Trois sujets traités aujourd’hui dans les médias ont attiré particulièrement mon attention : les réfugiés haïtiens, les 103 soldats canadiens morts en Afghanistan et la crise politique canadienne.
Les réfugiés haïtiens. Le gouvernement fédéral veut lever le moratoire qui touche les réfugiés Haïtiens arrivés récemment au Canada, sans papier. Ce moratoire qui leur permet de défendre légalement leur cause pour demeurer dans notre pays s’applique aussi aux individus venus d’Irak, d’Afghanistan, du Zimbabwe, du Rwanda, du Congo, etc.
Ce serait un vrai scandale si une telle décision était prise contre ces êtres humains qui ont fui leur pays où ils vivaient dans un état de pauvreté indescriptible et dans des conditions sanitaires mortelles.
Notre gouvernement canadien soutient qu’Haïti a maintenant un gouvernement stable et démocratique et que c’est une raison valable pour lever le moratoire. Ceux qui défendent une telle idée n’ont sûrement pas visité Haïti. Ils auraient découvert un des pays les plus pauvres de la planète, sinon le plus pauvre. Ils auraient constaté le haut degré de corruption qui enivre les dirigeants politiques et la bourgeoisie haïtienne. Ils auraient réalisé le danger que constituent les tueurs de gangs organisés.
Où sont les Haïtiens du Canada pour défendre la cause de leurs compatriotes qui ont réussi à s’évader de l’enfer de leur pays ? Où est cette diaspora haïtienne qui a trouvé chez nous des emplois, des logements salubres, de bonnes écoles, un accueil chaleureux et même la citoyenneté canadienne. Je n’ai jamais compris pourquoi ils ne s’organisent pas pour aider massivement leur pays. Pourquoi, ne dénoncent-ils pas ce qui s’y passe ? Qu’ils se lèvent aujourd’hui, qu’ils manifestent, qu’ils révèlent fort et haut aux Canadiens et aux Québécois la situation réelle dans laquelle vivent les familles qu’ils ont laissées là-bas ! Qu’ils s’organisent et nous brassent afin que nous réagissions.
Il ne faut pas lever le moratoire envers ces Haïtiens qui arrivent chez nous comme réfugiés. Il nous faut les aider, les recevoir, les intégrer dans notre société. Ils n’ont pas d’autre place où aller. Quiconque d’entre nous pris dans leur situation ferait comme eux.
103 morts en Afghanistan. Oui, nous avons dépassé la centaine et c’est maintenant à un rythme de 25 à 30 par mois que nos soldats se font tuer au sud de ce pays. Quelle bêtise !
De jour en jour, de plus en plus d’observateurs internationaux neutres analysent l’ensemble de ce conflit et concluent que nous nous n’avons pas d’affaire là. Le Canada a suivi les USA pour s’engager avec l’OTAN dans ce conflit qui avait pour but de faire la guerre aux Talibans, les hôtes d’Al-Qaïda. Depuis, les Talibans ont été chassés et se cachent maintenant au Pakistan. Le PM Harper a prolongé deux fois le mandat de nos soldats et justifie leur présence actuelle avec le mot « reconstruction » alors que seulement 10% du budget alloué à cette guerre par notre pays va à l’aide humanitaire en Afghanistan. Il ment. Il jure maintenant qu’il rapatriera notre armée en 2011. L’enverra-t-elle alors au Pakistan ?
A-t-on oublié le rapport, sur l'avenir de l'engagement canadien en Afghanistan, du groupe d’experts présidé par l’ex-ministre libéral John Manley et remis en janvier 2008 au gouvernement Harper ? Celui-ci a découvert que nos soldats étaient mal équipés, en danger et a recommandé de leur fournir des véhicules de terrain capables de résister aux bombes artisanales placées le long des routes par l’ennemi. De plus, il a affirmé qu’il était urgent que des hélicoptères de guerre leur soient fournis immédiatement pour le mouvement des troupes car le transport sur le terrain était trop dangereux. Manley a ajouté que si ces conditions n’étaient pas remplies, le Canada devait se retirer. Le mandat de notre armée a alors été prolongé de deux ans avec la promesse du ministre de la défense Peter Mackay, que le Canada ferait ce qu’il faut.
Un an plus tard, pas d’hélicoptères et nos trois derniers soldats morts se sont fait tués dans leurs véhicules de transport terrestre par une bombe artisanale cachée sous la route.
Nos soldats ont été trompés et nous aussi. Il est temps que cette guerre inutile cesse et que rapatriions notre armée.
La crise politique canadienne. « Pour Stephen Harper, la crise politique qui sévit à Ottawa n'a rien à voir avec ses décisions ou les agissements de ses troupes, mais repose entièrement sur les épaules de l'opposition », voilà ce qu’écrit la presse aujourd’hui. Décidément, le PM Canadien a compris que « toute vérité n’est pas bonne à dire ».
Il y a moins de trois semaines, le PM Harper présentait au parlement un énoncé économique qui n’avait rien à voir avec la crise économique qui nous envahit. Il a voulu alors bousculer les partis d’opposition en les menaçant d’éliminer les subsides à leur parti prévus par la loi canadienne (sans ces subsides, ils ne peuvent survivre dans les circonstances actuelles). De plus, et c’est plus grave, il a menti sur la situation économique réelle du pays en affirmant que le budget de l’année serait excédentaire et que ceux des trois prochaines années seraient balancés. Il nous rassurait en affirmant que le Canada ne serait pas touché profondément par la crise économique puisque les mesures votées lors de la dernière session parlementaire canadienne suffiraient, en grande partie, à faire face à la monstrueuse vague économique qui venait vers nous. Hors, il nous affirme maintenant que l’an prochain le Canada aura un budget déficitaire de 30 milliards de $ et que ceux des trois prochaines années seront semblables.
Une majorité de députés de la Chambre des communes lui a montré qu’elle ne pouvait plus avoir confiance en lui car ses propositions partisanes et ses propos mensongers ont fait déborder le vase.
Harper affirme aujourd’hui que la crise politique est le fait de l’opposition. Mais, pour qui nous prend-il ?
Claude Dupras
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