Au moment où j’écris ces lignes, plus de 200 Palestiniens viennent de se faire tuer et trois cents autres sont blessés par des fusées lancées de F-16 et d’hélicoptères de l’aviation israélienne qui entrent par vagues successives sur la bande de Gaza et bombardent, sans crier gare, la population palestinienne. C’est suite à une décision du gouvernement d’Israël que ces attaques inopinées ont été déclenchées. Ce dernier se justifie en invoquant le lancement de quelques roquettes lancées par les Palestiniens.
En riposte, le Hamas, mouvement islamiste et politique palestinien, a entrepris de tirer des centaines de roquettes sur le territoire d’Israël. Ces nouveaux projectiles non guidés entrent en Israël plus profondément que ceux du passé et feront plus mal. Cette nouvelle confrontation met fin aux pourparlers entrepris par GWBush et d’autre pays, en vue d’un accord pour la reconnaissance de deux États : La Palestine et Israël. Au lieu de l’entente de paix promise par le président américain, ce sont des bombes qui tombent sur la tête des Israéliens et des Palestiniens.
Et ce n’est que le début si on se fie aux déclarations intempestives que l’on entend de part de d’autres de ce nouveau conflit. Le ministre israélien de la défense Ehud Barak dévoile que cette attaque aérienne a été préparée de longue date à cause de la possibilité d’attaques nouvelles par les Palestiniens suite à la levée de l’entente sur la suspension des hostilités, acceptée par les deux parties, pour arrêter l’embargo et faciliter les pourparlers de paix. De son côté, le chef du Hamas affirme que rien ne saura les arrêter cette fois. Quant au président palestinien, Mahmoud Abbas, il a démontré encore une fois sa naïveté, son manque de stratégie pour amener son peuple à une résolution de ce conflit qui persiste et son incapacité à réunir les deux entités palestiniennes qui s’opposent, l'une à Gaza, l'autre en Cisjordanie.
Bush et le PM israélien Olmert croyaient qu’en isolant le Hamas et en offrant à Abbas des avantages généreux, leurs gestes augmenteraient la crédibilité de ce dernier auprès de son peuple et lui permettraient de prendre le dessus sur le Hamas. Il n’en fut rien.
Quant à l’accord d’Israël sur la proposition de « deux États », on peut se demander si Olmert était sincère et n’a pas simplement profité de cette idée pour faire croître l’occupation du territoire palestinien par son pays. L’émissaire de paix, Tony Blair, l’ex-PM anglais n’a pu avec le quartet (la Russie, les Nations Unies, l’Union Européenne et les USA) remettre le processus de paix sur les rails. Il me semble que toute cette démarche n’a été qu’un faux-fuyant pour aider Israël à démontrer qu’il n’a pas un partenaire valable chez les Palestiniens pour atteindre une paix réelle dans la région.
Que faire ? Ce ne sont pas, malheureusement, les résolutions adoptées dans le passé par les Nations-Unies qui ont aidé au règlement de ce conflit malgré qu’il n’y ait pas une autre entité politique internationale capable d’établir les conditions nécessaires à une paix durable, à moins que les USA décident enfin d’agir impartialement et de respecter les droits des deux parties. Je me suis toujours opposé à l’approche unilatéraliste des USA au Proche-Orient et dénoncé les discours du PM Canadien Stephen Harper qui copiait littéralement cette politique américaine. C’est la raison principale de l’échec des négociations.
Le nouveau président américain Barack Obama peut être la solution. Il est le seul qui peut prendre une position assez vigoureuse pour persuader Israël. Cependant, ce ne sera pas facile pour lui d’autant plus qu’il a choisi Hillary Clinton comme secrétaire d’état, la même qui, comme sénatrice américaine, a toujours obtenu l’appui massif des juifs de New York pour ses élections. Une autre embûche est le parti Démocrate d’Obama qui est supporté, depuis toujours, par une grande majorité du vote juif aux USA. Alors comment Obama pourra-t-il prendre une initiative de paix et imposer une solution dans une telle situation ? Pourtant, il n’y a que lui qui pourrait obtenir le résultat tant attendu car les pays émergeants et l’Union Européenne ont démontré leur impuissance. Aucun d’entre eux n’aide et ne protège Israël comme les USA et par conséquent aucun n’a son influence dans ce coin du monde.
La sécurité du peuple Israélien exige un pays palestinien voisin stable et viable. Celle du peuple Palestinien exige, quant à elle, un voisin pouvant lui assurer de vivre en liberté et en paix. C’est possible. Alors, Barack Obama, à l’œuvre…
Claude Dupras
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