Plusieurs américains, surtout républicains, croient que le président Barak Obama en tendant la main aux 1,5 milliards de musulmans sur la terre repousse du même geste Israël et risque ainsi de briser le lien intime qui existe entre les USA et Israël. Que le peuple palestinien souffre d’une situation intolérable ne semble pas avoir d’importance pour eux !
Tout en suggérant aux Palestiniens d’abandonner la violence en leur rappelant l’exemple des noirs américains qui ont obtenu des droits égaux par la non-violence et une détermination constante, Obama demande à Israël de cesser d’agrandir illégalement ses colonies construites sur les terres dites occupées et qui appartiennent à la Palestine. De plus, il leur demande de laisser aux Palestiniens la possibilité de travailler et de développer leur société. C’est normal… non ? D’ailleurs, n’est-ce pas ce que nous pensons tous depuis longtemps ?
Si les USA décidaient unilatéralement d’occuper une partie du territoire canadien à sa frontière et d’y construire de nouvelles villes ou villages avec l’intention de les contrôler, jamais nous, les Canadiens, accepterions une telle situation. Alors ?
Le nouveau Premier Ministre d’Israël, Benyamin Netanyahou, a rejeté « subito presto » du revers de la main l’appel du président américain prétextant que GWBush avait accepté le principe de la construction à l’intérieur des territoires déjà occupés. Obama dit et redit « NON » pour deux raisons : Premièrement, pour aider les Palestiniens à sortir de leur détresse, et, deuxièmement, pour être en mesure de former une coalition régionale contre les ambitions de l’Iran de se donner l’arme nucléaire.
Même si Israël a la bombe nucléaire, Netanyahou n’apprécie pas non plus la déclaration d’Obama à l’effet que l’Iran a droit, comme tout pays, à la puissance du nucléaire pour des fins pacifiques.
Obama ne s’est pas arrêté en Israël lors de sa dernière visite. On n’a pas vu cela depuis longtemps de la part d’un président américain. Il voulait sûrement faire comprendre aux Israéliens toute sa détermination pour régler le problème qui empoisonne tout le Moyen-Orient. Les USA ont fait partout la leçon aux pays du monde, il est temps qu’ils la fassent aussi aux dirigeants israéliens.
Si Netanyahou s’enrage comme un enfant gâté, qu’importe ! Vers qui se tournera-t-il ? Est-ce que l’appui à Israël veut dire que les USA doivent approuver automatiquement toutes les actions qu’il mène contre les Palestiniens et qui enrage tout le monde arabe ? Est-ce qu’Israël peut continuer à se moquer des résolutions du conseil de sécurité des Nations-Unies sans que les USA regimbent? Et les droits de la personne, on en fait quoi ?
L’appui inconditionnel des USA à Israël a été contre-productif pour le peuple américain. Les Américains versent des sommes immenses à Israël, lui fournissent des armes sophistiquées, y exercent des échanges commerciaux importants et l’aident de multiples autres façons. Tout est à sens unique, car en retour Israël ne leur apporte rien et ils n’obtiennent que des problèmes et une animosité envers eux qui est généralisée dans les mondes arabe et musulman du Moyen-Orient, de l’Asie et d’ailleurs sur la planète.
Netanyahou a été élu par une frange d’extrémistes juifs de droite et il croit plus important de plaire à ces groupes afin de maintenir son nouveau pouvoir que d’agir dans le vrai intérêt du peuple Israélien, soit de vivre en paix et en harmonie avec ses voisins. Contrairement à ce que tout ce petit monde pense, Israël n’est pas le pilier sur lequel doit se maintenir tout ce qui se passe au Moyen-Orient.
Un nouvel équilibre doit apparaître dans cette région si la paix est pour se pointer le nez afin que cessent, une fois pour toutes, les morts et les blessés chez les femmes et les enfants israéliens et palestiniens. En obtenant la paix, les relations d’Israël avec les USA ne seront pas amoindries, au contraire. De plus, cette paix fera d’Israël une vraie nation puisque sa population cessera de vivre dans la peur d’être attaquée et les parents pourront élever leurs enfants sans crainte qu’ils soient, un jour, appelés à aller sur un front de guerre.
Et que pense le lobby juif américain, si important par l’influence qu’il exerce avec sa puissance électorale et l’appui massif qu’il accorde au parti Démocrate, des actions et des paroles du président Barack Obama ? À ce jour, les échos sont bons. Il semble qu’il appuiera le président dans sa démarche pour trouver enfin une paix juste, équitable et vraie entre Israël et la Palestine ainsi qu’avec tous les autres pays arabes qui ne reconnaissent pas encore officiellement l’État d’Israël. Je crois qu’il comprend qu’une telle entente entre Israël et la Palestine améliorera la sécurité non seulement au Moyen Orient mais aussi aux USA et ailleurs dans le monde. En tout cas, on ne peut qu’admirer le courage politique d’Obama de se tenir debout devant un lobby qui peut vraiment affecter sa popularité.
Le seul problème est le PM Netanyahou. Il vient d’affirmer qu’il est prêt à laisser les Palestiniens gouverner leur territoire sans reconnaître qu’ils forment un pays. Son argument est simpliste : les Palestiniens sont incapables de diriger un pays indépendant et ne pourront, par conséquence, respecter les ententes d’un accord avec Israël. Il est évident qu’il invente, au fur et à mesure, des arguments pour nuire aux négociations dès qu’elles s’annoncent possibles afin de justifier ses positions politiques draconiennes envers le peuple palestinien, Il ne fait que de la « potilique ». Il veut faire oublier que c’est l’armée israélienne qui a détruit les bâtiments gouvernementaux palestiniens du temps d’Arafat et récemment dans Gaza, a tué et même assassiné des leaders politiques palestiniens et des chefs militaires, etc… Son pays a tout fait pour désorganiser la Palestine et aujourd’hui, Netanyahou vient plaider pour chercher à prouver que les Palestiniens ne sont pas en mesure de gouverner.
On ne pouvait trouver pire PM pour Israël au moment où Barak Obama est président des USA. Si Netanyahou était de la trempe des ex-PM israéliens Yitzhak Rabin et Menahem Begin, nous serions probablement témoins d’une grande entente de paix au Moyen-Orient. Avec Netanyahou, c’est loin d’être certain si on se fie à tous ses discours des dernières années.
Dans les jours prochains, Netanyahou s’apprête à faire une déclaration officielle en réponse aux demandes du président américain. Il est coincé entre les USA qui aident énormément son pays et ses électeurs qui lui donnent le pouvoir. S’il advenait qu’il se montre ouvert et accepte, avec des conditions raisonnables, la position d’Obama, il faudra examiner ses mots à la loupe pour découvrir où se cache l’anguille. À mon avis, on peut difficilement lui faire confiance. J’espère qu’Obama contournera ce PM à la Sharon, le dur des durs, afin d’atteindre l’objectif qu’un très grand nombre d’israéliens attendent.
La seule lueur d’espoir que je vois est Shimon Peres, président d’Israël, qui normalement n’a pas, de par son rôle, à s’occuper des affaires du gouvernement mais qui trépigne sûrement d’impatience devant la résistance de Netanyahou. Je le vois intervenir en coulisses et probablement sur la place publique pour qu’une entente se fasse. N’est-il pas un prix Nobel de la paix ?
Claude Dupras
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