lundi 23 mars 2015

"Ce salopard de Couillard"

Je ne suis pas libéral et je n’ai jamais assisté à une réunion électorale de ce parti. Je n’ai rencontré qu’une seule fois le premier ministre québécois Philippe Couillard. C’était au début de la campagne électorale qui le porta au pouvoir avec une écrasante majorité. Ce jour-là, il était dans les Laurentides et sa caravane arrêtait dans un comté voisin. Je voulais l’écouter, le voir en personne, constater sa façon de réagir avec les électeurs, analyser ses réparties aux journalistes, avoir le feeling de ce candidat premier ministre.

J’ai bien aimé ce que j’ai vu et entendu. J’ai découvert un individu intelligent, racé, poli, convaincu et convaincant. Certes, il était en campagne électorale et j’ai fait suffisamment d’organisation électorale dans ma vie pour savoir que tous les candidats cherchent normalement à mettre ces qualités en évidence. Mais j’ai cru, ce jour-là, que Couillard était un homme vrai.
Je ne croyais vraiment pas à ce moment-là qu’il deviendrait PM car j’avais l’impression que Pauline Marois avait relativement accompli un bon boulot avec sa jeune équipe de ministres et qu’elle avait recruté une belle équipe de candidats aux curriculum vitae impressionnants. De plus, elle n’était au pouvoir que depuis 2 ans et j’avais l’impression que les électeurs lui accorderaient un autre mandat. Je n’avais cependant aucune intention de voter pour elle et son candidat dans mon comté à cause de la politique séparatiste de son parti, malgré qu’elle assurait constamment les Québécois qu’elle visait à leur offrir, avant tout, un bon gouvernement et se refusait de parler référendum.  

La campagne était relativement calme jusqu’au jour où elle présenta son candidat dans Saint-Jérôme, Pierre-Karl Péladeau (PKP), et qu’il leva le point durant son élocution avec le cri « je veux un pays ». Ce geste fait et ces mots prononcés devant la première ministre confirmaient les dires de Couillard que cette dernière voulait en réalité organiser un autre référendum.  Les péquistes venaient de perdre l’élection, car les Québécois voulaient avant tout parler des vrais problèmes. C’était clair !
Couillard gagna facilement, nomma son conseil des ministres et entreprit de réorienter le Québec dans une politique de bon sens. Il est temps que nous vivions selon nos moyens tout en ne mettant pas en péril ceux et celles qui ont besoin d’aide. C’est notre jeunesse qui demain en profitera.

Depuis deux ou trois mois, j’aime moins le premier ministre. Il défend mal ses politiques, coordonne peu le travail de ses ministres et ne pratique pas toujours ce qu’il dit.
Il n’est pas précis, inconfortable et agacé par des questions importantes de certains journalistes. Il semble incertain. Il laisse trainer les critiques, souventes fois injustifiées et insensées, contre certains de ses ministres.   

Non pas que je ne sois pas en accord avec ses politiques, le développement économique qu’il propose, son attitude ouverte et sa façon d’expliquer les situations politiques qui se présentent et son style calme et courtois à l’Assemblée nationale. Mais sa façon de gérer m’indispose, depuis un bon moment, et il y a plus d’un mois, je tweetais « il est temps qu’il se ressaisisse ». Le récent sondage, indique bien que mes préoccupations sont aussi celles d’un très grand nombre de mes compatriotes qui réclament comme toujours un chef solide avec une main de fer dans un gant de velours et c’est la raison pour laquelle, je pense, qu’ils montrent de plus en plus de préférence pour le chef de la CAQ, François Legault.
Cependant, je crois que nous devons, comme démocrates, toujours respecter, dans nos commentaires, le chef de notre état du Québec. L’on ne peut comme l’a fait aujourd’hui le site internet des séparatistes traiter le PM du Québec de « salopard ». Larousse dit « Individu sans scrupule qui agit envers autrui d'une façon ignoble ». Couillard est tout sauf ça.

La direction de ce site internet Vigile qui se dit le phare de ceux qui réclament l’indépendance du Québec, a décidé dès le début de supporter la candidature de PKP à la chefferie du PQ. Pour ce faire, elle rehausse PKP et diminue Couillard. Et non seulement ce dernier, mais aussi les adversaires de PKP : l’ex-ministre Alexande Cloutier, l’ex-ministre Martine Ouellette, Pierre Céré, et l’ex-ministre Bernard Drainville en les traitant de « petits ambitieux, rêveurs, utopistes, amateurs, fantaisistes, illusionnistes, carriéristes ou chauffards qui font le jeu des fédéralistes.. » et qui risquent « de démolir leur crédibilité et leur carrière politique s’ils persistaient à vouloir affronter PKP ». Elle continue..« ils sont des aspirants très déconnectés de la réalité… S’ils ont deux sous de jugeote, ils vont s’effacer et lui donner gracieusement la place ». Elle conclut « PKP s’impose comme l’homme de la Providence ». Mon Dieu Seigneur, ayez pitié de nous !
 
La direction de Vigile est depuis le début contre les débats. On la comprend mieux maintenant en constatant les gaffes répétées de son candidat.

En grand besoin d’arguments, comme l’indiquent les sondages qui les placent vers le bas de l’échelle des partis, ces gens s’accrochent à toutes les paroles du PM et cherchent à les déformer et à le salir. Ce matin, en lisant le terme de « salopard », j’ai été révolté et dégouté. Incapables de rallier l’opinion publique à leurs idées, trop souvent fabriquées de toutes pièces, ils optent pour le « salissage » du caractère de leurs adversaires et particulièrement du chef de notre gouvernement, pensant qu’en agissant ainsi ils réussiront à obtenir la confiance des Québécois et des Québécoises. Le contraire est vrai.  
Claude Dupras

 

 

 

 

7 commentaires:

Gérard St-D. a dit…

Mon cher,
Oui on doit avoir un respect pour le chef de l’État.
Cependant, le respect attire le respect. Les dérapages attirent les dérapages.
Or, il y a 10 jours, deux maires de la régions du lac affirmaient que les membres de
Greenpeace étaient des terroristes.
Or, M. Couillard a appuyé ces propos blessants et faux à deux reprises..
Je suis membre de Greenpeace depuis plusieurs années et je ne suis pas pour autant un terroriste.
Quand un chef d’État fait de telles affirmations qu’il sait fausses, pour mousser ses politiques, il risque que ça lui retombe sur le nez.

Salut et bonne soirée,
Gérard

J.- René B. a dit…

Bonjour Monsieur Claude Dupras,

J'ai sursauté quand j'ai d'abord lu le titre de votre blogue...mais en lisant le texte, j'ai compris. Ce qui fait que j'abonde dans le même sens que vous. D'autant plus que j'ai vécu les mêmes réactions que vous dès à compter du début de la campagne électorale. Je dois cependant avouer que je m'interroge, toutefois aujourd'hui, non pas sur les objectifs du gouvernement, mais sur certains moyens utilisés, surtout en regard des départements choisis dans cet exercice. J'en suis à la période questionnement, un questionnement concernant ce que doivent vivre les ''vieux'' qui se sont créé un fonds de pension en investissant dans l'immobilier et dont les revenus qu'ils en retirent sont progressivement de moins en moins valables compte tenu des augmentations de frais d'entretien, d'assurances générales, de taxes municipales et scolaires qui diminuent d'autant le profit net qu'ils espéraient, Sans compter que souvent les biens acquis que leur ont permis leurs revenus intéressants, d'alors, demeurent et les obligent à constater que ces biens jouent contre eux, car deviennent des charges taxables même si, pour nombre d'entre eux, ces biens sont quittes de toute dette. JRB

Liane a dit…

Bonsoir Claude
Il y a longtemps que j’ai écrit un commentaire.
Cette fois-ci, c’est différent.
Il y a quelque chose que je saisis pas au dernier paragraphe et j’ignore pourquoi.
Vous dites: Le contraire est vrai.
Il y a aussi, si je puis me permettre de le mentionner, le mot «souvente» fois que vous employez souvent «maintes fois» et ça m’énerve. Vous avez pourtant un vocabulaire très développé
et vous écrivez si bien. Il y a des mots comme cela que l’on emploie automatiquement, sans y penser.
Veuillez excuser mon sans-gêne, je suis comme cela et je dis ce que je pense, à vous en particulier.

Liliane

Patrick C. a dit…

Attention Claude DUPRAS
Vu de loin, vous tombez dans un piège, très bien monté d'ailleurs et avec finesse...!
Cordiales salutations, outre atlantique.
Patrick Couli.

Jacq. B. a dit…

Bonjour Claude,
Je suis en accord avec toi. Excellente réflexion.
J’ai entendu Bernard Landry dire cette fin de semaine que la politique ne s’apprend pas à l’École, mais plutôt dans la mêlée. C’est vrai pour notre PM et c’est vrai pour l’énigmatique PKP.
Au plaisir,

Jacques Cab.

Francine GSt a dit…

Félicitations pour vos articles objectifs et nuancés. Je regrette que vous n'ayez jamais été élu en politique. Par contre le travail que vous faites est remarquable.

de Gatineau a dit…

hahaha j'adore toujours vos articles... on peut rarement se faire une idée précise du contenu par son titre, mais on a toujours le goût d'aller y satisfaire notre curiosité! :)