La question peut surprendre mais à voir évoluer actuellement le parti socialiste français, je crois que l’on peut exprimer un gros doute.
Depuis Guy Mollet, durant les années ’50, il a été intéressant de suivre l’évolution des idées des femmes et des hommes politiques français, particulièrement ceux qui ont été le moteur de leur mouvement respectif.
La surprise est surtout du côté de la gauche. En effet, on réalise que le parti socialiste français (PS) s’éloigne, au fur et à mesure des années, de la cause fondamentale pour laquelle il fut créé. C’est le pouvoir qui l’a changé. L’ayant goûté, ses dirigeants ont depuis glissé à droite simplement pour le garder ou le reprendre.
Aujourd’hui, plus que jamais, le PS se montre conservateur. Il s’oppose à tout changement, à toute adaptation à l’évolution des choses. Un exemple, parmi des dizaines d’autres : le PS s’oppose à l’augmentation de la retraite de 60 à 62 ans (alors qu’ailleurs elle est de 65-67 ans) et encourage tous les mouvements à manifester le 7 septembre prochain dans les rues de toutes les villes de France. Le PS est contre cette mesure et cela malgré que cette dernière vise à maintenir, à protéger et à améliorer la qualité des pensions pour les Français.
La constante inquiétude des dirigeants du PS de rester dans l’opposition fait en sorte que le parti n’a pas de stratégie concrète, ni réaliste, ni globale pour mener les Français et les Françaises vers le nouveau monde dominé, non pas par les mouvements ouvriers ou même les petits ou grands entrepreneurs économiques, mais par la Chine et l’Inde d’un côté et les multinationales de l’autre. Sa stratégie se résume à pratiquer un commerce d’images et d’illusions pour gagner le pouvoir.
Ce qui est inquiétant, c’est l’absence de nouvelles idées proposées par la soi-disant élite intellectuelle de la gauche qui a toujours joué un rôle fondamental dans le passé de cette mouvance politique, à commencer par l'ère des Lumières du 18ième siècle. Cette gauche intellectuelle a-t-elle déserté le PS ? Existe-t-elle encore ? Est-elle submergée par les dirigeants actuels qui priorisent la réussite de l’élection à l’importance des idées ?
La droite et la gauche prétendent défendre les intérêts des pauvres mortels mais depuis les trente dernières années, l’espace entre les « have » et les « have-not » ne fait que s’agrandir. Le parti socialiste français qui dit mettre l'homme et les valeurs humaines au-dessus des autres valeurs, propose-il des politiques capables d’arrêter l’élargissement de ce gouffre qui sépare de plus en plus les riches et le reste du monde ? Non !
Le désarroi à gauche est non seulement le fait du PS de France mais aussi celui d’un très grand nombre de mouvements politiques similaires dans les pays qui se réclament démocratiques comme les USA, l'Inde et un grand nombre de pays asiatiques. Il semble que seul l’hémisphère du monde qui continue aujourd’hui à réellement lutter pour la défense des « have not » est l'Amérique latine, qui paradoxalement était l'hémisphère le plus rétrograde durant tout le siècle dernier.
Le monde occidental a-t-il besoin d’une mobilisation globale des travailleurs et des moins nantis pour engager une révolution profonde afin d’éviter une noyade générale ? Combien de salaires additionnels devront être appréciablement réduits, quand ce n’est pas de la moitié comme on a vu encore récemment aux USA et en France, pour sauver, dit-on, les emplois et les entreprises ? Quand allons-nous nous offusquer de cette diminution de la qualité de vie d’un si grand nombre, au lieu de ne hausser que les épaules ? Et, lors de la prochaine crise, les salaires seront-ils à nouveau diminués et réagirons-nous de la même façon ?
N’est-ce pas évident que maintenir le rythme actuel ne pourra pas durer indéfiniment ? Comment faire réaliser aux sociétés occidentales, qui ne se rendent même pas compte de cet état de fait, qu’elles doivent trouver ensemble des solutions à cette évolution dramatique qui en réalité nous guette tous ?
Les civilisations romaine et arabe ont vécu de tels changements et ont finalement disparu. Vivons-nous le début de la disparition de la nôtre ? Je n’en ai aucune idée, mais des analystes qui s’y connaissent en parlent !
Une chose est certaine. Les chefs politiques du G20 n’écoutent pas les revendications qui s’expriment lors des manifestations de masse qui surgissent à chaque réunion de ce groupe important. Plusieurs observateurs, politiciens et policiers déblatèrent contre ces manifestants qui sont là pour exprimer leur profonde inquiétude de l’évolution de notre civilisation. Au lieu de frapper sur ces gens à coups de matraques, souventes fois sans raison comme récemment à Toronto, il serait plus important d’écouter l’expression de leurs craintes, de leurs souffrances et de leurs peurs. Plusieurs parmi ces manifestants semblent comprendre mieux que nos leaders politiques, l’envergure des calamités qui pointent à l’horizon.
Il est temps et important que le parti socialiste français retrouve sa vraie vocation de gauche. Il est facile pour ses ténors de se gargariser constamment avec tous les mots et les sentiments qui riment avec humaniste, mais être un vrai humaniste est le défi et l’outil nécessaire pour changer la tendance de nos sociétés d’aujourd’hui. Le pouvoir est intéressant et utile pour mettre en force ses idées, mais encore faut-il les proposer à l’électorat et les réaliser lorsqu’on l’exerce.
La France a été longtemps le phare pour les mouvances politiques de gauche du monde. Le demeurera-t-elle ? À ce que je constate aujourd’hui, je crois que ce temps est passé.
Claude Dupras
jeudi 12 août 2010
Le parti socialiste français est-il à gauche ?
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mardi 10 août 2010
La bonne stratégie du parti socialiste français
Voilà un parti, le parti socialiste français, qui, il y a à peine quelques mois, était en plein désarroi. Ses membres principaux, les éléphants et les éléphanteaux, comme on les qualifie, tiraient à hue et à dia dans un manque évident de cohérence, d'organisation et de discipline. En 2008, les membres du parti, désespérés de la situation comico-tragique de leur parti, changèrent de 1er secrétaire lors d’un congrès et choisirent Martine Aubry pour remplacer le démissionnaire François Hollande. Le vote fut très serré et disputé par la perdante Ségolène Royal, l’ex candidate du parti à la présidentielle contre Nicolas Sarkozy.
Après le congrès, les supporteurs de Royal et la candidate continuèrent à harceler Aubry et à se plaindre, avec raison, d’irrégularités lors de la votation. Mais, peu à peu, une accalmie s’installa, conséquence des élections régionales qui étaient à l’horizon. Ségolène Royal se rangea. Le parti socialiste remporta ce scrutin haut la main en gagnant 22 des 25 régions alors que la droite subissait son plus grand revers depuis la Ve République. Les électeurs en très grande majorité exprimèrent ce jour-là leur désapprobation profonde de l’administration Sarkozy. Ce fut un vote contre Sarkozy plutôt qu’un vote pour Aubry et son parti. Comme ailleurs dans le monde, les électeurs votèrent surtout contre que pour quelque chose.
Martine Aubry, politicienne de grande expérience, a compris et depuis, elle ne fait que s’opposer à tout ce que le gouvernement français propose. Les socialistes votent non à presque tout, comme le font les républicains américains avec le président Barack Obama. C’est la politique du « non ». De plus, les représentants socialistes exploitent chaque mauvaise nouvelle visant Sarkozy ou son parti et, dès qu’elle se pointe, ils font tout pour la transformer en scandale, cherchant à émouvoir les Français et les Françaises pour atteindre leur objectif de troubler l’image du président. Et çà marche !
Le parti au pouvoir accuse le parti socialiste de ne rien proposer. Martine Aubry juge que ce n’est pas le temps car les médias sont concentrés sur tout ce qui se dit contre Sarkozy. Si le parti socialiste promet quoi que ce soit, ce sera examiné à la loupe par la droite et il y a risque que le débat dévie contre les propositions socialistes. Il vaut mieux ne rien proposer et se limiter à critiquer sans cesse. C’est la bonne stratégie à ce moment-ci pour le parti socialiste français. La descente de Sarkozy aux enfers des sondages le démontre bien. De plus, cette stratégie sert bien Aubry puisqu’elle a réussi à unir son parti et à éteindre tous les échos négatifs qui résonnaient et qui minaient son parti dans l’opinion publique, dans un passé encore récent.
Cependant, les « spins » sur chaque pseudo-scandale sont tellement exagérés qu’ils deviennent démagogiques. Que les politiciens français s’abaissent à utiliser à un tel point la démagogie comme arme politique est surprenant ! Que les socialistes démontrent une haine profonde de Sarkozy et ne visent qu’à le salir au lieu de discuter sérieusement de ses politiques ne fait pas sérieux ! Que ses adversaires le traitent de tous les noms et ne montrent aucun respect pour lui - n’est-il pas président de la France – cela diminuent l’importance de la politique dans l’opinion publique ! Qu’ils disent non à tout, est peut être bon électoralement mais ne correspond pas à ce que doit faire un parti d’opposition. C’est là le drame de la politique de nos jours. Et on est surpris que les citoyens s’intéressent de moins en moins à la gouvernance de leur pays.
Il reste plus de deux années avant la prochaine élection présidentielle. Rien n’est gagné pour les socialistes, loin de là. Surtout quand on sait qu’ « une semaine est une éternité en politique ».
Le parti socialiste organise une élection primaire et invite tous les gens de la gauche, quelque soit leur parti, à y participer et à voter pour le prochain candidat de gauche à la présidentielle. Belle idée ! Mais il y a un hic, puisque les candidats susceptibles d’être mis en nomination par le parti socialiste ont décidé de se rallier à l’un d’eux pour présenter un candidat unique afin d’éviter la dissension dans le parti et maintenir le pouvoir entre leurs mains. Donc les autres candidats, incluant ceux du parti socialiste qui ne sont pas dans le troupeau des éléphants, partent avec un désavantage insurmontable puisque ces derniers veulent piper les dés avant le jeu. Cela n’aidera sûrement pas l’image qui sortira de la primaire. Que le parti socialiste laisse la liberté à chaque candidat de se présenter et que le meilleur gagne. Une élection primaire c’est bon si on laisse tous les candidats libres de faire et de dire ce qu’ils veulent. C’est de la vraie démocratie. Et, celui qui gagne est généralement le meilleur politiquement. Obama en est la preuve.
Il y a aussi Sarkozy et son organisation électorale. C’est à ne pas minimiser. Il a toujours démontré qu’il est fort comme candidat et sait bien faire. Je ne donnerais pas cher pour lui si l’élection était tenue actuellement. Mais ce n’est pas le cas. À ce jour, le président Sarkozy a fait un très grand nombre de réformes, que plusieurs ont déjà oubliées. Il va en faire d’autres encore plus importantes durant les prochains mois. À la fin de son mandat, son bilan sera impressionnant.
De son côté, le parti socialiste devra, un jour, proposer quelque chose. Ce sera le moment de vérité. Il a, dans le passé, mis en place la pension à 60 ans (elle était à 65 ans) et les 35 heures. Propositions alléchantes, mais combien irréalistes et nuisibles à la France comme le temps l’a démontré. Dans le contexte de la crise économique actuelle qui affecte profondément toute l’Europe et particulièrement la France, le parti socialiste se doit d’être responsable et de proposer des mesures politiques nécessaires au redressement de la situation financière du pays. Ce sont des actions qui ne sont pas toujours populaires chez l’électorat. Le fera-t-il ? J’en doute car les éléphants ont faim.
Claude Dupras
Après le congrès, les supporteurs de Royal et la candidate continuèrent à harceler Aubry et à se plaindre, avec raison, d’irrégularités lors de la votation. Mais, peu à peu, une accalmie s’installa, conséquence des élections régionales qui étaient à l’horizon. Ségolène Royal se rangea. Le parti socialiste remporta ce scrutin haut la main en gagnant 22 des 25 régions alors que la droite subissait son plus grand revers depuis la Ve République. Les électeurs en très grande majorité exprimèrent ce jour-là leur désapprobation profonde de l’administration Sarkozy. Ce fut un vote contre Sarkozy plutôt qu’un vote pour Aubry et son parti. Comme ailleurs dans le monde, les électeurs votèrent surtout contre que pour quelque chose.
Martine Aubry, politicienne de grande expérience, a compris et depuis, elle ne fait que s’opposer à tout ce que le gouvernement français propose. Les socialistes votent non à presque tout, comme le font les républicains américains avec le président Barack Obama. C’est la politique du « non ». De plus, les représentants socialistes exploitent chaque mauvaise nouvelle visant Sarkozy ou son parti et, dès qu’elle se pointe, ils font tout pour la transformer en scandale, cherchant à émouvoir les Français et les Françaises pour atteindre leur objectif de troubler l’image du président. Et çà marche !
Le parti au pouvoir accuse le parti socialiste de ne rien proposer. Martine Aubry juge que ce n’est pas le temps car les médias sont concentrés sur tout ce qui se dit contre Sarkozy. Si le parti socialiste promet quoi que ce soit, ce sera examiné à la loupe par la droite et il y a risque que le débat dévie contre les propositions socialistes. Il vaut mieux ne rien proposer et se limiter à critiquer sans cesse. C’est la bonne stratégie à ce moment-ci pour le parti socialiste français. La descente de Sarkozy aux enfers des sondages le démontre bien. De plus, cette stratégie sert bien Aubry puisqu’elle a réussi à unir son parti et à éteindre tous les échos négatifs qui résonnaient et qui minaient son parti dans l’opinion publique, dans un passé encore récent.
Cependant, les « spins » sur chaque pseudo-scandale sont tellement exagérés qu’ils deviennent démagogiques. Que les politiciens français s’abaissent à utiliser à un tel point la démagogie comme arme politique est surprenant ! Que les socialistes démontrent une haine profonde de Sarkozy et ne visent qu’à le salir au lieu de discuter sérieusement de ses politiques ne fait pas sérieux ! Que ses adversaires le traitent de tous les noms et ne montrent aucun respect pour lui - n’est-il pas président de la France – cela diminuent l’importance de la politique dans l’opinion publique ! Qu’ils disent non à tout, est peut être bon électoralement mais ne correspond pas à ce que doit faire un parti d’opposition. C’est là le drame de la politique de nos jours. Et on est surpris que les citoyens s’intéressent de moins en moins à la gouvernance de leur pays.
Il reste plus de deux années avant la prochaine élection présidentielle. Rien n’est gagné pour les socialistes, loin de là. Surtout quand on sait qu’ « une semaine est une éternité en politique ».
Le parti socialiste organise une élection primaire et invite tous les gens de la gauche, quelque soit leur parti, à y participer et à voter pour le prochain candidat de gauche à la présidentielle. Belle idée ! Mais il y a un hic, puisque les candidats susceptibles d’être mis en nomination par le parti socialiste ont décidé de se rallier à l’un d’eux pour présenter un candidat unique afin d’éviter la dissension dans le parti et maintenir le pouvoir entre leurs mains. Donc les autres candidats, incluant ceux du parti socialiste qui ne sont pas dans le troupeau des éléphants, partent avec un désavantage insurmontable puisque ces derniers veulent piper les dés avant le jeu. Cela n’aidera sûrement pas l’image qui sortira de la primaire. Que le parti socialiste laisse la liberté à chaque candidat de se présenter et que le meilleur gagne. Une élection primaire c’est bon si on laisse tous les candidats libres de faire et de dire ce qu’ils veulent. C’est de la vraie démocratie. Et, celui qui gagne est généralement le meilleur politiquement. Obama en est la preuve.
Il y a aussi Sarkozy et son organisation électorale. C’est à ne pas minimiser. Il a toujours démontré qu’il est fort comme candidat et sait bien faire. Je ne donnerais pas cher pour lui si l’élection était tenue actuellement. Mais ce n’est pas le cas. À ce jour, le président Sarkozy a fait un très grand nombre de réformes, que plusieurs ont déjà oubliées. Il va en faire d’autres encore plus importantes durant les prochains mois. À la fin de son mandat, son bilan sera impressionnant.
De son côté, le parti socialiste devra, un jour, proposer quelque chose. Ce sera le moment de vérité. Il a, dans le passé, mis en place la pension à 60 ans (elle était à 65 ans) et les 35 heures. Propositions alléchantes, mais combien irréalistes et nuisibles à la France comme le temps l’a démontré. Dans le contexte de la crise économique actuelle qui affecte profondément toute l’Europe et particulièrement la France, le parti socialiste se doit d’être responsable et de proposer des mesures politiques nécessaires au redressement de la situation financière du pays. Ce sont des actions qui ne sont pas toujours populaires chez l’électorat. Le fera-t-il ? J’en doute car les éléphants ont faim.
Claude Dupras
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lundi 2 août 2010
Conrad Black est libre
Il aura fallu la Cour Suprême des USA pour libérer le montréalais Conrad Black. En prison depuis 28 mois, où il avait été condamné à 6 ans d’emprisonnement, la plus haute cour américaine a finalement jugé, à l’unanimité, qu’il pouvait être relâché sous caution suite à l’argumentaire de ses avocats qui démontrait que la clause « services honnêtes » avait été mal interprétée par le juge qui l’avait condamné. Il devra donc revenir en cour pour la révision de son cas, mais, entretemps, il est libre.
Conrad Black est un « self-made man ». Je l’ai connu à ses débuts alors qu’il venait d’acheter le journal anglais de Sherbrooke. C’est un homme qui toujours aimé l’écriture. Parti de ce petit quotidien, il est devenu un baron de la presse mondiale et un milliardaire. Il fut nommé lord à la chambre haute anglaise.
A ce que je lis, il semble que son passage dans la prison de Coleman en Floride aura été pour lui une leçon profitable. Lui qui logeait toujours dans de grands hôtels cinq étoiles, la surnommait, en se moquant, le « Grand Hotel Ritz Coleman-les-bains, Floride, E.-U. d'A. »,
De sa cellule, il écrivait une chronique régulière dans un des journaux qu’il a créés, le National Post du Canada, sur son expérience et ses constatations. Cette chronique est devenue la plus populaire du journal et était suivie par des milliers de Canadiens, dont votre humble serviteur. Homme intelligent, bien éduqué, à l’esprit clair, Conrad Black a vite compris les grandes injustices créées dans les prisons américaines et les dénonçait, sans ménager la chèvre ou le chou. Sa dernière chronique du 30 juillet, sa première depuis sa remise en liberté, intitulée « my prison education » est un plaidoyer sérieux pour la réforme de l’ensemble du complexe pénitencier américain. C’est à lire à http://fullcomment.nationalpost.com/2010/07/31/conrad-black-my-prison-education/.
De plus, en prison, il a enseigné à des prisonniers pour leur permettre de passer leur secondaire. Ils ont réussi avec fierté. A son départ de la prison, c’est en ligne que les prisonniers reconnaissants sont venus le saluer une dernière fois.
Ceux qui le connaissent bien affirment qu’il est un homme changé. Je le crois, si j’en juge par un récent email que j’ai reçu de lui, de sa cellule. Conrad Black est un homme d’une vaste expérience. Personnellement, je crois qu’il devrait oublier les affaires et dédier sa vie au meilleur être de ses concitoyens. Je sais qu’il veut s’occuper, entre autres, de faire changer le système pénitencier américain. C’est un grand, noble et important projet. Mais j’aimerais aussi qu’il s’occupe à aider les jeunes Canadiens, particulièrement les jeunes Québécois et Québécoises, à mieux réussir dans les affaires. Homme d’une grande culture, il possède des qualités de pédagogue évidentes. Lui, mieux que n’importe qui d’autre, me semble bien placé pour guider les jeunes de chez nous à réaliser de grandes choses pour notre pays. Plus nos jeunes réussiront, meilleure sera notre société.
Bonne chance Conrad Black !
Claude Dupras
Conrad Black est un « self-made man ». Je l’ai connu à ses débuts alors qu’il venait d’acheter le journal anglais de Sherbrooke. C’est un homme qui toujours aimé l’écriture. Parti de ce petit quotidien, il est devenu un baron de la presse mondiale et un milliardaire. Il fut nommé lord à la chambre haute anglaise.
A ce que je lis, il semble que son passage dans la prison de Coleman en Floride aura été pour lui une leçon profitable. Lui qui logeait toujours dans de grands hôtels cinq étoiles, la surnommait, en se moquant, le « Grand Hotel Ritz Coleman-les-bains, Floride, E.-U. d'A. »,
De sa cellule, il écrivait une chronique régulière dans un des journaux qu’il a créés, le National Post du Canada, sur son expérience et ses constatations. Cette chronique est devenue la plus populaire du journal et était suivie par des milliers de Canadiens, dont votre humble serviteur. Homme intelligent, bien éduqué, à l’esprit clair, Conrad Black a vite compris les grandes injustices créées dans les prisons américaines et les dénonçait, sans ménager la chèvre ou le chou. Sa dernière chronique du 30 juillet, sa première depuis sa remise en liberté, intitulée « my prison education » est un plaidoyer sérieux pour la réforme de l’ensemble du complexe pénitencier américain. C’est à lire à http://fullcomment.nationalpost.com/2010/07/31/conrad-black-my-prison-education/.
De plus, en prison, il a enseigné à des prisonniers pour leur permettre de passer leur secondaire. Ils ont réussi avec fierté. A son départ de la prison, c’est en ligne que les prisonniers reconnaissants sont venus le saluer une dernière fois.
Ceux qui le connaissent bien affirment qu’il est un homme changé. Je le crois, si j’en juge par un récent email que j’ai reçu de lui, de sa cellule. Conrad Black est un homme d’une vaste expérience. Personnellement, je crois qu’il devrait oublier les affaires et dédier sa vie au meilleur être de ses concitoyens. Je sais qu’il veut s’occuper, entre autres, de faire changer le système pénitencier américain. C’est un grand, noble et important projet. Mais j’aimerais aussi qu’il s’occupe à aider les jeunes Canadiens, particulièrement les jeunes Québécois et Québécoises, à mieux réussir dans les affaires. Homme d’une grande culture, il possède des qualités de pédagogue évidentes. Lui, mieux que n’importe qui d’autre, me semble bien placé pour guider les jeunes de chez nous à réaliser de grandes choses pour notre pays. Plus nos jeunes réussiront, meilleure sera notre société.
Bonne chance Conrad Black !
Claude Dupras
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samedi 17 juillet 2010
Au Vietnam, les démocrates sont des terroristes
Le gouvernement du Vietnam, dirigé par le parti communiste du pays, vient de publier le premier numéro d’un magazine sur les droits de la personne. C’est pour répondre aux critiques de nombreux groupes internationaux, tels : l’ambassade américaine de Hanoi, l’Union Européenne, Humanrights watch, Journalistes Sans Frontière et plusieurs autres mouvements pour le respect des droits de la personne. Ces groupes déplorent le fait que des Vietnamiens et Vietnamiennes sont emprisonnés pour leurs opinions sur la démocratie et la liberté religieuse.
Comme je l’ai décrit dans mon blog du 8 juin dernier sur « Le Vietnam, un État policier : Nouvelle arrestation de Lê Thi Công Nhân », j’ai été témoin des agissements de la police secrète vietnamienne au moment où elle s’apprêtait à arrêter la jeune dissidente et avocate Lê Thi Công Nhân. C’est donc très récent.
Le ministre des affaires extérieures du Vietnam Gia Khiem a l’audace de défendre l’initiative de son gouvernement pour cette nouvelle publication en affirmant que depuis 25 ans, le parti communiste a tout fait pour favoriser les droits de la personne. Il accuse à son tour « les forces hostiles qui constamment abusent des sujets de démocratie et de droits de la personne en salissant, déformant et interférant dans le développement de son pays ».
Le but du magazine mensuel est d’informer les Vietnamiens et le monde extérieur sur le parti communiste au pouvoir et sur ses politiques. Il vise à les assurer que « la protection des droits de la personne est dans la nature même du régime » et à réfuter les affirmations mensongères et hostiles qui circulent dans le monde.
Pour la gang (ce qu’est en réalité le parti communiste Vietnamien) qui dirige le pays, tout acte de dissension est une menace pour renverser éventuellement leur gouvernement, donc leur enlever le pouvoir. Pour se protéger, ces pseudo-communistes visent les dissidents dans le pays comme Lê Thi Công Nhân et les Vietnamiens qui vivent à l’étranger. Ils détestent les activistes américains et les qualifient de groupes terroristes. S’ils prennent connaissance de mes blogs et de mes actions sur le sujet de la liberté d’expression au Vietnam, je suis devenu un terroriste à leurs yeux.
Une nouvelle loi sur les cafés internet doit d'ailleurs entrer en vigueur ce mois-ci et obliger chaque café à garder trace de tout visiteur. Ainsi Starbucks, non seulement offrira l’internet gratuit, mais deviendra un espion pour les communistes en dénonçant ceux qui l’utilisent dans ses cafés. Google, Facebook et autres de même nature sont visés par une nouvelle réglementation gouvernementale qui exige des fournisseurs de services internet publics l’installation de logiciels capables de suivre les activités de certains sites et de les bloquer si la gang le juge nécessaire, tout comme le fait actuellement le parti communiste chinois.
Il faut reconnaître que le parti communiste vietnamien a pris de très bonnes décisions en rapport avec le développement économique du pays. Depuis qu’il a mis le communisme de côté pour appliquer le capitalisme dans le pays, il a réussi à diminuer la pauvreté par dix en quelques années. Le pays est aussi en pleine expansion touristique. Cependant, le parti démontre par ses actes et ses lois qu’il ne tolère aucune forme de dissension et utilise des lois désuètes et non précises pour emprisonner ceux qui le défient publiquement et sur internet.
Lê Thi Công Nhân, jeune avocate de 33 ans et porte-parole du Mouvement pour la démocratie au Vietnam a déjà passé trois ans en prison et est assignée à résidence pour trois autres années. Depuis sa sortie de sa geôle, elle a été arrêtée deux fois et mise en prison pour quelques jours. Suite à l’incident dernier dont j’ai été témoin, je ne peux savoir malgré toutes mes démarches où elle se trouve actuellement. Quant au jeune président du Mouvement, il est encore en prison avec plusieurs autres prisonniers politiques. Ces jeunes individus sont prêts à sacrifier leur vie pour cette noble cause.
La démocratie viendra au Vietnam un jour. C’est inévitable. Ces jeunes la veulent tout de suite et non dans 20, 30 ou 50 années afin que le peuple ait une voix au chapitre pour choisir ceux qui le gouvernent et que la corruption par la gang communiste prenne fin.
Claude Dupras
Comme je l’ai décrit dans mon blog du 8 juin dernier sur « Le Vietnam, un État policier : Nouvelle arrestation de Lê Thi Công Nhân », j’ai été témoin des agissements de la police secrète vietnamienne au moment où elle s’apprêtait à arrêter la jeune dissidente et avocate Lê Thi Công Nhân. C’est donc très récent.
Le ministre des affaires extérieures du Vietnam Gia Khiem a l’audace de défendre l’initiative de son gouvernement pour cette nouvelle publication en affirmant que depuis 25 ans, le parti communiste a tout fait pour favoriser les droits de la personne. Il accuse à son tour « les forces hostiles qui constamment abusent des sujets de démocratie et de droits de la personne en salissant, déformant et interférant dans le développement de son pays ».
Le but du magazine mensuel est d’informer les Vietnamiens et le monde extérieur sur le parti communiste au pouvoir et sur ses politiques. Il vise à les assurer que « la protection des droits de la personne est dans la nature même du régime » et à réfuter les affirmations mensongères et hostiles qui circulent dans le monde.
Pour la gang (ce qu’est en réalité le parti communiste Vietnamien) qui dirige le pays, tout acte de dissension est une menace pour renverser éventuellement leur gouvernement, donc leur enlever le pouvoir. Pour se protéger, ces pseudo-communistes visent les dissidents dans le pays comme Lê Thi Công Nhân et les Vietnamiens qui vivent à l’étranger. Ils détestent les activistes américains et les qualifient de groupes terroristes. S’ils prennent connaissance de mes blogs et de mes actions sur le sujet de la liberté d’expression au Vietnam, je suis devenu un terroriste à leurs yeux.
Une nouvelle loi sur les cafés internet doit d'ailleurs entrer en vigueur ce mois-ci et obliger chaque café à garder trace de tout visiteur. Ainsi Starbucks, non seulement offrira l’internet gratuit, mais deviendra un espion pour les communistes en dénonçant ceux qui l’utilisent dans ses cafés. Google, Facebook et autres de même nature sont visés par une nouvelle réglementation gouvernementale qui exige des fournisseurs de services internet publics l’installation de logiciels capables de suivre les activités de certains sites et de les bloquer si la gang le juge nécessaire, tout comme le fait actuellement le parti communiste chinois.
Il faut reconnaître que le parti communiste vietnamien a pris de très bonnes décisions en rapport avec le développement économique du pays. Depuis qu’il a mis le communisme de côté pour appliquer le capitalisme dans le pays, il a réussi à diminuer la pauvreté par dix en quelques années. Le pays est aussi en pleine expansion touristique. Cependant, le parti démontre par ses actes et ses lois qu’il ne tolère aucune forme de dissension et utilise des lois désuètes et non précises pour emprisonner ceux qui le défient publiquement et sur internet.
Lê Thi Công Nhân, jeune avocate de 33 ans et porte-parole du Mouvement pour la démocratie au Vietnam a déjà passé trois ans en prison et est assignée à résidence pour trois autres années. Depuis sa sortie de sa geôle, elle a été arrêtée deux fois et mise en prison pour quelques jours. Suite à l’incident dernier dont j’ai été témoin, je ne peux savoir malgré toutes mes démarches où elle se trouve actuellement. Quant au jeune président du Mouvement, il est encore en prison avec plusieurs autres prisonniers politiques. Ces jeunes individus sont prêts à sacrifier leur vie pour cette noble cause.
La démocratie viendra au Vietnam un jour. C’est inévitable. Ces jeunes la veulent tout de suite et non dans 20, 30 ou 50 années afin que le peuple ait une voix au chapitre pour choisir ceux qui le gouvernent et que la corruption par la gang communiste prenne fin.
Claude Dupras
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dimanche 4 juillet 2010
Le « foot » ou le hockey ?
Le match Argentine- Allemagne du Mondial de football (soccer au Canada), en Afrique du Sud, vient de se terminer. Quel beau match ! Alors que l’Argentine semblait favorite, elle a perdu 4-0. Je suis loin d’être un expert de ce sport mais durant ce match j’ai compris qu’il était historique étant donné le passé commun de ces deux clubs.
Dans ma jeunesse, le soccer ne se pratiquait pas à Montréal. Certes, il y avait un club montréalais encouragé et financé par des promoteurs anglais de la métropole, mais à notre niveau, les jeunes, le ballon rond n’était pas pour nous dans les parcs de la ville de Verdun. C’était le « touch-football (américain) » en automne et le hockey sur glace en hiver.
Mais Pélé a changé bien des choses et les échos de ses exploits sont venus jusqu’à nous, avec comme conséquence que le soccer s’est implanté dans notre milieu, lentement mais sûrement. Aujourd’hui, ce sport est partout. Les villes offrent des terrains extérieurs de soccer et même intérieurs pour l’hiver. C’est fantastique pour nos jeunes car ce sport respecte l’individu, n’est pas violent et exige non seulement de la force physique mais aussi de l’intelligence, de la finesse et de la force de caractère. Il n’y a non seulement des « hockey mom » au Québec, mais aussi maintenant des « soccer mom ». Et même les grands-parents, qui n’ont jamais eu l’occasion de pratiquer ce sport, se dévouent à amener leurs petits-enfants vers les matchs des ligues dans lesquelles ces derniers performent et ils reviennent impressionnés par l’enthousiasme que génère ce sport.
De l’autre côté, il y a le hockey sur glace. Toujours et de loin le sport préféré des Canadiens. Là aussi, il y a des ligues pour tous les âges. Dès 5 ans, les jeunes patinent et jouent dans des ligues organisées. Ils ont les meilleurs équipements. Ils s’améliorent vite et avec le temps, d’année en année, ils progressent dans des ligues de plus en plus fortes et adaptées à leur âge. On leur enseigne le hockey sans contact. Le hockey pur comme le hockey féminin joué aux Olympiades. C’est un hockey rapide qui allie force, endurance et intelligence, très intéressant à regarder.
Mais à 14 ans, au Québec, le hockey enseigné à nos jeunes se transforme et devient le hockey de contact. Dorénavant, il faut jouer dur, brutalement avec comme but de désaxer l’adversaire, de l’affaiblir et si possible de le « mettre sur le carreau », afin de le ralentir, pouvoir le dépasser, lui enlever la rondelle. C’est ainsi que jouent les professionnels et comme l’espoir de tous les parents est de voir leur fils atteindre un jour la Ligne Nationale de Hockey, ils acceptent que leurs enfants apprennent à affaiblir l’adversaire le plus durement possible, sans coups déloyaux. En Ontario, c’est pire, puisque le jeu de contact est enseigné et pratiqué depuis les premières années.
On sacrifie la beauté du hockey à la violence car, dit-on, c’est ce que veulent les amateurs, surtout les Américains. Récemment, le Canadien de Montréal annonça fièrement qu’il venait de mettre sous contrat un « un pan de mur » : un gros joueur capable d’assommer l’adversaire tout en le démolissant physiquement le plus possible et de le battre aux poings, si nécessaire. C'est pas beau, çà ?
Je n’aime pas ce genre d’hockey et cela depuis le premier match de la fameuse série Canada-Russie auquel j’ai eu le privilège d’assister au Forum de Montréal en 1972. Les joueurs professionnels de l’équipe Canada qui pratiquaient le jeu de contact ont été surpris par les joueurs amateurs russes qui eux ne le pratiquaient pas et qui contournaient leurs adversaires facilement. Quelle belle partie où les spectateurs ont vu et apprécié la valeur du hockey sans contact ! Je n’oublierai jamais ce match qui, disait-on, démontrerait la supériorité de notre système politique sur le système communiste. La Russie gagna aisément et à la fin du match, les spectateurs étaient debout applaudissant les Russes et huant même leur propre équipe. Les joueurs furent traités de « voyous » par les amateurs et ridiculisés par les medias. Le hockey sans contact venait de faire la preuve de son excellence et de sa beauté. C’en était fait du système capitaliste ! Même si finalement le Canada gagna de justesse la série à Moscou, plusieurs amateurs comme moi venaient de comprendre que le hockey sur glace ne devait pas nécessairement être brutal pour être très intéressant et captivant.
Le Mondial de « football » nous démontre non seulement la popularité planétaire de ce beau sport mais aussi sa beauté. C’est un jeu difficile, dur avec des arbitres sévères. Un joueur qui ose en frapper un autre peut être banni du match et son équipe ne peut le remplacer, comme on a vu la France devoir jouer à 10 contre 11 pour l’Afrique du Sud au moment où elle devait absolument gagner pour assurer sa survie dans le tournoi. Elle a été éliminée.
Pour faire un aparté, j’ai vu des jeunes de 7-10 ans jouer le football américain où il est enseigné et pratiqué dans certaines de nos écoles. Ils apprennent à plaquer l’adversaire et on les oblige à jouer des parties où ils sont encouragés à plaquer le plus durement possible. Quand on connaît toutes les blessures graves que génère ce genre football, je ne comprends pas pourquoi les parents encouragent leurs jeunes enfants à pratiquer ce sport.
Je sais que je rêve en « couleurs » en espérant du hockey sans contact. Peut-être un jour, y aura-t-il une ligue professionnelle masculine de ce genre d’hockey au Canada ? Je l’espère et je parierais qu’elle deviendrait vite populaire.
On a le droit de rêver, non ?
Claude Dupras
Dans ma jeunesse, le soccer ne se pratiquait pas à Montréal. Certes, il y avait un club montréalais encouragé et financé par des promoteurs anglais de la métropole, mais à notre niveau, les jeunes, le ballon rond n’était pas pour nous dans les parcs de la ville de Verdun. C’était le « touch-football (américain) » en automne et le hockey sur glace en hiver.
Mais Pélé a changé bien des choses et les échos de ses exploits sont venus jusqu’à nous, avec comme conséquence que le soccer s’est implanté dans notre milieu, lentement mais sûrement. Aujourd’hui, ce sport est partout. Les villes offrent des terrains extérieurs de soccer et même intérieurs pour l’hiver. C’est fantastique pour nos jeunes car ce sport respecte l’individu, n’est pas violent et exige non seulement de la force physique mais aussi de l’intelligence, de la finesse et de la force de caractère. Il n’y a non seulement des « hockey mom » au Québec, mais aussi maintenant des « soccer mom ». Et même les grands-parents, qui n’ont jamais eu l’occasion de pratiquer ce sport, se dévouent à amener leurs petits-enfants vers les matchs des ligues dans lesquelles ces derniers performent et ils reviennent impressionnés par l’enthousiasme que génère ce sport.
De l’autre côté, il y a le hockey sur glace. Toujours et de loin le sport préféré des Canadiens. Là aussi, il y a des ligues pour tous les âges. Dès 5 ans, les jeunes patinent et jouent dans des ligues organisées. Ils ont les meilleurs équipements. Ils s’améliorent vite et avec le temps, d’année en année, ils progressent dans des ligues de plus en plus fortes et adaptées à leur âge. On leur enseigne le hockey sans contact. Le hockey pur comme le hockey féminin joué aux Olympiades. C’est un hockey rapide qui allie force, endurance et intelligence, très intéressant à regarder.
Mais à 14 ans, au Québec, le hockey enseigné à nos jeunes se transforme et devient le hockey de contact. Dorénavant, il faut jouer dur, brutalement avec comme but de désaxer l’adversaire, de l’affaiblir et si possible de le « mettre sur le carreau », afin de le ralentir, pouvoir le dépasser, lui enlever la rondelle. C’est ainsi que jouent les professionnels et comme l’espoir de tous les parents est de voir leur fils atteindre un jour la Ligne Nationale de Hockey, ils acceptent que leurs enfants apprennent à affaiblir l’adversaire le plus durement possible, sans coups déloyaux. En Ontario, c’est pire, puisque le jeu de contact est enseigné et pratiqué depuis les premières années.
On sacrifie la beauté du hockey à la violence car, dit-on, c’est ce que veulent les amateurs, surtout les Américains. Récemment, le Canadien de Montréal annonça fièrement qu’il venait de mettre sous contrat un « un pan de mur » : un gros joueur capable d’assommer l’adversaire tout en le démolissant physiquement le plus possible et de le battre aux poings, si nécessaire. C'est pas beau, çà ?
Je n’aime pas ce genre d’hockey et cela depuis le premier match de la fameuse série Canada-Russie auquel j’ai eu le privilège d’assister au Forum de Montréal en 1972. Les joueurs professionnels de l’équipe Canada qui pratiquaient le jeu de contact ont été surpris par les joueurs amateurs russes qui eux ne le pratiquaient pas et qui contournaient leurs adversaires facilement. Quelle belle partie où les spectateurs ont vu et apprécié la valeur du hockey sans contact ! Je n’oublierai jamais ce match qui, disait-on, démontrerait la supériorité de notre système politique sur le système communiste. La Russie gagna aisément et à la fin du match, les spectateurs étaient debout applaudissant les Russes et huant même leur propre équipe. Les joueurs furent traités de « voyous » par les amateurs et ridiculisés par les medias. Le hockey sans contact venait de faire la preuve de son excellence et de sa beauté. C’en était fait du système capitaliste ! Même si finalement le Canada gagna de justesse la série à Moscou, plusieurs amateurs comme moi venaient de comprendre que le hockey sur glace ne devait pas nécessairement être brutal pour être très intéressant et captivant.
Le Mondial de « football » nous démontre non seulement la popularité planétaire de ce beau sport mais aussi sa beauté. C’est un jeu difficile, dur avec des arbitres sévères. Un joueur qui ose en frapper un autre peut être banni du match et son équipe ne peut le remplacer, comme on a vu la France devoir jouer à 10 contre 11 pour l’Afrique du Sud au moment où elle devait absolument gagner pour assurer sa survie dans le tournoi. Elle a été éliminée.
Pour faire un aparté, j’ai vu des jeunes de 7-10 ans jouer le football américain où il est enseigné et pratiqué dans certaines de nos écoles. Ils apprennent à plaquer l’adversaire et on les oblige à jouer des parties où ils sont encouragés à plaquer le plus durement possible. Quand on connaît toutes les blessures graves que génère ce genre football, je ne comprends pas pourquoi les parents encouragent leurs jeunes enfants à pratiquer ce sport.
Je sais que je rêve en « couleurs » en espérant du hockey sans contact. Peut-être un jour, y aura-t-il une ligue professionnelle masculine de ce genre d’hockey au Canada ? Je l’espère et je parierais qu’elle deviendrait vite populaire.
On a le droit de rêver, non ?
Claude Dupras
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