samedi 4 septembre 2010

Qui veut être politicien aujourd’hui ?

Ce n’est pas facile d’être un homme ou une femme politique aujourd’hui.

Avec l’explosion des médias, internet, la téléphonie, les blogs etc.. chaque pas, chaque expression, chaque mot d’un politicien est saisi, analysé, interprété et critiqué. Rarement la critique est positive. Au contraire, les journalistes, les pseudo-journalistes, les blogueurs et les internautes qui commentent l’activité semblent vouloir ne chercher que la bête noire, celle qui fera la une du journal, du magazine, des émissions de radio, des nouvelles télévisées, des sites internet, et quoi encore. Tout pour attirer l’attention, accroître l’écoute, le nombre de lecteurs, influencer les sondages, les BBM…

J’ai toujours cru qu’un journaliste se devait d’être professionnel dans ses analyses avant d’écrire un texte pour informer ses lecteurs. Je comprends que comme individu il a sa propre pensée, ses propres inclinations, mais ne doit-il pas mettre de côté ses sentiments afin que l’objectivité fasse partie de ses critères professionnels. Si un journaliste d’enquête trouve un semblant de faille chez un politicien, est-ce un raison suffisante pour qu’il le « monte en épingle » et que tous les medias sautent sur l’information pour la reproduire en boucle 24h sur 24 avant que tous les vrais faits soient connus. Même si un politicien tenté d’avoir la manchette, qui a l’immunité parlementaire, se lève et accuse un adversaire à l’Assemblée Nationale ou à la Chambre des Communes, est-ce une raison pour les médias de reprendre sans cesse cette accusation, alors que l’on sait que ces attaques répétées, trop souvent infondées, trouvent normalement des explications satisfaisantes.

Le PM du Québec, Jean Charest, vit actuellement un moment difficile. Il est empêtré dans une spirale de critiques qui semble sans fin et qui prend de la vitesse. Il a beau vouloir être ouvert, s’en sortir, rien n’y fait.

Il n’est pas le seul.

En France, par exemple, le président Nicolas Sarkozy est aussi pris dans un tourbillon négatif. Jour après jour, les médias ne font qu’émettre des articles, des commentaires, des images qui minent sa popularité quand ce n’est pas son autorité. On le dénigre, le salit, le diminue, le ridiculise avec des faits non fondés, des analyses superficielles, des arguments qui ne cherchent qu’à le diminuer dans l’opinion publique. On se moque de ses réactions personnelles, car dit-on « cela ne fait pas président ». On le traite de tous les noms. Quant on ne peut pas l’atteindre, on vise un des ses ministres pour l’attaquer indirectement. Malgré qu’il soit un bon président, qui travaille comme pas un, qui réforme ce pays qui doit l’être, son taux de popularité est si bas qu’il est maintenant possible, disent les sondeurs, qu’il ne soit pas réélu. Je n’y crois pas, mais qui sait.

Aux USA, Barack Obama, s’avère être un des meilleurs présidents que les USA ont eu depuis FDR. Malgré sa compétence, sa cote baisse dangereusement dans les sondages. Et pourquoi ? Toujours la même raison, la même tactique : des critiques non justifiées, inventées, répétées. Dans ce pays, elles sont en plus financées par des billionnaires qui poussent, motivent et encouragent les Américains de droite et d’extrême-droite à critiquer sans cesse le président sur tout et sur rien et cela depuis le lendemain de son élection. Leur mouvement « Tea Party » vient de remporter des élections primaires républicaines à la surprise de plusieurs observateurs. Un poste de télé important Fox News se dédie à 100% à dénigrer Obama. Les innombrables évangélistes se liguent contre lui à cause, entre autres, de ses positions sur l’avortement. Les milliers de « radiomen » à travers le pays ne cessent de « casser du sucre sur son dos » pour faire grimper leurs cotes d’écoute. Qu’Obama remplisse ses promesses électorales, cela ne compte pas, ce qui est important c’est de le salir au maximum afin que même ses électeurs commencent à douter de sa compétence et de son intégrité.

Trop de partis d’opposition ne font que critiquer. Pas les projets de lois, mais les individus. Incapables de produire des solutions alternatives aux politiques proposées par le gouvernement, ils s’attaquent à l’individu en insinuant des mensonges. « Mentez, mentez, mentez… il en restera toujours quelque chose ». Voilà leur stratégie !

J’ai lu hier que le parti fédéral Bloc Québécois attaquait le PM Stephen Harper parce qu’il avait écrit à des écoliers de 8ième année pour les inviter à visiter les parcs nationaux canadiens. Pour le Bloc, ce geste du PM n’est que de la propagande politique pour le fédéralisme. Cela m’a rappelé 1992 alors que j’étais co-président de Canada 125, organisme mis sur pied par le gouvernement du Canada pour célébrer le 125 ième anniversaire de la Confédération. Dès l’annonce de ma nomination et du lancement de nos activités, le ministre péquiste Jacques Brasssard se leva à l’assemblée nationale du Québec pour dénigrer notre organisation comme étant un instrument de propagande pour le fédéralisme au Québec. Ce qui était complètement faux et les résultats l’ont amplement démontré. Pour lui, on ne pouvait célébrer quoi que ce soit qui était canadien car ce n’était que de la sale propagande anti-Québec.

J’exprime souvent mon désaccord avec les politiques trop de droite du PM Harper, mais je vais le défendre bec et ongles contre ceux qui affirment qu’inviter les jeunes canadiens à s’intéresser à nos ressources naturelles n’est que de la propagande politique. Serait-ce que les séparatistes ne veulent pas que leurs enfants entendent parler du Canada de crainte qu’ils y voient un pays riche et prometteur pour leur avenir. Leur approche est négative et ne va pas dans l’intérêt de l’éducation des enfants car il faut leur ouvrir tous les horizons afin qu’ils puissent décider librement un jour du pays qu’ils voudront avoir.

Le PM Charest a invité l’opposition péquiste à rentrer à l’Assemblée Nationale avec une approche positive et cela dans l’intérêt des Québécois. Il a suggéré de laisser les enquêtes et les commissions actuellement en cours faire leur travail et a invité Mme Marois à ne réagir qu’au moment propice lorsque les résultats seront connus. Entretemps, il l’a encouragée à débattre des vrais enjeux politiques afin que le Québec puisse continuer à bien réagir à la crise économique. Elle a refusé. Je crains pour elle qu’elle s’en mordra un jour les pouces.

Les médias ont un rôle capital à jouer pour assurer que nous soyons bien informés afin que nous puissions bien juger. De leur côté, nos politiciens doivent agir sérieusement, intelligemment et avec un sens de responsabilité pour bien nous servir. Ils se doivent aussi de penser à l’exemple qu’ils donnent à nos jeunes et de la répercussion sur eux de toute démagogie.

La politique est importante pour le développement de notre nation. Les meilleurs éléments d’entre nous devraient avoir le goût de la joindre afin que nous ayons le meilleur gouvernement possible. Malheureusement, avec la tendance actuelle, de moins en moins d’individus sérieux voudront joindre les rangs de nos partis politiques. Et dire que quand j’étais jeune la plupart d’entre nous rêvions de faire de la politique !

Il est temps que ça change !

Claude Dupras

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