jeudi 26 novembre 2009

« Je n’y vais pas, je n’y vais pas… j’y vais » (Harper)

Rien ne va plus pour le PM canadien Stephen Harper et sa politique environnementale. Au moment où les provinces canadiennes dénoncent l’inaction pour combattre le réchauffement climatique et qu’un rapport du Comité du Trésor sermonne le gouvernement pour sa piètre performance en rapport avec la qualité de l’air, la biodiversité et les émissions de gaz à effets de serre (GES) au Canada, voilà que le président américain Barack Obama annonce qu’il sera à Copenhague pour la conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques, en décembre.

Obama rejoindra plus de 62 chefs d’état qui par leur présence active démontreront toute l’importance qu’ils attachent à ce problème majeur qui confronte la terre. De plus, ils indiquent qu’ils sont prêts à prendre leurs responsabilités financières pour aider les pays en développement à rencontrer leurs objectifs respectifs dans ce vaste effort mondial.

Copenhague est une opportunité qui arrive au bon moment. Alors que les négociations pour la préparation de cette conférence avançaient à pas de tortue, voilà que le « momentum » qui en découle maintenant exerce une pression importante sur tous les gouvernements et tous les joueurs privés pour enfin livrer la marchandise. Il faut en profiter car trop de pays, de manufacturiers, d’agriculteurs, sans compter les compagnies pétrolières, cherchent des faux-fuyants pour s’en sortir ou retarder les échéances des actions à prendre.

C’est l’ex-VP américain Al Gore qui rappelait, hier, qu’il est essentiel que Copenhague accouche d’une entente opérationnelle solide et de directives claires afin que les négociateurs internationaux puissent préparer, pour l’an prochain, le traité complet devant être signé par toutes les nations.

Pour le PM Harper et son ministre de l’environnement, Jim Prentice, tous deux députés de l’Alberta, rien ne presse et rien n’est important. Malgré qu’Harper ait annoncé hier à la Chambre des communes qu’il n’ira pas à Copenhague, aujourd’hui, en catastrophe, il annonce qu’il y ira. Le moindre que l’on puisse dire c’est que ça ne fait pas sérieux... Non seulement la politique du gouvernement conservateur est calquée sur celle des USA, le déplacement de notre premier ministre l’est sur celui du président américain. C’est à se demander si le Canada est un pays souverain.

Heureusement que les Américains ont élu Barack Obama, car s’ils avaient élu un autre Georges W. Bush, notre pays ne serait pas présent à Copenhague et notre politique environnementale inexistante.

L’hésitation du PM Harper de parler à l’étranger d’environnement, s’explique jusqu’à un certain point, par le fait que notre PM est coincé par une question d’intérêt personnel puisqu’il vient d’Alberta où se trouve l’exploitation des sables bitumineux qu’il a encouragée envers et contre tous malgré que les experts internationaux répètent depuis belle lurette que l’extraction des sables bitumineux par la façon actuelle met en danger l’espèce humaine.

Pourtant, le PM Harper sait bien maintenant que le réchauffement climatique n’est pas une « invention socialiste » comme il le disait du temps du Reform Party. Il sait bien que c’est autre chose puisque des signes jaillissent, chaque jour, de partout. Par exemple, encore aujourd’hui, on apprend que les infrastructures du grand nord se dégradent de plus en plus. Routes, bâtiments, pipelines, structures de communications ont leurs fondations assises sur le « permafrost » depuis toujours considéré comme permanent mais qui commence à fondre. Cela va devenir un problème majeur pour le gouvernement Canadien qui gère tout le grand nord.

Il est possible qu’avec le temps, le PM Harper agisse avec responsabilité, et non en hypocrite, sur la question du réchauffement climatique. Je l’espère mais je n’y compte pas car il me donne l’impression que c’est la conjoncture politique qui le force à agir. Il est lié mains et pieds par les pétrolières de l’ouest et ne sait comment se libérer.

Claude Dupras

Aucun commentaire: