La décision des autorités politiques d’Israël d’envahir le territoire de Gaza avec son armée est une tactique qui créera davantage de tensions au Proche-Orient et n’apportera rien à la solution de paix tant recherchée par les peuples israélien et palestinien.
Pourquoi cette stratégie, alors que la violence des bombardements agressifs sur la population civile palestinienne et maintenant l’invasion terrestre sont indéfendables ? Les dirigeants israéliens ne savent-ils pas que les cent ans d’histoire de ce conflit enseignent que jamais les Palestiniens ne se soumettront.
Comment peuvent-ils penser que ce peuple qui souffre depuis si longtemps, qui a affronté la force militaire israélienne avec des pierres et des frondes, qui a fait de ses jeunes porteurs de bombes des martyrs de la nation, acceptera maintenant de se mettre à genoux devant Israël ? Les Palestiniens se rappellent ceux des leurs qui sont devenus des réfugiés dans leur propre pays, ceux qui ont perdu leur maison, ce qui leur est arrivé depuis « la guerre des six jours », le manque d’électricité, d’eau, de nourriture à cause des fermetures des frontières, de services essentiels à cause des nombreux bombardements et les multiples rencontres et négociations internationales qui n’ont rien réglé. Ils ont résisté à ce jour et plus ils seront punis, écrasés et humiliés plus ils résisteront car ils n’ont pour armes, que la résistance nationale pour retrouver la justice et leur fierté. Je ne peux croire que les dirigeants israéliens ne comprennent pas cela.
On peut se demander si cette nouvelle guerre n’est pas en fait une guerre politique. On sait qu’il y aura des élections nationales en Israël le 10 février prochain et que le parti d’opposition, le Likoud de droite, est en avant dans les sondages. Pour reprendre le chemin perdu, la coalition du pouvoir, qui a déclenché l’opération militaire, a-t-elle cru celle-ci nécessaire afin de regagner la faveur de l’électorat en lui démontrant qu’elle est prête à tout faire pour le protéger ? C’est une question que l’on peut se poser.
Il est délicat d’écrire sur ce sujet car les réactions sont vives des deux côtés. Je l’ai ressenti dans les commentaires que j’ai reçus suite à mon dernier blog comme celui, écrit par une israélienne qui a perdu toute sa famille pendant la Shoah. Je la comprends lorsqu’elle affirme ne voir en les Palestiniens que des ennemis qui veulent la fin de l’État d’Israël. Je réagirais probablement de même si j’étais à sa place.
Il faut s’opposer au lancement des roquettes artisanales par le Hamas sur la population civile israélienne. On ne peut vivre ainsi. Mais je ne crois pas que c’est avec leurs roquettes que les Palestiniens élimineront Israël. Les Israéliens et les Palestiniens méritent la paix et seules de vraies négociations avec les vrais leaders de ces nations apporteront une vraie solution à ce conflit. C’est la seule porte pour Israël qui malgré toutes ses actions de force passées contre les Palestiniens, dont le bombardement du quartier général de l’ex-chef Yasser Arafat que nous ne pouvons oublier, n’a jamais réussi à éteindre la résistance palestinienne.
Les ennemis jurés, Anwar al Sadat, président d’Égypte, et Menachem Begin, premier ministre d’Israël, ont réussi à signer en 1979, grâce à la négociation engagée avec le président américain Jimmy Carter à Camp David, une entente de paix durable entre leurs deux pays. Pourquoi un tel accord ne serait-il pas possible aujourd’hui avec l’initiative du nouveau président Barack Obama et les chefs de la Palestine et d’Israël ?
Claude Dupras
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