dimanche 5 octobre 2014

Le congrès de leadership du Parti Québécois est important

Vigile est le site internet par excellence des séparatistes québécois. Il est complet, moderne, très lu et parcouru.

La direction du site, son conseil d’administration, vient de prendre position pour le choix du prochain chef du Parti Québécois (PQ). Elle opte pour Pierre Karl Péladeau (PKP), l’ex magnat des médias et député du comté de Saint-Jérôme depuis six mois. 
Elle a comme objectif d’obtenir que PKP soit le seul candidat. En somme, elle propose, comme j’expliquais dans mon blog précédent, quil soit choisi par le caucus des 29 députés et que cette décision soit soumise à un scrutin par lequel tous les membres du parti seraient appelés à lui manifester leur confiance par un « oui » ou un « non ».
Drôle de façon de choisir un chef pour le PQ qui a toujours été le parti le plus démocratique du Québec. Celui des débats, des résolutions, du respect de toutes les opinions, de l’égalité de tous les membres, des droits de chacun.
Pour atteindre son objectif, elle cherche à convaincre les péquistes, par ses éditoriaux, des qualités de PKP, mais par contre elle s’acharne contre les ex-ministres ou députés qui ont signifié leur intérêt pour briguer les suffrages du leadership.
Parmi ces derniers, il y a :
Bernard Drainville, député depuis 2007, ministre du gouvernement Marois.  responsable des institutions démocratiques et du débat sur la charte des valeurs québécoises. Il a un baccalauréat en sciences politiques de l’Université d’Ottawa, une maîtrise en relations internationales du London School of Economics. Sa carrière à Radio-Canada a duré 18 années où il a  œuvré sur le plan municipal, provincial, fédéral et même international. Il a 51 ans.
Jean-François Lisée, députée depuis 2012, ministre de Pauline Marois au titre des Relations internationales et du Commerce Extérieur. Il une licence en droit. une maîtrise en communications de l’UQAM et un diplôme en journalisme du Centre de formation des journalistes de Paris. Il a été correspondant à Paris et Washington pour des médias montréalais et collaborateur à la revue Actualité. Conseiller des premier ministres québécois Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, il est devenu chef de la direction du Centre d’Études et de recherches internationales de l’U de M. Il a 56 ans.
Martine Ouellet, député depuis 2010, ministre des Ressources naturelles durant deux ans à partir de 2012. Ingénieure en mécanique, diplômée de l’université McGill en 1992, elle a ajouté à ses connaissances un MBA des HEC de Montréal. Elle a fait carrière à l’Hydro-Québec à des postes de plus en plus importants et prépara, entre autres, un document « la politique nationale de l’eau » qui fut adopté par le ministère de l’environnement du Québec. Parallèlement à son travail elle s’engagea dans plusieurs organisations communautaires et politiques jusqu’à son élection comme député. Elle a 45 ans.
Alexandre Cloutier, député depuis 2007, ministre du gouvernement Marois au poste de délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, avocat constitutionnel et administratif, il a été clerc d’un juge de la cour suprême du Canada et chargé de cours à l’université d’Ottawa. Il détient un baccalauréat en droit de l’Université d’Ottawa, une maîtrise en droit constitutionnel de l’U de M, une maîtrise en droit international de l’université de Cambridge et un doctorat en droit constitutionnel de l’Université Laval. Il a 37 ans.
Jean-Martin Aussant a été député de 2008 à 2012. Il a fait des études en économie des affaires au Aston Business School d’Angleterre. Il a obtenu un MBA de l’Université Laval, une maîtrise en sciences économiques de l’U de M et un doctorat en analyses économiques de l’université de Barcelone. Il commença sa vie professionnelle chez Morgan Stanley Capital International/Barra à Londres. Puis il revint au Québec pour s’engager en politique. Comme député, il quitte les rangs du PQ sur une question de principe et crée un nouveau parti « Option Nationale ». Puis MSCB lui propose de les rejoindre à nouveau. Il accepte, démissionne comme député et il part travailler à Londres. Il est âgé de 44 ans.
Comme on peut le juger, ces cinq candidats potentiels ont une très bonne éducation et ont rempli avec succès des tâches importantes dans leur vie. Le PQ n’est pas à court de bons candidats. Il est raisonnable qu’ils veuillent continuer à servir le Québec et ambitionnent de diriger sa destinée.  
Pourtant, la direction de Vigile les qualifie de « petits ambitieux, rêveurs, utopistes » qui risquent « de démolir leur crédibilité et leur carrière politique s’ils persistaient à vouloir affronter PKP ». Elle continue : « L’indépendance ne pouvait pas être confiée à des amateurs, des fantaisistes, des illusionnistes, des carriéristes ou des chauffards ». « Ils font le jeu des fédéralistes… ».
 « D’autres plaident la nécessité d’un débat sur les orientations du parti, autant de prétextes cousus de fil blanc pour masquer des ambitions carriéristes mesquines et des postures idéologiques revanchardes… » 
« Tout à leurs petits calculs personnels, ces aspirants ne voient pas ce que représente la candidature PKP dans l’imaginaire collectif des Québécois ». « Ils sont des aspirants très déconnectés de la réalité… qui tentent de forcer leur chance en insistant sur la tenue d’une course au leadership dont il est assuré qu’ils vont faire les frais ».
« S’ils ont deux sous de jugeote, ils vont s’effacer et lui (PKP) donner gracieusement la place ». « Quelques soient leurs mérites personnels, et ils en ont, ils ne sont pas de taille à se mesurer contre lui… ». « S’il fallait qu’ils se placent en travers de la volonté populaire (?)…. ils seraient les premiers à en pâtir ».
La direction de Vigile estime nécessaire « de faire l’économie de débats désormais futiles et de divisions inutiles qui ne feraient qu’affaiblir le parti. « Tout autre issue serait carrément suicidaire », estime-t-elle, « tant pour le parti que pour les personnes concernées ». 
« L’intérêt supérieur (?) du Québec exigerait que les députés du PQ se rallient au candidat le plus fort et soumettent cette candidature au plébiscite des membres de façon à donner au nouveau chef la légitimité démocratique requise ! »  

Puis pour mettre la crème sur le gâteau, la direction sort son argument marteau : « PKP s’impose comme l’homme de la Providence ». Merci, mon Dieu !
Tout cela me semble totalement irréel, ridicule, injuste et ne correspond pas à l’intérêt du PQ ni du Québec. Surtout pour un parti foncièrement démocratique comme le Parti Québécois avec des membres profondément convaincus et aux options politiques variées.
Je ne connais pas de congrès au leadership d’un parti, du passé, à Québec ou à Ottawa qui ait nui au parti. Au contraire, après le résultat final, le parti et son nouveau chef grimpent dans les sondages. Un tel congrès donne l’occasion à tous les candidats de bien se faire connaître de la population à tel point que ceux qui sont défaits deviennent des vedettes positives pour l’avenir. Quant au parti, il gagne en prestige suite à un congrès bien organisé même si la bataille a été très engagée entre les candidats.
La direction de Vigile en utilisant avec un ton arrogant des qualificatifs négatifs contre les aspirants au leadership péquiste, en les insultant, ne fait qu’alimenter les braises de discorde dans le parti.  
J’ai été co-président du congrès de leadership du parti progressiste conservateur qui a choisi Brian Mulroney. Je connais bien les bienfaits que peut rapporter un tel évènement pour un parti politique, s’il est bien organisé.
Le Québec mérite que le PQ présente un bon congrès, juste et équitable pour choisir son prochain chef. Que chacun ait sa chance de se faire valoir. Si PKP est vraiment le meilleur, il sera choisi. Mais qu’il « gagne ses épaulettes » sans piler sur les pieds des autres.
Claude Dupras

Ps. Le PQ vient tout juste de confirmer que le nouveau chef sera choisi par les membres du parti. C’est bien, mais il lui faudra être vigilant pour s’assurer que ce qui est décrit dans ce billet ne se concrétise pas.  
Que Vigile cesse de chercher à imposer PKP en ne respectant pas les autres candidats. Ce site internet est celui de tous ses nombreux collaborateurs séparatistes/souverainistes/indépendantistes et autres. Qu’il devienne objectif et permette à chacun de prendre sa place.

6 commentaires:

Liane a dit…

eBonjour,
Je viens de découvrir la vraie démocratie! Ouvrir le chemin pour un seul candidat: les autres, peu importe leur valeur, à la poubelle. « Pauvre "les autres", j'espère que vous pourrez vous sortir de ce pétrin et je vous en crois capables. Dire qu'il y a encore des personnes qui se prennent pour Dieu, capable d'avoir raison et de tout régenter. Bonne chance «les Autres»!

GRL a dit…

Salut Claude,

Le parti Québécois parti démocratique? On peut se poser la question quant à l’élection
de ses chefs: quatre chefs sur sept ont été couronnés. Les seuls qui firent face à
l’élection sont Lévesque, Johnson et Boisclair, les deux derniers étant des « jeunes ».
Quant à Lévesque l’élection à plutôt ressemblé à une formalité!
On tente de rééditer aujourd’hui ce qui s’est passé hier…!

Salut

Guy

G. St.D a dit…

Salut mon cher,
Je suis d’accord avec toi qu’il faut un véritable congrès.
Je souhaiterais qu’un candidat de la gauche se présente contre PKP.
Même s’il n’obtient que 25% des voix, ça va forcer PKP à aller plus à la gauche
Gérard

Claude Dupras a dit…

Bonjour Guy

Oui, il est vrai que le chef du PQ n’a pas toujours été par vote des membres.

Parti démocratique, oui je le crois. Le PQ est vraiment le seul parti au Québec où toutes les tendances existent et où elles sont discutées vivement. Chaque congrès est un épreuve pour le chef, car il doit se soumette à un vote de satisfaction pour son travail. Dépendant du résultat, la presse interprète la force et l’appui du chef et en fait son affaire dans les jours qui suivent. Les congrès du PQ sont de véritables rencontres où chacun a un objectif à accomplir. Je vois encore Parizeau et sa suite, quittant René Lévesque alors qu’il parlait au micro devant les membres.
J’ai été très actif dans le PPC et j’ai rarement vu sur le plan provincial et national autant de ferveur des participants aux assemblées. Je me rappelle même t’avoir rencontré à une de ses assemblées à Ottawa où je crois-tu t étais paneliste. (est-ce que je me trompe?).

J’espère que tu vas bien.

Salutations cordiales

Claude.

Guy a dit…

Parizeau et sa suite quittant René Lévesque quand il parle au micro, peut être aussi interprétée comme étant justement une réaction de refus d’écouter l’autre. Écouter l'autre est le propre de la démocratie. René Lévesque était un grand démocrate qui après les résultats du référendum de 1980 a cherché , de mauvaise foi sans doute, une ouverture ailleurs que dans la séparation, le beau risque par exemple. À mes yeux les gens du PQ sont fanatiques et le parti est divisé en groupuscules. On sépare le parti comme on veut séparer le Québec du Canada. Je ne vois pas là et ailleurs des marques de démocratie. Je ne vois pas chez Parizeau, Bouchard, Landry ou Marois des profiles de démocrates. Ces chefs ont été autocrates et dans trois cas ont mis le référendum sous le tapis pour leurrer l’électorat.

Cher Claude je te salue respectueusement

Guy

Claude Dupras a dit…

Je n’ai jamais mis ne doute ta fibre nationaliste. Tes écrits le prouvent. On peut être fédéraliste (même si c’est un défaut, Ha! ha! ha!) et être nationaliste.)

Tous les premiers ministres libéraux du Québec de Jean Lesage à Jean Charest , sauf Daniel Johnson avaient une pensée
profondément nationaliste.
Ils étaient québécois et canadiens. Ils ont défendu avec vigueur, certains plus que d’autres les valeurs profondes du Québec.

M. Couillard n’a pas de gènes nationalistes. Il est canadien avant tout. Il ne croit pas à la défense de la langue française qui est de plus en plus menacée particulièrement
dans le grand Montréal.
Sous son règne, nous allons reculer sur le plan de la nation québécoise. Sur ce plan, il une pensée traditionnelle libérale axée sur le multiculturalisme.

À nous d’être vigilent et peut-être que la ministre David va pouvoir sauver les meubles. Elle est beaucoup plus engagée plus brillante qua Christine St-Pierre
qui ;ors de son mandat, n’a fait que de l’applaventrisme quand elle avait les mêmes fonctions.

Un point très positif chez M. Couillard, c’est son effort pour relever le niveau des interventions tant que pour le langage que pour le contenu.
Il a des problèmes avec certains ministres qui se croient tout permis. Il doit les rappeler à l’ordre. Et il le fait.
Ca fait une décennie que je n’ai pas assisté à des conférences de presse où le PM répond aussi clairement aux questions. C’est l’inverse de M. Harper.
Bonne fin de soirée mon cher.
Espérons que les oppositions feront leur bout de chemin.
Bonne fin de soirée
Gérard