samedi 19 mai 2012

Quand la go-gauche québécoise déborde…


Quel triste spectacle que celui du débat des deux derniers jours à l’Assemblée Nationale du Québec. Je l’ai suivi religieusement afin de bien comprendre l’argumentation de chacun des intervenants sur la nouvelle loi 78 proposée par le gouvernement, pour rétablir la paix sociale et assurer que l’accès à l’enseignement collégiale et universitaire ne soit pas entravé par qui que ce soit.

Nous voilà rendus à un point tournant important dans notre société. Les étudiants n’ont cessé de manifester sans contrôle, de façon désordonnée et souventes fois violente pour contrer la hausse des frais de scolarité proposée par le gouvernement. Je me suis opposé à la hausse, par deux billets de mon blog, et je comprenais la réaction estudiantine lors des premières manifestations, dont celle qui a réuni plus de 100 000 individus. Mais depuis, trois mois ont passé, les manifestations se sont perpétuées et, jour après jour, elles ont créé des problèmes majeurs pour un grand nombre d’étudiants qui ont été empêchés d’aller à leurs cours et pour la qualité de vie des Québécois, particulièrement des Montréalais. Tout serait terminé depuis quelques semaines, si les étudiants avaient respecté l’entente que leurs chefs ont signée avec le gouvernement en présence des représentants des collèges, des universités et des syndicats. Malheureusement, ils la renièrent et le problème persiste.

Le débat d’hier combiné aux réactions hors de l’enceinte du parlement m’ont démontré, encore une fois, que la go-gauche québécoise ne veut rien savoir. Tout ce qui compte pour elle, c’est de renverser Jean Charest et son gouvernement. Son malheur, c’est qu’elle vient d’assurer sa réélection. Alors que normalement la longévité d’un gouvernement au pouvoir renforce la notion « il est temps que ça change ! », d’autant plus, qu’à ce moment-ci, elle était encore plus forte à cause des problèmes de corruption dévoilés au grand jour par la police, voilà que la go-gauche a donné l’opportunité au premier ministre de passer une loi qui est bien acceptée par près de 65% des électeurs. Non seulement a-t-elle encouragé les étudiants à maintenir leur entêtement et à mettre en péril leur semestre, mais elle a permis à Charest de se montrer, haut et fort, comme le défenseur de la loi, de l’ordre et du droit à l’éducation pour les jeunes de notre nation. De plus, la go-gauche s’est opposée, pour toutes sortes de raisons plus farfelues les unes que les autres, à l’adoption de loi 78, au moment où les Québécois en ont « plein le casque » des manifestations.

Et que dire de Pauline Marois, la cheffe de l’opposition officielle et du Parti Québécois. Elle a décidé que son parti s’opposerait à la loi proposée. Au lieu de prendre ses responsabilités envers l’État de droit qu’est le Québec et appuyer le droit à l’éducation qui est à la base de la nouvelle loi, elle a choisi d’être du côté de ceux qui engendrent le désordre. Pourquoi ? On n’avait qu’à l’écouter hier ainsi que ses principaux adjoints pour comprendre qu’ils n’étaient motivés que par des raisons partisanes. Elle a même défendu le député qui a proposé d’analyser la possibilité d’une désobéissance civile en invoquant les exemples de Gandhi et de Martin Luther King, comme si le conflit étudiant du Québec avait quelque chose à voir avec les révolutions indiennes et des noirs américains. Au lieu d’appuyer le gouvernement et assurer un vote unanime, ce qui aurait de facto mis fin au conflit, Marois a attisé davantage le feu en prétextant que le désordre démontre qu’il y a un profond problème social au Québec. Les histoires de croque-mitaines qu’elle a racontées mettent en évidence qu’elle n’est pas à la hauteur des vrais enjeux de notre nation.

Ce matin, la Fédération autonome des enseignants, une nouvelle organisation syndicale québécoise de la CSQ et membre de la go-gauche, a publié une pleine page intitulé « la honte a un visage » dans les journaux pour dénoncer injustement et malicieusement Jean Charest. C’est son droit, mais elle démontre justement mon point de vue. La go-gauche n’est pas le vrai Québec. Elle a son objectif et fait tout pour l’atteindre. Elle oublie que les Québécois ont toujours montré de la pondération pour justifier leurs opinions, qu’ils refusent d’être bafoués par les extrêmes, qu’il ne sont pas impressionnés par la publicité injustement enflammée et qu’ils n’ont pas les jambes tremblantes. Ils ne sont pas de faux indignés mais des gens de gros bon sens.

La go-gauche veut partager les Québécois sur la partition gauche-droite. Les Québécois ont toujours refusé un tel clivage. Ils jugent leurs partis politiques et leurs politiciens sur la base de ce que ces derniers proposent pour faire avancer la qualité de vie de leur famille et de leur nation. Ils ne sont ni bleus, ni rouges, ni verts. Ils sont flexibles et honnêtement ouverts à tous les points de vue. Ils votent d’un côté ou l’autre, dépendant des circonstances, puisqu’ils ne sont pas pris dans un carcan idéologique. Le passé l’a amplement démontré puisqu’ils ont accordé des majorités écrasantes à l’Union Nationale, au parti Libéral, au parti Québécois, au Parti Progressiste-Conservateur et au NPD. La go-gauche se trompe en n’étant pas impartiale puisque le terreau québécois n’est pas compatible avec une telle approche.

La loi 78 est appuyée par la majorité des Québécois et Québécoises. Il est temps que le feu de discorde soit éteint.

Claude Dupras

9 commentaires:

crocomickey a dit…

Mon cher Claude,

En lisant ton texte, j'avais l'impression de lire André Pratte ...

Raymond G. a dit…

Bonjour Claude: je te lis presque toujours en totalité et je ne puis que reconnaître ton sens extraordinaire de l'observation.
J'ai pris connaissance de ton blog sur les étudiants. Je suis totalement en accord avec toi. Mais, j'ai toujours cru que le projet de Jean Charest était acceptable. Je note que les grosses facultés v.g.
Poly, Droit, Médecine, HEC et autres ne sont pas en grève. Ce sont les facultés des Sciences Sociales et quelques facultés des Sciences Humaines qui ont un conflit. Je souhaite et j'espère que l'ordre et la justice vont triompher.

Bonne chance Claude et continue tes observations de première qualité.

Margo D. a dit…

claude, j'ai une grande admiration pour vous. J'apprécie toujours vous lire mais cette fois je regrette que vous vous abaissiez avec votre terme GO-GAUCHE. Cela ne vous ressemble tellement pas. Ce manque de respect n'est pas celui que nous attendons de vous, toujours si respectueux habituellement. Désolée, mais c'est ce que je ressens après vous avoir lu. Sans rancune, une vieille admiratrice depuis des années.

Claude Dupras a dit…

Mon cher Michel

Je t’assure que je lis rarement Pratte et que je n’ai pris là mes convictions ni mes arguments.

Je lis plus souvent Vigile que La Presse. Ses auteurs me poussent à commenter.

Salutations

Claude Dupras a dit…

Margo

Mérite de votre commentaire. Je regrette que le mot gogauche vous ait froissé. Pourtant il est utilisé pour signifier la gauche caviar, les élites de la gauche, la gauche irréaliste, etc... J'en ai rien contre la gauche mais je ne suis pas en accord avec ceux qui exagèrent dans leurs propositions pour notre société qu'ils soient à gauche de la gauche ou à droite de la droite.

J'espère que cette explication saura vous satisfaire.

Jean-François A. a dit…

«proposée»....? Vous voulez sans doute dire imposée....

Roger C. a dit…

Parlons de frais de scolarité .

Regardez les frais de scolarité universitaire, moyens par province, au Canada. Moyenne nationale : $5,138



P.E.I. $5,131
Nova Scotia $5,495
New Brunswick $5,516
Quebec $2,415
Ontario $6,307
Manitoba $3,588
Saskatchewan $5,431
Alberta $5,318
B.C. $4,802
Source: Statistiques Canada
Comme vous le voyez, le Québec a, et de loin, les frais de scolarité universitaire les plus bas, au Canada : 33% de moins qu'au Manitoba et au-delà de 50% de moins que toutes les autres provinces canadiennes. Et une chance qu'on ne compare pas avec les États-Unis !

Le gouvernement propose d'augmenter les frais de scolarité des étudiants du niveau universitaire de $300 par année et comme vous le savez, un groupe d'étudiants militants, surtout des facultés de Sciences sociales, des Arts et autres spécialités déconnectées des réalités économiques d'aujourd'hui, crient au martyr et organisent des manifestations, dans le but réel principal inavoué de faire de la merde ............... comme c'est l'apanage des socialistes paresseux et jaloux de ceux qui travaillent et réussissent !

Or, la station de radio FM93 de Québec, a fait un sondage chez les étudiants universitaires des Sciences sociales de l'Université Laval qui font actuellement la grève:

On leur a simplement demandé ........... de montrer leur cellulaire !

Sur 40 personnes interrogées:

. 1 avait un cellulaire ordinaire.
. 3 possédaient un Blackberry.
. 1 avait un téléphone intelligent (whatever it is).
. et les 36 autres ...... détenaient un IPHONE.

Sans compter les voitures, les vêtements griffés, les sorties dans les bars, les voyages dans le sud durant les breaks, etc...

Tout ça est essentiel pour eux mais leurs études ? Bah ! ....... Leur avenir ? Encore Bah ! ....... Les autres n'auront qu'à travailler et à partager ensuite, avec eux !

Liane a dit…

Au début,je ne savais que penser, à la longue,j'ai pensé à une loi spéciale avec laquelle je suis plus ou moins d'accord. Seulement, je suis contre de telles amendes aussi énormes. Est-ce que ça va calmer les ardeurs de ceux qui ont perdu le sens des valeurs? Nous avons affaire à une bande d'irréfléchis.

ouedkniss a dit…

Excellent point de vue que je partage en tout points.