mardi 2 décembre 2008

OUI, à la coalition

Les partis d’opposition à Ottawa, ébranlés profondément par l’énoncé économique du gouvernement conservateur du PM Harper, ont, en l’espace d’une semaine, décidé de créer un front uni pour renverser le gouvernement minoritaire conservateur. Les chefs des partis d’opposition, Stéphane Dion du parti Libéral du Canada, Jack Layton du parti NDP canadien et Gilles Duceppe du Bloc Québécois, ont signé, devant la presse, un document certifiant leur accord pour renverser le parti au pouvoir et le remplacer par un nouveau gouvernement sous la direction de Dion avec un cabinet de ministres composé de 18 libéraux et 6 néo-démocrates. Le Bloc Québécois, a assuré son appui à la coalition pour une période minimale de 18 mois. Du jamais vu au Canada !

Comment se fait-il qu’un mois et demi à peine après la dernière élection fédérale, lors de laquelle le parti conservateur à fait élire le plus grand nombre de députés pour former un gouvernement minoritaire, nous en soyons rendus-là ? C’est une question de confiance. En effet, tous les députés des partis de l’opposition à la Chambre des communes ont perdu subitement confiance dans l’honnêteté intellectuelle du PM Stephen Harper et dans ses capacités de faire face à l’importante crise économique mondiale qui affecte davantage, jour après jour, le Canada. Son énoncé économique était entaché de mesquineries teintées de l’idéologie d’extrême droite de l’ex-Reform party. Alors qu’ailleurs, dans le monde, tous les pays ajoutent des sommes importantes à leurs institutions pour redynamiser leur économie respective, Harper proposa, dans un premier temps, de couper de 15 milliards les dépenses gouvernementales tout en réglant, entre autres, ses vieux comptes avec les partis d’opposition, en les menaçant de faillite en leur enlevant leurs subsides, en suspendant le droit de grève des fonctionnaires et en abolissant la loi pour l’équité salariale des femmes.

J’étais devant ma télé à écouter le ministre des finances Flaherty lorsqu’il formula son énoncé économique. J’ai bondi d’incrédulité devant ce que j’entendais. C’était inouï. J’ai vite compris qu’Harper venait de souder ensemble, contre lui, tous les députés de l’opposition. Quelle bêtise ! Pourquoi ? Alors que le PM avait la responsabilité d’agir en grand homme d’État devant le tsunami économique qui vient vers nous, il a joué un petit jeu politique.

La nouvelle coalition est sérieuse. C’est un mur infranchissable. Le PM Harper fera tout pour la contrer. Son parti, dépensera dans les prochains jours, une fortune pour « spinner » une interprétation fausse de la situation. Il utilisera désespérément les millions de $ de la caisse électorale de son parti pour entreprendre une propagande mensongère pour « démoniser » les membres de la coalition. Il saisira l’internet, Facebook, Twitter et tous les autres programmes du genre pour dénigrer la coalition. Il fera organiser par des groupes supposément neutres de grandes réunions publiques pour défendre le Canada, c’est-à-dire son pouvoir personnel sur la politique canadienne. Ce sera une campagne très impressionnante mais Stephen Harper ne réussira pas à cacher la vérité qu’il n’est plus digne d’être Premier ministre du Canada.

Harper a renié le mandat que les Canadiens lui ont donné et la conséquence est qu’une majorité sérieuse de députés révoltés de la Chambre des Communes s’est créée pour lui enlever le pouvoir.

La nouvelle coalition propose d’implanter rapidement un plan d’envergure de 30 milliards de $ pour relancer l’économie de notre pays et aider les plus faibles.

J’ai la conviction personnelle que Stéphane Dion fera un très bon PM si l’opportunité se présente.

Claude Dupras

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