samedi 18 août 2012

Un gouvernement péquiste …. la surprise Marois

Bon, c’est fait ! 100% des collégiens ont décidé de mettre fin à leur grève contre la hausse des frais de scolarité et de reprendre leur semestre perdu. Même ceux des collèges du Vieux Montréal et de Maisonneuve, dont une poignée de collégiens qui avaient voté pour la continuation lors d’un premier scrutin, ont repris cette votation pour se déclarer prêts à reprendre leurs cours.

Il reste une vingtaine de mille étudiants universitaires qui ont à décider s’ils veulent être diplômés cette année ou lors d’années futures.

Ce fut tout un évènement que cette grève étudiante qui a non seulement ébranlé le gouvernement mais qui aura permis à plusieurs Québécoises et Québécois de mieux saisir l’ensemble des problèmes qui confrontent leur société et son avenir.

Durant toute cette période difficile, je considère que Jean Charest et son gouvernement du Québec ont réagi de façon responsable devant l’insouciance des dirigeants étudiants. Dans un premier temps, ils ont proposé un changement important à leurs propositions originales qui visait à diminuer appréciablement le fardeau financier scolaire des étudiants issus de familles moins nanties afin de faciliter à tous l’accès à l’université. Il a été refusé.

Face à la violence que la grève a suscitée, Jean Charest a dû imposer la loi 78 pour punir ceux qui l’engendraient et pour faciliter la légalité des manifestations. Avec son ministre de l’Éducation, il a vu à la réorganisation des cours du semestre printanier avec ceux de l’automne afin que les grévistes puissent reprendre leur semestre dès le milieu d’août. Il a aussi fait valoir que ceux qui n’acceptaient pas de rentrer en classe perdraient leur semestre.

Tout cela a finalement fait comprendre le bon sens aux étudiants et a éloigné leur désir de grève, comme vient de l’admettre un dirigeant du mouvement radical étudiant LA CLASSE.

On a accusé Charest de vouloir empêcher les manifestations en exigeant, par la nouvelle loi, qu’elles et leur parcours soient connus huit heures d’avance. Pourtant dans les grandes villes du monde, comme Paris, c’est deux, trois ou quatre semaines avant l’évènement que la demande d’autorisation de manifester doit être déposée. Ces accusations ridicules et tellement d’autres ont ajouté au anti-charestisme qui a été entrepris, il y a plus de deux ans, à l’Assemblée Nationale du Québec par le Parti Québécois (PQ) lors d’une des plus déplorables sessions parlementaires que le Québec ait connue.

On se rappellera que Pauline Marois qui occupait, à ce moment-là, la place d’honneur dans les sondages a vu s'effriter l’opinion publique la supportant. Son leadership a alors été longuement et fortement discuté et mis-en-danger. Les démissions de députés importants ont suivi. Mais « la madame » est forte, expérimentée et elle a réussi, à l’encontre de ce que pensaient les observateurs avertis, à se maintenir à la tête du parti et même à renforcer sa position. Impressionnant !

Normalement, la reprise des cours par les étudiants suite au plan Charest devrait lui bénéficier électoralement. Mais les sondages d’hier, même s’ils n’ont pas tenu compte de la fin de la grève, nous indiquent que ce ne sera probablement pas le cas puisque les réponses des sondés démontrent que le temps et les arguments anti-charestistes font de l’effet. Neuf ans de pouvoir pour un chef politique au Québec, c’est long… Surtout pour un politicien québécois dont la personne a été et est toujours si salie par ses adversaires. On le traite de corrompu alors qu’il est un honnête homme; de méchant néolibéral alors qu’il a implanté des lois sociales importantes pour les familles, les jeunes et les personnes âgées; de traître à la nation, à cause de son opinion fédéraliste, alors qu’il s’est dédié au Québec et a porté le message et l’image du Québec comme pas un dans le Canada et dans le monde. Et… je pourrais continuer cette liste de récriminations injustes envers lui.

À ce jour, la campagne électorale est surprenante. François Legault, chef du nouveau parti Coalition Avenir Québec (CAQ) a connu un bon départ grâce à la présentation d’une équipe de candidats composée de femmes et d’hommes qui ont fait leur marque dans la société. Le PQ a fait de même avec une équipe de candidats impressionnants et prêts à servir. Le parti Libéral suit dans la même ligne. Il est fort satisfaisant de constater le grand nombre d’individus qui se lèvent pour servir les Québécoises et les Québécois. Depuis l’« équipe du tonnerre » de Jean Lesage et l’équipe extraordinaire de René Lévesque, je ne me rappelle pas d’un si grand nombre d’individus de qualité qui s’offre dans une élection générale pour diriger notre société. Rafraîchissant !

Évidemment, tout n’est pas encore joué, puisque les débats n’ont pas encore eu lieu. Mais il devient apparent, par les derniers sondages, que le PQ consolide ses positions à la tête du peloton autour de 34% avec une intention de votes chez les francophones de 39%.

Si la tendance se maintient, le PQ peut gagner le plus grand nombre de comtés et diriger un gouvernement majoritaire. Cela ressemblera étrangement à la situation du gouvernement Conservateur (PC) à Ottawa qui avec 39,6% de suffrages a gagné sa majorité, à la Chambre des communes, tant critiquée par les péquistes et autres sous prétexte qu’elle ne représente pas le Québec. Ce bas pourcentage d’appuis qui permet de former un gouvernement majoritaire est le fruit du régime parlementaire britannique qui est le nôtre. C'est un système politique pratique puisqu’il assure normalement qu’un parti peut gouverner. Si nous avions la représentation proportionnelle, réclamée par plusieurs, le partage des députés se feraient selon le pourcentage de votes obtenus par chaque parti. Avec un tel système, le Canada et le Québec auraient eu dans le passé, plus souvent qu’autrement, des gouvernements minoritaires avec toutes les disputes et l’inefficacité qu’ils engendrent.

Jean Charest a fait beaucoup pour le Québec et à cause de ses propositions actuelles mérite une réélection. Par contre, j’entends de plus en plus de Québécois qui me disent : « je suis "tanné" des chicanes et d’entendre parler de corruption, il faut remplacer Charest… ». Ils n’ont rien de vraiment grave à lui reprocher. Plusieurs l’aiment, mais c’est comme çà. Et, ils ajoutent : « Un gouvernement péquiste ce n’est pas si pire que l’on dit ! ». Il y a du vrai dans cette dernière affirmation si on se rappelle toutes les années pendant lesquelles le PQ a été au pouvoir. À l’exception de la période de Lucien Bouchard et celle de Bernard Landry avec son immense scandale de la Gaspesia, je crois que l’on peut dire que les gouvernements péquistes ont été bons. Quant à Bouchard, il a tout détruit en coupant sauvagement dans les budgets sans considérer les conséquences : santé, municipalités, transports, fonctionnaires…

Pauline Marois au pouvoir va proposer la « gouvernance souverainiste ». Elle veut exiger du gouvernement d’Harper un transfert important de responsabilités gouvernementales, d’Ottawa à Québec. En somme, elle veut tout pour que le Québec devienne un pays, dans le Canada. « Nous allons repousser à sa limite le carcan constitutionnel canadien. Nous allons exiger de nouveaux pouvoirs, le rapatriement d'espaces fiscaux, les budgets dans des domaines comme la langue, l'environnement, la culture, le développement économique, l'immigration ». Elle veut l'adoption d'une constitution et d'une citoyenneté québécoises et également réclamer les pouvoirs de l’assurance-emplois, les budgets pour le développement international, le droit de représenter et de parler au nom du Québec dans les organismes internationaux, etc.

Marois sait que le Canada ne cédera presque rien parce qu’il ne peut céder puisqu’il est une fédération. « Et ce sera là », dit-elle, « la démonstration que le Québec doit devenir indépendant et être un vrai pays ». La stratégie référendaire de Marois est cousue de fils blancs et n’annonce que de grandes batailles politiques stériles et beaucoup de « tiraillages » à l’horizon ! Pas très bon pour l’économie !

Quel Québécois conservateur à Ottawa parlera au nom du fédéralisme canadien et de ce qu’il apporte aux Québécois ? Malheureusement, le PC a peu à offrir comme porte-parole… sauf peut être un Beauceron… mais son temps n’est pas venu.

On voit bien toute l’importance de cette élection de 2012.

Claude Dupras

8 commentaires:

Gérard St-D. a dit…

Tu sembles pas comprendre que la Loi 78 porte atteinte à nos droits les plus fondamentaux.
Qu’on ait une loi pour assurer le retour en classe, je suis complètement d’accord. Mais ce n’est pas cela.
Les libéraux de droite, les Bachand, Moreau, Gignac, Fournier et Dutil ont voulu punir ceux qui manifestaient paisiblement dans les rues. En plus du retour en classe, ils ont tenté d’empêcher ces gens de s’exprimer.

La Commission des droits de la personne et de la jeunesse conclue :
La loi 78 enfreindrait les droits garantis par la Charte.

Quand au lieu de légiférer intelligemment, on fait une loi pour se venger, on aboutit à LA LOI 78 qui n’a jamais été appliquée.
De plus, à deux reprises, et probablement le 22 aout une troisième fois, plus de 125,000 personnes vont parader
calmement, sans aucune violence, même si cette manifestation est illégale selon la loi 78.

Par exemple mon cher, samedi prochain, le 25, j’organise pour la 10ème fois notre rencontre de famille à Ste-Brigitte.
Nos serons 80 personnes. Si je voulais respecter la loi 8, je devrais informer par écrit, 8 heures à l’avance
la sureté du Québec de notre déplacement de notre groupe entre le terrain de balle mole, et le centre communautaire.
Je ne le ferai pas. Mais je suis dans l’illégalité.
Demain, le premier débat.

Salut

Claude Dupras a dit…

Gérard

Merci pour ton message. Il s'est dit beaucoup de choses sur la loi 78. La cour décidera, entretemps elle est maintenue par la cour supérieure.

Ton party n'est pas une manifestation.

Il ne faut pas oublier le contexte de violence qui a présidé à l'adoption de cette loi.

Si on n'avait pas eu la loi 78 on en serait où ? C'est elle qui prévoyait , entre autres, le retour en classe du 15 août.

Personnellement, je n'aime pas de telles lois. Ce sont des lois d'exceptions et temporaires pour régler des problèmes particulièrement pénibles.

Les grandes villes doivent gérer les manifestations dans leur territoire. La plupart des grandes villes occidentales le font. C'est une question d'ordre et de la protection de bien commun.

La cour nous dira ce qui en est.

Amicalement

Claude

Gérard St-D. a dit…

Je te disais.....
Merci de ta réponse.
De toute façon, le parti Libéral ne sera plus au pouvoir.
Si c'est le PQ, on abolit la loi
Si c'est Legault, il enlève tout le volet attaque des droits personnels Pour ce qui est de mon party, j'ai vérifié auprès d'une autorité à la Sureté bureau de Drummondville. On n'applique pas la loi, mais si on l'appliquait, notre rencontre serait assujettie car nous, nous sommes un groupe officiel, et nous déplaçons sur une voie publique à partir ou en arrivant dans un autre lieu public.

Charest avait fait ce volet de la loi pour ne pas se faire chahuter pendant la période électorale.
De toute façon, c'est la première fois dans toute l'histoire du Québec, qu'en période électorale qu'un chef de parti important ne fait pas de rencontres avec les électeurs.
Charest ne fait que des conférences de presse dans des lieux inaccessibles au public.
Un commentateur a TVA a dit hier, qu'il y avait plus de policiers qui entourent les déplacements de Charest, qu'il y en a pour Poutine.
C'est très édifiant. !!!!!

Bonne nuit, mon cher, j'arrive de mon jardin ou abondent de merveilleuses tomates rouges et savoureuses. Toi tu es dans un pays où il y a de merveilleux légumes et fruits. Chanceux!!!! Sans oublier le vin.

Bientôt le premier débat

Ghislaine B. a dit…

gageLNIl est temps de se débarasser de charest qui n'a aucun éthique et de morale.Il ment comme il respire.C'est le temps qu'il aille se trouver une job dans le nord.DE plus cela va nous coûté moins cher en sécurité public.Il veut faire du Québec un état policier.

Didier a dit…

C'était évident que les étudiants étaient pour retourner à leur cours. Jean Charest n'y est pour rien.

Les étudiants veulent terminer leurs études pour un jour faire partie des "heureux" et des "satisfaits" de la société en détenant une formation qui leur permettra de "répondre aux besoins du marché".

Mais que fait-on des "malheureux" de la société ? de ces centaines de milliers de Québécois qui vivent l'insécurité alimentaire ? des assistés sociaux à moins de 600$ par mois ? Et qu'a fait monsieur Charest pour améliorer le sort de ces personnes ? Ne juge-t-on pas d'un gouvernement à la manière dont il s'occupe des plus démunis et des plus mal pris de la société ?

Michel D. a dit…

A quelques heures du premier débat, il semble que le PQ formera le prochain gouvernement : Minoritaire ou majoritaire, on sait pas.
Si majoritaire ils vont tout faire pour avoir un référendum : gagnant ou perdant, on ne sait pas
Ce que l’on sait, c’est que ce sera des degrés plus ou moins grands de chaos, très négatifs pour tous les efforts de développement, incluant l’entrepreneuship

Michel MPLQ a dit…

Le conflit étudiant est en trêve et reprendra avec Charest et tous les troubles conséquents à la gouvernance des anti Québecois fédéralistes à la Charest et Legault . Nous devons dégager Charest et sa gang sinon le Québec sera un bordel pour encore 4 ans Les QS trahis par les NPD devraient voter PQ pour contrer Charest et permettre la réalisation de l'Indépendance de Notre pays le Québec. MICHEL

Marcel H. a dit…

Personne n'a jamais pensé que le fédéral finirait par céder sur le contentieux de formation professionnelle.Il a cédé. Et il céderait sur TOUS les points qui paraissent aujourd'hui faire un immmmense contentieux.

À ses alliés, W.Churchill expliqua dans ses négociations qu'il n'avait pas été élu pour dissoudre l'Empire. L'Empire fut néanmoins dissout dans la réalité.Et c'est Londres qui dut s'arrager avec son opinion public.