Ce qui se passe au Canada et particulièrement au Québec, en rapport avec l’élection générale, est de jour en jour plus surprenant. Selon les sondages d’opinions, une révolution « orange » frappe le Québec et se répand au Canada. Cette élection qui s’annonçait inintéressante semble vouloir devenir une des élections dont on parlera longtemps dans l’avenir. Pour plusieurs, ce n’est plus une question de droite ou de gauche mais le temps de « brasser la baraque ». Les Canadiens et particulièrement les Québécois en ont marre, comme disent nos amis français.
Sans sondage, tout serait calme, on distinguerait à peine l’évolution de l’opinion dans notre quartier. On devrait se fier aux échos qui nous viendraient de nos voisins et nos amis, des commentaires de journalistes ou encore de la grosseur des assemblées politiques, pour deviner où en est rendu l’appui populaire aux partis politiques.
Les compagnies de sondages se sont multipliées. Jadis il y avait Gallup, aujourd’hui elles sont une douzaine, nationales et locales, à évaluer le pouls politique dans notre pays. Et elles ne disent pas tous la même chose. Ainsi, la semaine dernière, nous avons appris d’un sondeur que le Parti Conservateur aurait 34% d’appuis et 130 sièges et d’un autre 43% d’appuis avec 200 sièges. Comment est-ce possible ? Y a-t-il des manipulations partisanes chez ces sondeurs? Pourtant, ils présentent leur travail comme étant basé sur des méthodes scientifiques. Malheureusement, je ne peux répondre à cette question.
Les seules constantes dans tous ces sondages sont la montée du NDP et la descente du Bloc Québécois. Les sondeurs sont unanimes sur ce sujet. Les journalistes qui parcourent le pays avec les chefs le sont aussi. De plus, les assemblées publiques tenues par ces deux partis le démontrent.
Le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, le sait puisqu’il a changé radicalement son discours. Délaissant les attaques dures, sévères et sans nuance contre le gouvernement de Stephen Harper, il vient d’affirmer qu’en fait, pour lui, l’élection est une « bataille entre le Québec et le Canada », que tout est une question de séparation. Il a fait un appel à l’aide urgent à la gente séparatiste québécoise, craignant maintenant que ses troupes perdent la face dans cette élection. Il a même pris le risque politique d’inviter l’ex-PM québécois Jacques Parizeau, qui avait été mis de côté dans la campagne référendaire de 1995 en faveur de Lucien Bouchard, à prendre la parole lors de son assemblée à Saint Lambert. Ce fut un fiasco puisqu’à peine une centaine de mordus sont venus écouter le plus séparatiste des séparatistes. Comparé aux 1 300 personnes qui ont acclamé Jack Layton, le chef du NDP, à son assemblée de la semaine dernière à Montréal, l’image fait mal aux bloquistes.
Le sondage de ce matin place le Bloc à 27,4% de l’opinion publique. Entré en campagne avec 40% d’appuis, il était à 31% lors de mon dernier billet du 21 avril et le voilà encore plus bas. Jusqu’où peut-il descendre ? A mon avis, pas beaucoup plus puisque j’estime que le noyau des séparatistes québécois « purs et durs » se situe autour de 25%. Si jamais, le vote du Bloc se situe sous cette barre, on pourrait en déduire que le noyau s’amollit et s’amenuise. Ce qui constituerait une bonne nouvelle pour les fédéralistes !
Il reste à savoir comment ces pourcentages se transposeront en nombre de députés à la prochaine Chambre des Communes. Certains observateurs, qui s’y connaissent, estiment que le NDP pourrait gagner 100 sièges dont 50 au Québec. Si ce résultat se réalise ce sera un drame pour le parti libéral du Canada et le Bloc Québécois et cela ébranlera le chef conservateur. Je ne suis pas prêt à croire à une telle déconfiture de deux partis qui ont toujours été les favoris des Québécois et les Québécoises. Même avec moins de votes, le Bloc peut profiter de la division des votes de gauche et se faufiler entre le parti libéral et le NDP. Quant au PC, il risque de perdre un ou deux de ses 11 comtés actuels qui iront probablement au Bloc. J’ai l’impression que nous ne saurons tout cela que tard le soir des élections car la votation dans un très grand nombre de comtés risque d’être très « serrée ».
Dans mon dernier billet, je conseillais : « soyons calmes » car rien n’est fait. En effet, il reste une semaine avant le jour de l’élection. C’est une éternité en politique, comme on aime à répéter. Tout peut arriver. Il ne faut pas penser que les partis nationaux vont se laisser « manger la laine sur le dos » par le NDP sans réagir. Les chefs ont déjà modifié leurs discours et les partis vont certainement entreprendre des campagnes publicitaires mordantes pour contrer la montée du NDP. Ce sera une semaine intéressante, captivante et sans pareil pour ceux qui aiment la politique.
Mesdames, Messieurs : Approchez, regardez, écoutez… le vrai « show » commence !
Claude Dupras
2 commentaires:
Les Quebecois ont deja oublie que le parti NPD a vote avec en 1968 Pierre Elliot-Trudeau contre l'emancipation du Quebec et la reconnaissance de leurs droits inalienables
Lucien Joubert MD
"No taxation without representation" ca vous dit quelque chose. Je suis souverainiste, le Canada n'est pas mon pays, tant et aussi que je suis un contribuable de ce pays j'ai le droit d'etre represente. Et vos attaques mesquines M. Quesnel, vous pouvez les garder pour vous. J'ai habiter un an a Calgary et fait le tour de Canada en voiture et en train. C'est un beau et grand pays, mais ce n'est pas le mien. Parizeau est devenu souverainiste lors d'un voyage en train... Le Quebec a eu un Bloc Quebecois anglophone, ca s'appelait le Eqaulity Party et nous les avons tolere sous un gouvernement du PQ. C'est le peuple qui les a congedies. Et j'ai jamais vu un federaliste se plaindre des pensions qu'ils ont pu recevoir. Pousse, mais pousse egal.
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