La nouvelle
députée de l’Assemblée Nationale du Québec du comté de Taschereau est une jeune
femme du nom de Catherine Dorion. Connue dans son milieu, elle l’est peu sur
l’ensemble du Québec. Elle a brigué les suffrages deux fois dans le passé, sans
succès.
Née à Québec
en 1982, ses études la mènent à une maîtrise en sciences politiques du King’s
College de Londres. Puis elle est mère de deux filles.
Elle devient
actrice dans plusieurs téléromans et au théâtre et remporte des récompenses
dont celui de la révélation de l’année en 2007 au Gala des Masques. Puis elle est
chroniqueuse, collaboratrice et réalisatrice, dont pour un micro-documentaire
sur « les immigrants et la souveraineté du Québec » et des émissions
télé. Elle signe des blogues dans le Journal de Montréal et de Québec.
Politiquement,
elle s’engage pour surtout faire réagir le public. Elle publie, entre autres, un
recueil de poèmes « FUCK TOUTE (2016) »; des essais dont « Libérer
le désir et l'amour en politique » où elle défend l’amour libre et discute
du désir qui est pour elle un moyen de déconstruire les institutions, telles
que le couple et la fidélité; un roman jeunesse « Ce qui se passe
dehors », l'histoire de jeunes qui s'engagent en politique. Elle s'exprime
pour la nudité dans les vestiaires des piscines publiques.
Elle est
engagée dans le mouvement indépendantiste québécois. Candidate défaite aux
élections de 2012, elle publie une capsule vidéo sur YouTube, traitant de la
source de son engagement. Cette capsule se classe dans les trois vidéos les
plus regardées au Canada. Ce succès inattendu la met sur le devant de la scène
politique. Elle est de nouveau candidate perdante aux élections de 2014. Quatre
ans plus tard, elle est investie candidate de Québec Solidaire et est élue le 1er octobre
2018.
Ce qui
choque plusieurs Québécois, c’est qu’elle continue, même députée, à s’habiller en
cégépienne à 36 ans alors qu’elle est députée. Il semble qu’elle veut être
elle-même, se sentir bien ou ressembler au peuple ouvrier qu’elle représente et
profiter du fait qu’il n’y a pas de code vestimentaire à l’Assemblée Nationale
pour ce faire. À cause de son accoutrement, elle sait qu’elle attire toute
l’attention et que ses deux discours à ce jour n’auraient pas été discutés si elle
n’était pas rebelle et si elle ressemblait à tous les contestataires ? Certains
craignent qu’elle tienne des discours irresponsables et antidémocratiques. Ce
n’est pas le cas à ce jour et si elle a plus à offrir que son désir refoulé
d’être vue, on le saura assez vite !
Il faut avoir
écouté le discours qu’elle vient de faire au Parlement dont le sujet était « la
solitude » pour savoir qui elle est vraiment. Je l’ai entendue (sur internet)
et bien aimée. J’en conclus que je préfère une députée qui s’habille de façon
non conventionnelle et qui sait exprimer intelligemment et clairement les vrais
problèmes avec lesquels un grand nombre de nos concitoyens sont pris (dont les
électeurs de son comté), qu’un député qui s’habille avec décorum mais qui dit
et répète des conneries qui n’ont rien à voir avec les vraies difficultés des
Québécois.
Nonobstant
sa façon de se vêtir au parlement, elle s’est très bien exprimée sur un sujet
fort important qui n’est jamais abordé par les députés: le problème de la
solitude pour les personnes démunies qui affecte davantage leur triste qualité
de vie.
Elle a d’un coup établi qu’elle mérite d’être plus écoutée que regardée, tout en sachant qu’elle et son parti condamnent le capitalisme, demeure flou au sujet de l’alternative et que leur programme politique est toujours en réécriture.
Elle a d’un coup établi qu’elle mérite d’être plus écoutée que regardée, tout en sachant qu’elle et son parti condamnent le capitalisme, demeure flou au sujet de l’alternative et que leur programme politique est toujours en réécriture.
J’aurais le
goût de dire que le Parlement n’est pas seulement celui des gens bien habillés.
C’est celui de tous les Québécois où on discute et cherche à régler les
problèmes de tous les Québécois. Lorsque j’étais jeune, tout le monde avait son
habit du dimanche. Ceux qui ce jour-là étaient habillés comme en semaine
étaient pointés du doigt. La vie change et il faut, en tout temps, privilégier
les idées. Malheureusement, il y en a
quelques fois, des mauvaises et c’est là qu’il faut critiquer. J’aime bien le
décorum, mais je préfère le discours sensé, sensible qui frappe le clou sur la tête,
si je ne peux avoir les deux.
Catherine
Dorion doit être jugée principalement pour ses discours comme députée et non,
comme depuis 10 jours, par son T-shirt avec lequel elle a quand même été élue. Une
chose certaine est qu’elle apporte une certaine fraîcheur non négligeable sur
l’échiquier politique québécois. J’attends avec optimiste ses prochains
discours sur des sujets qui touchent vraiment le cœur des Québécois. Peu
importe, qu’elle s’habille comme il faut !
Claude
Dupras