mercredi 31 juillet 2013

François, l’emballant rebelle

Ce pape-là est à mon goût. On peut dire merci aux cardinaux qui en conclave ont démontré leur sagesse en nous donnant le pape François. Dès sa sortie sur le balcon central de St-Pierre de Rome, on a ressenti une fraicheur nouvelle et envahissante. Et ça continue….

Quel passage à Rio de Janiero ! Quelle foule ! Quelle foi démontrée par les trois millions de jeunes réunis en ces Journées Mondiales de la Jeunesse ! Il s’est passé quelque chose entre le pape et eux. Une mystérieuse alchimie, une osmose réelle. Et la télévision nous a tout montré, en direct.

François sait comment faire. Son caractère latin, ses gestes avec son « pouce en l’air », son amour évident des enfants et des pauvres, ses propos simples et porteurs de vérité, son indisputable logique si bien adaptée aux vrais problèmes de l’époque, etc… générèrent un enthousiasme profond qui éclata au grand jour avec des cris, des hurlements et des « olas » sincères. Dès le début de chacune de ses prédications, les jeunes devenaient bouche bée pour écouter chacun de ses mots, comprendre chacune de ses phrases.

Malgré les problèmes d’organisation dus en grande partie au climat, les JMJ furent un succès à la hauteur des espérances des organisateurs et cela en très grande partie à cause du pape François qui parla avec « des images, un langage simple, sans piétisme ni religiosité », tout comme un prédicateur. Il ne mâcha pas ses mots, ne fut pas moralisateur et n’a pas craint de bousculer, par son franc-parler, la hiérarchie de son Eglise. Il a montré son côté rebelle, avec une énergie remarquable. Tout comme un curé de paroisse, il a proposé aux jeunes de « secouer l’Église et de semer la pagaille. Je veux un fouillis, des troubles dans les diocèses ». Des sueurs froides devaient sûrement perler aux fronts des évêques présents et de ceux de ses collaborateurs du Vatican. Mais qu’ils ne soient pas craintifs, car il a aussi démontré qu’il est pape avant d’être rebelle, en commentant une manifestation violente qui se déroula à Sao Paulo alors qu’il terminait le chemin de la croix : « Entre l’indifférence égoïste et la protestation violente, l’option toujours possible est le dialogue ».

François compte sur les jeunes pour conserver les fervents catholiques à son Eglise, reconquérir ceux qui l’ont quittée et évangéliser ceux qui recherchent la foi. Pour lui, les jeunes c’est l’avenir. Il les veut pour que son Eglise soit dynamique, Ceux-ci ne se laissent pas naïvement trompés car ils connaissent les limites de sa fonction. « Les paroles de François », dit l’un d’eux, « apportent du réconfort et il ne peut changer les choses, mais elles feront pression sur les politiciens qui ont le pouvoir ». Un autre ajoute : « On a appris le vrai sens du partage en venant à Rio, gratuit et sans aucune attente de retour, de belles leçons de charité ». Ils reconnaissent que leur foi, et cela fut souventes fois démontré à Rio, ouvre leur vie à la réalité, à leur sens de responsabilité, à la solidarité, au bonheur.

C’est loin des textes de certains chroniqueurs du journal La Presse de Montréal, comme Patrick Lagacé, qui ne manquent jamais une occasion pour dénigrer ceux qui ont la foi et qui croient en la religion catholique au Québec comme s’ils étaient des arriérés. Encore récemment, il expliquait comment devenir catholique, il s’agit simplement « de plonger un bébé dans l’eau et il en ressort catholique ». Il ne semble pas comprendre que les symboles dans les religions sont des facteurs importants à leur compréhension.

Évidemment, ces journalistes pratiquent la religion du matérialisme. Il voit les religions comme contraires à la raison et synonymes de superstition. Pour eux, tout est simple, clair et net. Tout s’explique comme une règle d’arithmétique. Qu’importe si une vaste majorité des mondes occidental, nordique, asiatique, sud-américain, africain et autres ont la foi et pratiquent une religion, tels le christianisme, l’islam, le bouddhisme, le taôisme, l’hindouisme, ou autres, ces journalistes pensent être les seuls à avoir le pas. Il faut avoir voyagé de par le monde pour réaliser que la foi est présente et importante partout même si elle est exprimée de manières très différentes.

Elle peut être comprise comme une manière de vivre et une recherche de réponses aux questions les plus profondes de l’humanité, en ce sens elle se rapporte à la philosophie. Elle peut être personnelle ou communautaire, privée ou publique.

Ce n’est pas parce que les dirigeants passés de l’Eglise catholique québécoise l’ont dirigée de façon très stricte et sévère qu’il faut se moquer de ceux qui ont toujours la foi, qui se reconnaissent dans son histoire, ses réalisations passées pour la société, sa définition, la pratique de son culte, son enseignement et ses exercices spirituels. Où serait le peuple francophone du Canada, sans elle ? Les 66 000 Canadiens du lendemain de la conquête auraient-ils pu se maintenir ensemble, conserver leur langue, leurs traditions devant le conquérant sans leur religion et la solidarité qu’elle prêchait. Il est indéniable que cette dernière nous a amené où nous sommes aujourd’hui. Suite à la révolution tranquille et au concile du Vatican, l’Eglise catholique québécoise a laissé tomber les bras permettant ainsi à des groupes religieux, plus attrayants, de la remplacer dans le cœur de beaucoup de Québécois, alors que plusieurs autres Québécois ont simplement maintenu leur foi et que certains ont tout laissé tomber.

François a affirmé à Rio, « Pour certains, les relations humaines sont régulées par deux dogmes modernes : efficacité et pragmatisme. Que la solidarité soit aussi un gros mot ! ». Cela résume bien le passé récent du Québec et un bon guide pour son avenir. À mon avis, le pape François frappe le clou sur la tête ! Vive le pape !

Claude Dupras

20 commentaires:

Norman P. a dit…

Monsieur Dupras,

Tout comme vous je vais d'étonnement en étonnement depuis l'élection du pape François jusqu'aux JMJ, des JMJ dont je fus participant en 1993 à Denver, soit-dit en passant.

Devenu orthodoxe depuis, à la Pâque 2000, mais sans jamais récriminer contre le catholicisme, je perçois chez François le patriarche (puisqu'il en est un aux côtés des patriarches orthodoxes de Constantinople, Alexandrie, Damas, Jérusalem et Moscou) ayant la capacité de rendre possible la réconciliation entre l'Occident et l'Orient chrétien divisé depuis 1054. Je m’appuie sur la présence du patriarche de Constantinople, Bartholomée 1er, à la messe inaugurale de François, chose qui ne s'était jamais vue, ni avant, ni depuis le schisme de 1054.

Il se passe quelque chose depuis l'avènement de Francois, et je crois que nous n'avons guère fini d'être surpris.

L'Esprit-Saint est à l'oeuvre!


Gilles T. a dit…

Cher ami,
Je te félicite Claude de cet article sur notre pape François. C'est un de tes plus beaux textes qui devrait passer dans les quotidiens.
Oui notre société est malade et ceux qui veulent la soigner le sont eux-mêmes. On ignore tant de choses de notre histoire et particulièrement
de notre clergé qui malgré ses faiblesses a quand même construit de grandes choses qu'on oublie. Que seraient les syndicats, les coopératives,
les caisses populaires et tant d'autres réalisations si le clergé ne les ait pas encouragés?
Qu'en penses-tu?

Gisele A. a dit…

Bonjour Claude,

Je viens de partager ton dernier article sur notre BON pape, sur Facebook !

Tu as parfaitement raison concernant le pape et aussi concernant ce cher M. Lagacé.........

J'ai un cancer inopérable.........Je le sais depuis le 13 fév. 2013 et je peux te dire que si je suis encore de ce monde, hormis 3 traitements de chimio, c'est ma foi et la fois de tous les autres qui prient avec moi et pour moi qui m'ont aidée à conserver mon espérance et mon optimisme.

Je pars dimanche pour Gatineau. Radio-thérapie à compter du 6 aout jusqu'au 26 inclus.

Bonne fin d'été,

Charles F. a dit…

Mon cher Claude,


Il faut éviter de s'émerveiller trop vite des prouesses verbales de ce nouveau pape. Si l'on se fit à l'histoire nous constaterons assez vite que la curie romaine saura lui mettre des bâtons dans les roues.Se souvenant des années soixante durant Vatican 2 l’euphorie du moment n'a durée que quelques lunes. Et les deux bons papes un peu trop modernes pour la curie sont rapidement disparus sans trop de transparences.

Souhaitons que cette fois François saura éviter la tragédie et qu'il survivra aux pouvoir malsain de cette curie ultra-conservateur qui domine depuis de nombreuses années et qui cette église vers la déchéance.

Charles F

Raymonde R.-R. a dit…

Cher Monsieur,
J'aimerais tant que plusieurs Catholiques vous lisent!
Pour certains qui ont perdu espoir...quel encouragement vous leur donnez...
Vous avez bien raison quand vous dites:```Que serions-nous devenus sans Elle...
Votre sens critique est admirable et si nuancé. Je ne suis pas une férue de la religion mais, il faut rendre à César ce qui lui appartient.
Bravo!
Très sincèrement.

Richard L. a dit…

Vous êtes vraiment sérieux ? Non, c'est une blague quand vous dites que l'Église catholique a contribué à l'essor du Québec. L'essor du Québec a débuté quand le Québec s'est pris en main et a relégué l'Église à sa mission première.

Et cela aurait dû se faire plus de 100 ans auparavant.

JCP a dit…

** François, un rebelle emballant **
Sans l'Église de Rome et ses institutions nous n'existerions tout simplement pas comme nation francise en Amérique. Un groupe folklorique, oui mais, pas une nation.

(La Naissance de la race , Lienoel Groulx) :

" Chacun connaît la belle page de Parkman qui est de la fin de The Old regime : « Une grande institution se détache en plein relief sur le tableau de l'histoire du Canada, c'est l'Eglise de Rome. Plus encore que la puissance royale, elle a modelé le caractère et préparé les destinées de cette colonie. Elle a été sa nourrice et pour tout dire sa mère (p.7
) .

Moment béni et décisif en notre histoire que celui où l'Eglise s'appropria la veillée de notre berceau."

...

De 1608 à 1759 l’État est en croissance organique. Grâce au rôle d’appoint de l’Église, il atteint une masse critique qui lui a permit de ne pas être anéanti par la victoire britannique contre la France sur notre territoire. Cette contribution fut donc essentielle. Durant ces 150 premières années....

La victoire britannique viendra tout changer.

La première conséquence est celle de voir les institutions politiques et l’appareil d’État (Nouvelle France) démantelés. Et le lien avec la France rompu. (Ce que consacre le Traité de Paris, 1763). Que reste-t-il comme assise alors pour conserver notre cohésion nationale (nation
française) face à un Empire qui veut nous assimiler : L’Église de Rome.

Elle fut la contrepartie de la couronne britannique dans l’Acte de Québec de 1774 (consentie parce que les anglais n’étaient pas dans un rapport de force si favorable face à un peuple qui avait atteint une masse critique et qui pouvait se joindre à la révolution qui menaçait au Sud).


C’est cette institution millénaire dans ses capacités de structurer les sociétés (2) , laquelle avait joué un rôle d’appoint nécessaire dans les premiers élans de notre État, qui va venir jouer un rôle "cardinal"
pour la suite de l’histoire : L’Église va se substituer à notre État démantelé pour en assumer elle-même les missions essentielles : Peupler et mettre en valeur le territoire !

L'enseignement de notre histoire fut glorieuse quand sa narration fut celle des institutions de l'Église de Rome. Elle est devenu honteuse suite à la Révolution tranquille (laïc).

Comment imaginer qu'une nation puisse se projeter avec puissance dans l'avenir à partir d'une culture du ressentiment (terreau fertile de toutes
pathologies) auto-entretenue sur sa propre histoire.

Il faut refaire corps avec notre histoire. Et quoi de mieux pour y parvenir de revoir le rôle déterminant qu'à joué l'Église de Rome dans notre existence comme nation :

....

(1) Histoire de l'Église catholique au Québec de 1608 à 1970 (éd.
fides)

"l'union organique entre l'Église et l'État...(p.15) l'Église le corps social le mieux constitué (p.17).

(2) Petit traité de l'État . Gérard Bergeron (gratis en ligne) :

classiques.uqac.ca/contemporains/bergeron_gerard/petit..

...

François D. a dit…

Merci, m. Dupras.

Sylvie T. a dit…

Pourquoi est-il évident que l’Église s’effondrera ?

Parce que la religion incarne le pion central du système oligarchique et celui-ci s’apprête à tomber.

Rien ne sert de vous en prendre à moi, puisque personne ne peut rien y changer. Le Vatican ne pourra éviter le cataclysme sans les généreux pots-de-vin des oligarchiens, car, comme nous le savons tous, dans le “système” capitaliste, ça prend de l’argent pour survivre.

C’est donc qu’une question de temps, c’est inscrit dans le ciel.

De surcroît, les évènements vont s’accélérer, puisque dans la dimension personnelle, comme nationale ou internationale, le boomerang finit toujours par nous revenir de plein fouet.

Comme le prétendait le grand philosophe Jésus ; « ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas que l’on vous fasse », et, j’y ajouterais, « car vous subirez le même sort ».

Les femmes qui ont été torturées par ces sadiques, elles n’avaient pas d’autres choix que de se la fermer et de rentrer dans le rang. Sinon, cela aurait pu aboutir jusqu’à perdre la garde de leurs bébés ou être interné dans un institut psychiatrique, alors, elles se résignaient.

Mais, maintenant qu’elles peuvent respirer un tant soit peu, elles vont se faire un plaisir, pour la plupart, de leur donner leur coup de grâce.

La justice divine sera enfin rendue pour les femmes et pour les millions d’enfants abusés depuis des siècles de par le monde.

Sylvir T. a dit…

Le chant lugubre de la procession de la mort de l’Église catholique.

Le dernier soubresaut.

Vous affirmez : « Où serait le peuple francophone du Canada, sans elle (la religion catholique) ? »

Nous serions un peuple libre, vous répondrais-je.

Vous mentionnez : « … son amour évident des enfants et des pauvres »

Ah oui ! Pourquoi n’a-t-il rien dit lorsque le précédent Pape a banni de l'Église une enfant de neuf ans, au Brésil ? Cette fillette, qui était enceinte et qui a subi un avortement après avoir été violée à répétition, vous souvenez-vous ?

Maintenant qu’il est élu, pourquoi ne lui redonne-t-il pas la communion à cette petite ?

Et, pourquoi ni l'ancien ni le nouveau Pape n’ont-ils pas excommunié le pédophile ?

Abuser sexuellement des enfants, serait-il autorisée dans la Bible ?
Est-ce un comportement acceptable pour l’Église catholique ?

Pour ma part, lors de ses allocutions, il m’a semblé entendre ces jeunes femmes superficielles et insipides du concours ''Miss Univers'’, où elles déclarent toutes que si elles sont choisies, elles feront la paix dans le monde.

Paroles, et paroles, et paroles, comme le chantait Dalida.

Concernant l’argument : « Ça fait partie de notre histoire, de nos racines… »

La corruption, la grande noirceur, le fédéralisme, l’anglais, la monarchie, font toutes parties de notre histoire, de nos racines, est-ce que ça signifie qu’on doit les garder, ne rien y changer ?

Malheureusement pour l’Église, le petit peuple prend de plus en plus conscience de la manipulation du système. Les religions sont au service de l’oligarchie, la messe permet de mater celui-ci par les sentiments, le faire gésir dans la résilience.

Souvenez-vous lorsque les prêtres déclaraient aux Canadiens français qui en avaient assez de travailler douze heures par jour pour un salaire de misère :

Tendez l’autre joue. C’est bien d’être pauvre ainsi, vous irez au paradis. Ne vous soulevez pas, ayez à l’esprit vos femmes et vos enfants.

JCP a dit…

@ Richard L.

Le modèle québécois n'est pas apparu spontanément avec la Révolution
tranquille. Il a été élaboré avant dans les sous sol d'église
(syndicats non américain ; crédit populaire, etc). La stratégie
structurante visait à contrer le matérialisme américain. Et il ne faut
pas oublier que les acteurs politiques de la Révolution tranquille ont
été formé par les institutions de l'Église ; formations classiques
autrement plus pertinentes pour les affaire de l'État que les MBA.

(...)

Loin d’être issus d’une génération spontanée, les principaux
acteurs de la Révolution tranquille ont en effet puisé leur inspiration
à même des expériences qui, depuis les années 1930, n’ont cessé de
se multiplier, souvent sous l’égide même de l’Église. Dans la
première moitié du siècle, l’Église perpétue certes un discours
conservateur où dominent le clérico-nationalisme et l’agriculturisme,
mais elle trace également des voies parallèles[2]. Tout en résistant au
monde moderne où priment la rationalité et l’affirmation du sujet,
l’Église s’immisce en effet dans cette modernité, cherchant à
sacraliser tout ce qui naît en dehors d’elle. Ainsi, syndicats, presse
catholique et mouvements associatifs seront progressivement mis en place,
révélant une Église qui, loin d’être figée dans le passé, est
plutôt en quête de nouvelles avenues pour assurer la pérennité de son
contrôle social[3].

De ces initiatives pastorales naîtront cependant des expériences
originales où clercs et laïcs développeront de nouvelles pratiques de
même qu’une lecture du social en porte-à-faux de celle dont l’Église
entend faire la promotion. C’est pourquoi Fernand Dumont soutenait
qu’une première Révolution tranquille, stimulée par la crise
économique, s’amorçait dès les années 1930[4]. Pour débusquer ces
expériences et en mesurer toute l’incidence sur l’évolution de la
société québécoise, il importe cependant de ne pas concevoir la
hiérarchie religieuse comme un bloc monolithique afin de mieux y déceler
les tensions internes et les débats qui l’animent. Il est tout aussi
important de distinguer de la hiérarchie religieuse les différents
acteurs impliqués dans des projets parrainés par l’Église. Une telle
entreprise, soutient à cet égard Fernand Harvey, permettrait de mieux
mesurer le poids de l’Église dans la construction de la modernité et
d’échapper à l’interprétation classique d’une Église
unidimensionnelle qui ne sait que freiner la modernité issue des
Lumières[5].

(...)

http://www.bulletinhistoirepolitiqu...

....

L'État du Québec existe dans une continuité organique depuis la cellule
embryonnaire de l'Habitation de Québec. En 1960, c'est une potentialité
(population jeune, État sans dette) bâtit par l'Église qui se manifeste
: la Révolution tranquille c'est cette puissance qui passe à l'acte.

Anonyme a dit…

La religion a échouée pour une bonne raison, on ne nous a jamais dit
qu'est-ce que nous étions venu faire sur terre. On ne nous a jamais
montré comment parler à Dieu ou à notre père ? Quand on lit l'histoire
des horreurs commis par l'église au nom du Seigneur il y a de quoi à
réfléchir. Il m'apparait que le rôle des religions a été de dominer
Pas de trouver le moyen de communiquer avec l'esprit. L'Église a dominé
et exploité et condamner. Si vous forcer une jeune fille comme on l'a fait
au Québec durant les années trente à l'Orphelinat, l'enfant a quel
modèle s'appuyer ou s'identifier ? Les enfants laissés dans les
orphelinats sont demeurés handicapés, arriérés ou fous ! Et ce pour le
reste de leur vie je pourrais en dire quelque chose...

S S. a dit…

Venant d'un homme qui encense LE suppôt du matérialisme au Québec
(http://www.vigile.net/Le-gros-mecha...)...ce dernier article ne fait pas
très sérieux.

Didier a dit…

, un rebelle emballant **
M. Dupras,

Vous avez raison quand vous dites que l'Église catholique a contribué à
préserver notre langue et notre culture depuis la conquête.

Cependant, à notre époque, l'Église a malheureusement été, jusqu'à un
certain point, absorbée par le Système comme le journaliste français
Philippe Grasset l'explique dans un récent article :

"Entendre le pape François dénoncer les conditions faites aux pauvres ne
conduit en aucune façon à y voir un acte de responsabilité dans une
situation aussi tendue et rupturielle que celle qu’on connaît, ou aucune
critique ne vaut si elle n’est strictement accompagnée de
l’identification de la source de l’acte ou de la situation critiquée.
Dans ce cas d’une telle institution, chargée d’une responsabilité
morale considéarable, il s’agit d’une tangente de
l’irresponsabilité. Cette orientation est renforcée ou illustrée, ou
prolongée, par des attitudes incertaines comme, par exemple, une
évolution d’ouverture du pape vis-à-vis de la “question” des
homosexuels, dans le chef de la possibilité d’une approche nouvelle,
plus tolérante. Même si la démarche se comprend évidemment dans un
contexte général, dans les conditions présentes le cas ne peut être
perçu que dans le cadre de la question sociétale du “mariage gay”,
qui doit d’abord être considéré comme un acte déstructurant du
Système (voir le 30 avril 2013). L’irresponsabilité est, dans ce cas,
illustrée par la tentation de la démagogie recommandée par la
bureaucratie du Vatican et ses services de relations publiques, et
constituant un tribut ainsi rendu par l’Église de Rome à la modernité,
– c’est-à-dire au Système."

http://www.dedefensa.org/article-l_...

Guy R. L. a dit…

Le pape François est aussi de mon goût, mais il est beaucoup plus que cela.
C'est un homme qui vit la Parole qu'il prêche. Il ne s'appelle pas le Pape, quand
il parle de lui; il se nomme l'évêque de Rome. Cela fait toute une différence pour
les autres de la chrétienté. À quand la réunion de tous les chrétiens?
C'est par cette humilité qu'on pourrait voir à l'horizon la paix entre les églises.
Il y a sans doute, au Vatican, bien des gens qui ne le trouvent pas de leur goût. Par
exemple ceux de la Curie romaine et de la Banque du Vatican...!
C'est à suivre...

Gilles V. a dit…

Bien des Québécois ont un gros problème avec la religion, surtout la
leur, celle de leurs aînés et de leurs ancêtres.

Depuis 1964, année pendant laquelle la pratique de la foi catholique a
chuté de moitié pour devenir minoritaire, les Québécois n'en finissent
pas de régler leur compte avec le pouvoir religieux et ses représentants.
Il y aura bientôt 50 ans que l'église perd en influence, mais rien ne
change. Nous avons encore toute une armée de combattants anti-catholiques
qui, comme des fanatiques, ne cessent de pisser du vinaigre contre un mal
plus imaginaire que réel.

Il n'y a pas un excès dans le comportement d'un membre du clergé qui
n'est pas débusqué même si pour cela on doit remonter un demi-siècle et
plus en arrière. Je ne veux pas cautionner des comportements inacceptables
chez un certain nombre de membres du corps religieux, mais je voudrais
aussi que l'on fasse la part des choses. Tout ce qui porte ou portait
soutane fait facilement la manchette alors que les réseaux de
pédo-criminalité, de trafic d'organes humains ou de trafics de personnes,
problèmes bien contemporains, où se retrouvent en nombre des membres des
élites bien laïques, ceux-là, il faut les chercher à la loupe.

L'ignorance des Québécois sur le rôle positif du pouvoir catholique qui
nous a permis de survivre et qui a notamment constitué le terreau fertile
de la révolution tranquille, est profonde. Cette ignorance est pleine
d'auto-satisfaction, de demi-vérités et de préjugés.

Les Évangiles, pour aller à la doctrine, sont la cause de la haine de la
société néo-libérale envers la foi catholique, car cette foi prône le
partage, la gratuité et le pardon. Dans une société où les masses sont
asservies au veau d'or, ce culte où officie les prêtres laïcs de l'État
et de la banque, il est concevable qu'un message qui n'accorde aucune
valeur à l'argent et peu à l'individualisme soit déformé ou rendu
inaudible. Le message de la chrétienté n'a rien à vendre et ne rapporte
rien, il est donc inutile.

Pour ce qui est du Québec, et de façon plus pratique, tant qu'il n'y aura
pas une forme de juste réconciliation faisant la part des choses entre la
contribution religieuse et la nation, il ne peut y avoir de réussite du
projet indépendantiste car nous demeurerons comme des étrangers pleins de
ressentiment envers notre propre passé et incapables de nous assumer avec
maturité.

Didier a dit…

@ M. Verrier,

Votre message est plein de bon sens.

Et la raison pourquoi la religion catholique est si contestée au Québec, vous l'avez bien identifié quand vous dites que "les masses sont asservies au veau d’or", un autre nom pour le Système.

Cependant, il faut admettre que l'Église de Rome semble bien souvent se ménager le Système comme le journaliste français Philippe Grasset le fait remarquer dans l'article que j'ai cité dans un commentaire précédent, peut-être un peu pour essayer de récupérer ceux qui suivent le "veau d'or".

Mais il semble qu'au Québec, cela ne donne pas de résultats positifs pour l'Église tellement les Québécois semblent tenir à la pureté de la doctrine du Système, le dit Système ou "veau d'or" qui semble avoir remplacé la religion catholique comme religion des Québécois.

Les Québécois auraient-ils délaissé Dieu pour des idoles, le "veau d'or" en étant une ?

http://www.dedefensa.org/article-l_...

Michel R. a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec vous, monsieur Dupras.

Vous avez bien saisi l'essentiel de la mission du nouveau Pape François et ce qu'elle représente pour l'avenir de l'humanité.

Son style qui tranche avec celui de ses prédécesseurs est très direct.
Son influence et son pouvoir s'exerceront sur tous et particulièrement sur les puissants.

Ce pontificat verra probablement l'Église renouer avec la simplicité et l'humilité dans le respect de la tradition chrétienne.

Je pense que durant ce pontificat, l'Église rajeunira de façon extraordinaire dans le sens qu'elle retrouvera enfin le véritable sens de sa mission dans le monde.

Le Pape François se dit avant tout évêque de Rome et c'est un point important à retenir. Je pense que le fameux problème de la Primauté de Pierre qui a tellement contribué à la malheureuse déchirure de la chérienté depuis le Schisme de Contantinople de 1053 sera bientôt chose du passé. Ce Pape sera sans doute celui de l'unité des chrétiens.
Attendez-vous à des progrès rapides et inattendus du côté de l'oécuménisme. Surtout avec les Orthodoxes.

Un dernier point sur lequel je voudrais attirer votre attention, c'est le fait que ce nouveau Pape soit nettement très marial. Je pense que la Vierge Marie sera d'ailleurs la clef de voûte de ce pontificat.

Merci de votre commentaire, monsieur Dupras ! Excellent texte.

Bernard G. a dit…
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Bernard G. a dit…

Que ce pape soit très bien,mieux,plus prêt des pauvres etc etc ok
Il est tout simplement jésuite....
Mais que l'église catholique ai été un bienfait pour le Québec...?
Comment le dire et le savoir ?l'eglise catholique a t'elle ete un bienfait pour les indiens d'Amérique,les incas de l'Amérique du sud,les brésiliens d'aujourd'hui,les africains convertis de force,les croisades ratées,la liste est longue et je suis trop inculte.
Et toutes les civilisations et religions disparues sous prétexte de precher "la" "bonne " "foi" et d'évangéliser ces pauvres sauvages,incultes etc etc
Pour leur apporter quoi?
Chaque religion n'a qu'un but,non le bonheur des hommes mais la masse et générosité des croyants....
Dur dur