger et en Kabylie. J’ai aussi visité la Tunisie, le Maroc et trois fois l’Égypte. Ces rencontres et ces visites m’ont donné une connaissance particulière de ces pays, de leurs peuples, de leurs religions et de leurs politiques. Ces expériences m’aident dans mes réflexions. C’est peu, mais c’est utile. 
J’ai aussi eu comme employés dans mon bureau d’ingénieur-conseil, deux musulmans, un turc et un marocain. Ils étaient compétents. Un jour, ils m’ont demandé s’ils pouvaient faire leurs prières durant le temps de travail. J’ai accepté et je leur ai dédié un endroit privé pour ce faire. À l’heure convenue, on les voyait partir avec leur petit tapis roulé sous le bras et revenir quelques minutes plus tard. Ils étaient heureux, satisfaits et cela ne faisait pas de mal à personne. Ils se savaient respectés.
J’ai regardé les trois vidéos que vous recommandez et je les ai trouvés révélatrices et instructives sur le personnage Zemmour et sur les idées qu’il défend si bien. J’ai découvert Tarak Ramadan, un être impressionnant qui tient un discours conciliateur, explicatif et qui mérite d’être écouté par les gens des deux côtés du débat.
Je ne sais si vous avez lu le livre de Zemmour, « le suicide Français », mais à mon point de vue, son effet fera beaucoup plus que de faire passer son auteur sur une vague momentanée de popularité. Je crois que Zemmour, dont les parents étaient juifs d’Algérie, s’incruste dans la politique Française et y demeurera comme un des bons défenseurs de ceux et celles qui regrettent la France d’hier. Mais ce qui compte, en réalité, c’est demain et l’influence qu’aura tout ce débat sur l’avenir de la France. Je serais surpris que l’orientation politique actuelle du pays demeure ce qu’elle est. Le bon sens, la paix sociale et les Français méritent mieux que ça.
Comme vous, je ne crois pas en l’islamisation du Québec. C’est de la foutaise. Ce n’est que le fruit d’une peur collective qui s’est incrustée dans notre société depuis quelques années. Mais j’aimerais bien que la jeunesse maghrébine puisse s’y intégrer et y participer activement comme beaucoup d’autres ont fait dans le passé, sans toutefois oublier les particularités de leurs origines et de leur religion. Je ne parle pas d’assimilation, mais d’intégration. Les Québécois ont refusé, après la conquête, l’assimilation britannique et ne réclament pas d’assimiler les nouveaux venus sur leur territoire. Le passé a démontré leur capacité d’intégration : italiens, écossais, irlandais, grecs, polonais, européens de l’est, vietnamiens, hindous, autres asiatiques, etc… (il y a plus de 100 nationalités à Montréal).
Je sais que c’est possible pour les maghrébins francophones car quelques familles algériennes qui sont à Montréal et pour lesquelles j’avais signé, comme garant, les documents d’immigration, il y a déjà plus de 25 ans, l’ont fait. Leurs enfants sont devenus médecins, ingénieurs, éducateurs, travailleurs. Ils réussissent bien et font leur marque.
Malheureusement tout est devenu une question d’image, d’illusions. On s’imagine le pire. Peut-être faudrait-il inviter Tarak Ramadan pour donner des conférences au Québec auxquelles les médias pourraient assister et transmettre à notre population la réalité et le potentiel de l’immigration maghrébine. Ou encore trouver moyen de partager ses vidéos u-tube par les réseaux sociaux à un plus grand nombre de nos concitoyens. Je le souhaite.
Merci de votre intervention.

Claude Dupras