Le gouvernement du Québec a accordé deux octrois de 125,000$ chacun à l’équipe d’hockey sur glace « Les Canadiens de Montréal » pour la préparation de documentation scolaire sur l’équipe devant être enseignée dans les classes élémentaires de nos écoles.
J’ai été surpris de cette initiative. Il me semble que c’est de la publicité sournoise par une équipe de sport professionnelle, qui n’existe que pour faire de l’argent, afin de rejoindre une clientèle future. Cela est indéfendable et scandaleux d'autant plus que c’est financé par le gouvernement du Québec.
Notre gouvernement a vraiment trop d’argent, s’il est prêt à dédier de tels montants à une équipe qui fait des millions de $ de profit par année et qui appartient en plus à un Américain. Elle est la troisième plus riche équipe de la ligue Nationale. Il existe tellement de besoins au Québec qui sont négligés par l’État que c’est une insulte, presqu’un scandale, que l’on voue de l’argent de nos taxes pour faire la publicité des Canadiens. D’autant plus que « les Canadiens » est le seul club professionnel de hockey sur glace au Québec.
J’aime les Canadiens depuis ma tendre jeunesse. Ils ont toujours fait partie de ma vie. Cet engagement a été ancré chez moi par les performances spectaculaires et uniques, entre autres, de Maurice Richard, Bill Durnan, Doug Harvey, Jean Béliveau et Boom Boom Geoffrion. Comme pour un très grand nombre de mes contemporains, je n’ai pas eu besoin de l’école pour m’enseigner tout ce que je sais sur « les Canadiens ». Pour mon grand-père et mon père, ce fut celles d’Aurèle Joliat et d’Howie Morenz qui en ont fait des amateurs du club et mes descendants ont développés le même attachement à cause de celles de Guy Lafleur, Patrick Roy, Serge Savard et tant d’autres.
Pour marquer le centenaire du club, je viens de publier sur mon site internet la reproduction intégrale du livre de l’ancien journaliste sportif Charles Mayer sur les premières quarante années du club. C’est un document qui relate la création du club, son développement, ses difficultés et ses succès. Mais c’est surtout, et cela est important, une démonstration que c’est le Canada qui a été le créateur du jeu d’hockey sur glace. Pas les autres pays nordiques, mais le Canada. On retrouve dans le livre l’évolution du jeu depuis ses tous débuts, les nombreux changements aux règlements imaginés par les Canadiens de plusieurs générations, qui ont fait que le hockey sur glace d’aujourd’hui soit devenu un jeu international.
Les représentants du club défendent la décision du gouvernement de financer cette opération publicitaire du Canadien en affirmant « que le club ne vend pas de produits » et que l’opération ne leur rapporte rien malgré qu’ils y aient investi des sommes appréciables. Ce n’est pas sérieux, et difficile à croire, quand on sait que tous les jeunes, et même plusieurs adultes, jeunes et plus âgés (comme le soussigné), achètent, entre autres, des tuques aux couleurs tricolores pour $35 ou des chandails aux couleurs du club à plus de $100, alors qu’ils valent en réalité le dixième de cette valeur.
Les documents préparés par « Les Canadiens » n’ont rien d’un matériel supposément pédagogique. C’est une ingérence injustifiable dans le programme scolaire. Alors que les écoles manquent d’argent, on offre de la publicité déguisée en documents scolaires pour combler les vrais besoins de nos écoles. Le privé et ses intérêts n’ont pas leur place dans nos écoles comme le dit la loi québécoise qui interdit « toute forme de publicité destinée aux enfants de moins de 13 ans ».
Où est le PM Jean Charest pour mettre à l’ordre sa ministre qui non seulement a accepté de financer cette opération mais qui continue à en faire la publicité sur la place publique. Il est temps qu’il arrête cette méprisable politique car bientôt les autres clubs professionnels comme « l’Impact » au soccer ou « les Alouettes » au football voudront faire de même et obtenir des octrois similaires.
Claude Dupras
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