La notion de
droite et de gauche en politique nous vient de la révolution française de 1789.
Elle avait rapport à la situation des sièges des députés au parlement. Ceux qui
étaient assis à droite étaient des supporteurs de la monarchie. Les opposants
étaient à gauche. C’est surtout après 1815, avec la restauration de la
monarchie, que les ultra-royalistes furent qualifiés de l’expression la droite. Puis, avec le temps, les politiciens
de droite devinrent ceux qui appuyaient la hiérarchie, la tradition et le
cléricalisme en réaction contre les autres qui étaient la gauche. À partir du XXe siècle, les pays anglophones
ont utilisé ces termes pour définir les tendances idéologiques de leurs partis
politiques.
Puis, avec
le développement de l’économie, les classes sociales se formèrent et
l’influence de la noblesse et de l’aristocratie diminua pour faire place au
capitalisme. La droite devint la réunion des conservateurs, des monarchistes et
des réactionnaires. La gauche, de son coté, ralliait les défenseurs des droits
du peuple.
Avec le temps
la droite se divisa en 5 catégories : réactionnaire, modérée, radicale,
extrême et nouvelle.
La droite réactionnaire regarde vers le
passé et est aristocratique, religieuse, autoritaire.
La droite modérée est tolérante au
changement s’il est graduel et accepte certains aspects du libéralisme dont la
domination de la loi et du capitalisme. Elle considère l’individualisme comme
malsain pour la société. Souventes fois, elle fait la promotion du nationalisme
et de politiques d’assistance sociale.
La droite radicale est une attitude
d'esprit intransigeant et sa doctrine est celle de ceux qui recherchent une
rupture complète avec le passé institutionnel et politique.
La droite extrême a quatre traits
dominants : antidémocrate, nationaliste, raciste et exige une État fort.
Par exemple, les partis communistes en Russie, en Chine et ailleurs, le
mouvement fasciste de Mussolini et celui des défenseurs de la suprématie de la
race d’Hitler.
La droite nouvelle est composée de
conservateurs à tendance libérale qui veulent de petits gouvernements, des
marchés libres et le respect des initiatives individuelles.
La
distinction entre un parti de centre-droit
et un parti d’extrême droite est
forte. Le premier appuie la démocratie libérale, le capitalisme, l’économie de
marché, les droits à la propriété privée, et une assistance sociale limitée
pour l’éducation et les soins de santé. Il supporte le conservatisme et le
libéralisme économique mais s’oppose au socialisme et au communisme. L’extrême
droite favorise un gouvernement super fort utilisant les pouvoirs de l’état
pour appuyer le groupe ethnique dominant et sa religion tout en criminalisant
les autres groupes ethniques et leurs religions.
La droite rejette
souvent les objectifs d’égalité de la gauche. Cela vient de ses grands penseurs
du passé, qui l’ont petit à petit définie. Pour ces derniers, les inégalités
sociales et économiques étaient naturelles, inévitables et bénéfiques pour la société
qui pour être civilisée nécessite l’ordre (le premier parti de droite français
se nommait « le parti de l’ordre ») et des classes sociales. Ils affirmaient :
« les hommes sont égaux devant Dieu et les lois, mais inégaux pour le
reste; la hiérarchie est naturelle et le privilège est la récompense d’un
service honorable » (on se penserait aux USA), ou encore « Les hommes
furent créés pour être différents et un gouvernement qui ignore cette loi est
injuste car il sacrifie la noblesse pour la médiocrité ». Ils « rejetaient
l’égalité des hommes car elle minait le mérite personnel, l’initiative et
l’entreprise ». Pour eux, il était « injuste de limiter l’initiative
personnelle car cela mènerait à l’uniformité sociale et à la médiocrité ».
En somme, ils favorisaient la stratification sociale.
Aux USA, le parti
républicain, c’est la droite melting pot.
Contrairement à d’autres pays où plusieurs partis politiques représentent
chacun un volet différent de la droite, au États-Unis toute la droite est
réunie sous un seul chapiteau et deux courants l’animent : le conservateur et le modéré. Chacun a plusieurs factions.
Le courant conservateur regroupe les
conservateurs fiscaux, les conservateurs sociaux, la droite religieuse, les
patriotes (les nationalistes), les libertariens (partisans d’un état fédéral
réduit au minimum), les state’s right
oriented (partisans du transfert des compétences du fédéral aux États), les
néo-conservateurs (universitaires et intellectuels qui prêchent
l’unilatéralisme américain mondial), les paléo-conservateurs (isolationnistes
et protectionnistes).
Le courant modéré rassemble les centristes
(fiscalement conservateurs), les progressistes (idées politiques et sociales
avancées), les républicains de la Nouvelle-Angleterre et ceux de Nelson
Rockefeller.
Le parti républicain est surtout proche du monde
des affaires et par conséquent compte peu de soutien chez les syndicats. Il
considère que seul le Congrès doit légiférer et c’est pourquoi il s’oppose à
une interprétation de la constitution par la Cour Suprême, comme ce fut le cas
sur le droit à l’avortement. Par contre, il veut que les juges de cette cour
protègent les droits des citoyens contre l’abus du pouvoir. Il les choisit suivant
leur tendance politique passée afin que leurs jugements soient conformes à la
pensée générale du parti.
Le parti républicain est hostile à un système de
sécurité sociale universel comme au Canada. Il défend un système de santé
individuel, une fiscalité modérée, une intervention minimale de l’état dans
l’économie, une sécurité sociale gratuite mais limitée pour les plus âgés et
les plus démunis…
Le président Reagan a bien défini ce qu’est le
parti républicain dans son discours inaugural de 1981 : « dans les temps
de crise, le gouvernement n’est pas la solution à vos problèmes, mais est le
problème ».
Le
parti républicain veut de l’ordre, s’oppose à réintégrer des immigrants
illégaux, réclame une force militaire forte et le droit de chaque individu à
posséder une arme, veut minimaliser les taux d’impôts en diminuant les dépenses
gouvernementales et balancer le budget. Pour ce parti, les hommes sont égaux et
pour réussir, il faut travailler, sinon « ne vous plaignez pas car votre
situation est votre responsabilité et, si vous ne réussissez pas, arrangez-vous
avec vos troubles car c’est votre faute ». Il récompense le mérite
personnel, l’initiative et l’entreprise. Tout cela, nonobstant les conséquences
trop souvent négatives sur les besoins des moins nantis de la population.
Il favorise
l’intervention du gouvernement pour voter des lois appuyant les « valeurs
religieuses ». Il s’oppose à l’avortement, à la contraception, aux
mariages homosexuels... Il rejette les positions scientifiques sur l’évolution,
la science si elle est en désaccord avec les enseignements judéo-chrétiens,
etc…
La droite melting pot ne reconnait pas les
problèmes dus aux changements climatiques et les qualifie
d’ « invention socialiste ». Le sénateur Ted Cruz, un des
candidats favoris à la présidence au congrès du parti républicain du 8 novembre
prochain, a promis de déchirer le document de l’entente sur l’environnement
COP21 de Paris, signé par 200 pays, s’il devient président en 2016. Elle rejette
une politique d’immigration pour réintégrer les hispaniques entrés illégalement
au pays. Elle favorise une politique étrangère unilatéraliste et idéaliste
cherchant à imposer la démocratie ailleurs, comme en Irak, en Afghanistan et en
Syrie. Elle craint les musulmans…
Lorsqu’on
écoute les discours des candidats républicains actuels à la présidence on
réalise qu’ils collent aux principes énoncés précédemment.
Le
membership du parti républicain réside principalement chez les riches, les
hommes d’affaires, les blancs, les couples mariés avec enfants, les
banlieusards, les ruraux et les chrétiens.
Le parti
républicain a aussi un establishment
fort. C’est un groupe non clairement défini composé de gens puissants (élus,
ex-élus, riches contributeurs, penseurs…) qui agissent pour défendre leurs
privilèges. Dans la présente course, le candidat Trump attaque, avec raison, ce
dernier prétextant qu’il influence l’adoption des lois sur la base de
contributions financières des intéressés et non dans l’intérêt du pays. Trump, qui
mène une campagne pour gagner, approche de son but. Il se voit soudainement menacé
par John Kasich, devenu le candidat de l’establishment,
qui vient de remporter sa première victoire dans l’État de l’Ohio où il est
gouverneur. Trump craint ainsi ne pas réussir à obtenir une majorité de délégués
avant la convention ce qui favorisera le jeu de coulisses par l’establishment pour le battre sur le plancher
de la convention, nonobstant le fait qu’il aura obtenu le plus de votes lors
des primaires. Belle démocratie !
Qui veut
joindre les rangs du parti républicain ? Moi, NON.
Claude
Dupras
6 commentaires:
Salut Claude,
Intéressant ce petit tour d'horizon pour coiffer la droite républicaine aux USA. Cruz et Trump sont deux fous dangeureux mais je crois bien que Cruz est le pire des deux.Il y a eu Marine chez-nous en fin de semaine. Celle-là aussi est dangeureuse mais eller est très habile et efficace. Je l'ai vu à l'oeuvre dans un débat télévisé en France il y a quelques années de cela et, malgré la cacophonie de l'évènement, il y avait aussi Daniel Cohn-Bendit ce soir là, elle a réussi à se démarquer en dépit d'une tentative évidente de la museler. Ces chantres de la droite peuvent nous surprendre.Je pense à Ronald Reagan que je voyais comme l'incarnation du démon dangeureux de la droite avant qu'il devienne président. Je ne suis pas plus de droite qu'avant mais force est de constater qu'une fois au pouvoir les choses peuvent changer. La Dame de fer et Reagan sont de bons exemples. Peut-on vraiment dire que leur passage au pouvoir a été désastreux pour leur pays respectif? En prenant de l'âge je deviens plus zen.
Ciao
Bonjour Claude,
Moi, deux points à propos de Trump.
1- Je ne comprends pas qu'il puisse financer sa campagne avec SON fric sans aucune limite. Avantage pour un milliardaire. Ya pas de loi sur ça aux USA ?
2- Je n'ose imaginer ce clown à la tête de la puissance américaine. On aura beau dire qu'il aurait une équipe et des conseillers, mais son impétuosité, son égocentrisme et son je-m'en-foutisme seraient dangereux pour la paix mondiale.
Bonne semaine.
Michel D
Salut Michel
Pour la candidature du parti, pas de limite. On parle de centaines de millions de $ par candidats. Exemple, Jeb Bush qui a quitté la course a dépensé près de 200 millions $ dont plus de la moitié pour de la publicité négative contre Trump. Aux USA, si t'a pas d'argent, ôté-toi de là. Trump est un qui dépense le moins. Les autres sont financés par des PAC, riches contributeurs qui mettent de l'argent dans un pot pour atteindre un objectif quelconque. Les PAC ne sont pas nécessairement pour un candidat mais peuvent aussi faire leur propre cabale pour une cause, telles religieuse, droite, gauche, les armes, contre Obamacare, etc... Money is no object!
Si on se fie à ses discours, Trump est comme tu dis un clown. Mais pour gagner il s'adresse à une frange d'Américains qui pensent ce qu'il dit. Ce gars là n'est pas un fou. Pour réussir ce qu'il a fait dans sa vie, il faut avoir de la discipline, de la vision, du savoir-faire, du leadership, etc... Il est très intelligent. A mon avis, il ne sera pas pire que les autres. Ce n'est que s'il est choisi et élu président que l'on saura qui est le vrai Trump politique. Sur YouTube-Trump on peut écouter tous ses discours devant les foules immenses qu'il attire partout. C'est révélateur de son pouvoir de persuasion et d'attraction. Jamais ai-je vu un tel candidat politique. La prochaine convention républicaine du 8 novembre promet. Ce sera le show du siècle, à ne pas manquer!
Claude
Braco Claude, quelle lucidité cher ami!
Cher Claude,
Merci pour un tel exposé sur un sujet généralement plus ou moins connu mais qui a acquis de nos jours une importance considérable..... Merci encore d'éclairer ma lanterne..............Gérard G.
superbe analyse que j'ai adressée à mes amis partenaires interessés
par ta démarche !!!
Enregistrer un commentaire