jeudi 9 avril 2009

La loyauté au parti

La stratégie politique du PM canadien Stephen Harper envers l’ex PM Brian Mulroney est surprenante. Il refuse à ses ministres de parler à l’ancien premier ministre et vient d’annoncer par la bouche de la présidente du Sénat Canadien, Marjorie LeBreton, choix révélateur et surprenant puisqu’elle a toujours été une des plus grandes admiratrices de l’ex PM, que Mulroney n’est plus membre du Parti Conservateur du Canada. Mulroney a vite dénoncé cette annonce en affirmant qu’il serait conservateur jusqu’à sa mort.

C’est suite à une affaire embrouillée de pots-de-vin avec un ex-lobbyiste que Mulroney se retrouve dans cette situation. Accusé d’avoir accepté des sommes d’argent durant son temps à la tête du Canada, Mulroney a nié cette insinuation mensongère mais a admis avoir reçu un « retainer » en argent comptant de ce lobbyiste, après avoir quitté son poste de PM, pour le représenter dans le développement de certaines affaires avec des gouvernements étrangers. Mulroney qui est avocat a rejoint son ancienne firme légale pour reprendre sa carrière professionnelle après sa vie politique.

Harper voulant à tout prix ne pas être éclaboussé par tout scandale ou pseudo-scandale a pris une position draconienne et vient de la reconfirmer. Qu’importe si le bilan des gouvernements Mulroney est fort important et a fait avancer le Canada à grand pas ! Qu’importe si Mulroney a œuvré comme pas un pour l’unité Canadienne ! Qu’importe si Mulroney a introduit le libre-échange avec les USA et le Mexique et créé ainsi des milliers d’emplois au pays ! Qu’importe si Mulroney a remporté pour son parti deux majorités électorales dont la plus grande depuis la création du Canada. Qu’importe si… cela ne compte pas. Ce qui est important pour Harper, c’est son image politique. La loyauté, la reconnaissance, le respect ne sont pas, quant à lui, des qualités nécessaires pour un chef politique.

Lorsque j’ai entendu la fausse nouvelle à l’effet que Mulroney n’était plus membre du parti Conservateur, cela m’a réjoui. En effet, je ne vois rien dans les politiques de droite, qui frisent l’extrême-droite, du Parti Conservateur du Canada d’aujourd’hui qui encourage des progressistes comme Mulroney à appuyer ce parti. D’ailleurs, le parti qu’a dirigé Mulroney se nommait Le Parti Progressiste-Conservateur du Canada. J’ai toujours été un progressiste et c’est pourquoi je m’oppose, depuis près de deux ans, à certaines politiques de ce chef et de ce parti qui, à mon avis, nous amènent dans une voie qui n’est pas dans le meilleur intérêt du Canada.

Je ne veux pas reprendre ici tous les arguments que j’ai énoncés dans plusieurs de mes blogs, depuis ce temps, contre ces politiques conservatrices mais simplement exprimer l’opinion que l’on ne peut demeurer membre d’un parti toute sa vie, advienne que pourra ! Je suis plus âgé que Mulroney de quelques années et j’ai été membre et adepte de ce parti depuis mes 18 ans. Probablement plus longtemps que lui. Les politiques actuelles de ce parti m’ont poussé à devenir indépendant.

J’aurais cru que Mulroney aurait dénoncé quelques unes des positions extrêmes du PC. Mais, malgré la façon injuste et cavalière avec laquelle on le traite aujourd’hui, il continue à démontrer une loyauté sans borne envers son parti. Pour lui, la loyauté a toujours été un facteur primordial dans sa vie. C’est impressionnant, mais je crois qu’il rendrait un meilleur service à ses concitoyens en s’exprimant sur certaines politiques idéologiques du PC.

Claude Dupras

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