lundi 10 décembre 2018

Une députée en T-shirt ou le décorum à l’Assemblée Nationale ?

La nouvelle députée de l’Assemblée Nationale du Québec du comté de Taschereau est une jeune femme du nom de Catherine Dorion. Connue dans son milieu, elle l’est peu sur l’ensemble du Québec. Elle a brigué les suffrages deux fois dans le passé, sans succès.

Née à Québec en 1982, ses études la mènent à une maîtrise en sciences politiques du King’s College de Londres. Puis elle est mère de deux filles.  
Elle devient actrice dans plusieurs téléromans et au théâtre et remporte des récompenses dont celui de la révélation de l’année en 2007 au Gala des Masques. Puis elle est chroniqueuse, collaboratrice et réalisatrice, dont pour un micro-documentaire sur « les immigrants et la souveraineté du Québec » et des émissions télé. Elle signe des blogues dans le Journal de Montréal et de Québec.
Politiquement, elle s’engage pour surtout faire réagir le public. Elle publie, entre autres, un recueil de poèmes « FUCK TOUTE (2016) »; des essais dont « Libérer le désir et l'amour en politique » où elle défend l’amour libre et discute du désir qui est pour elle un moyen de déconstruire les institutions, telles que le couple et la fidélité; un roman jeunesse « Ce qui se passe dehors », l'histoire de jeunes qui s'engagent en politique. Elle s'exprime pour la nudité dans les vestiaires des piscines publiques.

Elle est engagée dans le mouvement indépendantiste québécois. Candidate défaite aux élections de 2012, elle publie une capsule vidéo sur YouTube, traitant de la source de son engagement. Cette capsule se classe dans les trois vidéos les plus regardées au Canada. Ce succès inattendu la met sur le devant de la scène politique. Elle est de nouveau candidate perdante aux élections de 2014. Quatre ans plus tard, elle est investie candidate de Québec Solidaire et est élue le 1er octobre 2018. 

Ce qui choque plusieurs Québécois, c’est qu’elle continue, même députée, à s’habiller en cégépienne à 36 ans alors qu’elle est députée. Il semble qu’elle veut être elle-même, se sentir bien ou ressembler au peuple ouvrier qu’elle représente et profiter du fait qu’il n’y a pas de code vestimentaire à l’Assemblée Nationale pour ce faire. À cause de son accoutrement, elle sait qu’elle attire toute l’attention et que ses deux discours à ce jour n’auraient pas été discutés si elle n’était pas rebelle et si elle ressemblait à tous les contestataires ? Certains craignent qu’elle tienne des discours irresponsables et antidémocratiques. Ce n’est pas le cas à ce jour et si elle a plus à offrir que son désir refoulé d’être vue, on le saura assez vite !

Il faut avoir écouté le discours qu’elle vient de faire au Parlement dont le sujet était « la solitude » pour savoir qui elle est vraiment. Je l’ai entendue (sur internet) et bien aimée. J’en conclus que je préfère une députée qui s’habille de façon non conventionnelle et qui sait exprimer intelligemment et clairement les vrais problèmes avec lesquels un grand nombre de nos concitoyens sont pris (dont les électeurs de son comté), qu’un député qui s’habille avec décorum mais qui dit et répète des conneries qui n’ont rien à voir avec les vraies difficultés des Québécois.

Nonobstant sa façon de se vêtir au parlement, elle s’est très bien exprimée sur un sujet fort important qui n’est jamais abordé par les députés: le problème de la solitude pour les personnes démunies qui affecte davantage leur triste qualité de vie.

Elle a d’un coup établi qu’elle mérite d’être plus écoutée que regardée, tout en sachant qu’elle et son parti condamnent le capitalisme, demeure flou au sujet de l’alternative et que leur programme politique est toujours en réécriture.
J’aurais le goût de dire que le Parlement n’est pas seulement celui des gens bien habillés. C’est celui de tous les Québécois où on discute et cherche à régler les problèmes de tous les Québécois. Lorsque j’étais jeune, tout le monde avait son habit du dimanche. Ceux qui ce jour-là étaient habillés comme en semaine étaient pointés du doigt. La vie change et il faut, en tout temps, privilégier les idées.  Malheureusement, il y en a quelques fois, des mauvaises et c’est là qu’il faut critiquer. J’aime bien le décorum, mais je préfère le discours sensé, sensible qui frappe le clou sur la tête, si je ne peux avoir les deux.

Catherine Dorion doit être jugée principalement pour ses discours comme députée et non, comme depuis 10 jours, par son T-shirt avec lequel elle a quand même été élue. Une chose certaine est qu’elle apporte une certaine fraîcheur non négligeable sur l’échiquier politique québécois. J’attends avec optimiste ses prochains discours sur des sujets qui touchent vraiment le cœur des Québécois. Peu importe, qu’elle s’habille comme il faut !


Claude Dupras

jeudi 6 décembre 2018

Le PM François Legault, opportuniste ou un vrai chef ?

Le nouveau Premier Ministre du Québec, François Legault, est vraiment un bon politicien. Je pensais différemment lors de sa démission du parti Québécois et surtout lorsqu’il a créé un nouveau parti politique au Québec, la Coalition Avenir Québec.

Avant tout un homme d’affaires qui avait beaucoup à travailler sur ses qualités d’orateur, il était peu clair dans ses énoncés de politique et montrait une image un peu gênante par moment. Rien n’annonçait la grande victoire politique qu’il a connue.

Homme intelligent, fin stratège, il a compris que la politique est un commerce d’images et d’illusions. Un jour, il a décidé qu’il serait Premier Ministre du Québec. Peu de personnes auraient misé sur cette possibilité à ce moment-là. Mais Legault, pragmatique, savait ce qui devait être fait pour rencontrer ses objectifs. Il comprenait que le vote de chacun des Québécois est motivé par une seule question qu’il a en tête, bien inconsciemment, en analysant un candidat : Est-ce que je l’aime ? » Et, pour se faire aimer, Legault se devait de dire, de répéter et de promettre tout ce que l’électeur voulait entendre et il a décidé d’écouter et d’observer tout ce qui se passait dans le milieu politique québécois depuis ce jour. Il s’est imprégné complètement des désirs politiques des Québécois et c’est ce que son programme politique comprend.

Son parti a gagné quelques sièges à sa première élection générale. Un peu plus à la deuxième. Et comme Legault n’était pas un homme à lâcher devant l’épreuve, il savait que finalement il trouverait une solution à ses défaites électorales. Il a continué à écouter les électeurs pour mieux les comprendre. Ce faisant, il bâtissait un programme politique qui se mariait parfaitement à leurs désirs.

Aujourd’hui, Legault affirme vouloir respecter ses promesses électorales. L’un des premiers débats est celui de l’immigration. Il dit souhaiter donner un coup de frein dans le nombre d’immigrants avec comme prétexte de permettre au Québec de mieux intégrer ceux qu’il accueille. Il sait très bien que cet argument n’est qu’un faux-fuyant et qu’il a fait cette promesse strictement pour avoir des votes lors de l’élection. Nonobstant cela, il maintient sa position. 

À mon avis, c’est une erreur politique grave qui vient d’une promesse électorale regrettable car basée sur la crainte injustifiée créée dans notre société contre les nouveaux immigrés, particulièrement ceux de confession musulmane.
Le Québec a besoin de nouveaux immigrés pour assurer la poursuite de son développement actuel, rencontrer ses besoins en main-d’œuvre et pour ajouter continuellement à son éducation, à ses valeurs humaines et à la richesse qu’apporte la diversité des cultures. Un chef d’État qui met ses ambitions politiques au-dessus de l’intérêt supérieur du peuple qu’il gouverne ne peut que subir une baisse importante de sa crédibilité politique. C’est de la « politicaillerie », au moment où le Québec doit avoir un vrai chef politique.


Je suis fort désappointé du PM Legault qui démontre un opportunisme politique inapproprié et irresponsable. J’espère qu’il se rendra compte que de tels gestes et actions ne peuvent que nuire à son action politique.

mercredi 28 novembre 2018

L'Ontario français

Les décisions irrationnelles du PM ontarien, l’anti-francais Doug Ford, ont choqué. Après une campagne électorale durant laquelle il a tout promis aux franco-Ontariens pour pouvoir prendre le pouvoir, Ford s’est retourné et a coupé le projet qu’ils avaient le plus près de leur cœur, une université francophone à Toronto et, en plus, il a aboli le poste du Commissaire indépendant pour la protection des services français. Il veut anéantir l’Ontario français, du moins il en donne l’impression.   

La ministre Caroline Mulroney, responsable des affaires francophones, impressionnée devant les problèmes monétaires de son gouvernement, a sous-estimé l’ampleur de la crise linguistique générée par ces décisions négatives de son gouvernement. Et depuis, loyale a son gouvernement, elle continue de le défendre sans trop de conviction.

Évidemment, plusieurs Canadiens français et Québécois ont compris sur-le-champ les répercussions négatives de ces décisions sur le fait français en Ontario et au Canada. De son côté, une jeune députée, Amanda Simard, la seule députée franco-ontarienne du caucus progressiste-conservateur de Ford, qui représente un comté composé à 70 % de francophones et qui n’a pas été consultée avant l’annonce de ces décisions fatales, s’élève contre et bravement ose faire face à son gouvernement.

L’opposition demande au PM Ford de retirer ses coupures et affirme que le parti au pouvoir s’y opposant cherche à étouffer les voix divergentes et réclame le silence de la jeune Simard. Les leaders de la francophonie ontarienne savent que sans résistance, l’assimilation de leur groupe est inévitable. La bataille pour l’Hôpital Montfort l’a bien démontré et est leur modèle. Ils ont combattu et gagner leur hôpital français. Sans batailles, il n’existerait plus.

Les francophones hors-Ontario ont aussi un rôle important à jouer dans ce conflit. Ils doivent tous y participer car il touche à ce qu’il a de plus important pour eux, leur langue, culture et la justice pour certains des nôtres. 

À mon avis, on ne peut laisser aller les choses comme ça sans réagir. Ce sont les Français qui ont découvert notre pays et qui en ont été les premiers bâtisseurs. Notre longue histoire et notre développement jusqu’à ce jour doivent beaucoup à la solidarité que nos ancêtres ont démontré dans les moments les plus difficiles. Sans eux, la francophonie serait inexistante au Canada. Chaque génération a fait sa part en prenant la relève du combat pour assurer la survie et le progrès de notre nation francophone. Souventes fois, elle a été vraiment menacée, mais elles ont vaincu. Aujourd’hui, elle est encore menacée dans la plus grande province canadienne et, comble de l’insulte, par son propre gouvernement. 

Depuis le début de l’opposition aux décisions de Ford, ce dernier a reculé un peu en proposant des compromis insignifiants. Il se doit, au minimum, revenir à la case de départ pour le projet de l’université française en Ontario et rétablir le commissaire pour les services français. Ensemble nous pouvons le persuader.


Nos concitoyens francophones de l’Ontario doivent continuer à grandir et à progresser. Tout empêchement à cause de leur langue est odieux ! Ils sont nos frères et nos sœurs. Leur combat est notre combat ! Pouvons-nous nous permettre de rester les bras croisés sans agir, sans donner notre opinion et notre appui à nos frères francophones ontariens? Leur cause est notre cause! Faisons notre part !


Claude Dupras 

vendredi 16 novembre 2018

Un premier ministre québécois pas comme les autres

Dans ma vie, j’ai eu le privilège de rencontrer plusieurs premiers ministres du Québec. Le premier et sans aucun doute le meilleur fut Maurice Duplessis, suivi de près par René Lévesque et Jean Lesage. Ces trois individus ont changé le Québec et lui ont donné sa base solide. Ils étaient des personnages de vision et d’action et ce qu’ils ont accompli a permis à leurs successeurs de continuer à bâtir notre société et à lui donner son dynamisme.

Les Québécois viennent d’élire un nouveau premier ministre, François Legault.

Il a une formation d’homme d’affaires et a une approche pragmatique aux problèmes. Il a créé avec d’autres la compagnie aérienne Air Transat qu’il a quitté subitement pour reprendre ses billes, sans explication, après un différend d’affaires avec ses associés.

Il vise alors la politique. Pour lui il ne s’agit pas de réorienter le Québec mais de le réparer. Il est nommé ministre de l’éducation en 1998 par le PM Lucien Bouchard et aussitôt, il dénonce l’inertie et le manque de vision des hauts fonctionnaires. Il croit alors en la viabilité d’un Québec souverain et le démontre dans une analyse qu’il publie.

Mais 14 ans plus tard, il crée un nouveau parti qui n’aura rien à voir avec l’idée de l’indépendance ni avec les politiques des partis Libéral et Québécois. Il faut que ça change clamait Jean Lesage. Pour Legault c’est en fait le même slogan. Il veut de la performance dans le gouvernement et cherche à l’imposer par des méthodes diverses.

Legault entreprend alors un long pèlerinage à travers le Québec et réunit, partout sur le territoire, des Québécois par petits groupes. Même s’il n’aime pas critiquer, il explique qu’il veut que cessent la querelle stérile Canada-Québec et le déclin de la qualité de vie des Québécois. Son parti n’est ni à gauche ni à droite et est présent aux élections générales de 2012 et 2014, sans trop de succès. Par la suite, il affirme être un nationaliste, oubliant les effets dévastateurs de ce genre de politique en Europe.

Il promet de créer des richesses et de rendre tous les Québécois plus riches. Il n’est pas politicologue et comprend qu’il n’est pas né pour être un politicien d’opposition. En politique, il se voit comme un homme d’affaires, en compétition. Cependant, lorsqu’attaqué, il se défend mal.

Sa campagne électorale 2018 est sans erreur de parcours. Pour gagner, il mise sur les scandales chez les Libéraux et l’usure du gouvernement libéral dirigé par le PM Couillard. Il réunit sous sa bannière une équipe de candidats hors-pair et similaires à l’équipe du tonnerre de Lesage. Il répète les mêmes arguments et les Québécois l’écoutent enfin. Se sentant gagnant, il ose diminuer et modifier à la baisse ses promesses électorales. Il ne se trompe pas et son parti est élu majoritaire. Legault devient premier ministre.

Comment va-t-il se comporter lorsque la critique inévitable de son administration viendra ? C’est là que l’on connaîtra le vrai François Legault.

Une chose est certaine, le Québec vient de se donner un chef politique à l’antipode de ses premiers ministres précédents. 


dimanche 9 septembre 2018

Une élection comme les autres

Les différents sondeurs de la présente élection québécoise constatent tous que le nombre d’électeurs « indécis » est plus élevé que lors des élections précédentes. Cela est surprenant puisque tous les sondages pré-campagne indiquaient une victoire certaine et écrasante de la CAQ de François Legault, la presque-déroute du Parti Libéral et la quasi-disparition du parti séparatiste PQ. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

Pourquoi ce revirement après à peine quelques semaines de campagne ?

Legault a une équipe du tonnerre mais elle semble insuffisante pour le faire élire avec une majorité absolue. En fait, cela démontre que l’affirmation « la politique est une affaire de chef » demeure toujours la réalité et cela malgré tous les nouveaux outils numériques disponibles pour connaître et atteindre les électeurs en 2018.

Les promesses électorales aux montants faramineux n’ont pas eu d’influence sur le processus de décision des électeurs car, à un moment donné, ils ont compris qu’elles étaient ridicules et même disgracieuses.

Dans cette élection, ce n’est plus la couleur, le programme ou l’équipe du parti qui comptent, c’est le chef. Et les électeurs se posent finalement et inconsciemment la même question que par le passé, très simple : « est-ce que je l’aime ou je ne l’aime pas ? ».

Depuis le début de la campagne, Legault est bivalent. Tantôt il hésite, baragouine ses mots, mêle ses idées, explique mal son programme et tantôt il est clair, précis. Cette attitude bizarre affecte son image et plusieurs électeurs,  surpris, hésitent et l’aiment moins. Il devra être le meilleur aux débats, comme il a été aux dernières élections, pour avoir une chance de gagner.

Couillard, qui a été vilipendé durant la dernière année de son mandat de PM, est calme, s’exprime mieux, même bien, rappelle ses bons coups et montre à nouveau ses qualités de chef. Il a un regain d’amour.

Jean-François Lisée surprend par son aplomb, ses idées pratiques, son programme réaliste et la clarté de son discours qu’il exprime calmement et avec respect. Ce n’est pas le coup de foudre mais c’est dans la bonne direction.

Québec Solidaire continue à détruire le château-fort du Parti Québécois. Sa chef n’a pas l’envergure pour être premier ministre, mais est aimée dans son milieu de l’est Montréal où elle est la reine.

Comme toujours, cette élection est une question d'amour !

 

Claude Dupras

lundi 3 septembre 2018

La gestion de l'offre, oui ou non ?


Une question dont on ne peut parler en période électorale est bien celle du système de la Gestion de l’offre qui a été mis-en-place pour protéger les revenus des producteurs de lait, de poulet, de dindon et d’œufs. On vient de le constater clairement suite à la position du président Trump qui cherche à l’abolir via ses négociations de l’Alena et à la vive réaction de nos chefs politiques au Québec comme au Canada.
Il n’y a pas un parti ou un politicien qui osera donner une opinion autre que favorable à cette politique nationale, s’il veut se faire élire, car le lobby des producteurs est trop fort et un grand nombre de comtés électoraux en bénéficie. Le seul qui a bravé par principe et sans crainte est le député conservateur de la Beauce, Maxime Bernier, et il en a payé les frais puisqu’il n’a pu devenir chef de son parti dû à la révolte des cultivateurs conservateurs québécois et autres qui l’ont opposé subtilement durant la course au leadership.  
Le Canada est le seul pays au monde (depuis 7 ans) qui maintient une politique de gestion de l’offre pour protéger ses producteurs et le Québec qui produit 44% des quotas canadiens est évidemment le plus grand défenseur de cette politique.
Nos gouvernements favorisent cette méthode puisqu’elle est un mécanisme qui assure les revenus aux producteurs sans qu’ils aient l’obligation d’accorder des subventions comme aux USA et dans d’autres pays du monde. De plus, elle contribue à la richesse de plusieurs de nos villages québécois où œuvrent 7 000 producteurs à haut revenu. Cela n’est pas un argument négligeable au point de vue de la qualité de vie de ces villageois.
Les pénalisés, ce sont nous qui payons. Sans gestion de l’offre, les prix aux consommateurs seraient de beaucoup moins élevés. Par exemple, le lait se vend aux USA 1,12 $CDN le litre alors qu’il est 1,50 $CDN le litre chez nous. On peut comprendre aussi que les gens à faible revenu sont grandement défavorisés par ce système de contrôle des prix par les producteurs.
Avec la gestion de l’offre, les supers fromages français nous étaient inaccessibles. Mais les Européens ont décelé une faille dans le système en rapport avec l’exportation de leurs fromages au Canada. Elle a été reconnue et maintenant nous pouvons déguster les fromages français puisque l’importation de 16 000 tonnes a été autorisée. Sur le champ, Ottawa a annoncé une subvention de 4 milliards aux producteurs canadiens de fromage pour compenser la baisse de leurs ventes.
L’importation d’une certaine quantité de produits agricoles de producteurs étrangers est acceptée mais pour protéger les hauts prix générés par la gestion de l’offre, de fortes pénalités douanières s’appliquent. Ces surtaxes varient de 150% pour le dindon à 300% pour le beurre, le fromage et le yogourt. Ce sont ces pourcentages très élevés que dénonce le président américain Trump pour attaquer le Canada si durement ces jours-ci.
L’argument principal des producteurs canadiens est que la gestion de l’offre assure un revenu décent aux agriculteurs et qu’ils sont essentiels, par la qualité de leur production, à la qualité de vie des Canadiens.
La méthode de la gestion de l’offre est-elle défendable ? Une telle ingérence déloyale des gouvernements canadiens dans un secteur économique de la première importance doit-il être maintenue alors que tous les pays du monde l’ont rejetée ? Est-ce raisonnable de tolérer qu’un tel monopole aille à l’encontre du libre-échange mondial ? Est-ce acceptable que ce système défavorise les moins nantis de notre société pour les produits essentiels à leur vie ? Est-ce qu’un système de subventions gouvernementales ne serait pas finalement plus équitable que la gestion de l’offre ?
Avec les prix des produits des grandes épiceries qui grimpent à une vitesse vertigineuse, n’est-il pas temps que l’on cherche à les stabiliser ?

Claude Dupras

mercredi 22 août 2018

Les violences sexuelles et l'Église catholique

Le pape Francois en a plein les mains avec les violences sexuelles de ses prêtres et frères dans le monde. Des cardinaux de tous les coins de la planète sont parmi les accusés dont certains occupent des hauts postes de l’Eglise catholique à Rome.
Dans un premier temps, François a fait une erreur magistrale lors de sa visite au Chili, en janvier, pendant laquelle il a accusé de « calomnie » les victimes d’un prêtre prédateur. J’avais à ce moment-là décrié, comme des millions d’autres, sa prise de position. Depuis, il a compris et agit fortement. Il semble vouloir aller au fond de ce problème majeur qui mine la réputation et l’organisation de son Église.
Pour moi, la solution est évidente; éliminer le célibat obligatoire aux prêtres et aux frères et mêmes aux religieuses comme le font les autres grandes religions du monde pour leurs ministres du culte, tels les protestants, les évangélistes... D’ailleurs, ces derniers, avec leur nombre grandissant de jeunes couples de pasteurs, sont en train de convertir l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie et partout l’église catholique perd des plumes au point que l’on peut se demander si elle va survivre.
Ça fera ces graves problèmes d’homosexualité avec des enfants ! Ce ne sont pas des cataplasmes papaux qui vont arrêter ces hommes en soutane de poser ces gestes ignobles. C’est trop leur demander car le célibat obligatoire est contre nature. Si un changement important n’est pas fait, la religion catholique risque de subir des coups irréparables. D'ailleurs, sa décadence est en marche...et c'est la responsabilité du pape de l'arrêter.