Marc Bellemare est avocat, ancien ministre de la justice du gouvernement québécois du premier ministre libéral Jean Charest. Il a démissionné pour des raisons peu claires, malgré ce qu’il en dit aujourd’hui. Il a quitté en bon terme, à ce qu’il dit, en assurant le PM de ne pas vouloir faire de vagues.
Il a décidé d’être candidat à la mairie de la ville de Québec. Il a subi une cinglante défaite.
Malgré qu’il ait une bonne profession, il ne semble pas vouloir la pratiquer puisqu’il cherche toujours ailleurs une autre vocation.
Tout à coup, toujours pour des raisons peu claires, il a décidé de répandre des insinuations dévastatrices sur le PM et son parti, le parti libéral du Québec.
Marc Bellemare s’est mis à affirmer des choses importantes en rapport avec la nomination des juges et l’influence occulte des responsables de la caisse du parti libéral sur les décisions gouvernementales. Si ces accusations s’avèreraient vraies, elles pourraient forcer la démission de Jean Charest.
Face à ces accusations intempestives, reprises sans cesse par les médias, Jean Charest a réagi en nommant une Commission d’enquête sur ces allégations et en demandant à un ex-juge de la cour Suprême du Canada, le juge Bastarache, de la présider. C’est dire que Charest a vu l’importance de cette situation et a agi en conséquence.
Dans un premier temps, Bellemare dénonce la Commission comme étant un genre de « family compact » et affirme que tout est arrangé d’avance. Pour moi, ce fut une insulte injustifiée face à l’intégrité de ce juge qui est reconnu partout au Canada comme un homme d’une grande probité et qui a eu une carrière légale brillante et sans reproche. Bellemare affirme qu’il ne témoignera pas devant ce juge pour les raison qu’il évoque. Mais après un certain temps il change d’idée, et il décide de témoigner. Pourquoi, ce changement ?
Les audiences de la Commission ont commencé la semaine dernière et, seul Marc Bellemare a témoigné, à ce jour, et sa comparution n’est pas terminée. Il fait bonne figure. Devant les caméras, il sait comment faire. Il passe bien la rampe et son témoignage est clair, simple, compréhensible. Les images sont bonnes et les téléspectateurs l’aiment. Les sondages indiquent que plus de 65% le croient.
De son côté, le PM Charest, résiste mal à ce spectacle et montre une exaspération compréhensible lors de ses conférences de presse quotidiennes durant lesquelles il nie, in extenso, les déclarations-du-jour de Bellemare. Qui réagirait différemment à sa place surtout que peu de téléspectateurs le croient ? Après une vie politique sans reproche au niveau fédéral durant 14 années, comme député, ministre et chef de parti; et puis une carrière au niveau provincial québécois où il est premier ministre depuis 7 ans, suite à 3 élections générales qu’il a remportées, voilà qu’un de ses anciens ministres vient l’attaquer vicieusement sur la place publique.
J’ai souvent affirmé que la politique de nos jours n’est qu’un commerce d’images et d’illusions. La prestation de Marc Bellemare à ce jour en est une belle démonstration. Il paraît bien et semble dire la vérité. Mais, à la demande du procureur de la commission, il admet n’avoir aucune preuve tangible. Pas de dossiers, pas de documents, pas d’écrits, par d’enregistrements sonores, pas de vidéos, pas de témoins, rien. Cependant, sa mémoire est bonne, a-t-il affirmé. Est-ce suffisant dans un système démocratique ?
Il est important pour chacun de nous d’attendre le déroulement complet de cette cause pour se faire une idée ferme de la véracité des accusations de Bellemare. Nous devons juger de la valeur de ses réponses aux questions des procureurs qui réclameront, entre autres, des preuves. Il faut attendre non seulement la fin de son témoignage mais aussi ceux de toutes les autres personnes qui seront appelées à témoigner, dont le PM Charest, les financiers du parti, le sous-ministre de la justice, et plusieurs autres. C’est facile de réclamer la démission immédiate de Charest, comme vient de le faire un député indépendant de l’Assemblée Nationale, mais ce n’est ni sérieux ni responsable. C’est de la petite politique mesquine.
J’espère aussi que les médias assureront à cette commission un reportage objectif et honnête, sans parti pris. C’est important pour notre bonne compréhension de ce qui est en jeu.
Mettons de côté les images et les illusions qui émanent de cette commission, pour retrouver la vérité, toute la vérité !
Claude Dupras
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