Après un début de campagne désastreux durant lequel le Parti Québécois (PQ) a vu ses espoirs d’un gouvernement majoritaire fondre comme neige au soleil alors que les Québécois réalisaient qu’un gouvernement majoritaire PQ leur imposerait un nouveau référendum pour séparer le Québec de l’ensemble Canadien, les stratèges péquistes réalisant la gravité de la situation se sont rencontrés d’urgence pour déterminer une stratégie capable de replacer leurs chances d’atteindre leur objectif initial.
Un premier organisateur a dit : « Il faut cesser de parler de pays, c’est mal compris ».
Un deuxième d’ajouter : « Oui, ça met trop en évidence notre stratégie de tenir un référendum dans le mandat, trop n’en veulent pas et les maudits fédéralistes en profitent pour en ajouter… ».
Un troisième continue : « on aurait dû contrôler le discours de Péladeau (PKP). Il faut cesser de parler de pays. Idéalement, y faudrait que Pauline dise fort, tout de suite, qu’il n’y en aura pas de référendum dans le mandat. Ça fermerait la gueule aux rouges ».
Un autre plus réaliste de conclure : « Non, non, on peut pas faire ça. Ça va mettre les « purs et durs » en maudit. Y faut qu’elle dise qu’a reconnait que les Québécois sont contre et trouve moyen de paraître qu’a change pas d’idée. Sans ça, a va perdre sa crédibilité… Y faut surtout changer de sujet. Au plus vite. Nous devons reprendre la pole. Sans ça, on risque d’avoir mal… Que faire ? ».
Unanimement, ils ont tous lancé : « il faut revenir à la charte ».
Le premier de rappeler : « oui, avec la charte on naviguait bien, les eaux n’étaient pas troubles. Les gens étaient de notre bord parce qu’on a touché une de leurs cordes sensibles. Y faut recentrer le débat sur la charte ».
Le deuxième reprend : « Ouais, mais si on manque notre coup, on est foutu. Pauline devrait d’abord revenir sur l’intégrité pour essayer de retrouver les effets de la Commission Charbonneau, pis après on finira la campagne avec la charte ».
« Oui, Oui.. » ajoute le troisième « Y faut rattacher Couillard à la Commission, à Charest pis au parti libéral d’avant. Pis après, on va le coller solide aux musulmans parce qu’y a travaillé en Arabie Saoudite. Avec ça, le monde va avoir peur ».
Le quatrième de conclure : « Ouais, ça serait une bonne transition. Pis on, ramène Drainville. Ça va le calmer parce qu’yé un peu en maudit qu’on parle pas de lui ! Pis on terminera fort avec Mme Bertrand et ses Janettes. Sans oublier la Mailloux qui en met toujours épais. Oui, on va leur faire peur. D’accord ? ».
Un « d’accord » retentit à l’unisson.
C’est ainsi que je m’imagine la rencontre des stratèges politiques de la PM Marois après sa première semaine désastreuse en campagne.
Depuis, Marois a répété et répété « Il n’y en aura pas de référendum… si les Québécois sont contre ». En somme, elle répète et répète la même chose mais avec plus d’accent sur « pas de référendum ». Pas vraiment crédible !
Puis, on a blâmé Couillard de tous les péchés de l’ère Charest même s’il n’était pas membre du gouvernement libéral depuis juin 2008.
Et, enfin, nous sommes dans la période de la « charte de valeurs québécoises », proposée par le PQ, qui n’a pas été adoptée avant l’élection, malgré la volonté des trois partis de l’opposition de trouver un compromis. Marois a refusé car elle y voyait le moyen d’obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale.
La campagne électorale est dans le dernier droit et le débat est principalement concentré sur la charte. Et y on entend des mûres et des pas mûres.
Janette Bertrand, grande idole de télé, aujourd’hui à sa retraite, ne cesse de répéter des sornettes impensables qui démontrent parfaitement la fausseté et le ridicule du débat. Le problème est que la PM Marois est à ses côtés et ne bronche pas devant les idioties que Madame Bertrand ne cesse de répéter. Elle l’invite même dans son autobus de campagne, et ensemble elles vont de réunion en réunion, et partout Mme Bertrand continue ses élucubrations. Ainsi, elle affirme qu’elle ne veut pas être traité par une femme médecin avec un hijab, « car » dit-elle « elle craint de recevoir des soins de qualité inférieure aux standards québécois. J’ai peur, car je me dis, que dans leur religion, ces femmes ne sont pas aussi bien traitées que les hommes et que les vieux meurent plus vite ».
À Laval, cette semaine, Madame Bertrand a émis un autre argument « percutant ». « J’étais dans la piscine de mon édifice à appartement pour mes exercices quotidiens et deux hommes sont arrivés. Voyant les femmes, ils sont partis. Je suppose qu’ils sont allés voir le propriétaire, qui aime bien les étudiants riches de McGill, pour lui dire : ‘nous voulons seulement une journée’. Ils paient et bientôt ils auront la piscine tout le temps pour eux. Nous avons peur et c’est ce qui va arriver si nous n’avons pas de charte ». Ouf ! Cela n’a aucun rapport avec la charte qui ne s’appliquera que pour le gouvernement. Que dire de tant de racisme aussi évident que ridicule ?
Devant les critiques fusant de toute part sur les propos de Mme Bertrand et l’appui public que lui donne la PM Marois, le ministre JF Lisée explique qu’il faut lui pardonner parce qu’ « elle est vieille ». Belle insulte pour les personnes âgées ! Et si elle est ainsi, pourquoi Marois l’a-t-elle invitée à participer avec elle dans la campagne électorale et ne cesse de la féliciter ?
Je ne suis pas surpris de tels scénarios de peur car depuis le début du débat sur la charte, les péquistes ne cessent de l’alimenter d’arguments fallacieux. Par exemple, le ministre Drainville, lui-même, a argumenté qu’un québécois musulman refuserait d’être traité par une infirmière portant un voile et que cela est une bonne raison pour abolir le voile au Québec dans les services publics. Je ne suis pas où il l’a trouvé celui-là !
Puis, il y a Louise Mailloux, candidate péquiste contre la chef de Québec Solidaire dans son comté de Gouin. Professeur de philosophie, elle a signé le document des « Janette » en faveur de la « charte ». Elle est contre toute religion et compare le baptême et la circoncision à un viol. Elle affirme hautement que les produits Kosher et Halal sont un « racket » car ils enrichissent les rabbins et les imans qui, avec leurs profits, alimentent les fonds de guerres religieuses. C’est la PM Marois qui l’a personnellement choisie pour représenter son parti. Incroyable !
Quant à la candidate péquiste dans le comté de Laviolette, elle affirme que la prière des musulmans devient un poids pour notre économie. Elle devient un droit acquis et crée des problèmes économiques et sociaux. La charte, pour elle arrêtera la prière du Vendredi des musulmans. Que dire devant de telles singeries qui se répètent partout au Québec ?
Oui, la campagne du PQ « On va leur faire peur » bat son plein. Il est temps que ça cesse, si on veut pouvoir se regarder dans le miroir le lendemain des élections et ne pas avoir honte !
Claude Dupras
2 commentaires:
Andrée L. a écrit:
Excellent texte M. dupras. Je vais le partager. Tout ca est si honteux. Vous avez très bien résumé la situation.
Bravo!
Andrée L.
RP a fait le commentaire sauvant:
Un excellent texte et très pertinent: bravo.
Ron. P.
Enregistrer un commentaire