samedi 18 février 2012

La campagne électorale de la vérité

« Il ment », « Non, c’est lui qui ment ». Qui dit vrai ? Voilà les échos de la campagne électorale française depuis que Nicolas Sarkozy a annoncé, il y a quelques jours, son intention d’être candidat à nouveau à la présidence.

On a reproché à Sarkozy d’avoir fêté sa victoire au chic restaurant Fouquet’s des Champs Élysées, d’être allé se reposer suite à la dure période électorale dans un endroit qu’il voulait privé sur le yacht de l’industriel français Vincent Bolléré, d’avoir apostrophé un individu qui l’insultait en lui disant « tasse-toi pauvre con ». Pour l’opposition, ces gestes et ces mots dérisoires sont non-présidentiels et elle n’a cessé depuis de marteler la réputation du président. Abonné, via internet, à Libération, Marianne, le Nouvel Observateur et Le Monde, tous médias de gauche, je suis toujours surpris de lire, jour après jour, la même rengaine contre le président. Je ne comprends pas pourquoi personne n’a osé dire « ça suffit, passons à autre chose, la France a d’autres problèmes importants ».

Observateur du Canada, je n’arrive pas à comprendre cette obsession des Français à dénigrer leur chef d’État. On peut s’opposer à ses politiques et le dire et c’est ce que je fais vis-à-vis le PM canadien Harper. Mais de là à être démagogique… Je m’imagine ce qui serait arrivé si Sarkozy avait posé un geste similaire à celui du premier ministre canadien Jean Chrétien qui, après avoir été insulté par un citoyen, l’avait accroché par le collet pour lui asséner un coup de poing au visage. Il aurait sûrement passé à la guillotine ! Nous avons compris que notre PM était un homme comme les autres et qu’il avait aussi ses sautes d’humeur, surtout après avoir été attaqué brutalement. Les Canadiens ont pardonné à Chrétien son geste et l’ont réélu. Le pardon ? La gauche française ne semble pas connaître le mot.

Il y a aussi la ritournelle que Sarkozy n’a rien fait sauf un cadeau de 75 milliards d’euros aux riches. « Pour les récompenser de l’avoir aidé à gagner son élection » dit François Hollande le candidat du parti socialiste qui peine à expliquer comment il a estimé ce montant. De la vraie démagogie !

Dès sa rentrée au pouvoir, Sarkozy a fait adopter « le bouclier fiscal » qui limitait l’impôt à 50% (aux USA, elle est près de 35%) Cette loi visait à permettre à la France de devenir fiscalement concurrentielle avec les autres pays européens. Trop de Français allaient déposer leurs fonds ailleurs et y trouvaient résidence pour payer moins d’impôts. La France se devait de redevenir attractive. Les critiques ferment les yeux devant le fait que ce sont avec le talent des meilleurs et les investissements des plus riches qu’un très grand nombre d’entreprises voient le jour et que de nouveaux emplois sont créés. De plus, l’impôt payé ailleurs n’est pas payé en France.

Sarkozy a corrigé l’erreur de la loi des 35 heures en exonérant les heures supplémentaires de cotisations sociales et d’impôts. De plus, il a supprimé la plupart des droits de succession, a permis des crédits d’impôts sur les intérêts d’emprunt et réduit la TVA à 5% pour stimuler le domaine de la restauration.

Il a assuré la continuité des services publics essentiels dans les transports terrestres pour permettre aux travailleurs, lors de grève, de pouvoir se rendre au travail. Avant, une grève des transports arrêtait la France.

Il a accordé l’autonomie aux universités. Dorénavant, elles gèrent leur patrimoine immobilier, leur budget et leurs ressources humaines, comme le font les meilleures universités du monde.

En révisant la constitution, il a diminué à deux le nombre des mandats du président et augmenté sensiblement les prérogatives du parlement.

Il a instauré une loi pour protéger les œuvres et les droits des auteurs en contrôlant et punissant les internautes se livrant au téléchargement illégal.

Il a créé le poste de conseiller territorial pour assurer la liaison de la région et du département en lui permettant de siéger aux deux instances.

Il a mis en place le grenelle de l’environnement qui a débouché sur des lois qui touchent l’énergie, le bâtiment, les transports, la biodiversité et les risques pour l’environnement et la santé, etc.

Il a institué un allongement de la durée des études pour la formation des enseignants et élevé le niveau pour le recrutement afin d’assurer une qualité accrue de l’enseignement en France.

Il a fait adopter une loi pour sauver les régimes de retraites des français malgré la pression des immenses manifestations de rue qui ont perduré longtemps.

Il a modifié les lois traitant de la sécurité et de la justice pour supprimer 400 tribunaux, réviser des peines-planchers, assurer une rétention de sûreté pour les criminels les plus dangereux, etc.

Il est intervenu pour sauver les ports de France qui sont en grande difficulté. Il a rationnalisé les bases militaires et en a réduit le nombre. Grâce à ses mesures de sécurité, le nombre de morts sur la route a baissé appréciablement.

Il a durci les lois d’immigration touchant les règles d’éloignement des étrangers sans-papiers et les conditions d’acquisition de la nationalité.

Il a implanté la TVA sociale pour diminuer le coût du travail et faciliter l’emploi chez d’innombrables entreprises et artisans.

Il a proposé la règle d’or pour que les prochains budgets ne soit dorénavant jamais déficitaire, mais elle a été rejetée par le parti socialiste.

Voilà quelques points majeurs des réformes importantes du président Sarkozy qui supposément n’a rien fait. Par contre, une chose est certaine, les socialistes ont voté contre ou se sont abstenus lors des votes pour leur adoption. Alors, qui n’a rien fait ?

Il ne faut pas oublier que le président Sarkozy a aussi été, pendant six mois, président de l’Europe économique où la qualité de son travail a été reconnue par tous les pays. Il a aussi présidé avec brio le G8 et le G20. Et, récemment, il a surtout agi avec la chancelière Angela Merkel, efficacement et sans relâche, pour sauver l’euro et l’Europe.

Le président Sarkozy a mené la barque française à travers les crises économiques mondiales de 2007-2009 et la crise financière et monétaire européenne de 2011. Malgré que les mesures prises à ce jour aient provoqué un effet positif, Sarkozy reconnaît que le travail n’est pas complété et qu’il y a encore des choses à faire.

Il est aussi évident que Sarkozy n’a pas pris que de bonnes décisions. La perte du triple AAA, le chômage croissant, etc, sont des situations qui méritent d’être analysées en tenant compte de la perspective économique qui a prévalue durant son mandat. Pour obtenir une analyse réaliste de son administration, il faut partager les résultats positifs et négatifs qui en découlent et ne pas, par dessein politique, les placer sur le mauvais plateau. La campagne électorale permettra de les définir clairement et on pourra alors juger de quel côté penche la vérité.

En tenant objectivement compte du passé, les Français pourront mieux peser et soupeser les nouvelles promesses électorales des candidats face aux circonstances économiques difficiles qui s’annoncent. Ce qui compte c’est qu’ils prennent la meilleure décision pour l’avenir de la France.

Claude Dupras

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