Alors que Nicolas Sarkozy a fait un boulot du tonnerre à la tête de l’union Européenne, il a continué, évidemment, à être le président de la France et a géré son pays avec la même vigueur et la même rigueur qu’il avait démontrées dès son élection de 2007.
Mais les Français ne sont pas heureux de tout cela. Des sondages d’hier montrent qu’ils approuvent son travail pour l’Europe à 56% alors que pour la France, ils ne sont d’accord qu’à moins de 45%.
Les Français ont apprécié sa diplomatie envers ses partenaires européens, son projet ambitieux pour l’Europe, sa réaction européenne face à la crise financière et ses positions pour convaincre ses collègues européens sur les questions de climat et d’environnement.
Par contre, ils craignent qu’un conflit social majeur n’éclate en France en 2009 et génère une paralysie du pays comme en 1995. Cela me surprend puisque toutes les manifestations dans les rue de France depuis l’accession au pouvoir de Sarkozy se sont révélées, contrairement au passé, inefficaces et n’ont pas changé le cours des choses.
De plus, le parti socialiste me semble en plein désarroi. Il vient de nommer avec difficulté Martine Aubry comme premier secrétaire du parti socialiste français, celle-là même qui a fait commettre au gouvernement Jospin sa plus grande erreur, celle des 35 heures. Certes Martine Aubry est intelligente, organisée et travaillante, mais comment les Français, qui commencent à peine à se libérer des chaînes de la « loi des 35 heures », pourront-ils avoir confiance en la nouvelle approche du parti socialiste, qui sera de toute évidence, avec elle, très à gauche et irréaliste.
Cette gauche française est particulièrement dure avec Sarkozy. Elle ne semble pas encore avoir digéré sa dernière défaite électorale à la présidence dans une élection qu’elle aurait dû normalement gagner. Elle ne ménage pas les supporteurs de Sarkozy en les traitant d’aveugles, d’ignorants et de faux amis et traite le président d’incapable, de méprisant… et j’en passe. Impuissante avec ses arguments dépassés, la gauche ne fait appel qu’à la « rue » pour arrêter le président et menace de tout arrêter. Elle, qui ne sait dire « non » lorsqu’elle gouverne, ne comprend pas qu’en période de crise, l’appui au président et au gouvernement soit essentiel. Elle ne comprend pas où se situent ses responsabilités politique et publique et ne fait que de la petite politique. « Manifestons, cassons tout, faisons des grèves, arrêtons le gouvernement, mettons les méchants dirigeants d’entreprises en difficultés, virons le président … » voilà ce qui me semble être le credo des gauchistes français dans cette période de crise économique. On ne peut être plus négatif alors que le contraire est requis car tous les partis de l’Assemblée Nationale devraient collaborer avec le gouvernement.
Heureusement, le président Sarkozy tient bon. Son comportement est impeccable. Il continue ses réformes pour son pays et veut à tout prix arrêter la gangrène qui le mine depuis longtemps. Il écoute, accepte les demandes de consultation, explique, cherche à convaincre et finalement décide. La liste des réformes à ce jour est impressionnante et le président n’arrête pas le tempo. Lorsque des difficultés s’élèvent, il ne se cache pas derrière son premier ministre comme Chirac et certains de ses prédécesseurs le faisaient. Il est au front et mène la charge. Un vrai président ! Que j’aimerais en avoir un semblable au Canada !
Dans la crise économique qui s’abat sur la France, comme ailleurs, il s’avère être un homme qui comprend bien la dimension du défi et qui ne craint pas d’agir rapidement pour soulager le peuple le plus possible. Il anticipe et semble avoir une vision réaliste de l’avenir.
Pourquoi une majorité de Français demeure-t-elle opposée à Sarkozy ? Ce n’est sûrement pas uniquement attribuable au dénigrement constant de la gauche. Il y a sans doute une autre raison. Je la vois dans l’affirmation de plusieurs Français à l’effet que la « France est ingouvernable ». Ils semblent dire qu’ils sont toujours de grands insatisfaits du gouvernement du jour. Ce n’est donc pas à cause de la qualité du président actuel mais parce que c’est comme çà en France. C’est difficile à comprendre.
Claude Dupras
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