dimanche 13 novembre 2011

Le Québec se dirige vers un gouvernement m…

J’aime bien sortir ma boule de cristal, m’assoir carrément devant elle, seul, dans un endroit absent de bruit, la frotter légèrement avec mon mouchoir blanc et l’orienter vers les questions qui m’interrogent. Je suis particulièrement curieux, ces jours-ci, de savoir ce que sera le résultat de la prochaine campagne électorale au Québec.

Mais avant de procéder à cette séance, et de vous révéler le fond de la pensée de ma boule, laissez-moi vous relater les évènements qui m’ont amené aujourd’hui à la questionner.

Premier ministre du Québec depuis 2003, Jean Charest a gagné son troisième mandat de cinq ans, le 8 décembre 2008, en faisant élire une majorité de députés libéraux à l’Assemblée Nationale du Québec. Cependant, la tradition veut qu’une nouvelle élection soit décrétée aux quatre ans. Donc, on peut penser que la prochaine se tiendra vers décembre 2012.

Cette date explique la raison pour laquelle le PM Charest a retardé la mise sur pied d’une commission d’enquête sur la construction. Après avoir réussi sa stratégie, il vient de confirmer que son gouvernement a finalement décidé de créer la commission et de lui accorder tous les pouvoirs que confère la loi sur les commissions d’enquête. Il a nommé la juge France Charbonneau, recommandée par le juge-en-chef, pour la présider. Elle sera appuyée par deux autres commissaires. Ces excellentes nominations garantissent la neutralité de cette importante commission et j’en suis fort heureux puisque je l’ai réclamée dans le billet de mon blog intitulé « Rien ne va plus », il y a déjà 30 mois.

Préparer une commission d’enquête d’envergure n’est pas une mince tâche. On estime que le premier témoin ne pourra être entendu avant un an, soit au début 2013. Comme il est vraisemblable que la prochaine élection soit décrétée avant, j’en conclus que Jean Charest a bien joué pour son parti libéral. Il savait que de telles commissions publiques peuvent exposer les manèges des partis politiques et voulait protéger le sien de retombées possiblement négatives. On saura tout, mais après l’élection.

Charest fera campagne sur les nombreuses réalisations de son gouvernement et rejettera toutes insinuations d’agissements suspects des membres de son parti prétextant qu’elles seront analysées par la commission et qu’on ne peut préjuger de ses conclusions. Il rappellera, avec preuves à l’appui, qu’il a tout fait pour répondre aux problèmes qui jaillissaient du milieu de la construction. Il citera les nombreuses lois adoptées à cet effet par le parlement, la création de l’unité permanente anticorruption (UPAC) et le rapport Duchesneau sur la collusion au sein de la construction.

Suite à la crise 2008, Charest, toujours avec raison, affirmera que le Québec a mieux fait que les autres provinces canadiennes et cela grâce à sa vision qui lui a fait lancer, à temps, d’immenses projets d’infrastructures partout au Québec : hôpitaux universitaires, autoroutes, ponts, bâtiments des toutes sortes, etc… ainsi que son encouragement au privé à investir avec confiance, ce qui s’est fait. Et ça continue avec le Plan Nord …

Mais ce ne sera pas facile pour le parti libéral, car il a seulement, en début de campagne, 25% d’appuis dans la population. Ils viennent surtout d’un nombre restreint de « purs et durs » libéraux francophones, dont les hommes d’affaires et les chefs d’entreprises, et du support indéfectible des anglophones, des juifs et des néo-québécois.

De son côté, le Parti Québécois, l’opposition officielle, vit des heures difficiles. Il est dans les limbes politiques et ne réussit qu’à attirer vers lui à peine 20% de l’électorat. Tous les jours, il perd de ses ardents supporteurs, les « purs et durs » séparatistes, qui n’aiment pas la chef Pauline Marois. Ils dénoncent sa politique de « gouvernance souverainiste » qui ne prône pas clairement l’indépendance du Québec. Ils ne cessent de déblatérer partout contre elle : dans les blogs, les sites internets et les autres médias.

Puis, il y a le parti de droite, l’Action démocratique du Québec (ADQ). Il végète depuis que son chef-fondateur l’a quitté pour une nouvelle carrière hors-politique. Ses 13% d’appuis n’augurent rien de bon si une campagne électorale est vitement déclenchée. Le nouveau mouvement de droite Réseau-Québec n’a pas su susciter suffisamment de ferveur pour changer les choses. Malgré que le vote centre droit soit majoritaire au Québec, l’ADQ n’en bénéficie pas.

Il y a aussi le petit parti socialiste et indépendantiste Québec Solidaire, qui bataille pour augmenter sa présence à l’Assemblée Nationale. Son problème est que ses dirigeants, dont Ahmid Khadir, n’aiment personne. Ils honnissent les gens de la droite, les grandes corporations, les hommes et femmes d’affaires, les petits marchands, les péquistes, les libéraux, les fédéralistes, le système capitaliste, etc… et à les entendre ils ont toujours raison et tout le monde est voleur, trompeur, tricheur. De vrais marxistes-léninistes. En réalité, ils leurrent les pauvres gens en racontant des histoires de bonhomme sept heures.

Enfin, François Legault, ex-ministre péquiste et hommes d’affaires – il a créé Air Transat – trône, depuis plusieurs mois, en haut des sondages. Le mouvement, « Coalition pour l’avenir du Québec » (CAQ), qu’il a lancé a pris son envol dès le début. Il s’est adressé aux vrais problèmes et proposé des solutions draconiennes pour les résoudre. Legault l’a transformé en parti politique. Plusieurs de ses amis le voient PM et comparent sa montée dans les sondages à celle de Jack Layton pour le NPD le 2 mai dernier. Ils en concluent une victoire similaire. Aujourd’hui, le CAQ est considéré comme le gagnant de la prochaine élection et Legault comme le prochain premier ministre.

Jean Charest réussira-t-il son pari ? Question difficile… C’est là que j’ai décidé de consulter ma boule de cristal. Et j’ai été surpris !

Avec une clarté inhabituelle, j’ai appris la démission de Jean Charest. Ses tergiversations pour accorder un plein mandat à la commission Charbonneau ont eu raison de lui. Pour aider son parti, Jean Charest a dû laisser sa place à un autre aspirant en espérant que celui-ci, un homme nouveau, saura raviver la flamme libérale. Quant à lui, il entreprend une belle carrière d’avocat dans une grande étude légale de la métropole.

Pauline Marois, incapable de démontrer aux péquistes sa capacité de gagner l’élection, a quitté son poste devant la crise au PQ qui s’est amplifiée. Après 9 ans d’opposition, ses « éléphants », comme on dit en France, ont faim. Ils ont choisi un nouveau chef qui a fait l’erreur d’axer sa campagne en grande partie sur l’indépendance du Québec. Sa campagne n’a pas levé.

Le QS a piétiné sur place.

L’ADQ a finalement rejoint le CAQ. Le début de la campagne a été fracassant, mais au fur et à mesure de son déroulement, François Legault a perdu des points de sondage à cause de son manque de charisme. Il n’a pas réussi à toucher profondément les électeurs. Il n’a pas su expliquer clairement son programme politique. Ses amis ont finalement compris qu’il n’est pas un Jack Layton car il a démontré qu’il n’avait ni son expérience, ni sa sensibilité, ni son humanisme. Malgré qu’il soit un bon homme, il n’a pas passé la rampe !

Le parti libéral a été réélu minoritaire, le CAQ et le PQ ont partagé les autres comtés sauf ceux du QS qui a gagné un deuxième comté à Montréal et deux ex-députés péquistes réélus sous la bannière péquiste-indépendant.

Et là, ma boule de cristal s’est embrouillée.

Claude Dupras

22 commentaires:

Liane a dit…

La boule de crystal de Claude Dupras est embrouillée. Je sors la mienne qui est bien enveloppée dans son papier bulle depuis que la petite voisine ne me pose plus de questions. Elle repartait contente car c’était toujours vrai ce que je lui disais. Mais la mienne est verte, ce qui signifie l’espérance. Je ne m’y connaît pas beaucoup en politique, mais je peux exprimer ce que je pense.
D’abord, la reine du cirque, Pauline. Son cheval est mort comme celui de Lamaze et elle a peu de chance d’en trouver un comme ce champion. Pour le cheval, c’est une grande perte, mais pour Pauline, ce sera une délivrance. D’ailleurs, elle aura de quoi s’occuper dans son manoir.
Suit : Ahmid Kadhir. S’il n’aime personne, que fait-il là?
John James Charest, je crois qu’il a fait son temps, il peut retourner à son ancien travail.
Et François Legault, ex-péquiste. Il est peut-être celui qui a le plus de chance de devenir PM.
J’ai pu voir ceci dans ma boule de crystal verte .

Michel de G. a dit…

Pas bête pantoute !!

Michel D. a dit…

J'ai bien aimé lire ton texte avec ta prédiction en suspens tout le long de ma lecture !!! Fort agréable !

Et je suis quasiment d'accord avec tes conclusions !

Jean-Guy L. a dit…

Très intéressante ton analyse Claude,

Ginette T. a dit…

Bonjour Claude!
 
Tout à fait d'accord avec les prédictions de ta boule de cristal: la mienne m'avait fait les même révélations il y a quelques semaines!  L'avenir nous dira si nous sommes tous deux de bons clairvoyants!

Louise D. a dit…

J’ai aussi bien aimé ta boule de cristal avec la démission de Charest

Gérard Lam. a dit…

Je remarque que vous n'aimez pas, et c'est peu dire Amir Khadir et le parti QS.Permettez-moi d'en avoir une autre perception.
Je pense que M Khadir a des principes , il les fait valoir et ça ne fait pas l'affaire de tout le monde.Il a le courage de ses convictions et possède un discours clair et articulé, chose dont on ne peut dire de la plupart des politiciens

Vous admettrez que le jugement sur la conduite de Henri Paul Rousseau ,le thaumaturge financier du PQ était tout à fait à point; Kadir ne faisait qu'exprimer la grogne de la population, et les autres lui disaient de se taire.D'ailleurs, c'est Rousseau lui-même , qui avait dit, si les résultats de la caisse ne sont pas bons, donnez-moi une volée. Il n'y a que Kadir qui a eu le courage de le prende au mot.

Il en va de même avec son intervention avec Lucien Bouchard, ces gens qui font des leçons de lucidité. Je pense qu'il a bien encore exprimé les sentiments de la population envers une homme "vire-vent, vire-poche" qui avit trahi son ami Mulroney, fait sauter Parizeau devenir premier ministre souverainiste, et ensuite se servir de ce pretige et se mettre au service d'une industrie , les gaz de shistes, dont les opérations sournoises risquent de contaminer l'eau dont les québécois ont besin pour survivre. Avez-vous remarqué madame Normandeau lui donner ses deux mains en signe de profonde amitié, sinon d'amour Je préfère davantage Kadir pour défendre nos intérêts

Puis il y a eu l'affaire de l'amphithéâtre de Québec. Une loi spéciale parrainée par une député péquiste voulue par le gouvenement libéral; une loi qui enlève un droit fondamental, celui de poursuivre une entreprise qui pourrait faire des dommages à une tierce parti, dommages réels ou imaginairs, peu importe.
Un seul s'est tenu debout; Amir Kadir.Il a forcé un débat.Les péquistes qui étaient baillonnés par le ligne de parti; les liberaux on en parle pas ne levaient pas le petit doigt pour faire empêher cette loi. Kadir, a obligé à une réflexion et  a mis l'intèrêt public avant l'intérête électorel. Il a aidé la population à y voir un peu plus clair.La loi est mintenant passée, mais elle est contestée devant les tribunaux.

Les but des actions de Kadir ne sont pas toujurs évidentes, mais ses paroles ont pas mal plus véridiques que celles des autres politiciens.

Je vous soumets cette réflexion avec respect et amitié.
Gérard lamontagne

Gérard Lam. a dit…

Vous faites une analyse très intéressante et concluez avec un scénario tout à fait logique.
Alors, si le parti libéral forme un gouvernement minoritiare, et que la commission Charbonneau commence  à faire ses révélations, je me demande ce qu'il adviendra au parti libéral qui pourrait faire face à une autre élection, suite à la perte du pouvoir par un vote de non-confiance .
Subirait-il le même sort que le parti libéral du Canada? Ce serait bien mérité.
On peut tromper quelques gens quelque temps, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps.

gérard lamontagne

Claude Dupras a dit…

Bonjour

Je vous remercie de vos commentaires que j'aime bien lire et qui me font réfléchir. Oui vous avez raison, si suite à la formation du gouvernement libéral minoritaire la commission Charbonneau devrait révéler, prouver et attaquer ainsi la probité des membres du gouvernement ou du parti libéral du Québec, que l'opposition pourrait alors enlever la confiance au gouvernement. C'est possible. Il faudra alors que le CAQ qui rejette le séparatisme et le PQ qui le veut s'unissent. Ce sera un mariage bizarre. Il est plus que probable qu'une nouvelle élection viendra régler cette dispute.

Quant à votre ami Khadir, tout ce que je peux dire c’est qu’il a du talent de politicien. Mais on ne peut pas toujours jouer à la vierge offensée. C’est trop facile. Vous et moi pourrions faire de même. Il faut aussi faire la part des choses et agir honnêtement. Pour tous les cas que vous soulignez, Bouchard, amphithéâtre… il y a d’autres points de vue. Disons simplement que sur ce sujet, nous sommes en profond désaccord.

Au plaisir et avec respect.

Claude Dupras

Benoit Spe. a dit…

Bonne prédiction!

Richard L. a dit…

Vigile a remis en ligne ces jours derniers cet article que j'écrivais le 19 juin.
http://www.vigile.net/Salete-de-federalisme
Je ne suis pas sûr que j'échangerais ma boule de cristal contre la tienne. ;-))

Claude Dupras a dit…

J'avais lu ce texte. Il est évident que je ne partage pas tes explications ni ton point de vue sur le fédéralisme, nonobstant ses problèmes. Le Canada est un grand pays et va relativement bien. Sans des mesures fédéralistes l'Europe risque de ne pas passer a travers sa crise monétaire. Je n'ose même pas penser a ce que serait l'Europe aujourd'hui sans l'UE. Le fédéralisme américain a été a ce jour extraordinaire pour ce pays et le monde mais le probleme aujourd'hui c'est l'intrangigence des républicains d'aujourd'hui. La position de Buffett l'explique parfaitement. Ils nuisent clairement au pays pour des raisons en partie electorales et en partie idéologiques. Peut etre le temps est-il venu de remettre en question la constitution americaine!

De toute façon j'ai trouve choquant que tu aies colle le mot "saleté" a celui de "fédéralisme". Ça ne va pas ensemble. C'est beau provoquer encore mais encore faut-il ne pas donner l'impression d'être extrémiste. 

Claude Dupras a dit…

Richard.

J'oubliais... Il est vrai que ta boule de cristal est bonne. Il est trop tôt pour la comparer a la mienne car je commence a peine a l'utiliser. Mais tu vas être dur a battre!

Que te dit-elle sur les résultats de la prochaine élection québécoise?

Didier a dit…

Si sondage après sondage c'est toujours la même chose, c'est que c'est cela qui va arriver... et si c'est cela qui va arriver, c'est que la riche aristocratie capitaliste des affaires et de la finance, dont fait partie François Legault, a décidé qu'elle voulait Legault et la CAQ pour former le gouvernement.

Je le répète : La population ne décide de rien ; elle est programmée pour penser de telle façon et voter de telle façon.

Si le PQ a eu jadis un certain succès, c'est que cette aristocratie financière et d'affaires le désirait à cette époque. Remarquez que cette aristocratie voulait d'un gouvernement PQ mais pas de la souveraineté.

Nous vivons dans une forme de totalitarisme, et le pire, c'est que plusieurs pensent que nous vivons en démocratie...

Pierre C. a dit…

Votre analyse est bonne sauf le passage où vous dites que le nouveau chef du PQ a fait l'erreur de baser sa campagne électorale sur l'indépendance et qu'il a perdu.

Votre jupon dépasse, monsieur Dupras.

Pablo L. H. a dit…

Ce n'est pas la même chose que je vois dans mes boules; j'ai deux ; D'abord, je vois Legault comme premier ministre élu majoritairement et dans l'opposition ON et QS. Tous les autres partis ont pratiquement disparu

Richard L. a dit…

Tu es trop pressé de conclure... dans le sens de tes désirs.

La situation est encore trop fluide, et le sondage qui paraît dans la Presse ce matin en est la meilleure illustration.
C'est Duceppe qui prendre le contrôle du PQ, et sa stratégie va être celle que j'annonçais dans les articles suivants :
Mon "p'tit doigt", bien plus fiable que ma boule de cristal, me dit que c'est dans ce sens-là qu'on s'en va.
L'analyse politique, c'est autre chose qu'un jeu de devinettes.
Aux devinettes, tu as une chance sur deux de te tromper. Et, si tu as bien deviné avec Harper, tu te trompes cette fois-ci.

Claude Dupras a dit…

On verra. Duceppe PM, c 'est pas sérieux. Il est rentre en campagne Federal avec 43% et en est sortit avec rien. Il a fait une mauvaise campagne
et de mauvais débats. Il a perdu la twist. Si tu comptes sur lui pour gagner ton point, je te donne un seul conseil : ne gage pas!

Anonyme a dit…

Pendant la campagne électorale fédérale, j'ai exprimé des souhaits, mais je n'ai pas fait de prévisions. Je me suis rendu compte dès le départ que le Bloc faisais une mauvaise campagne. Et je maintiens que les sondages ont été manipulés, comme ils le sont désormais partout, ici, en France, en Grèce, en Italie, partout, par le même monde. Le Figaro appartient à Dassault, et Laurent Dassault siège sur le CA de Power. Compare simplement la page couverture du Point et de Marianne pour les éditions parues la semaine dernière. L'un crédite Sarkozy d'une remontée spectaculaire. l'autre évoque sa faillite. Comme on dit au Québec, "c'est arrangé avec le gars des vues', et si tu accordes encore le moindre crédit à ça, tu dois aussi secrètement croire au Père Noël.
La Presse fait sa manchette avec le triomphe de Legault, mais concède en petites lettres que Duceppe l'emporterait sur Legault. Ça dit tout.
Les Québécois regrettent maintenant d'avoir évincé Duceppe, et ils vont voter pour lui "pour se reprendre". Duceppe n'arrivera pas seul, et puis, une fois au pouvoir, il va déclencher une vraie enquête.
Après ça, les jeux seront faits.

Luc P. a dit…

Monsieur Dupras,

Bien qu'intéressant, votre texte, par bouts, manque quelque peu de décence.


Disons d'abord que je n'entends pas voter pour Québec solidaire, car je
suis indépendantiste avant tout. Néanmoins, je déplore la calomnie dont
vous usez à l'égard de QS en particulier et de la gauche socialiste en
général.

Vous dites que les socialistes « n'aiment personne », qu'« ils honnissent
les gens de la droite, les grandes corporations, les hommes et femmes
d'affaires, les petits marchands, les péquistes, les libéraux, les
fédéralistes, le système capitaliste, etc… ». Vous ajoutez même : « À
les entendre ils ont toujours raison et tout le monde est voleur, trompeur,
tricheur ».

Et les capitalistes, eux ? Et les néolibéraux ? Ils aiment tout le monde,
ces gens-là ? C'est par amour de leur prochain, sans doute, qu'après avoir
empoché des montagnes de profits ou de dividendes, ils délocalisent et
jettent à la rue des centaines ou des milliers de travailleurs ?

Est-il donc exempt de haine, vraiment, le discours des inconditionnels du
capitalisme ? Rush Limbaugh aux États-Unis, les animateurs de la
radio-poubelle à Québec et tous les autres qui vomissent sur les chômeurs,
êtes-vous bien sûr que ce sont autant d'émules de saint François d'Assise
ou du Mahatma Gandhi ?

Il ne faut certes pas cultiver la haine. Mais, hélas, personne, de gauche
ou de droite, n'en est absolument dépourvu. Particulièment en politique,
nous avons tous nos haines, grandes ou petites. Pour leur part, les
socialistes, il me semble, réservent depuis toujours les leurs à une
minorité de priviligiés, non à la vaste majorité de la population.

Alors, je vous le dis bien cordialement, Monsieur Dupras : jusqu'à preuve
du contraire, en matière de haine, la paille est à gauche et la poutre à
droite.

Avec un minimum de bonne foi, vous en conviendrez.

G. Lab a dit…

Le Québec se dirige vers un gouvernement m… **
Vous faites preuve de très peu de clairvoyance en n'incluant pas la
possibilité que les jeunes investissent la scène politique avec Option
nationale. Il ne faut aps sous-estimer l'effet de fraicheur que
provoquerait la levée d'ON.

Mathieu B. a dit…

On peut pas prétendre que le QLP pourrait tomber à moins d'une quinzaine de sièges (c'est en réponse à quiconque rêve que le QLP puisse être rasé d'un seul coup). Le même phénomène électoral qui les défavorise en nombre de députés par total de vote, est ce qui les sauve quand ils perdent des appuis partout : les gros pourcentages de votes dans les circonscriptions où ils sont hyper-populaires servent à rien pour obtenir des députés, et en même temps ils servent de coussins pour pas perdre de députés.

C'est sans compter qu'en plus de ça, ils perdent pas la même proportion de votes anglos que de votes francos. Alors les circonscriptions anglos sont garanties au QLP. La seule fois qu'ils ont perdu leurs appuis, c'est quand Bourassa s'est dit que tant qu'à être pogné pour respecter la constitution non-signée, aussi bien s'en servir pour restaurer la loi 101... Mais avec des idées pareilles, Bourassa ramassait les trois-quarts des sièges du Québec, de toute façon. :)