dimanche 14 septembre 2014

Le parti socialiste français va disparaître ?

La vie n’est pas facile pour les membres du parti socialiste de France. Les sondages répétitifs de différents sondeurs leurs cassent la tête. Ça va mal! Ça ne peut aller plus mal ! Leurs déclarations, leurs positionnements, leurs prédictions, leurs débats sont devenus une tour de Babel où tous les bruits sont brouillés. On ne sait plus ce qu’ils disent, ce qu’ils pensent, ce qu’ils veulent. Le président François Hollande réclame des élus socialistes qu’ils respectent ses politiques, le premier ministre ne parle que d’unité-unité-unité, les ministres jouent aux coqs, certains démissionnent, d’autres sont démis, de nouveaux sont nommés, une démission suit l’autre, les alliés politiques fuient, l’ex-première dame dévoile le réel Hollande… ce n’est pas beau ! Rien ne va plus ! Pourquoi!

Le gouvernement français actuel n’est pas un bon gouvernement. C’est simple. Il parle pour parler, promet pour promettre, ne rencontre pas ses objectifs, déçoit. Il taxe, taxe, taxe. Puis, il détaxe, détaxe, détaxe. Il ne sait pas où il va et cela devient évident. Les statistiques d’emploi, de relance de l’économie, de croissance, de compétitivité, etc… l’assomment mensuellement. Le français moyen ne comprend pas, craint pour sa famille, pour son emploi, pour son commerce, pour son entreprise. Il ne voit pas le bout du tunnel. Ce n’est pas surprenant, le gouvernement gouverne mal.
Une bonne démonstration est la formation du nouveau cabinet des ministres suite à l’affaire Montebourg-Hamon-Filippetti. De ces trois, les deux derniers n’avaient absolument pas le bagage ni l’expérience nécessaire pour être ministres de France. C’était clair le jour de leur nomination et c’est devenu encore plus clair le jour de leur démission. Pourtant Hollande les avait choisis. Et, il vient de récidiver en choisissant les membres du nouveau cabinet. Certains diront que c’est le PM Valls qui a fait le choix. Soyons sérieux !
Normalement, un cabinet de ministres doit être formé des meilleurs individus  disponibles afin que chacun puisse remplir adéquatement le devoir du ministère qui lui est confié. Ils doivent être les plus expérimentés, les plus à jour des problèmes de l’heure, les plus renseignés sur les solutions réalistes pour les régler, les plus prêts à prendre les meilleures décisions pour que la France progresse. Ils peuvent être dans le cercle des élus ou se trouver dans le privé, si nécessaire. Qu’ils viennent tous de la même ville, de la même rue, importe peu. S’ils sont les mieux qualifiés, ils doivent être choisis.
Le malheur est qu’Hollande ne procède pas comme cela. Il joue aux cartes, il avance des jetons pour gagner politiquement. La France est son second choix.
En effet, ce président cherche à créer des alliances pour l’avenir. Qu’importent les qualités requises pour de vrais ministrables, les choisis le deviennent sur la base de critères qui ont rapport avec le sexe, les régions, les services rendus, la loyauté, les partis de gauche, la popularité, les promesses, la tendance, etc… Ainsi, plusieurs sont nommés ministres et arrivent dans leur ministère sans savoir où celui-ci va, qui il est et où il doit aller. On parle ici de la France, Believe it or not !
C’est une méthode de choix ridicule qui débouche sur un cabinet faible, non efficace, incapable de régler les vrais problèmes. Avec l’enfer que vit la France aujourd’hui, il semble que pour la formation du dernier cabinet, le président aurait pu inviter plusieurs non-élus, reconnus dans leur sphère d’activité pour leur savoir-faire et leur efficacité, à venir l’aider à gouverner. Son approche est vouée à l’échec car le niveau des problèmes et des solutions à trouver est trop haut pour des ministres non qualifiés. Pourtant, Hollande le sait puisqu’il a chialé contre certains des anciens ministres, les traitants d’« incompétents ».  Ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui qui l’a dit et répété à son ex-compagne et ex-première dame comme on peut le lire dans son récent livre sur sa relation avec Hollande.
Il y a aussi le parti socialiste français et son idéologie inébranlable de gauche. Il veut que le comportement des français corresponde à ses croyances, ses idées, ses doctrines. La bourgeoisie américaine qui s’associe principalement au parti républicain fait de même, à droite. Le temps de tels partis est dépassé. Aujourd’hui, plus que jamais, un parti doit pouvoir s’adapter aux besoins du temps. Au pouvoir, il doit gouverner en fonction des problèmes réels et ne pas se laisser aveuglement orienter par son idéologie. Alors que de plus en plus de citoyens souffrent, le temps n’est pas de se complaire dans des chimères, des politiques utopiques, des illusions ou des projets irréalisables, non plus que de ne s’occuper que d’une classe de la société. Toutes les classes de la société française ont besoin de l’une et de l’autre pour se sortir du marasme dans lequel elles sont toutes immergées.
Le parti est à un niveau d’impopularité record. Balayé aux dernières élections législatives, il subira, de l’avis de tous, une secousse sera encore plus forte aux prochaines élections sénatoriales. Son approche politique a entrainé Hollande dans les bas-fonds électoraux parce qu’elle ne correspond pas aux problèmes d’aujourd’hui. Le président semble avoir compris enfin le désastre dans lequel il a poussé la France, et ses nouvelles politiques ont pris un tournant brusque vers la droite. C’est ce qu’il avait à faire dans les circonstances actuelles, il n’avait d’autres choix. Mais plusieurs membres influents du parti socialiste s’offusquent et menacent de ne pas accorder leur confiance au nouveau programme politique du gouvernement Valls, à l’Assemblée Nationale. Si cela se concrétise, on comprendra que ce parti s’éloigne à nouveau des vrais problèmes et est voué à la disparition de son influence politique en France. Il risque de devenir une entité négligeable.
Au Canada, j’ai été longtemps membre actif du parti progressiste-conservateur du pays. Ces deux qualificatifs ensemble sont surprenants mais ils représentent bien ce qu’était ce parti qui avait dans son sein une aile droite forte et une aile gauche forte. C’est le parti de John Diefenbaker, plus à droite, celui de Joe Clark, plus à gauche et de Brian Mulroney, plus au centre. Ces trois ex-premiers ministres appliquaient une politique du parti appropriée aux besoins du moment. Chaque aile savait user de son influence si un besoin particulier de la population se faisait sentir et l’autre savait se rallier. Ainsi l’approche gouvernementale était pragmatique. Il en est de même pour le parti libéral du Canada. On peut critiquer chacun d’eux à différents moments, mais le fait demeure que le Canada progresse constamment et bien.
La France n’est plus à l’heure de Jean Jaurès, ni à celle de l’après-guerre de DeGaulle. L’heure est à la vraie démocratie. Les électeurs comprennent mieux l’envergure des problèmes. Ils sont mieux renseignés et plus vite. Ce ne sont plus les discours qui manient l’opinion publique, mais les médias qui, par tous les moyens différents que leur offrent les  nouvelles technologies, répandent rapidement les informations. De plus en plus, chaque côté de la médaille de chaque problème, est connue. Nous devenons plus aptes à nous faire une opinion. Certes, il y a toujours les images et les illusions que cherchent à créer les politiciens pour que l’opinion publique les favorise, mais lorsque ça va mal, elles n’atteignent pas les électeurs.
Ensemble, le président Hollande et son parti socialiste doivent repenser leur approche politique afin que les meilleures personnes dirigent le pays, non seulement dans le temps présent mais aussi et surtout dans le futur, sinon le parti risque de disparaître. La France a besoin dans les prochaines années de meilleurs conducteurs à la roue de l’État, quelque soit le parti, car le chemin est parsemé d’obstacles majeurs.

Claude Dupras

14 commentaires:

Liane a dit…

Ayant les deux nationalités, canadienne (québécoise) et française, je m'intéresse à ce qui se passe en France. Dommage que les électeurs français, croyant bien faire, aient mal choisi leur président. À chaque élection, il y a en a toujours qui, pour toute sortes de raisons, bonnes ou mauvaises, ne vont pas voter et les résultats sont ainsi falsifiés. Avec le temps, rien ne change, surtout la réalité étant ce qu'elle est. À présent, on se méfie des politiciens et de leurs belles promesses sans fondement et c'est dommage. Où est le véritable politicien honnête, capable de réfléchir avant de faire des promesse qu'il sait ne pouvoir tenir. Non, il faut être élu à tout prix et ceci se passe partout. La société se dégrade donc. Faut-il continuer d'accepter cela? Que doit-on faire pour changer cette manière de faire? Où se trouve ce libérateur? c'est-à-dire celui qui travaillera vraiment pour le peuple. Existe-il? ...

Oswaldo R. a dit…

BECAUSE ALL OF THAT ...MARIE LEPENN IS GOING TO WIN THE NEXT ELECTIONS AND THE REPUBLICANS ARE GOING TO WIN IN USAMERICA .

Eliane H. a dit…

Claude, je lis toujours avec attention tes blogs et celui-ci est on ne peut plus vrai !
Que va devenir la France avec des dirigeants aussi nuls ?
Il faudrait que ça change !!!

Patrick Coul. a dit…

Cette explication écrite par un Québécois sensé équilibré et cultivé, sur la situation de la France grâce aux socialistes donneurs de leçons mais qu'ils ne s'appliquent pas à eux-même et à l'imbécile heureux qui plus est menteur et totalement incompétent qui nous dirige, va peut- être éclairer ta lanterne de Français expatrié depuis trop longtemps pour comprendre que le pays est en grand danger.
De plus, ce que nous vivons, nous les blancs (mécréants) au quotidien devient insupportable et parfois dangereux si nos regards croisés furtivement dans la rue ou à la caisse d'un supermarché ne conviennent à ces "Français d'opérette" se promenant, le téléphone à l'oreille parlant en "zouzoulou" très fort avec bamako ou ailleurs, en djellabah et babouches aux pieds, attendant patiemment le 9 du mois prochain pour toucher les allocations familiales des 11 enfants qu'ils ont eu EN FRANCE avec leur 4 femmes toutes bien sûr abonnées au minimum de femme au foyer.
Il faut arrêter cette complaisance de "bourgeois franchouillard" qui gangrène notre France sans pour autant être maladivement intolérant et rétrograde comme le propage le Front national pour lequel je ne voterai jamais.

Gilbert Arti... a dit…

une analyse trés pertinente sur la politique suicidaire de la gauche !!!!

Pierre F. a dit…

Cher Monsieur,

Le problème n'est pas de savoir si le Parti Socialiste va disparaître ou si l'UMP va disparaître. Ce sont des partis au bout du rouleau, gangrénés par les ambitions personnelles et leurs carambouilles internes, voire la prévarication de leurs membres, élus et réélus indistinctement par des électeurs aveugles.
Il faudrait que ces partis et cette façon de faire de la politique disparaisse mais le système électoral permet à nos politiciens de continuer à prospérer au plan personnel tout en saccageant le pays.

Vous oubliez dans votre analyse l'extrême et ultra gauche française qui ne cessent de demander des concessions sociales extraordinaires dans un pays au pouvoir d'achat individuel certes miné (TVA de 20%, 15,5% de prélèvement sociaux en sus de l'impôts sur le revenu) mais à l'économie exsangue, obérée par cette même fiscalité oppressante, une protection sociale incroyable, la couverture maladie universelle (CMU) pour des immigrés qui n'ont jamais travaillé en France, etc.

Et Monsieur Hollande a embauché 60 000 fonctionnaires de plus (jusqu'à 65 ans + la retraite) avec des effectifs scolaires en baisse.
Il n'y a pas un seul pays en Europe qui ait une gauche et une extrême gauche aussi nombreuse et doctrinaire, qui rend toute réforme de structure impossible. Il n'y a pas de gauche libérale social-démocrate en France, il y a une gauche globalement irréealiste qui n'a pas changé de siècle. Une gauche qui, en accordant les 35 heures payés 39h - en sus de 5 semaines de congés annuels qui existaient déjà - a rajouté, d'un coup et d'un seul, l'équivalent de 4 semaines de congé supplémentaire par an. Total : 9 semaines. Aucun pays n'y résisterait.

40 ans de budgets en déficit, 2 000 milliards d'Euros de dette publique dont le service (les seuls intérêts) absorbent tout le produit de l'impôt sur le revenu. Imaginez ce qui se passera si les taux d'intérêts viennent à remonter...
Et la pression fiscale ne cesse d'augmenter. Les Français travaillent près de 7 mois sur 12 pour le fisc !

Le Titanic coule et l'orchestre continue à jouer... mais tout le monde va aller au bain... à la Chypriote ou la Grecque. Prélèvement d'office sur les comptes bancaires, etc...

Cordialement
PF

Geneviève et Bernard F. a dit…

Les dires de ce billets me semblent très justes. Je ne sais jusqu'où nous irons mais une chose est certaine malheureusement c'est que le retour sera douloureux et long pour presque tous.

Jacques L. a dit…

Tu es vraiment un mordu de la politique.
Tu écris très bien.
Jacques

Jean-Marie P.. a dit…

LES FOSSOYEURS ….





Une fois de plus, Placide devait reconnaître qu’en politique on n’était plus très loin d’atteindre les tréfonds du burlesque ; de plus, cet état de décomposition avancée était conforté par l’insondable bêtise des soit disant puristes de gauche. Des puristes d’un autre âge, qu’il avait du subir tout au long de sa vie de citoyen, sinon ‘éclairé’, du moins engagé à l’aile gauche du parti radical socialiste… A ce titre, un indéfectible contempteur de ses préceptes, c'est-à-dire d’être à la fois un frein salutaire, ou un moteur pour parvenir à des avancées nécessaires, mais pesées, dans la société française !...

Alors qu’il venait de regagner son pétoulier gardois, pour s’y consacrer à ses petites affaires, il y apprit que le rutilant de Montebourg, l’homme à la marinière ‘made in France’ et l’un des tenants de la seule vérité économique, presque acceptée, par une gauche empêtrée dans ses vieux dogmes, avait cru bon de faire son show au cours de sa fête de la rose, à Frangy, en l’assortissant de maintes épines…

Il y avait rameuté, outre le ministre d’une éducation nationale en partie figée, le benêt Hamon, ainsi qu’un quarteron de petits députés afin d’y vilipender tous en cœur le traître François… Celui-ci ne s’attendait pas à autant de désinvolture envers sa personne et de la fonction qu’il s’efforçait d’occuper au mieux entre pluies, vents et marées… Alors, contrairement aux habitudes qu’on lui prêtait et lui reprochait d’ergoter, en tant qu’adepte de la synthèse politique, soutenu par un Valls ‘qui ne manquait pas d’attributs, il n’hésita pas un instant et congédia sur le champ ce grand gamin gâté qui, selon lui, s’était voulu simplement drôle et impertinent…

Du coup, il rit jaune, et ses traits d’éternel jeune premier se ridèrent !…

Selon Placide, Montebourg, le suffisant, n’avait certainement pas pesé jusqu’où il pouvait aller… Quant au sieur Hamon, s’avait-il seulement ce qu’il souhaitait ?...

Quoiqu’il en soit, et en fut, il s’agissait bien pour les duettistes associés, François et Manuel, de proposer au bon peuple de gauche, comme à celui de droite, du réalisme et de l’action face au rêve dépassé et quasiment obsessionnel, des éternels tenant d’un monde qui, hélas, n’existait plus que dans leur tête…
voir suite...

JMP a dit…

suite 2
A moins que, pour ces derniers, ce soit une volonté, fermement arrêtée, de foutre le bordel et de scier la branche sur laquelle ils s’étaient, il y a peu, gaîment installés !... Ce qui aurait pour effet d’accélérer le retour d’une droite encore bien poussive qui n’en voulait pas, préférant que la France s’enlise pour pouvoir la saigner, alors que la droite extrême et les populistes de tous poils, s’en pourléchaient les babines !... Placide n’écartait pas cette hypothèse, tant il en avait rencontré de ces hommes, dit de gauche, capables de se battre pour conquérir le pouvoir mais incapables de le gérer, encore moins de le conserver…

Restait à savoir comment réagirait une presse avide de bons mots et toujours prête à interpréter la moindre déclaration et même, si nécessaire, se faisait un plaisir de la tronquer afin d’assurer le Buzz et surtout ses ventes !...

La ville de La Rochelle avait connu, dans des temps anciens, un complot soit disant fomenter par trois sergents qui appartenaient à une société secrète… Peut être que Branle Bourg, le Benêt de service et l’égérie de ma tendre verdure, ‘Dufflotement’, plus quelques indécrottables gauchistes, à la peine pour se faire briller, y virent un signe du destin !... Quant à Taubira, selon son habitude elle y joua son petit air de flûtiau… Mais, comme elle pesait, pour le moins 17 voix radicales, Placide, qui aurait souhaité qu’elle fût remplacée par Elisabeth Guigou, se rappela que Paris valait bien, sinon une messe, du moins un pardon en forme d’édredon…

En revanche, le fameux slogan cher à son vieil ami de Montpellier le défunt Georges Frèche, ‘Faut-il saborder le P.S.’, lui revint en mémoire…Il le conforta quant à la nécessité pour ce vieux parti sclérosé, déboussolé et largement dépassé, de procéder illico à son aggiornamento, sous peine d’une disparition programmée ou, pour le moins, à un sérieux laminage !...

D’ailleurs, la question prégnante qui se posait était fort simple : Soit Manuel (Dieu est avec lui) parvenait à obtenir la confiance du parlement et appliquait, mais avec rigueur sa politique jusqu’à la présidentielle de 2017 afin de redresser l’économie et de regagner la confiance des français égoïstes et frondeurs, mais ne s’étaient-ils pas montrer réalistes et plein de bon sens dans le passé ? ou Hollande devrait se résoudre à dissoudre !... Alors, Placide, comme ceux qui appartenaient à la gauche des générations vieillissantes, ne la reverraient pas, et de longtemps, aux affaires!... Malgré l’émergence d’un Juppé, face à un petit Nicolas qui paraissait toujours aussi agité, et même un tant soi peu dépassé, Placide se disait que les braves couillons de français repartiraient allégrement pour un tour de manège électoral, avec ce slogan bien connu d’eux : ‘Ce n’est pas de notre faute, c’est la gauche qui nous a ruinés et il nous faudra des années pour redresser notre belle France !...
voir suite 3

JMP a dit…

suite 3
S’il ne croyait pas à une prise de pouvoir, par la flamboyante Marine, en revanche il pensait que, au mieux, deux députés socialistes sur dix seraient réélus et que l’on serait débarrassé des communistes à jamais dépassés et de la plupart des verts qui, décidément, ne seront jamais murs !...

En outre, on devrait enfin admettre que la cinquième République avait vécue... En effet, élaborée pour et à la mesure d’un homme hors normes De Gaulle, adoubé par le destin, Président élu au suffrage universel, mais irresponsable devant le parlement, ne convenait plus et cette constitution de plus de cinquante, ne permettait plus de gouverner efficacement, voire démocratiquement. Il fallait donc en revenir à un Président responsable, face à une assemblée parlementaire élue à la proportionnelle qui ne serait plus à sa botte : le bipartisme droite gauche, en alternance, avait fait son temps et le ‘tripartisme’ était bien présent!...

Voila dans quel état d’esprit républicain se trouvait Placide, lorsque tout un chacun, ainsi que les médias, purent se délecter du livre commis par l’ex belle ‘Triomphe prend de l’air’ qui racontait dans le détail, et sans vergogne, à tous les béotiens de la France profonde son affaire de cœur et de culte avec le Président…Et, pour clôturer le tout, ils apprirent qu’un sémillant jeune ministre, nommer en urgence pour pourfendre les tricheurs, ne payait plus ses impôts, pas plus que son loyer !... Lui et son épouse furent remerciés mais le mal était fait : et ‘un pourri’ de plus’ pour alimenter les dires acerbes des populistes et de ses détracteurs !...

Cela étant, son retour sur Saint-Tropez s’était fait sans accros et il avait pu gouter au plaisir d’être convoyé et, surtout, de pouvoir échanger…

Finalement, Valls obtint une majorité relative et le brave François recadra devant la presse l’action passée, et à venir, de son troisième gouvernement…Cela serait-il suffisant ?... Oui, mais à condition qu’ils ne cèdent rien et qu’ils poursuivent imperturbablement le chemin qu’ils s’étaient tracé !...

Faisant suite à cette mise au point, le petit agité crut qu’il était de bonne guerre d’annoncer son retour aux affaires... Tel l’oracle de Delphes, il promit qu’il avait changé, qu’il était prêt à se sacrifier et que lui seul était en mesure de sauver une France qui n’existait plus dans le monde… Cela eut pour effet de rameuter une partie de ses anciens vassaux qui s’étaient trouvés esseulés et orphelins, et de rallier à son panache blanc bleu ceux qui piaffaient dans l’attente de se faire à nouveau, ou enfin, une place au soleil !… Qu’importaient les erreurs et les reniements du passé, voire l’impéritie de ce petit homme pressé de mener une campagne électorale de 36 mois, il leur fallait un chef, et si possible un Bonaparte !...
voir suite 4

JMP a dit…

suite 4
D’autres, et pas des moindres, qui avaient pris goût à leur indépendance ne semblaient pas l’entendre de la même oreille… Mais avaient-ils assez de courage pour aller jusqu’au bout de leur conviction ?... Ou bien penauds, les oreilles et la queue basse le rejoindraient-ils se délecter à la gamelle qu’il mijotait et obtenir les postes qu’il leur ferait miroiter ?... Evidemment, ceci est une autre histoire… Cependant, on pouvait espérer qu’il y avait encore parmi eux quelques ‘honnêtes hommes’ ...

Placide, et d’autres certainement, pensèrent que c’était peut être là une nouvelle chance à saisir pour François le mal aimé... En effet, comment Nicolas, l’en fumeur patenté, allait-il si prendre pour faire en sorte que ses vassaux mènent ensemble une opposition cohérente, puis fédérer les droites plurielles et un centre mou du genou, le tout en ratissant des électeurs du Front National qu’il avait si près tenus, mais mal aimés, avec l’aide de son bon ami Buisson qu’il avait depuis répudié ?...

Etait-ce pour cela que le petit Raymond nouveau, selon sa jolie Dame Carla, s’était caché derrière un semblant de barbe, ou bien sacrifiait-il tout simplement à la mode du moment pour les hommes qui se disaient virils et en arboraient pour montrer qu’ils ‘en avaient’ ?... Une fois de plus, le temps, seul maître des hommes et des choses, nous le dirait !...

Enfin, le moment tant attendu, du moins par les accros et des curieux, arriva. Le beau gosse de service, de le la télévision nationale, le sieur Laurent De la Housse, le reçu longuement dans son journal d’information du 20 heures, tel le grand Vizir Isnogouth, mais sans sa barbe… Il n’eut pas à le regretter, tant l’intéressé se servit de lui comme un faire valoir qui, parait-il, manquait de neurones !…

Placide avoue qu’il n’avait pas pu se résoudre à regarder cette émission, tant son aversion envers cet individu était devenue forte... Toutefois, il n’eut guère à patienter pour en connaître le contenu et les effets !…

Si le petit Nicolas fit de l’audience, 8.000.000 d’écoutes parait-il, ce n’était pas pour autant qu’il avait convaincu tous ces visionneurs, à part ses idolâtres ou les gens intéressés, bien entendu… Comme à chaque fois, il s’en suivit de longues explications et de savantes exégèses entre commentateurs attitrés de la presse qui venaient régulièrement garnir les étranges lucarnes, et celles du net... Sans vouloir se faire plaisir, Placide constata que si leurs avis étaient partagés, comme il se le devait, le côté négatif de l’individu l’emportait sur le positif, et que leur cri du cœur était, à la manière de ce brave passé Président, le vieux Jacquou le croquant : ‘Putain, on est parti pour 36 mois de campagne électorale !...’
Voir suite 5

JMP a dit…

Suite 5
Hélas, c’était bien de cela qu’il s’agissait… Alors qu’il y avait péril en la demeure et que l’on aurait pu espérer que ‘les meilleurs d’entre nous’ s’associent pour faire avancer les choses devant l’adversité, on avait eu droit à cette confidence édifiante, de la part de l’ex petit président pourtant co-responsable de sa faillite programmée : ‘J’ai honte pour La France !’...

Décidemment, Placide était et demeurerait un doux rêveur utopiste et il était temps qu’il cesser de s’indigner et qu’il s’applique à se coucouner sans s’en préoccuper... Car, lorsqu’il arrivait quelque fois à ses concitoyens de raisonner, la majorité le faisaient en parfaits égoïstes possessifs et attendaient que ce soient les autres qui fassent le premier effort !...

Ainsi, après le radicalisme, le communisme, le socialisme, le gaullisme et bien d’autres partis en ‘isme’ qui avait fédéré jadis nos concitoyens, celui qui régnait en France, dans toutes les couches de la société, c’était le pessimisme !.. Peu à peu, il était devenu le lit douillet, mais combien efficace, du frontisme…

Ce frontisme à la fois rampant, et tonitruant, qui se faisait fort de pouvoir résoudre tous nos maux en chassant de notre chère patrie les pourris, les immigrés, les mauvais français, l’euro et l’Europe, et cela sous la bannière de Jeanne la pucelle qui avait jadis bouté les anglais hors de France… Elle était pour Jean et Marine le modèle d’un patriotisme catholique et avait comme vertu première que, morte depuis des lustres, elle ne pouvait pas les récuser !...

Placide finit par s’endormir du sommeil du juste et décida de se consacrer à résoudre ses petits problèmes domestiques, dû au fait que sa maison vieillissait, comme lui… Une humidité latente dans la salle d’eau, une soudaine infiltration sur la toiture de l’entrée, le déclanchement de plus en plus fréquent du disjoncteur avec pour cause sa vétusté, ou bien une mauvaise mise à la terre, ainsi que le mauvais fonctionnement de son système chauffage lui pourrissait sa vie de retraité…

Sans compter les jours à venir où il aurait à gérer bien d’autres problèmes de santé familiaux, et non des moindres, par rapport à son attachante arthrose…Il eut alors une pensée pour son cher Pangloss et, comme à son habitude, il se dit que si tout n’était pas rose pour lui en se monde, tout n’était pas gris, et que son vécu présent demeurait fort supportable !...

JMP, le 27 septembre 2014…

jc et Ar. a dit…

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt tes derniers textes et notamment sur la politique française et nous sommes d’accord Arlette et moi sur tes conclusions…cordialement Jean-Claude