En route pour Shanghai et son exposition universelle, je fais un arrêt à Séoul, capitale de la Corée du sud.
C’est la ville des olympiades de 1968, du Mondial 2002, de Samsung, d’Hyundai et de LG. Vingt millions d’habitants avec sa grande banlieue dans un pays de quarante huit millions.
Après avoir été longtemps une colonie du Japon, la Corée devient enfin indépendante en 1945. Malheureusement, elle se retrouve en 1950 dans une guerre fratricide lorsque les Coréens communistes du nord, motivés par leur alliance avec l’URSS et leurs liens à la Chine de Mao décident d’envahir tout le pays. Les Coréens du sud, sympathiques à l’Occident, sont repoussés et Séoul est capturée et détruite. Le célèbre général MacArthur, responsable de toutes les opérations américaines et alliées du Pacifique veut utiliser la bombe atomique pour reprendre tout le pays. Mais la Maison-Blanche de Truman, qui a déjà accepté de lancer la bombe A sur Hiroshima et Nagasaki, pour mettre fin au conflit mondial, voit plus loin que son fameux général et refuse. Frustré, MacArthur poursuit la bataille terrestre plus au nord à l’encontre des ordres du président. Truman le remplace et le général quitte avec fracas.
En 1953, le nouveau président Eisenhower négocie la paix. Le Canada qui a participé activement à cette guerre y a perdu plusieurs de ses braves et voit des milliers d’autres revenir au pays, blessés et marqués. La ligne est fixée au 38ième parallèle. La guerre prend fin. Encore aujourd’hui, la Corée demeure le seul pays coupé en deux. La Corée du sud est démocratique, celle du nord totalitaire.
Les Sud-Coréens d’aujourd’hui reconnaissent les sacrifices, le courage et les efforts qu’ont fait leurs grands-parents pour gagner la guerre contre le nord. Ils sont impressionnés par l’ardent travail de leurs parents pour reconstruire leur pays. Ils sont fiers de constater que ce dernier est à l’avant-garde dans un très grand nombre de domaines techniques et scientifiques. Ils veulent faire mieux que leurs prédécesseurs. Leur motivation surprend et même s’ils sont heureux, ils demeurent pressés, ambitieux et impatients d’améliorer leur sort. Ils sont admirables.
Ici, on travaille, on aime travailler. Les vacances se répartissent en deux semaines. Une en été et l’autre en hiver. Plus 13 jours fériés (dont celui d’hier « la journée des enfants » où tout est fermé afin que les parents fêtent avec eux). Pas plus. Les salaires sont bons. Les Sud-Coréens arrivent à leur lieu de travail avant l’heure, plusieurs trente minutes avant. Pour faire du bon travail, certes, mais aussi pour protéger leur emploi. Ils sont respectueux des autres, pleins de sourires, de courtoisie et chaleureux. Peu parlent une autre langue que le coréen, mais ils n’hésitent pas à aider (j’ai fait un retour en métro et ce fut toute une découverte). Ils sont habillés proprement, surtout en noir et blanc, et portent presque tous, des souliers parfaitement cirés, cela inclus même les préposés au nettoyage des rues. Des kiosques sont fournis par la ville où on offre des services de « frotteurs de bottes » et de cordonniers. Ici, on entre au bureau, à la maison ou au restaurant en se déchaussant et en laissant ses souliers dans des cases à la porte.
La ville est immaculée, propre, fleurie, ordonnée. Il y a peu de MacDos (j’en ai vu deux) et de fastfood américains. Le transport public est roi. Le métro a 367 stations, les innombrables autobus de toutes couleurs circulent rapidement sur leur voie, les taxis de modèles récents sont d’une propreté remarquable, peu coûteux et leur conducteurs ont des airs de chauffeurs de limousines. Mais, et il y a toujours un mais, le trafic est très, très intense malgré les nombreuses voies élevées bien intégrées dans la trame urbaine. Non seulement en ville mais aussi vers les banlieues. On ne peut, en fait, certifier la durée d’un trajet.
L’innovation est aujourd’hui la marque des entreprises coréennes. Au début, après la guerre, les industriels coréens imitèrent le Japon et copièrent les produits américains et européens. Ils les vendaient, en Occident et ailleurs, à bas prix car leur main d’œuvre était peu chère et la fabrication de mauvaise qualité.
Depuis, les Sud-Coréens ont réalisé qu’ils avaient la capacité et l’intelligence pour fabriquer des produits haute gamme. Ils ont envahi le domaine de l’électronique et sont devenus le numéro un du monde dans plusieurs secteurs, dont celui de la télévision. Dans le secteur automobile, ils prennent de plus en plus de place avec des véhicules de meilleure qualité. Ils fabriquent aussi des autobus, des camions, des pneus et des équipements lourds qui se vendent très bien et qui sont de plus en plus recherchés dans le monde. Ils usinent des armements militaires aussi en grande demande. Ils fabriquent des navires commerciaux, militaires et de croisière. Dans le génie de la construction, ils sont parmi les tops 5 et obtiennent des mandats importants au dépend des plus grandes firmes mondiales. Dans l’énergie nucléaire, ils viennent de surpasser la France pour la fourniture de deux usines aux Émirats Arabes Unis. Ils proposent aussi le design et la construction de trains à grande vitesse (ils en ont un en opération), et ainsi de suite….
La Corée du sud est sur un élan fantastique. Nous n’avons pas fini d’en entendre parler. Malgré la crainte constante d’une nouvelle guerre pouvant venir du nord, ses jeunes ont faim de réussite et leur préparation est à la hauteur de leurs ambitions.
Ah ! que j’aimerais voir au Québec ce que j’ai constaté ici. Ce n’est pas l’intelligence qui manque chez nous, mais le goût du travail et de la compétition.
Claude Dupras
1 commentaire:
Claude - Sorry I still am not able to write in French. That said With the help of my limited knowledge of French and Altavista Translator I was Able to read most of the article. It is interesting thet young South Koreans are optimistic even though living in the shadow of Kim Jong-il?
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