L’écriture est une activité captivante, intéressante, motivante et combien satisfaisante. Écrire régulièrement une chronique, un billet ou un article est un exercice fascinant mais ô combien difficile. Évidemment, il faut les rédiger en respectant l’ensemble des règles grammaticales de la langue utilisée et exprimer sa pensée, ses émotions, ses sentiments par un style personnel capable d’intéresser le lecteur et lui faciliter la compréhension de l’enchaînement de l’argumentation.
Pour être logique, cette dernière nécessite, entre autres, un raisonnement juste, méthodique, cohérent et vrai qui doit prendre en compte toutes les circonstances avant d’arriver à une opinion. Ce n’est pas facile mais l’auteur le doit à ses lecteurs.
Je lis quotidiennement mon lot d’articles de presse, de blogues, etc… Ils sont généralement très bien écrits, neutres et souvent convaincants. Quelques autres, par contre, publiés généralement sur les sites partisans de gauche, de droite, fédéralistes ou séparatistes, tendent à favoriser les objectifs du site et sont trop souvent biaisés. C’est ce que je trouve triste. À mon avis, on ne peut prétendre défendre une option politique si on fausse les faits d’une argumentation ou que l’on ne considère qu’un côté de la médaille. Un tel jeu partisan ne rend service à personne. Il y a suffisamment de bons arguments pour défendre toute cause, qu’elle soit de gauche ou de droite, fédéraliste ou indépendantiste.
Certes, il y a les erreurs de jugement ou les mauvaises interprétations qui peuvent entrer en ligne de jeu, mais cela est compréhensible car l’auteur est un être comme les autres et loin d’être parfait. Je ne parle pas de cela mais d’arguments sciemment écrits pour tromper ou faire valoir son option à tout prix.
Trop souvent, pour contrer une argumentation, on s’attaque à la personne qui l’a formulée. Par exemple, on diminue la valeur d’un écrit d’un éditorialiste en prétextant qu’il suit obligatoirement la ligne politique du journal. Même si on sait que les éditoriaux provoquent ou cherchent à accroître l’adhésion du lecteur à une certaine thèse, il n’en demeure pas moins qu’ils sont généralement basés sur des arguments solides. Combien de fois ai-je lu des ripostes insensées contre les éditoriaux des journaux montréalais Le Devoir (souverainiste) et La Presse (fédéraliste) ou encore Libération (gauche) ou Le Figaro (droite) de France. Au lieu de réfuter logiquement le fonds de l’argumentation de l’article avec lequel on est en désaccord, on détourne l’attention du lecteur en affirmant que l’auteur est vendu à la ligne éditorialiste de son journal et qu’il plagie sciemment et malhonnêtement le contenu de son article pour satisfaire son employeur.
Il en est de même pour les blogueurs ou autres individus qui écrivent des articles sur des sites internet. Récemment, j’ai reçu un commentaire suite à la publication de mon billet « Sarkozy, un moindre mal », L’auteur affirma sans broncher ce qui suit : « Épouvantable ! Il ne faut vraiment rien connaître à la politique française pour écrire des choses pareilles ». Pourtant, il me connaît bien et sait que je vis près de 4,5 mois par an en France et cela depuis 13 ans. Il sait aussi que je suis, au pas, l’évolution de tout le débat politique français, que je le commente et que les lecteurs de mon blog politique sont à 66% de France. Il sait aussi que j’ai toujours été impliqué dans la politique à tous les niveaux où j’ai rempli des tâches importantes, ce qui m’a donné une expérience et une connaissance uniques de la vie politique. C’est un exemple patent de ce que j’ai affirmé précédemment. Au lieu de réfuter mes arguments, contraire aux affirmations de trois de ses articles (il est un antisarkozyste), il a cherché à me ridiculiser. Malgré cela, je ne retire rien de ce que j’ai écrit sur le réformateur qu’est Sarkozy et sur l’évolution de l’élection présidentielle française, parce qu’honnêtement c’est ce que je pense.
Chaque blogueur a son expérience de vie et sa façon de voir et de juger des choses. Sur ce blog, je recommande à mes lecteurs, sur la colonne à droite, la lecture de plus de 60 blogs de toutes sortes que j’ai choisis parce qu’ils représentent des opinions politiques de tous les coins du monde et d’auteurs aux positions politiques variées et au savoir approfondi dans un domaine particulier de connaissances. Même si parfois je suis en désaccord avec le contenu de leurs billets, j’aime bien les lire car je sais qu’ils sont des individus sérieux et responsables qui savent faire la part des choses. Cela m’aide à mieux juger de l’évolution de la société qui me touche et je crois qu’ils peuvent aider les autres.
Je sais que plusieurs personnes ont tendance à rechercher des articles qui leur plaisent et aiment lire ceux qui expriment la tendance politique avec laquelle ils sont confortables. C’est un peu normal. Mais est-ce bon ? Sommes-nous assez ouverts aux idées différentes et nouvelles alors que la vie change constamment. On ne s’en rend pas nécessairement compte, mais on n’a qu’à penser qu’il y a à peine 50 ans, le Québec n’avait pas de dettes, était solidement catholique et n’était pas au diapason du monde. Les politiques québécoise, canadienne et mondiale évoluent rapidement.
Avant, nous étions bleus ou rouges. Aujourd’hui, toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sont représentées dans le spectre de la politique et chacune représente une partie des désirs et des problèmes évolutifs des membres de notre société. Nous nous devons d’écouter, d’analyser, de considérer et de peser toutes les argumentations qui jaillissent de notre monde. Il y va de notre intérêt personnel et de l’intérêt général. Nous deviendrons ainsi de meilleurs citoyens.
Quant à ceux qui écrivent, ils ont tous ma sympathie. Je sais que la plupart cherchent à agir de façon responsable dans l’écriture de leurs articles. Ils savent qu’il est trop facile de concevoir des scénarios noirs qui annoncent la fin du monde sans autre preuve que les articles négatifs qui circulent sur internet, regrouper en un, tout en oubliant ceux qui émettent des sons différents. Ils savent aussi qu’il est trop facile de conclure qu’un tel ou tel autre sont des çi et des ça et ne pensent qu’à profiter de tout au dépend des autres, sans preuves réelles.
La fin du monde annoncée n’a pas eu lieu, la bourse a repris du poil de la bête et l’Europe est à régler ses problèmes. Il ne faut jamais oublier que les prophètes de malheur semblent ne pas comprendre ou tenir compte qu’il y a des solutions à tout problème et que le bonhomme-sept-heures est une histoire d’enfants.
Il ne faut surtout pas oublier qu’être responsable en écriture signifie faire la part des choses.
Claude Dupras
8 commentaires:
Je suis tout à fait en accord avec tes idées exprimées dans ce texte. Mais, je sois ajouter que les jeunes d'aujourd'hui n'ont pas toujours la compétence pour écrire dans un bon français. Ils sont assez bons en sciences ou mathématiques mais font d'énormes fautes en français. Je présume que ce doit être la faute des profs qui n'enseignent pas de la bonne façon.
Moi, qui aime écrire également, ne peux être plus d’accord avec toi!!!
La langue française est si claire et nuancée par rapport à d’autres qu’elle fait appel à l’effort continuellement pour bien communiquer nos émotions, nos opinions, nos sentiments, etc.
Donne-toi du plaisir, continue d’écrire pour le plaisir des autres aussi!!!
Merci!
L'écriture est une activité captivante, intéressante, , motivante et combien satisfaisante." Cela donne le goût d'écrire.
J'ai sur mon bureau les échanges que nous avons eues sur l'écriture d'un roman sur l'Affaire du Marché Central. Je songe toujours à ce projet et je t'écrirai à ce sujet bientôt si tu as toujours un intérêt pour la chose. Tes écrits sont toujours intéressants et surtout instructifs et surpassent bien souvent les éditoriaux de nos grands journaux.
J’ai une petite-fille française qui aura bientôt 18 ans et lorsqu’elle était plus jeune, elle faisait beaucoup de fautes d’orthographe. Je ne comprenais pas qu’en France cela pouvait arriver. Pourquoi? Un manque d’attention de sa part ou un laisser-aller de la part du professeur? Quand j’allais à l’école, peu importe que ce soit l’histoire sainte ou la géographie que nous avions comme devoir, le français était toujours corrigé en même temps que la matière étudiée. Ça ne veut pas dire pour autant que nous écrivions mieux, mais notre concentration était focalisée sur la manière d’écrire le français qui est une langue difficile à apprendre avec toutes ses règles grammaticales et les temps des verbes, tels le subjonctif et le passé et ainsi de suite. Je crois qu’une personne qui veut écrire doit le faire de son mieux, avec aplomb; c’est comme cela qu’elle se perfectionnera et finira par savoir formuler ce qu’elle veut exprimer et peu importe si elle fait des fautes, si le sujet est intéressant, elle saura convaincre ses lecteurs de sa valeur.
Excellent texte qui fait suite à celui qu'a publié l'Engagé et que vous
trouverez ici : http://www.vigile.net/L-interet-pub....
Si on garde ces 2 textes en mémoire, on est sur la bonne voie.
Pour intéresser le lecteur, il faut non seulement bien écrire, mais surtout
être rigoureux et discipliné. Et surtout il faut être simple pour se faire
comprendre. Pas simpliste, mais simple et la simplicité demande beaucoup de
travail.
J'ai beaucoup aimé la part des choses
Cet article monsieur Dupras gagne à la fois toute mon admiration et mon
respect, même si en un endroit je diverge d'opinion avec vous.
D'abord sur la question d'écrire en tant que tel. Il est vrai que la chose
relève à la fois d'un art et d'une méthode intellectuelle rigoureuse. Vous
faites appel à la logique, ce qui nécessairement fait appel du même souffle
à une certaine formation des esprits que la réforme scolaire des années
soixante et les réformes subséquentes, avec le rejet du cours classique,
semblent avoir largué à tort. Ce qui est à mon sens la plus grossière
erreur du système d'enseignement du Québec. On a démocratisé l'éducation
par le plus bas dénominateur commun au lieu d'étendre à l'ensemble de la
société ce qui formait les esprits de l'élite dans ce qu'il y a de
meilleur. En cela rien ne pourra jamais remplacer la philosophie, la
logique formelle et la rhétorique. Je me suis toujours dit que si je
devenais un jour ministre de l'éducation au Québec, il y aurait un sérieux
coup de barre qui va se prendre en ce sens en éducation.
Là où je diverge respectueusement d'opinion avec vous est sur l'expression
d'une tendance lorsque l'on écrit. Nécessairement, lorsqu'un auteur
s'exprime sur un média dédié à une cause, il serait bien mal venu de
s'exprimer contre cette cause, ou pire encore, d'y demeurer entièrement
indifférent. Au fait, les seuls médias où une neutralité est requise sont
les médias d'information pour le grand public. C'est là où il faut savoir
faire la part des choses à mon sens.
Sur mon propre blogue (Réalisme 101) où la vocation fondamentale est
philosophique, comme le préambule le démontre, il n'en demeure pas moins
que ce blogue n'a pas la prétention d'être d'information grand public, et
que je ne me gêne surtout pas pour exprimer mes opinions nettes. Pourquoi
m'en priverais-je sur mon blogue personnel ? Je fais confiance dans le
discernement des lecteurs, sachant que mes opinions politiques sont connues
du grand public, et que je ne m'en cache surtout pas. Même raisonnement
lorsque je viens écrire ici sur Vigile. Même lorsque j'écris un article que
je veux faire paraître dans la page aux opinions des grands quotidiens
(récemment dans Le Devoir) où cette page est réservée justement à
"l'opinion" des lecteurs.
Malgré cette divergence de vues monsieur Dupras, je vous lève mon chapeau
pour votre réflexion. Elle suscite le débat. Et comme aimait le dire mon
professeur de philo grecque et de logique formelle : "du choc des idées
jaillit la lumière".
Toujours impressionnant mon ami!
Quelle énergie!
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