La
direction du site, son conseil d’administration, vient de prendre position pour
le choix du prochain chef du Parti Québécois (PQ). Elle opte pour Pierre Karl Péladeau
(PKP), l’ex magnat des médias et député du comté de Saint-Jérôme depuis six
mois.
Elle a comme
objectif d’obtenir que PKP soit le seul candidat. En somme, elle propose, comme
j’expliquais dans mon blog précédent, qu’il
soit choisi par le caucus des 29 députés et que cette décision soit soumise à
un scrutin par lequel tous les membres du parti seraient appelés à lui
manifester leur confiance par un « oui » ou un « non ».
Drôle de
façon de choisir un chef pour le PQ qui a toujours été le parti le plus
démocratique du Québec. Celui des débats, des résolutions, du respect de toutes
les opinions, de l’égalité de tous les membres, des droits de chacun.
Pour
atteindre son objectif, elle cherche à convaincre les péquistes, par ses
éditoriaux, des qualités de PKP, mais par contre elle s’acharne contre les
ex-ministres ou députés qui ont signifié leur intérêt pour briguer les suffrages
du leadership.
Parmi ces
derniers, il y a :
Bernard Drainville, député depuis 2007, ministre du
gouvernement Marois. responsable des
institutions démocratiques et du débat sur la charte des valeurs québécoises.
Il a un baccalauréat en sciences politiques de l’Université d’Ottawa, une
maîtrise en relations internationales du London
School of Economics. Sa carrière à Radio-Canada a duré 18 années où il a œuvré sur le plan municipal, provincial,
fédéral et même international. Il a 51 ans.
Jean-François Lisée, députée depuis 2012, ministre de
Pauline Marois au titre des Relations internationales et du Commerce Extérieur.
Il une licence en droit. une maîtrise en communications de
l’UQAM et un diplôme en journalisme du Centre de formation des journalistes de
Paris. Il a été correspondant à Paris et Washington pour des médias montréalais
et collaborateur à la revue Actualité. Conseiller des premier ministres
québécois Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, il est devenu chef de la
direction du Centre d’Études et de recherches internationales de l’U de M. Il a
56 ans.
Martine Ouellet, député depuis 2010, ministre
des Ressources naturelles durant deux ans à partir de 2012. Ingénieure en
mécanique, diplômée de l’université McGill en 1992, elle a ajouté à ses
connaissances un MBA des HEC de Montréal. Elle a fait carrière à l’Hydro-Québec
à des postes de plus en plus importants et prépara, entre autres, un document
« la politique nationale de l’eau » qui fut adopté par le ministère
de l’environnement du Québec. Parallèlement à son travail elle s’engagea dans
plusieurs organisations communautaires et politiques jusqu’à son élection comme
député. Elle a 45 ans.
Alexandre Cloutier, député depuis 2007, ministre
du gouvernement Marois au poste de délégué aux Affaires intergouvernementales
canadiennes, avocat constitutionnel et administratif, il a été clerc d’un juge
de la cour suprême du Canada et chargé de cours à l’université d’Ottawa. Il
détient un baccalauréat en droit de l’Université d’Ottawa, une maîtrise en
droit constitutionnel de l’U de M, une maîtrise en droit international de
l’université de Cambridge et un doctorat en droit constitutionnel de l’Université
Laval. Il a 37 ans.
Jean-Martin Aussant a été député de 2008 à 2012.
Il a fait des études en économie des affaires au Aston Business School d’Angleterre. Il a obtenu un MBA de
l’Université Laval, une maîtrise en sciences économiques de l’U de M et un doctorat
en analyses économiques de l’université de Barcelone. Il commença sa vie
professionnelle chez Morgan Stanley
Capital International/Barra à Londres. Puis il revint au Québec pour
s’engager en politique. Comme député, il quitte les rangs du PQ sur une question de principe et crée
un nouveau parti « Option Nationale ». Puis MSCB lui propose de les
rejoindre à nouveau. Il accepte, démissionne comme député et il part travailler
à Londres. Il est âgé de 44 ans.
Comme on peut le juger, ces
cinq candidats potentiels ont une très bonne éducation et ont rempli avec
succès des tâches importantes dans leur vie. Le PQ n’est pas à court de bons candidats. Il est raisonnable qu’ils veuillent continuer à servir le Québec
et ambitionnent de diriger sa destinée.
Pourtant, la direction de
Vigile les qualifie de « petits ambitieux, rêveurs, utopistes » qui
risquent « de démolir leur crédibilité et leur carrière politique s’ils
persistaient à vouloir affronter PKP ». Elle continue : « L’indépendance ne pouvait pas être confiée à des
amateurs, des fantaisistes, des illusionnistes, des carriéristes ou des
chauffards ». « Ils font le jeu des fédéralistes… ».
« D’autres plaident la nécessité d’un
débat sur les orientations du parti, autant de prétextes cousus de fil blanc
pour masquer des ambitions carriéristes mesquines et des postures idéologiques
revanchardes… »
« Tout à leurs petits
calculs personnels, ces aspirants ne voient pas ce que représente la
candidature PKP dans l’imaginaire collectif des
Québécois ». « Ils sont des aspirants très déconnectés de la
réalité… qui tentent de forcer leur
chance en insistant sur la tenue d’une course au leadership dont il est assuré
qu’ils vont faire les frais ».
« S’ils ont deux sous de
jugeote, ils vont s’effacer et lui
(PKP) donner gracieusement la place ». « Quelques soient leurs
mérites personnels, et ils en ont, ils ne sont pas de taille à se mesurer
contre lui… ». « S’il fallait qu’ils se placent en travers de la
volonté populaire (?)…. ils seraient
les premiers à en pâtir ».
La direction de Vigile estime
nécessaire « de faire l’économie de débats désormais futiles et de
divisions inutiles qui ne feraient qu’affaiblir le parti. « Tout autre
issue serait carrément suicidaire », estime-t-elle, « tant pour le
parti que pour les personnes concernées ».
« L’intérêt supérieur (?) du Québec exigerait que les députés
du PQ se rallient au candidat le plus fort et soumettent cette candidature au
plébiscite des membres de façon à donner au nouveau chef la légitimité
démocratique requise ! »
Puis pour mettre la crème sur
le gâteau, la direction sort son argument marteau : « PKP s’impose
comme l’homme de la Providence ». Merci, mon Dieu !
Tout cela me semble totalement
irréel, ridicule, injuste et ne correspond pas à l’intérêt du PQ ni du Québec.
Surtout pour un parti foncièrement démocratique comme le Parti Québécois avec
des membres profondément convaincus et aux options politiques variées.
Je ne connais pas de congrès
au leadership d’un parti, du passé, à Québec ou à Ottawa qui ait nui au parti. Au contraire, après le résultat
final, le parti et son nouveau chef grimpent dans les sondages. Un tel congrès
donne l’occasion à tous les candidats de bien se faire connaître de la
population à tel point que ceux qui sont défaits deviennent des vedettes
positives pour l’avenir. Quant au parti, il gagne en prestige suite à un congrès bien organisé même
si la bataille a été très engagée entre les candidats.
La direction de Vigile en
utilisant avec un ton arrogant des qualificatifs négatifs contre les aspirants
au leadership péquiste, en les insultant, ne fait qu’alimenter les braises de
discorde dans le parti.
J’ai été co-président du
congrès de leadership du parti progressiste conservateur qui a choisi Brian
Mulroney. Je connais bien les bienfaits que peut rapporter un tel évènement
pour un parti politique, s’il est
bien organisé.
Le Québec mérite que le PQ
présente un bon congrès, juste et équitable pour choisir son prochain chef. Que
chacun ait sa chance de se faire valoir. Si PKP est vraiment le meilleur, il
sera choisi. Mais qu’il « gagne ses épaulettes » sans piler sur les
pieds des autres.
Claude Dupras
Ps. Le PQ vient tout juste de
confirmer que le nouveau chef sera choisi par les membres du parti. C’est bien,
mais il lui faudra être vigilant pour s’assurer que ce qui est décrit dans ce
billet ne se concrétise pas.
Que Vigile cesse de chercher à
imposer PKP en ne respectant pas les autres candidats. Ce site internet est
celui de tous ses nombreux collaborateurs séparatistes/souverainistes/indépendantistes
et autres. Qu’il devienne objectif et permette à chacun de prendre sa place.
6 commentaires:
eBonjour,
Je viens de découvrir la vraie démocratie! Ouvrir le chemin pour un seul candidat: les autres, peu importe leur valeur, à la poubelle. « Pauvre "les autres", j'espère que vous pourrez vous sortir de ce pétrin et je vous en crois capables. Dire qu'il y a encore des personnes qui se prennent pour Dieu, capable d'avoir raison et de tout régenter. Bonne chance «les Autres»!
Salut Claude,
Le parti Québécois parti démocratique? On peut se poser la question quant à l’élection
de ses chefs: quatre chefs sur sept ont été couronnés. Les seuls qui firent face à
l’élection sont Lévesque, Johnson et Boisclair, les deux derniers étant des « jeunes ».
Quant à Lévesque l’élection à plutôt ressemblé à une formalité!
On tente de rééditer aujourd’hui ce qui s’est passé hier…!
Salut
Guy
Salut mon cher,
Je suis d’accord avec toi qu’il faut un véritable congrès.
Je souhaiterais qu’un candidat de la gauche se présente contre PKP.
Même s’il n’obtient que 25% des voix, ça va forcer PKP à aller plus à la gauche
Gérard
Bonjour Guy
Oui, il est vrai que le chef du PQ n’a pas toujours été par vote des membres.
Parti démocratique, oui je le crois. Le PQ est vraiment le seul parti au Québec où toutes les tendances existent et où elles sont discutées vivement. Chaque congrès est un épreuve pour le chef, car il doit se soumette à un vote de satisfaction pour son travail. Dépendant du résultat, la presse interprète la force et l’appui du chef et en fait son affaire dans les jours qui suivent. Les congrès du PQ sont de véritables rencontres où chacun a un objectif à accomplir. Je vois encore Parizeau et sa suite, quittant René Lévesque alors qu’il parlait au micro devant les membres.
J’ai été très actif dans le PPC et j’ai rarement vu sur le plan provincial et national autant de ferveur des participants aux assemblées. Je me rappelle même t’avoir rencontré à une de ses assemblées à Ottawa où je crois-tu t étais paneliste. (est-ce que je me trompe?).
J’espère que tu vas bien.
Salutations cordiales
Claude.
Parizeau et sa suite quittant René Lévesque quand il parle au micro, peut être aussi interprétée comme étant justement une réaction de refus d’écouter l’autre. Écouter l'autre est le propre de la démocratie. René Lévesque était un grand démocrate qui après les résultats du référendum de 1980 a cherché , de mauvaise foi sans doute, une ouverture ailleurs que dans la séparation, le beau risque par exemple. À mes yeux les gens du PQ sont fanatiques et le parti est divisé en groupuscules. On sépare le parti comme on veut séparer le Québec du Canada. Je ne vois pas là et ailleurs des marques de démocratie. Je ne vois pas chez Parizeau, Bouchard, Landry ou Marois des profiles de démocrates. Ces chefs ont été autocrates et dans trois cas ont mis le référendum sous le tapis pour leurrer l’électorat.
Cher Claude je te salue respectueusement
Guy
Je n’ai jamais mis ne doute ta fibre nationaliste. Tes écrits le prouvent. On peut être fédéraliste (même si c’est un défaut, Ha! ha! ha!) et être nationaliste.)
Tous les premiers ministres libéraux du Québec de Jean Lesage à Jean Charest , sauf Daniel Johnson avaient une pensée
profondément nationaliste.
Ils étaient québécois et canadiens. Ils ont défendu avec vigueur, certains plus que d’autres les valeurs profondes du Québec.
M. Couillard n’a pas de gènes nationalistes. Il est canadien avant tout. Il ne croit pas à la défense de la langue française qui est de plus en plus menacée particulièrement
dans le grand Montréal.
Sous son règne, nous allons reculer sur le plan de la nation québécoise. Sur ce plan, il une pensée traditionnelle libérale axée sur le multiculturalisme.
À nous d’être vigilent et peut-être que la ministre David va pouvoir sauver les meubles. Elle est beaucoup plus engagée plus brillante qua Christine St-Pierre
qui ;ors de son mandat, n’a fait que de l’applaventrisme quand elle avait les mêmes fonctions.
Un point très positif chez M. Couillard, c’est son effort pour relever le niveau des interventions tant que pour le langage que pour le contenu.
Il a des problèmes avec certains ministres qui se croient tout permis. Il doit les rappeler à l’ordre. Et il le fait.
Ca fait une décennie que je n’ai pas assisté à des conférences de presse où le PM répond aussi clairement aux questions. C’est l’inverse de M. Harper.
Bonne fin de soirée mon cher.
Espérons que les oppositions feront leur bout de chemin.
Bonne fin de soirée
Gérard
Enregistrer un commentaire