mardi 3 janvier 2017

2017, une année particulière de fêtes

Cette année, nous célébrons le 150e anniversaire du Canada et le 375e anniversaire de la ville de Montréal. Les festivités seront nombreuses et grâce aux moyens de communication contemporains, particulièrement les médias sociaux, les citoyens et citoyennes seront motivés de participer en grand nombre.

Je sais l’immense travail de planification, d’organisation, de financement et de réalisation que requièrent de telles réjouissances ayant été, en 1992, coprésident de la corporation Canada125 créée par le gouvernement du Canada pour organiser les fêtes du 125e anniversaire du pays. Les responsables ont toute mon admiration.
Ce jour-là, en 1990, j’étais en plein travail professionnel lorsque je reçu un appel téléphonique du ministre Gerry Weiner, secrétaire d’État du Canada, m’annonçant que mon nom avait été choisi pour être coprésident du comité organisateur des fêtes du 125e anniversaire du Canada avec un homme d’affaires d’origine macédonienne de Toronto. Je fus fort surpris et flatté de cette marque de confiance, mais j’hésitai devant cette proposition intéressante. Je n’avais pas vraiment le temps de remplir une telle tâche et si j’acceptais, je serais condamné à travailler presque tous les soirs et les weekends pour rencontrer mes obligations envers mes clients. Le ministre m’invita à le rencontrer à Ottawa pour en discuter avec le co-président. Ce que je fis. Finalement, j’acceptai et je me retroussai les manches.
Le ministère avait déjà mis en place un groupe de hauts fonctionnaires pour la préparation de la planification des fêtes. Quelques semaines plus tard, le macédonien démissionna et le ministre me demanda d’identifier un nouveau coprésident. J’ai compris qu’il devait venir d’une autre partie du pays que moi, préférablement de l’Ouest canadien. Je pensai à Frank King qui avait été le président du comité des Jeux Olympiques d’hiver de Calgary en 1988 qui avait connu un très grand succès. Suite à mon appel, ce dernier accepta et ensemble nous avons convoqué le conseil d’administration dont les membres avaient été choisis en grande partie par le gouvernement. Ils étaient tous de grands canadiens qui avaient fait leur marque dans des secteurs différents et étaient décorés de l’Ordre du Canada, dont une ex-ministre libérale.
Ce fut le début d’une aventure exceptionnelle qui m’amena dans tous les coins du Canada à la rencontre de milliers de Canadiens. Plusieurs activités demeurent dans ma mémoire comme lorsque je fus invité à lancer la première balle avant une partie des Blue Jays de Toronto pour souligner une activité de Canada 125 dans la ville reine, de même avant une partie des Expos de Montréal, à prononcer une courte allocution à l’ouverture du Stampede de Calgary devant plus de 50 000 personnes ou à parler à l’école Emilie-Tremblay à Yellowknife dans le Yukon à ses élèves et leur familles francophones de l’ouest canadien. 
Nous voulions réaliser quelques grandes activités mais surtout encourager les Canadiens à prendre des initiatives personnelles pour organiser, comme il l’entendait, les fêtes dans leur milieu. Une intense campagne télévisée fut conçue à cet effet et dirigée par une agence publicitaire renommée de Montréal. Elle porta ses fruits et plus de 22 000 activités furent reconnues, acceptées et organisées.
De plus, nous proposions de monter une grande activité dans chaque grande ville du pays. À Montréal, par exemple, nous avons réuni les orchestres symphoniques de Montréal et de Toronto au stade Olympique de Montréal avec trois grands chanteurs canadiens : un ténor, un baryton et une soprano. De plus, les tambours et les canons de l’armée canadienne furent invités pour produire les percussions nécessaires à l’« Ouverture solennelle 1812 » de Tchaïkovski qui était au programme. Plus de 65 000 personnes étaient présentes au parterre et dans les estrades. Le spectacle fut télévisé par Radio-Canada partout au pays, d’un océan à l’autre, à deux reprises, sur toutes les chaînes.  
En général, le gouvernement fut satisfait du résultat des fêtes.
Le comité organisateur voulait aussi laisser au pays un projet que nous qualifions de « projet-héritage » pour les générations futures. C’est ainsi que fut conçu et lancé le projet d’une piste transcanadienne « le sentier Canadien - Canada trail ». Des membres de Canada125 siégèrent sur le comité fondateur du projet dont Paul LaBarge, l’avocat de Canada125. Aujourd’hui, après 25 ans, il est toujours là comme président de la corporation du sentier.
Le but était de relier tous les sentiers du Canada dans un grand sentier en construisant des liens nouveaux, en réaménageant les parties existantes où nécessaires et en les rendant tous accessibles à un plus grand nombre de Canadiens possibles. Aujourd’hui, plus de 90 % des sentiers sont raccordés dans les 10 provinces et les trois territoires canadiens, pour une longueur totale de 23, 864 km. Incroyable ? Non, vrai !
Voici un court vidéo où Pierre Camu, un des proches collaborateurs de Canada 125 et un des mandatés pour lancer ce projet du grand sentier, parle du pourquoi du projet.
En furetant sur internet, le lecteur trouvera toute l’information sur ce projet important qui ne cesse de croître et de s’améliorer. On remarquera que le sigle du Grand sentier est celui de Canada 125, légèrement modifié.
Je souhaite aux organisateurs des fêtes du 150ième anniversaire du Canada et du 375ième de Montréal, un grand succès en espérant qu’ils sauront aussi laisser chacun un « projet-héritage » pour les générations futures qui leur rappelleront ces moments importants.
Claude Dupras

4 commentaires:

Claude B. a dit…

Salutations distinguées,
Bonne année à toi et à Manon en souhaitant que cette dernière continue sa progression.
Pour le 125 iême je n'oublierai jamais l'invitation que tu m'avais fait pour participer la sélection des projets de diffusion que le gouvernement avait décidé de subventionner pour souligner l'événement.Cela me permit de rencontrer Alex Colville, un grand peintre mais aussi un monsieur absolument charmant.
Mais cela m'a donné accès à un univers que je ne connaissais pas; celui de la chasse aux subventions pratiquée avec plus ou moins de dextérité par toute la faune des "producteurs indépendants" du pays.À partir des budgets improvisés en passant par toute la panoplie des idées farfelues l'expérience m'a donné un regard privilégié dans l'univers du show business canadien. J'ai compris très rapidement le sens de l'expression "seed money". J'ai aussi compris que ce n'est pas facile de choisir dans des circonstances aussi périlleuses.
Celle qui me reste à l'esprit c'était cette idée de photographier les Canadiens de tous les jours à travers le pays le jour d'anniversaire. Le bouquin qui a suivi était remarquable. J'ai encore en tête cette photo d'un banquier chez lui au petit matin qui passait le fer sur ses pantalons pendant que sa femme était confortablement assise en sirotant un café.
De bons souvenir Claude, avec un pensée pour Jean Loiselle qui siégeait aussi sur le comité de sélection.
Ciao amigo
CB

Claude Dupras a dit…

Claude B.

Dans mon dernier blog, je parle beaucoup de moi. J'ai fait çi, j'étais là... est-ce bien? Est-ce trop? Ai-je l'air d'un gars qui se pètent les bretelles? Etc... devrais-je être plus neutre?

Jusqu'à quel point ma chronique peut-elle être personnelle même si j'y exprime mon opinion?

Merci de ton attention.

claude

Claude B. a dit…

Salut,
Au contraire Claude c'est précisément ce qui rend le blog intéressant.Si tu étais au service de La Presse et que tu devais faire office de chroniqueur les chose seraient différentes mais on est dans un nouveau médium. La beauté du Net c'est l'absence de contraintes.Chacun des diffuseurs trace les lignes de conduites qui lui appartiennent. C'est pour cela aussi qu'il y a n'importe quoi qui flotte partout sur le Net. Pour moi, il y a très peu d'intérêt dans toute cette macédoine d'information.Par contre des chroniqueurs de ton type sont précieux. Ils apportent une touche hautement personnalisée qu'on ne trouve pas ailleurs dans les médias conventionnels.Tu donnes au Net ses lettres de créance. Une approche inédite. Continue et mets en plus.
Ciao

Guy Geoffrion a dit…

Bonsoir monsieur Dupras,
À mon humble avis, les fêtes du 375è de Montréal ne devraient pas être tenues. Pourquoi? Parce que Montréal est une ville sinistrée, les infrastructures sont dans un état de délabrement indescriptible, les citoyens sont aux prises avec des taxes montantes et des services descendants, ce qui crée un climat de morosité jamais vu. Tout cet argent qui sera investi dans les Fêtes devrait plutôt être attribué à la remise en «forme» de la Ville à temps pour le 400è où nous pourrions être fiers de montrer notre «Montréal requinqué». Ces fêtes me font penser à Néron: du pain et des jeux pour endormir le petit peuple.