vendredi 20 août 2010

Le Canada une vraie république, pourquoi pas ?

Il y aura très bientôt des élections législatives en Australie. Le parti travailliste actuellement au pouvoir est favori pour remporter une nouvelle victoire électorale. Son chef, Mme Julia Gillard occupe, depuis deux mois, le poste de premier ministre et dirigera ses troupes pour chercher à remporter la victoire dans une élection qui s’annonce serrée.

L’intérêt de cette élection pour les Canadiens est grand puisque Mme Gillard propose l’abolition de la monarchie pour son pays. Elle croit qu’il est temps que l’Australie rompe avec la couronne britannique et qu’il devienne une république.

Il y a longtemps qu’un très grand nombre de Canadiens rêvent de cela, dont votre humble serviteur, et espèrent que le Canada devienne une vraie république.

Je sais que plusieurs Canadiens ont une grande affection et beaucoup d’admiration pour la reine Élizabeth II, le chef d’état du Canada. Certains diront que Sa Majesté ne joue aucun rôle politique au Canada. Je rappelle que c’est elle qui promulgue les lois de notre parlement. Plus que ça, elle peut choisir dans certaines circonstances l’individu et le parti qui dirigeront son gouvernement. Il y a près de deux ans, les partis d’opposition se liguèrent pour enlever le pouvoir au parti Conservateur minoritaire et demandèrent à la gouverneure générale, représentante de la reine, de choisir Stéphane Dion, chef du parti libéral du Canada, pour diriger un nouveau gouvernement composé des membres de la nouvelle coalition. Elle refusa et Stephen Harper demeura PM et l’est toujours. Il est certain ce jour-là que la gouverneure générale a consulté la reine et que la décision fut prise au plus haut niveau, en Angleterre.

Ce qui est intéressant dans la proposition de Mme Gillard, c’est qu’elle fixe comme date de la création officielle de la nouvelle république d’Australie le jour de la mort d’Élizabeth II. Elle ne veut pas, avec raison, brusquer cette dernière qui de toute façon vivra probablement encore longtemps puisqu’elle a 84 ans et que la reine-mère est décédée à 101 ans.

Pour le Canada, cela me semble une bonne stratégie et nous devrions la suivre pour créer notre nouvelle république canadienne. Notre gouvernement aura amplement de temps pour réfléchir, consulter et décider de la nature et de la structure de la nouvelle organisation politique de notre pays afin qu’elle corresponde à ce que nous sommes.

Elizabeth II n’est pas dans le cœur de tous les Canadiens. Pour plusieurs, elle n’est pas le vrai chef d’État. Pour la majorité des Québécois en particulier, on peut dire qu’elle n’existe pas, et la reine le sait puisqu’à chaque visite dans notre pays, elle évite de venir au Québec. Ses conseillers craignent qu’elle ne soit pas bien reçue et ne prennent aucune chance. Et c’est comme ça depuis plus de 40 ans.

Certes plusieurs canadiens-anglais, surtout les plus âgés, s’élèveront contre cette idée mais le Canada d’aujourd’hui n’est pas celui de 1952, année du couronnement d’Élizabeth II.

La démographie de notre pays a changé considérablement et de plus en plus de Néo-Canadiens viennent de l’Asie, de l’Afrique, de l’Amérique du Sud et d’Europe. Notre population a plus que doublé. La constitution canadienne qui était à Londres a été rapatriée. Notre pays n’est pas ce qu’il était.

Si, il y a près de 230 ans, les millions de colons anglais de la colonie américaine ont pu mettre de côté leur attachement à la Grande Bretagne pour créer les États-Unis, une république qui est devenue la super puissance du monde, sûrement que les Canadiens anglais peuvent aujourd’hui accepter que le temps est venu de se détacher de la couronne britannique et de créer une vraie république canadienne.

Il est temps pour le Canada de se donner une constitution moderne, représentative et juste qui respecte le passé et assure l’avenir. Le projet pourra être discuté, corrigé, modifié et même soumis au peuple canadien pour ratification par référendum. Ce sera un jour mémorable.

Mettons-nous à l’œuvre tout de suite pour commencer ce long procédé afin d’être prêts à agir au moment propice.

Claude Dupras

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