samedi 8 mars 2014

Égalité, équité et parité pour les femmes

Aujourd’hui, journée internationale de la femme, Hillary Clinton a attiré l’attention du monde en affirmant que «les femmes et les filles constituent encore la majorité des gens malades, sous-alimentés et sous-payés dans le monde » et cela malgré les importantes avancées réalisées depuis la conférence des Nations-Unies sur les femmes, tenue à Beijing en 1995, qui avait reconnu que les droits de l’homme sont les droits des femmes et vice versa. Tous les pays du monde se doivent de faire encore plus. Ils pourraient, par exemple, inclure le principe de l’égalité dans tout projet de développement.

Au Canada, les femmes doivent avoir de plus en plus de pouvoir afin de participer pleinement aux prises de décisions. La féminisation égalitaire du pouvoir devrait être un objectif, en politique et en affaires. Une telle parité ne pourrait qu’être juste pour nos sociétés car les femmes sont en nombre majoritaire sur les listes électorales (plus de 60%) et dans la population (50,4%).

Beaucoup a déjà été fait au Canada et au Québec. Un grand nombre de femmes ont fait la démonstration, depuis plusieurs années, de leurs savoir-faire, de leur capacité de rassemblement et de réalisations. Elles ont réussi à mettre à l’écart la notion populaire que l’homme est supérieur à la femme dans les domaines politiques et de gérance.

Au Canada, quatre femmes sont premières ministres et de plus en plus de femmes sont des élues fédérales, provinciales et municipales. Et elles réussissent très bien. Dans les affaires et autres domaines, il y en a de plus en plus dans les rôles-clefs. Mais dans tous les cas, le nombre est grandement insuffisant.

La bonne façon de procéder pour retenir les services d’une personne, homme ou femme, est de choisir la plus compétente pour le poste à combler. On ne choisit pas une femme parce que c’est une femme, tout comme on ne rejette pas une femme parce que c’est une femme. C’est pourquoi les candidates compétentes doivent être en nombre suffisant et bien préparées. Malheureusement, ce n’est pas le cas car trop d’entre-elles n’ont pas eu la possibilité d’acquérir l’expérience requise, dans leurs emplois précédents. L’équité, ce n’est pas seulement au sommet que cela doit se pratiquer, mais c’est surtout dans le partage des emplois importants à tous les niveaux.

J’applaudis les partis politiques québécois qui, pour l’élection en cours au Québec, ont un nombre record de candidates. Je considère important que les femmes aient le poids politique pour bien servir la nation mais aussi pour défendre leurs intérêts. Elles doivent projeter l’image de femmes politiques qui se tiennent debout, de politiciennes sérieuses, honnêtes, intelligentes à l’écoute des gens. Elles doivent être un « role model » pour les autres femmes et les jeunes afin de susciter de futures et nombreuses candidatures féminines. C’est ainsi que la parité sera réalisée dans les années qui viennent.

Dans le passé, les femmes ont démontré ne pas être assez exigeantes envers celles qu’elles élisent. Il est important que chaque élue soit suivie de près quant à la façon dont elle remplit son mandat et qu’elle comprenne que si elle ignore les priorités des femmes, elle pourrait avoir une forte opposition dans l’avenir.

Le prochain gouvernement doit aussi s’assurer que les emplois de fonctionnaires qui seront à pourvoir, durant les prochaines années, au gouvernement et dans les sociétés d’État, deviennent disponibles de façon égale aux femmes et aux hommes, quel que soit le poste, toujours en tenant compte du critère de compétence. Dans un premier temps, jusqu’à ce que la parité soit atteinte, je dirais qu’à compétence égale le poste aille à une femme. La fonction publique devrait refléter la vraie image du Québec.

Il y a aussi les aspects sociaux et économiques qui sont de grandes préoccupations pour les femmes : la violence qui leur est faite dans la famille et dans la société, le harcèlement sexuel dont elles sont trop souvent victimes, les abus qui les visent au travail, en public et en ligne, la santé, l’accès financier au réseau des garderie, la pauvreté, l’inefficacité du système de perception des pensions alimentaires, la responsabilité parentale sur le marché du travail, l’équité salariale (l’écart entre les femmes et les hommes demeurant trop grand)… C’est aussi à cela qu’il faut répondre.

La PM Marois ne cesse, depuis le début de la campagne électorale, de faire allusion à la Charte de valeurs, que son gouvernement a proposée, comme étant la Charte de l’égalité des femmes et des hommes. C’est complètement inexact. Elle veut enlever les signes ostentatoires aux femmes et hommes qui les portent en respect de leur religion ou leurs coutumes. Ce n’est pas en s’attaquant à l’habillement des femmes qu’on les protège.

Par des efforts vrais et réalistes, les femmes seront, à tous les points de vue, égales dans la société, respectées équitablement et bénéficieront d’une parité dans leurs chances à l’emploi et dans les salaires masculins et féminins. Les droits des femmes ce n’est pas seulement dans la vie politique que cela s’applique, mais partout.

Voilà un vrai programme pour assurer l’égalité des femmes chez nous, sans coercition ni obligation mais par l’exemple et le bon sens. J’espère que le prochain gouvernement du Québec s’y attaquera.

Il y a un mois, la ministre française des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, en présentant son projet de loi sur l’égalité femmes-hommes à l’Assemblée Nationale française disait « Sans l’égalité entre les femmes et les hommes, il n’y a pas de réelle liberté ». Bien dit !

Claude Dupras






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