vendredi 5 décembre 2008

Un triste personnage

La Gouverneure Générale du Canada, la représentante d’Élizabeth II, a décidé à la demande du premier ministre de proroger la session parlementaire de la Chambre des Communes canadienne où le premier ministre et son gouvernement devaient faire face à un vote de non-confiance qu’ils auraient perdu. Alors que cette session venait tout juste d’être convoquée voilà que les députés sont renvoyés chez eux parce que le PM Stephen Harper ne veut pas faire face à la musique.

J’ai été surpris de la décision de la Gouverneure Générale. Je croyais que son rôle principal, qui justifie sa présence dans notre système démocratique, était d’assurer que le parlement canadien fonctionne et que les députés, d’où qu'ils viennent, soient respectés et leurs droits protégés. C’est à la Chambre des Communes que les représentants élus du peuple canadien se rencontrent et décident. Dans notre système parlementaire, le gouvernement propose mais l’autorisation d’agir vient des députés. Aller contre ce principe, c’est nier la démocratie. Je crois que la Gouverneure Générale du Canada a fait un faux pas historique. Elle a laissé la politicaillerie prendre le dessus sur le bon sens constitutionnel.

Quant au PM Stephen Harper, accolé au mur de la défaite, il a entrepris une campagne de dénigrement contre le Bloc Québécois par des mots et des arguments qui ont amplifié le sentiment anti-Québec dans le Canada anglais. Parallèlement, il a ridiculisé ceux qui croient que le socialisme est une politique saine pour un pays. On a pu constater, encore une fois, le ton méprisant du PM pour les souverainistes et les socialistes et nous avons été surpris de constater que pour chercher à convaincre la population canadienne, il a fait sien le dicton « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ». Harper demeure toujours un homme d’extrême droite et, même après avoir été élu le premier ministre de tous les Canadiens, est incapable d’avoir un esprit suffisamment ouvert pour agir dans l’intérêt de tous. Qu’il est petit !

Les séparatistes ou souverainistes québécois ont démontré dans le passé qu’ils sont de vrais démocrates. Je ne suis pas séparatiste mais il faut quand même reconnaître, en plus, que leur présence au gouvernement du Québec a été, dans certains cas, positive comme en fait foi, entre autres, leur loi 101 pour protéger et faire la promotion de la langue française. Également, sans les socialistes canadiens comme T.C. Douglas, alors PM de la Saskatchewan, nous n’aurions pas le système d’assurance-maladie au Canada et serions pris dans un système de santé à l’américaine. Notre pays est unique et le fruit du travail, de la conviction et de la persévérance d’un grand nombre d’anciens leaders canadiens dont des nationalistes et des socialistes.

La phobie d’Harper contre les socialistes s’est clairement démontrée lorsqu’il a affirmé, il y a quelques années, que « le réchauffement climatique est un problème inventé par les socialistes ». Et il était sérieux et est toujours contre Kyoto.

Je n’ai jamais cru à la sincérité d’Harper envers le Québec. Pour moi, sa motion de « reconnaissance de la nation québécoise » sonnait faux et je l’ai écrit souventes fois dans le passé tout en en faisant la preuve. Il vient de confirmer à nouveau mon appréhension en mettant à jour devant tous les Canadiens sa profonde antipathie et son incompréhension du fait français au Canada. En agissant de façon si irresponsable, il a démoli une grosse partie du goodwill francophone bâti par ses prédécesseurs dans le pays.

Avec le temps, Stephen Harper s’avère être un bien triste personnage.

Claude Dupras

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