L’élection municipale de Montréal se tiendra en novembre prochain et le sujet principal des conversations actuelles, c’est "qui sera le candidat à la mairie ?".
Mérités ou non, les déboires récents qui s’abattent sur le maire actuel Gérald Tremblay affectent sérieusement sa popularité et diminuent sa possibilité d’une nouvelle victoire électorale. Plusieurs observateurs s’amusent depuis à établir le profil du maire parfait pour Montréal.
Pour moi, la réponse est simple, c’est un nouveau Jean Drapeau. Je sais que ce n’est pas une proposition réaliste car un maire comme lui, on en obtient un, comme l’écrit une de mes lectrices, qu’une fois tous les cent ans.
Aujourd’hui, la conjoncture économique menace de nous briser le dos et le maire devra avoir la force de caractère nécessaire pour gérer la période très difficile qui s’annonce.
Il sera aussi nécessaire que le prochain maire comprenne :
Que les citoyens de Montréal recherchent surtout une bonne qualité de vie qui s’exprime par une ville propre, des parcs bien entretenus, de bons services municipaux… un endroit sain pour élever leur famille;
Que les citoyens de Montréal veulent être consultés et qu’ils ont plein d’idées pratico-pratiques sur la vie communautaire, prêtes à cueillir;
Que les Services municipaux doivent être sensibles à ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté et épauler les organismes de charité qui les aident;
Que la démographie changeante de la ville nécessite que les néo-montréalais soient heureux et puissent élever leurs enfants normalement. Il doit réaliser que ces derniers seront le Montréal de demain;
Que le civisme est essentiel car une ville sans civisme n’est pas une ville où il fait bon vivre;
Que la culture est de prime importance et un atout important pour le développement de l’économie de Montréal;
Que l’architecture et l’urbanisme ont un impact direct sur la qualité de vie des citoyens de Montréal;
Qu’il doit être pédagogue pour convaincre la population de la justesse des fins qu’il poursuivra et qu’il devra parler politique et non entretenir l’illusion;
Qu’il doit avoir des qualités de diplomate pour assurer la défense des intérêts de sa ville, qu’ils soient d’ordre stratégique, économique ou social;
Qu’il lui faudra le courage de résister aux pressions extérieures ou intérieures, surtout s’il croit qu’elles vont à l’encontre du bien public;
Que le Mont-Royal demeure le joyau de Montréal et doit être protégé intégralement;
Que le passé et l’histoire de Montréal méritent que l’on protège les bâtiments patrimoniaux et les maintienne en bonne condition;
Qu’il doit être ouvert au monde;
Que les décisions du comité exécutif et du conseil municipal doivent être conformes aux lois du Québec et aux règlements de la ville et que les responsables doivent agir avec neutralité et intégrité, en tout temps;
Que tout contrat de la ville doit être accordé au plus bas soumissionnaire, suite à des appels d’offres publiques honnêtement organisés et justes pour tous;
Qu’il doit respecter tous les employés municipaux et les encourager à augmenter leur niveau de productivité tout en sachant que comme un paquebot, « à court terme il est impossible d’infléchir sa trajectoire mais à plus long terme, un bon capitaine peut lui assigner le cap qu’il désire »;
Qu’il se doit d’aider les promoteurs immobiliers et les autres promoteurs d’activités culturelles, sportives ou autres, surtout les jeunes, à développer leurs projets, au vu et au su de la population, sans se cacher;
Qu’il doit présenter, en tant que chef de parti, une équipe unie et composée de personnes compétentes;
Enfin, qu’il doit savoir déléguer, faire confiance à ses collaborateurs et accepter la responsabilité de leurs actes.
Un programme électoral avec de gros projets n’est pas nécessaire dans la conjoncture actuelle car il risque de ne pas se réaliser. Ce qui est important, c’est que les candidats nous démontrent qui ils sont, le dynamisme qui les anime, leur sens d’intégrité, leur vision du futur, leur courage devant l’adversité, leur autorité et leur influence morale. Ils doivent aussi nous assurer qu’ils ont un jugement sûr, droit et averti; un esprit ouvert, une exigence intellectuelle rigoureuse et une capacité d’analyse et de décision. Ainsi, nous pourrons entrevoir leur potentiel de leadership.
Le prochain maire peut avoir 37 ans ou 77 ans car aujourd’hui les jeunes font des choses surprenantes et les « vieux » ne sont plus « vieux ».
Le métro, l’Expo67, les Jeux Olympiques n’ont pas fait l’objet de programmes électoraux. Le maire Drapeau avait été élu pour faire le ménage de la ville, mais il avait des qualités exceptionnelles et a su réaliser de grandes choses lorsque les opportunités se sont présentées. C’est cela un grand leader politique.
Ce texte n’est pas un plaidoyer en faveur de l’un ou l’autre des candidats ou candidates actuels ou qui s’annoncent, ni pour ou contre le maire Gérald Tremblay. Ce n’est qu’un résumé de mes réflexions sur le choix important que nous devrons faire en novembre prochain.
Claude Dupras
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