dimanche 21 septembre 2014

Sarkozy, le retour d’un champion

Il n’est pas un politicien comme les autres. Nicolas Sarkozy a été président de la France. Il a fait du bon boulot mais a été sali sans répit par une campagne antisarkozyste d’une violence inouïe. Elle a commencé dès sa prise de pouvoir et a eu finalement raison de lui lorsque les Français ont élu, à l’élection suivante, le socialiste François Hollande, avec une très faible majorité. J’ai été surpris de ce résultat malgré les sondages qui le prédisaient depuis plusieurs mois. J’avais toujours cru que Sarkozy ferait une remontée dans les dernières semaines de campagne précédant le scrutin. Elle a eu lieu et elle fut spectaculaire mais a manqué de temps. Une semaine de campagne de plus et le revirement spectaculaire que j’attendais se serait probablement concrétisé. Ce soir-là, j’étais triste pour la France car j’avais bien apprécié et admiré les actions intelligentes de ce président dynamique, affirmant même, souventes fois dans mes blogues, que j’aurais aimé qu’il soit premier ministre de mon pays, le Canada. « Moi, le président Hollande » sonnait faux.   

À la passation des pouvoirs, j’ai pu juger de la grandeur du nouveau président. Après leur rencontre, il a refusé d’accompagner, comme le veut la coutume, le président sortant-de-charge jusqu’à son automobile placée au bas de l’escalier principal dans la cour de l’Élysée. Sur le perron, il lui a serré faiblement la main, sans aucun signe de sympathie, et l’a quitté subitement pour rentrer au palais présidentiel, lui tournant le dos et le laissant là seul. Des millions de spectateurs à la télé, qui suivaient cette cérémonie, ont été surpris de ce manque de courtoisie. Ce n’est pas grand-chose mais ce geste mesquin me confirmait qui serait le nouveau président. En fait, j’ai constaté que Sarkozy et Hollande sont physiquement de la même hauteur mais pas de la même grandeur. Hollande s’est démontré petit, Sarkozy grand. C’était un premier signe de ce que serait l’administration Hollande.
Depuis, les socialistes ont sans cesse manifesté leur peur de Sarkozy. Ils ont voulu s’assurer de demeurer au pouvoir et qu’il ne puisse revenir actif en politique. Il est devenu l’homme à abattre et la campagne antisarkozyste s’est ré-accentuée au point qu’il a été pourchassé sans cesse par des policiers d’enquêtes policières mises sur pied par des juges d’instruction.
Je rappelle les plus importantes affaires. Karachi pour la création d’une société luxembourgeoise afin de financer la campagne Balladur : les juges l’ont libéré le qualifiant de témoin assisté. Tapie pour escroquerie en bande organisée : il a été déterminé qu’il est hors cause. Le financement lybien de sa campagne : le document de Médiapart s’est révélé un faux. Les écoutes de la police pour l’obtention par son avocat d’informations couvertes par le secret : il a été libéré de sa garde-a-vue. Le favoritisme en rapport avec des sondages de l’Élysée : aucune mise en examen n’a été prononcée. Bettencourt pour des sommes d’argent illicites pour sa campagne : la cour a décidé d’un non-lieu. Bygmalion par laquelle il aurait bénéficié de fausses factures pour sa campagne présidentielle : l’information judiciaire est en cours.  À ce jour, chacune tourne en queue de poisson. Mais les socialistes et les médias (qui leur sont favorables) continuent de s’acharner sur lui et de ressasser constamment toutes ces affaires.
Au lieu d’agir intelligemment et de l’écouter pour savoir ce qu’il à dire, au lieu de lui reprocher un passé noir fabriqué de toute évidence de toutes pièces, au lieu de reconnaître que les français ont besoin d‘espoir et qu’ils recherchent la lueur d’un avenir plus prospère, au lieu de reconnaître qu’ils voient en lui la solution à ces problèmes, on lui cogne encore dessus.
Sarkozy a été président, il sait plus que tous qu’il n’a pas fait que des bons coups. Il a acquis une expérience inestimable et, en homme intelligent, a appris.  Au lieu de le juger sans preuves, de le salir et de remuer de la boue, il y a lieu que les français s’informent et que la presse cesse de déformer et analyse avant de conclure.
Et aujourd’hui, malgré toutes ces affaires, il revient en politique active.
Dès l’annonce de son retour, le président Hollande a ressorti ses arguments anti-Sarkozy à sa récente conférence de presse, répondant à une question sur le sujet, il a dit ne pas vouloir commenter mais a enchainé aussi vite en déblatérant contre Sarkozy avec des arguments qui ne tiennent plus. Il a encore démontré sa petitesse. Le secrétaire-général du PS, lui-même sous enquête, a ajouté hautement, sans broncher, que Sarkozy revient en politique pour cacher les fautes qu’on lui reproche. Quelle connerie ! Il faut vraiment n’avoir rien dire pour inventer continuellement de telles sottises.
Si Sarkozy est coupable d’une des affaires, celui qui le sait c’est lui. Et s’il ne l’est pas, c’est encore lui qui le sait. Ferait-il tout le travail que son engagement à la tête du parti requiert pour risquer de se voir éventuellement démettre dans la honte, s’il se sait coupable?
Il est surprenant de le voir revenir et de vouloir être le président de son parti pour lequel il a été  le principal fondateur. Constatant le désordre de sa famille politique, il le juge dans une situation précaire et a décidé de retrousser ses manches et de le remettre sur pied, dans le meilleur intérêt des membres. C’est important, car la France démocratique a besoin de bons partis politiques, bien organisés, qui représentent toutes les tendances d’idées et d’opinions. Il est important que les membres des partis puissent participer à l’élaboration de leur programme politique et au choix de leurs dirigeants. Et pour ce faire pleinement, le parti doit être bien structuré, vivant, dynamique et en bonne santé financière.
Même si cela semble bizarre qu’un ancien président de la république française veuille revenir à la base en reprenant la tête de son parti dans « une marche qui sera longue » pour lui donner une orientation nouvelle et moderne, je trouve cela rafraîchissant. Nicolas Sarkozy voudra fort probablement, par la suite, redevenir son candidat présidentiel afin de diriger à nouveau la nation. C’est une autre chose que nous pourrons juger au moment du choix du candidat.
Aujourd’hui, on peut reconnaître que Sarkozy ne fait pas les choses comme les autres et qu’il exprime une ferveur, un zèle, une ardeur et un enthousiasme hors de l’ordinaire. Il a avec lui l’intérêt populaire, comme le démontrent les chiffres mirobolants sur sa page Facebook et son lien Tweeter générés par l’annonce de sa décision.

Claude Dupras

dimanche 14 septembre 2014

Le parti socialiste français va disparaître ?

La vie n’est pas facile pour les membres du parti socialiste de France. Les sondages répétitifs de différents sondeurs leurs cassent la tête. Ça va mal! Ça ne peut aller plus mal ! Leurs déclarations, leurs positionnements, leurs prédictions, leurs débats sont devenus une tour de Babel où tous les bruits sont brouillés. On ne sait plus ce qu’ils disent, ce qu’ils pensent, ce qu’ils veulent. Le président François Hollande réclame des élus socialistes qu’ils respectent ses politiques, le premier ministre ne parle que d’unité-unité-unité, les ministres jouent aux coqs, certains démissionnent, d’autres sont démis, de nouveaux sont nommés, une démission suit l’autre, les alliés politiques fuient, l’ex-première dame dévoile le réel Hollande… ce n’est pas beau ! Rien ne va plus ! Pourquoi!

Le gouvernement français actuel n’est pas un bon gouvernement. C’est simple. Il parle pour parler, promet pour promettre, ne rencontre pas ses objectifs, déçoit. Il taxe, taxe, taxe. Puis, il détaxe, détaxe, détaxe. Il ne sait pas où il va et cela devient évident. Les statistiques d’emploi, de relance de l’économie, de croissance, de compétitivité, etc… l’assomment mensuellement. Le français moyen ne comprend pas, craint pour sa famille, pour son emploi, pour son commerce, pour son entreprise. Il ne voit pas le bout du tunnel. Ce n’est pas surprenant, le gouvernement gouverne mal.
Une bonne démonstration est la formation du nouveau cabinet des ministres suite à l’affaire Montebourg-Hamon-Filippetti. De ces trois, les deux derniers n’avaient absolument pas le bagage ni l’expérience nécessaire pour être ministres de France. C’était clair le jour de leur nomination et c’est devenu encore plus clair le jour de leur démission. Pourtant Hollande les avait choisis. Et, il vient de récidiver en choisissant les membres du nouveau cabinet. Certains diront que c’est le PM Valls qui a fait le choix. Soyons sérieux !
Normalement, un cabinet de ministres doit être formé des meilleurs individus  disponibles afin que chacun puisse remplir adéquatement le devoir du ministère qui lui est confié. Ils doivent être les plus expérimentés, les plus à jour des problèmes de l’heure, les plus renseignés sur les solutions réalistes pour les régler, les plus prêts à prendre les meilleures décisions pour que la France progresse. Ils peuvent être dans le cercle des élus ou se trouver dans le privé, si nécessaire. Qu’ils viennent tous de la même ville, de la même rue, importe peu. S’ils sont les mieux qualifiés, ils doivent être choisis.
Le malheur est qu’Hollande ne procède pas comme cela. Il joue aux cartes, il avance des jetons pour gagner politiquement. La France est son second choix.
En effet, ce président cherche à créer des alliances pour l’avenir. Qu’importent les qualités requises pour de vrais ministrables, les choisis le deviennent sur la base de critères qui ont rapport avec le sexe, les régions, les services rendus, la loyauté, les partis de gauche, la popularité, les promesses, la tendance, etc… Ainsi, plusieurs sont nommés ministres et arrivent dans leur ministère sans savoir où celui-ci va, qui il est et où il doit aller. On parle ici de la France, Believe it or not !
C’est une méthode de choix ridicule qui débouche sur un cabinet faible, non efficace, incapable de régler les vrais problèmes. Avec l’enfer que vit la France aujourd’hui, il semble que pour la formation du dernier cabinet, le président aurait pu inviter plusieurs non-élus, reconnus dans leur sphère d’activité pour leur savoir-faire et leur efficacité, à venir l’aider à gouverner. Son approche est vouée à l’échec car le niveau des problèmes et des solutions à trouver est trop haut pour des ministres non qualifiés. Pourtant, Hollande le sait puisqu’il a chialé contre certains des anciens ministres, les traitants d’« incompétents ».  Ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui qui l’a dit et répété à son ex-compagne et ex-première dame comme on peut le lire dans son récent livre sur sa relation avec Hollande.
Il y a aussi le parti socialiste français et son idéologie inébranlable de gauche. Il veut que le comportement des français corresponde à ses croyances, ses idées, ses doctrines. La bourgeoisie américaine qui s’associe principalement au parti républicain fait de même, à droite. Le temps de tels partis est dépassé. Aujourd’hui, plus que jamais, un parti doit pouvoir s’adapter aux besoins du temps. Au pouvoir, il doit gouverner en fonction des problèmes réels et ne pas se laisser aveuglement orienter par son idéologie. Alors que de plus en plus de citoyens souffrent, le temps n’est pas de se complaire dans des chimères, des politiques utopiques, des illusions ou des projets irréalisables, non plus que de ne s’occuper que d’une classe de la société. Toutes les classes de la société française ont besoin de l’une et de l’autre pour se sortir du marasme dans lequel elles sont toutes immergées.
Le parti est à un niveau d’impopularité record. Balayé aux dernières élections législatives, il subira, de l’avis de tous, une secousse sera encore plus forte aux prochaines élections sénatoriales. Son approche politique a entrainé Hollande dans les bas-fonds électoraux parce qu’elle ne correspond pas aux problèmes d’aujourd’hui. Le président semble avoir compris enfin le désastre dans lequel il a poussé la France, et ses nouvelles politiques ont pris un tournant brusque vers la droite. C’est ce qu’il avait à faire dans les circonstances actuelles, il n’avait d’autres choix. Mais plusieurs membres influents du parti socialiste s’offusquent et menacent de ne pas accorder leur confiance au nouveau programme politique du gouvernement Valls, à l’Assemblée Nationale. Si cela se concrétise, on comprendra que ce parti s’éloigne à nouveau des vrais problèmes et est voué à la disparition de son influence politique en France. Il risque de devenir une entité négligeable.
Au Canada, j’ai été longtemps membre actif du parti progressiste-conservateur du pays. Ces deux qualificatifs ensemble sont surprenants mais ils représentent bien ce qu’était ce parti qui avait dans son sein une aile droite forte et une aile gauche forte. C’est le parti de John Diefenbaker, plus à droite, celui de Joe Clark, plus à gauche et de Brian Mulroney, plus au centre. Ces trois ex-premiers ministres appliquaient une politique du parti appropriée aux besoins du moment. Chaque aile savait user de son influence si un besoin particulier de la population se faisait sentir et l’autre savait se rallier. Ainsi l’approche gouvernementale était pragmatique. Il en est de même pour le parti libéral du Canada. On peut critiquer chacun d’eux à différents moments, mais le fait demeure que le Canada progresse constamment et bien.
La France n’est plus à l’heure de Jean Jaurès, ni à celle de l’après-guerre de DeGaulle. L’heure est à la vraie démocratie. Les électeurs comprennent mieux l’envergure des problèmes. Ils sont mieux renseignés et plus vite. Ce ne sont plus les discours qui manient l’opinion publique, mais les médias qui, par tous les moyens différents que leur offrent les  nouvelles technologies, répandent rapidement les informations. De plus en plus, chaque côté de la médaille de chaque problème, est connue. Nous devenons plus aptes à nous faire une opinion. Certes, il y a toujours les images et les illusions que cherchent à créer les politiciens pour que l’opinion publique les favorise, mais lorsque ça va mal, elles n’atteignent pas les électeurs.
Ensemble, le président Hollande et son parti socialiste doivent repenser leur approche politique afin que les meilleures personnes dirigent le pays, non seulement dans le temps présent mais aussi et surtout dans le futur, sinon le parti risque de disparaître. La France a besoin dans les prochaines années de meilleurs conducteurs à la roue de l’État, quelque soit le parti, car le chemin est parsemé d’obstacles majeurs.

Claude Dupras