Elle doit, aussi, analyser les achats de titres boursiers par des ministres suite à la vente du réseau provincial de gaz naturel à l’entreprise privée. En somme, vérifier si les révélations du journal Le Devoir dans ce qu’on a appelé « le scandale du gaz naturel » sont exactes.
Immédiatement, le chef de l’opposition Daniel Johnson
s’élève contre cette commission qu’il qualifie de tactique diffamatoire pour
salir l'image de l'Union nationale. Il souligne que depuis qu’ils ont pris le
pouvoir, les libéraux agissent de la même façon que l’Union Nationale alors
qu’elle était au pouvoir.
Témoin appelé par la commission Salvas, Gérald Martineau
qualifie le favoritisme « bleu » de philanthropie. Il se voyait un
bon papa qui donnait aux pauvres l’argent qu’il percevait des riches. Il supportait les petites entreprises
francophones par le patronage, contrairement aux libéraux qui, depuis toujours,
gavaient de contrats la grande entreprise anglophone et étrangère. Même s’il y avait une certaine vérité dans ses
propos, le patronage qu’il pratiquait était discrétionnaire et allait ainsi à
l’encontre d’une bonne gestion des fonds publics.
Le 1er août 1962, deux ans après le début de
l’enquête, le juge Salvas présente un premier rapport préliminaire. En janvier
1963, le rapport final est déposé. La commission reproche au gouvernement de
Duplessis d’avoir fait des pratiques d’achats qui ont servi, en partie, à
financer une caisse électorale occulte et pour récompenser les services rendus
par les organisateurs de l'Union nationale dans les différentes régions du
Québec.
La commission Salvas blâme durement certains ministres et
haut-fonctionnaires d’avoir profité d'informations privilégiées pour acheter
des titres de la Corporation du gaz naturel et qualifie ces transactions de
contraires à « la morale et l'ordre public ». Salvas recommande une loi
spéciale pour que de tels abus ne se reproduisent pas dans le futur.
Cependant, aucune accusation n’est portée contre
Duplessis, Sauvé, et ni l'ancien premier ministre Antonio Barrette, malgré les
demandes des avocats du premier ministre Lesage.
Suite au rapport, seulement cinq personnes sont
poursuivies au criminel sous des accusations de fraude et de conspiration. Ce
sont les ministres Antonio Talbot, de la voirie ; Joseph D. Bégin, de la
colonisation et organisateur en chef de l’Union Nationale ; plus le
conseiller législatif et trésorier du parti Gérald Martineau. De plus, un haut
fonctionnaire, Alfred Hardy, est inculpé. Il agissait comme directeur du
service des achats durant la plus grande partie de l’ère Duplessis. Il y a
aussi un homme d’affaires de Québec, Arthur Bouchard, frère du conseiller
législatif du même nom, qui doit répondre à une accusation de conspiration pour
fraude.
L’action contre M. Antonio Talbot a pris tout le monde
par surprise car son nom n’était même mentionné dans les recommandations de
poursuites du rapport de la commission Salvas.
Suite à ces procès, Jos D. Bégin est déclaré non coupable
des accusations portées contre lui. Gérald Martineau, est d’abord acquitté mais
la cour d’appel, poussée par le gouvernement libéral, revint avec huit chefs
d’accusations et il est condamné à 49 000,00$ d'amende et trois mois de prison,
que M. Martineau servira dans un hôpital. Antonio Talbot est condamné à payer $100 pour
chacun de 13 chefs d’accusations, étant donné qu’il n’avait pas profité
personnellement de quoi que ce soit. Alfred Hardy est condamné à payer un
montant total $3 100 pour ses dix neufs chefs d’accusation pour la même
raison que le précédent. La cause contre Arthur Bouchard est retirée.
Plusieurs sont satisfaits du résultat de cette commission et
des jugements rendus. Contrairement à ceux qui disent que la commission Salvas
n’a accouché que d’une souris, C'est un point tournant dans la lutte au
patronage politique au Québec qui avait été pratiqué durant le long règne
de l’ex-premier ministre Alexandre Taschereau, de celui d’Adélard Godbout et
continué sous Duplessis. Un coup fort dans l’opinion
publique en rapport avec la nécessité d’une observation rigoureuse des
principes de la justice et de la morale requise des personnages politiques. On
référera longtemps à l’enquête Salvas dans l’avenir pour juger les hommes
politiques qui agiront sans éthique.
Puis, pour confirmer, une autre fois, sa mesquinerie
antiduplessiste, Lesage refuse de faire ériger la statue de bronze de Maurice
Duplessis commandée par Paul Sauvé en 1959 et réalisée par l’artiste Émile
Brunet, pour marquer son nationalisme, son amour du Québec et ses dix-neuf ans de
service à la tête du gouvernement de la province de Québec.
Vingt ans plus tard, le premier ministre René
Lévesque, un homme non marqué par la partisannerie politique et qui a toujours su
démontrer qu’il sait reconnaître les services rendus à la nation, décide d’installer
la statue de Duplessis, près du parlement du Québec, en un endroit particulier qui
reflète l’importance des services rendus par Maurice le Noblet Duplessis pour
le développement et l’avancement du Québec.
Conclusion
Dès sa première prise de pouvoir en 1939, Duplessis sait que le Canada anglais n’accepte pas la clause de l’exclusivité et cherche toujours à la contourner pour se donner de plus en plus de pouvoirs. Face à ces tentatives, sa réponse est simple et bien comprise par les Québécois : « Rendez-nous notre butin ». Il est intraitable, incontournable et bien appuyé par le Conseil privé de Londres qui est appelé à juger les conflits et qui affirme que les provinces « sont aussi souveraines dans leur domaine que le parlement de Westminster lui-même » et que « le fait pour le gouvernement fédéral d’avoir un pouvoir général de dépenser ne le justifie pas de dépenser dans des domaines de compétence provinciale. ». Depuis, le gouvernement fédéral a aboli le droit d’appel au Conseil privé de Londres et veut éliminer (disons « se libérer de ») la jurisprudence de cet organisme du droit constitutionnel canadien.
Conclusion
Dès sa première prise de pouvoir en 1939, Duplessis sait que le Canada anglais n’accepte pas la clause de l’exclusivité et cherche toujours à la contourner pour se donner de plus en plus de pouvoirs. Face à ces tentatives, sa réponse est simple et bien comprise par les Québécois : « Rendez-nous notre butin ». Il est intraitable, incontournable et bien appuyé par le Conseil privé de Londres qui est appelé à juger les conflits et qui affirme que les provinces « sont aussi souveraines dans leur domaine que le parlement de Westminster lui-même » et que « le fait pour le gouvernement fédéral d’avoir un pouvoir général de dépenser ne le justifie pas de dépenser dans des domaines de compétence provinciale. ». Depuis, le gouvernement fédéral a aboli le droit d’appel au Conseil privé de Londres et veut éliminer (disons « se libérer de ») la jurisprudence de cet organisme du droit constitutionnel canadien.
Après la guerre en 1944,
lorsque Duplessis reprend le pouvoir, il sait qu’il a beaucoup à faire pour
reprendre les droits d’impôt directs cédés à Ottawa, le régime de
l’assurance-chômage créé par le fédéral grâce à un amendement constitutionnel
appuyé par le gouvernement libéral de Godbout et les allocations familiales que
le gouvernement fédéral juge comme faisant partie de son pouvoir de dépenser.
Le PM Mackenzie King ne
veut plus reconnaître les pouvoirs fiscaux des provinces et substitue leur
autonomie fiscale par un régime de subventions. C’est à prendre ou à laisser. Les
provinces qui n’acceptent pas par écrit le nouvel arrangement, perdront les
subventions. Duplessis s’inscrit en faux contre ces invasions dans le domaine
provincial. Il réclame le respect intégral de la Constitution. Il devient un
résistant en refusant les subventions qu’il qualifie d’empiètement du fédéral.
Il exige le respect du pouvoir du Québec avec compensation financière. Le
parti libéral du Québec, toujours aussi à genoux devant Ottawa, l’accuse de
faire perdre de l’argent à sa province.
Les élections
provinciales de 1948 deviennent un genre de plébiscite et les électeurs
ratifient la position de Duplessis. Il en ressort renforcé car Duplessis gagne
tous les comtés francophones et le parti libéral ne remporte que les huit
comtés à prédominance anglophone. L’autonomie provinciale devient le leitmotiv
de Duplessis et il gagnera toutes ses autres élections, jusqu’à sa mort, avec
ce thème malgré les promesses alléchantes « de pain et de beurre »
des libéraux et l’opposition grandissante à sa politique sociale. Cela démontre
bien toute l’importance que les Québécois ont toujours apportée aux questions
constitutionnelles.
Le point culminant de la
crise constitutionnelle sous Duplessis arrive en 1957 avec le financement des
universités. Duplessis interdit aux universités d’accepter les subventions
fédérales. Le fédéral, gêné que ses politiques créent des pertes financières
pour le Québec, décide de mettre de l’argent de côté dans un fond au nom du
Québec en espérant qu’un jour la situation politique québécoise change en sa
faveur. Duplessis augmente la pression en créant son propre impôt et, devant
une opinion publique révoltée, le PM fédéral Louis Saint-Laurent se voit obligé
d’accorder 10 % de son champ fiscal au Québec.
À la mort de Duplessis,
le fédéral qui n’avait pas encore cédé sur la question des subventions,
réalisait de plus en plus qu’il ne pouvait plus continuer bien longtemps à
pénaliser le Québec.
Il faut aussi souligner
la finesse d’esprit de Duplessis qui avait autorisé le gouvernement fédéral à
amender la Constitution en vue de l’établissement d’un régime de sécurité de la
vieillesse mais avait exigé d’ajouter une mention à l’amendement à l’effet que
toutes les lois antérieures sur le sujet auraient priorité sur toute loi
fédérale. Ainsi, Ottawa n’a pu empêcher la mise-sur-pied, par les gouvernements
provinciaux suivants, du régime des rentes du Québec ni de la Caisse de Dépôt
et de placement. Ce furent de grands succès.
Aussi, le rapport de la
commission Tremblay que Duplessis créa en 1950 sur la Constitution replaçait le
Canada à l’heure des « Pères de la confédération » : « respect intégral des exclusivités, des
compétences garanties aux provinces conforme à l’article 92, un espace fiscal
bien délimité et permettant au Québec d’exercer ces pouvoirs ». Le
premier ministre Jean Lesage, qui avait tant critiqué et sali Duplessis, déposa
le rapport Tremblay à sa première conférence fédérale-provinciale comme
représentant la position du Québec.
Duplessis a été un grand
constructeur. Écoles, universités, facultés de génie de Polytechnique et Laval,
hôpitaux, barrages hydroélectriques, électrification rurale, drainage, routes
et pavage, autoroutes, etc.
Grâce à sa connaissance
de l’histoire, à sa résistance, à son sens stratégique, il a été un des
principaux leaders qui ont permis d’ériger le Québec d’aujourd’hui.
L’ère Duplessis n’était pas celle de la grande
noirceur, comme se plaisait à dire le PM Jean Lesage et comme le répètent
trop de québécois d’aujourd’hui sans vraiment connaître ce qu’elle a été, mais
celle durant laquelle le Québec s’est donné les outils, les moyens financiers
et les pouvoirs pour sortir de la grande noirceur.
FIN
12 commentaires:
Bien fait comme d’habitude! Merci .
Deux choses si tu me permets :
• Je lis, sur mon Kindle : ‘La Révolution tranquille en héritage : selon Jacques Beauchemin‘ édité par l’UQAM et la Grande Bibliothèque (Breton et Corbo) avril 2012. Diffusion Dimédia, Surprenant, examen moins occultant : vaut la peine
• Contrairement à ton affirmation, en passant, je ne crois pas qu’à part les séparatistes et les intellos, la constitution intéresse le monde : on est certes plus près de ‘notre’ gouvernement québécois que des anglais d’Ottawa ( de plus en plus vrai : le français à Santé, Transport, Agence du Revenu, de visu, est un accident de parcours! Les sous-ministres adjoints continuent à prendre des semaines de congé payé pour obtenir un certificat (et une prime)et ne plus jamais l’utiliser!) Soit dit en passant, quant à moi, Trudeau a tué la volonté continue de l’importance du français, au fédéral, avec son m ……….. multiculturalisme, coûteux en plus .
• Je demeure à ta disposition
A++
M
Salut Claude,
Je viens tout juste de terminer la lecture de ton dernier chapitre sur Duplessis. Avec tous les détails qui pleuvaient de partout j'ai eu l'impression que tu y étais en personne. Impressionnant comme document. J'ai lu Black et Rumilly sur le même sujet et ta version compacte nous place au coeur des enjeux beaucoup plus efficacement.
Chapeau!
Normand Paiement, 19 juin 05h32
Monsieur Dupras,
Plus ça change, plus c’est pareil !
Telle est du moins l’impression qui se dégage à la lecture de votre série d’articles sur Maurice Duplessis.
La sempiternelle lutte de pouvoir que se livrent depuis toujours les divers gouvernements qui se sont succédé à Québec et à Ottawa n’auront de cesse que le jour où le Québec sera devenu un pays indépendant... ou une province comme les autres !
En ce sens, Pierre Karl Péladeau et Philippe Couillard sont de nos jours les (dignes ?) successeurs respectifs de Maurice Duplessis et d’Adélard Godbout, cependant que Stephen Harper est, jusqu’à nouvel ordre, l’équivalent actuel de Mackenzie King. Bref, les visages et les personnalités changent, mais les archétypes restent les mêmes. Génération après génération, le même psycho-drame collectif se répète sur la scène politique fédérale-provinciale. Si ce qui est en jeu dans cette histoire n’était pas aussi crucial pour la nation canadienne-française, on serait tenté de dire que nous assistons à une farce, tellement les dysfonctionnements de notre système politique apparaissent au grand jour lorsqu’on examine la question dans une perspective historique, comme vous venez de le faire.
Seul l’avenir nous dira si cette lutte incessante prendra fin avec nos leaders politiques actuels ou si elle va se poursuivre pendant encore quelques générations, c’est-à-dire jusqu’à ce que les Canadiens français aient été définitivement assimilés dans le melting-pot nord-américain... ou qu’ils aient enfin décidé de se donner un pays bien à eux, un pays qui serait le seul État francophone d’Amérique du Nord : le Québec !
Il serait temps que cette génération-ci ait le courage de trancher la question une bonne fois pour toutes ! Pour que nous cessions bientôt de tourner en rond dans la cage à homards canadienne, peut-être une thérapie collective nous serait-elle salutaire, ne trouvez-vous pas ?...
Cordialement,
Normand Paiement
Marie-France L,
J’ai connu l’époque de M.L.N.Duplessis. Il n’avait pas de dettes parce qu’il ne faisait rien : pas d’autoroutes, pas de polyvalentes, pas de Ministère de l’Éducation, de la Santé. Il disait : "Que nos routes longent nos rivières et nos lacs". Alors ça prenait des heures pour voyager de Québec à Montréal à Trois-Rivières etc...
Quand on fait rien... ça coûte rien. Toutes les autres provinces évoluaient et nous étions en retrait, en retard. Il y avait aussi cette attitude ambiguë envers l’argent. Tous ceux qui font de l’argent sont des méchants capitalistes, des voleurs, des profiteurs. Pourtant certains socialistes sont "pleins aux as" et sont heureux d’en profiter largement.
Je pense que la corruption existera toujours et cela quel que soit le parti politique.
Il faut une commission permanente. "Le veau d’or" exerce toujours un attrait particulier même sur ceux qui se prétendent détachés, indifférents "cool".
J’ai un peu de respect pour Mackenzie King. Harper doit être comparé à Bennett qui fut de lige avec Lord Beaverbrook.
Éducation et services sociaux étaient dévolus à l’église.
Pour justifier des polyvalentes, il fait que les jeunes canadiens-français puissent terminer leur instruction primaire. D’où l’importance de multiplier les écoles de village ou de rang, et d’électrification des campagnes pour que les enfants puissent étudier le soir.
Quand aux routes, on laissait le privé construire ses propres chemins sur ses terres
Francis D.
"L’ère Duplessis n’était pas celle de la grande noirceur"
Faux ! Absolument faux !
En 1959, la société québécoise était la société la moins scolarisée en Amérique du Nord.
L’Église catholique et Duplessis contrôlaient tout. Les Québécois francophones étaient peu impliqués dans l’activité économique. Quant aux femmes, elles étaient infériorisées, la signature de la femme mariée ne valait rien.
L’université fut l’apanage des garçons qui furent pendant très longtemps les seuls à pouvoir aller dans un collège classique qui donnait accès à l’université.
Le Frère J.P. Desbiens publiera, en septembre 1960, "Les Insolences du Frère Untel". Dans ce livre il dénonçait le système d’éducation du Québec d’alors et la main mise de l’Église sur la société québécoise.
A lire : "La vie dans les communautés religieuses l’’âge de la ferveur 1840-1960" de Claude Gravel.
Je cite :
« Le gouvernement provincial, qui l’acceptait pour les collèges de garçons depuis 1922, refusa toute subvention aux collèges classiques féminins (les premières furent versées en 1961). Et les universités, qui leur accordaient leur affiliation, les empêchaient d’enseigner des matières comme le grec et leur bloquaient l’accès à certaines facultés comme la médecine et le droit. De 1908 à 1954, le nombre de diplômées ne dépassa pas 2000 ». Le premier collège classique pour les filles, en 1908 : le collège Marguerite-Bourgeoys, à Montréal, avec les sœurs CND. L’enseignement qu’offrait le collège classique aux garçons depuis le milieu du X1Xe siècle fut refusé aux filles jusqu’au début du XXe siècle. Ce refus venait tant des autorités religieuses et politiques qu’universitaires. Les rares Canadiennes françaises qui voulaient accéder à l’université devaient aller se faire instruire au Canada anglais, aux États-Unis ou en Europe. . Il y avait 15 collèges classiques pour filles au milieu des années 1950, notamment à Montréal, Québec, Trois-Rivières, Rimouski.
« Un préjugé à l’égard des femmes. Il fallait aussi compter avec les préjugés populaires tenaces envers les femmes instruites. En 1911, Marie Gérin-Lajoie fut la première jeune fille canadienne-française à obtenir un baccalauréat ès arts (fin du cours classique) chez les sœurs de la Congrégation Notre-Dame. Elle arriva première dans toute la province, mais le jury refusa de lui accorder le prix Colin et celui du prince de Galles, qui lui revenaient de droit, pour les donner à celui qui était arrivé deuxième….un garçon.
Jusqu’en 1920, une religieuse enseignante ne pouvait quitter son couvent pour se rendre à une conférence dans une université. Les premières sœurs qui s’y inscrivirent pour obtenir un baccalauréat ou une licence, plus rarement un doctorat, furent isolées des élèves masculins, dans des salles séparées, pour passer leurs examens….parce qu’elles étaient des femmes ».
« Sœur Ste-Anne-de-Marie, une CND : une pionnière tenace pour faire avancer la cause de l’éducation supérieure chez les femmes francophones au collège Marguerite Bourgeoys (1908), l’œuvre de sa vie. Lorsqu’elle devint religieuse, elle ne possédait qu’un diplôme lui permettant d’enseigner dans une école de rang. Plus tard, elle termina ses études et obtint un baccalauréat ès arts et une licence en lettres. Elle le fit sans pouvoir se présenter à l’université (ce qui était interdit aux religieuses), à partir de notes de cours que lui apportait une élève et d’examens qu’elle faisait parvenir aux professeurs ».
« Jusqu’au milieu des années 1950, il n’existait au Québec aucun réseau d’enseignement secondaire public pour filles. Celles qui voulaient poursuivre leurs études après la 7e année devaient obligatoirement aller au pensionnat, tenu par les communautés religieuses. C’était la minorité. En 1945. 38 couvents privés décernèrent un diplôme de 12 e année à seulement 88 élèves au Québec, un diplôme qui ne donnait même pas accès aux études supérieures. La seule voie pouvant mener à l’université était celle du cours classique.
« Le Québec entier s’arrachait LES INSOLENCES DU FRÈRE UNTEL sans avoir jamais vu son auteur, quand il apparut à la télévision avec sa soutane…c’était le 21 novembre 1960, à l’émission de Judith Jasmin. C’était un frère mariste. Ce qui surprenait, c’est qu’il semblait n’avoir peur de rien. Il défiait l’autorité, à commencer par celle de ses supérieurs, qui lui avaient interdit de parler publiquement. Il dénonçait l’échec du système d’enseignement québécois, l’impasse de la pensée, le conformisme de la religion, le français joual, c’est-à-dire relâché. Le lendemain, un de ses nombreux admirateurs déclara : « Le Frère Untel a osé dire ce que tout le monde pense…. ».
Jean G.
Merci M Claude Dupras pour cette série de textes éclairant sur la contribution de Maurice Duplessis à la genèse de notre État.
Loin d’être une période de Grande noirceur, ce fut, d’abord et avant tout, une période de lutte acharnée pour défendre « notre butin ». En fait les compétences de l’État du Québec ; sur les assises duquel reposent nos garanties d’exister comme nation française en Amérique.
En 1960, il n’y a a pas eu de rupture, qu’une continuité organique d’une nation qui a pris racine avec l’Habitation de Québec et qui s’est développé contre les vents de l’histoire. La Révolution tranquille n’est qu’un aboutissement, qu’un potentiel accumulé par l’histoire, qu’une puissance qui passe à l’acte. À une autre étape marquante : la reconnaissance de facto de l’État du Québec. Et Maurice Duplessis y a contribué de manière exemplaire.
Dans le contexte actuel, il s’agit d’une leçon de l’histoire qui devrait nous inspirer tous, souverainistes comme fédéralistes, sincèrement attachés à la défenses des compétences de l’État du Québec contre l’État canadien, lequel ne vise au final que l’assimilation de notre nation.
Merci encore
JCPomerleau
J’ai une grande admiration pour Monsieur Jean Doré qui a démocratisé le Conseil municipal de Montréal
et pour Monsieur Jacques Parizeau qui a ouvert le Québec à la modernité : CDQ/RRQ/
mais je reste quand même fédéraliste
je ne crois pas que le Québec y gagnerait au point de vue financier,
les dépenses augmenteraient : ambassades, armée de terre, de mer,
rapatriement des 75,000 fonctionnaires fédéraux etc...
J’ai aussi une grande admiration pour Monsieur Jean Lesage, et le premier ministre de l’Éducation Paul-Gerin Lajoie qui a créé 55 polyvalentes pour donner la chance
à tous les québécois des régions éloignées de s’instruire, nous avons des hommes de qualité au Québec, compétents qualifiés. Je suis capable de le reconnaître.
Marie-France L.
Gilles J.
Vous pensez quoi de l’administration Harper et des pions québécois dans son gouvernement ? Ça nous éloigne de Duplessis...mais quand même !|
"En 1960, il n’y a a pas eu de rupture".
Ce fut tout le contraire : il y eut une "Révolution tranquille" pour rompre avec cette grande noirceur. Dans les communautés religieuses de Pères, de Frères tout comme dans le clergé séculier ce fut un exode massif. Et à un degré moindre chez les communautés religieuses de femmes. Pcq pour la majorité des familles, l’entrée en religion était la seule façon de donner de l’instruction aux jeunes hommes et aux jeunes filles......Comment ne pas rappeler que, environ un siècle avant, nos ancêtres brûlaient leurs écoles pour ne pas payer de taxes :"la guerre des éteignoirs !".
21 avril 1961
Sans doute influencé par les « Insolences du frère Untel » (par Jean-Paul Desbiens qui dénonce le système scolaire sous tutelle religieuse), Jean Lesage met sur pied la Commission Parent.
Fin de l’index !
Puis vint la réforme de l’éducation : l’immense majorité des écoles primaires et secondaires actuelles n’existaient pas, au Québec, avant 1960.
Rupture au plan des relations de travail. Les syndicats, qui étaient honnis par Duplessis, ont commencé à prendre leur place. Et mise en place f’une fonction publique compétente. Finie l’époque où les policiers de "la police provinciale" étaient choisis par les les politiciens et perdaient leurs emplois lors d’un changement de gouvernement. Idem à la voirie.
"A la fin des années 1950, les communautés de femmes étaient propriétaires de 105 hôpitaux dans la province, dont certains gigantesques(notamment St-Jean-de-Dieu). "-Claude Gravel- Peu à peu la Santé sera assumé par l’État avec la "Révolution tranquille".
Rupture au plan de la chose économique:les Québécois francophones ayant maintenant accès à l’éducation investiront le monde économique, jusque là réservé aux anglophones. Nationalisation de l’électricité, création de la SGF, la Caisse de dépôt et de placement.
La première femme élue députée : Claire Kirkland Casgrain, en 1961. Les mâles à "l’Assemblée législative" voulaient qu’elle porte un chapeau : elle refusa. La ministre Claire Kirkland-Casgrain fait adopter la loi 16 (en 1964)qui met fin à l’incapacité juridique de la femme mariée. (Auparavant une femme mariée ne pouvait acheter une propriété sans la signature de son mari, ne pouvait faire un testament).
à Jean G.
Soyons sérieux !
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