Rien ne va plus pour les principaux leaders politiques au Québec. Le dernier sondage confirme les précédents et indique que le nouveau parti « Coalition pour l’Avenir du Québec (CAQ) », qui n’existe que depuis quelques jours, remportera la prochaine élection et deviendra le prochain gouvernement. Il démontre aussi que les chefs actuels du Parti Libéral, du Parti Québécois (PQ) et de l’Action Démocratique ne sont plus dans la mire des Québécois. C’est de la folie furieuse !
Nous sommes devant un nouveau coup à la Jack Layton ! Ce socialiste, sensible et humain, avait compris le ras-le-bol des Québécois face à la politique fédérale et avait su, par sa chaude personnalité et son charisme, attirer vers lui : conservateurs, indépendantistes, centristes et même ultras de gauche ou de droite. Ce n’était plus la couleur politique qui comptait mais l’échappatoire parfait qu’offrait Jack-le-confortable. Avec lui, on se sentait bien. Avec les autres, les atomes n’étaient plus crochus.
Le sondage de cette semaine indique que le parti libéral n’a pas repris du poil de la bête suite à la mise sur pied de la commission d’enquête sur la construction. Le PQ a vu son déclin s’accentuer. L’ADQ est près de la disparition. Dans le passé, la baisse de l’un résultait dans la remontée de l’autre. Ce n’est plus le cas. L’importante partie des électeurs sans affiliation politique, celle qui fait la différence à chaque élection, ne veut ni de Jean Charest ni de Pauline Marois. C’est clair, c’est net, c’est simple. Ce dernier sondage est devenu un avertissement sévère et sérieux aux membres de leur parti : vous voulez exercer le pouvoir, changez de chef ! Ce dernier sondage est, pour plusieurs, le verdict final. « Que voulez-vous ! », dirait Jean Chrétien en levant les deux bras.
Il y a quelques mois, je pensais que Jean Charest se sortirait des méandres dans lequel il s’enlisait. Bon politicien, animal politique rare, ses nombreuses victoires électorales et politiques en témoignaient. Il aura été un des bons premiers ministres du Québec. Je sais que plusieurs sursauteront à lire ces lignes, mais on a qu’à évaluer son bilan pour être impressionné par son apport à la politique québécoise et canadienne. Malheureusement, il a fait une grave erreur lorsqu’il a mis sur pied la commission d’enquête. Ce qu’il a proposé, dans un premier temps n’était en fait qu’un colloque ou un genre de symposium sur les problèmes de la construction. Des commissaires sans pouvoir, des témoins sans obligation de témoigner et des sanctions inexistantes. Charest l’a justifiée par un argument : « une véritable commission d'enquête publique contaminerait inévitablement la preuve recueillie par les policiers » sans pouvoir donner un exemple concret. Cette affirmation ne tenait pas la route et a été vite contredite par les meilleurs avocats du Québec en la matière. Il a donné l’impression de vouloir protéger son parti, alors que ce n’était plus une question de « rouge » ou de « bleu » ni de « fédéraliste » ou de « séparatiste ». Il s’agissait de l’intérêt supérieur de la nation. La corruption ne doit pas devenir chez nous, comme dans plusieurs pays du monde, une affaire naturelle.
Pauline Marois a connu une très belle carrière politique et devrait être respectée. Mais, malgré qu’elle ait obtenu, il y a quelques mois, un vote de confiance de 93% au dernier congrès de son parti, 40% des péquistes affirment, aujourd’hui, qu’ils ne voteront pas pour le parti si elle demeure chef. C’est à se demander ce que vaut la démocratie de parti ! Le malheur de Pauline, c’est qu’elle ne passe pas la rampe. Il est clair qu’elle ne mérite pas le sort qui devient le sien. Malheureusement, si elle pense à l’intérêt de son parti, à celui de la cause souverainiste et à celui du Québec, elle ne peut prendre qu’une décision.
La politique est-elle devenue pour les chefs de parti un enfer d’insultes et d’affirmations grotesques et irresponsables? Ceux-ci ne méritent pas de telles attaques. Ils sont sans cesse la cible de sarcasmes et de critiques sévères trop souvent injustifiées. En fait, ils deviennent les victimes du haut niveau de la partisannerie politique québécoise qui est devenue d’une bassesse et d'une immoralité ignobles et qui embrase notre atmosphère politique.
J’ai beaucoup de respect pour les femmes et les hommes qui s’engagent en politique, quelque soit leur parti ou leurs opinions sur la question nationale. Ils ont de grandes responsabilités. C’est un travail difficile, à plein temps. Leur vie personnelle en souffre, leur famille aussi. Ceux qui siègent à Québec sont au front pour la défense de nos droits, de notre langue et de notre culture tout en assurant que notre qualité de vie progresse et demeure au diapason international. Ceux qui sont à Ottawa doivent bien diriger notre pays et veiller particulièrement aux intérêts des francophones. L’histoire du Québec et du Canada nous démontre largement combien les élus québécois ont assuré la survie de notre peuple et son épanouissement. Nous nous devons de les tenir en estime. Cependant, il faut aussi qu’ils se respectent mutuellement. Leurs joutes oratoires des dernières années ont créé un climat malsain qui s’est retourné contre l’ensemble de la députation. Tant que les débats déborderont d’attaques personnelles et d’insinuations mensongères, avec les medias qui les répètent en boucle 24h/24 et 7j/7, nos politiciens ne seront pas respectés et ne cesseront d’être raillés de façon insultante.
Voilà pourquoi les Québécoises et les Québécois en ont le ras-le-bol. Ils veulent tout changer, tout foutre en l’air, tout recommencer. Ils sont las de ce qu’ils lisent, « tannés » de ce qu’ils entendent. Ils ne savent plus qui croire. Jean Charest et le parti libéral sont foutus. C’est la raison pour laquelle Jean Charest doit partir. Le Parti Québécois est dans le même pétrin avec Pauline Marois. Elle doit partir.
La prochaine élection se tiendra probablement en automne prochain, ou avant. Les partis traditionnels devraient s’y préparer dès maintenant car la compétition sera forte puisque le peuple en a « plein le casque » et que François Legault, le chef de « CAQ », a le vent dans les voiles.
Alors péquistes et libéraux à l’œuvre. Changez de chef. Réorientez vos équipes. Recrutez de bons candidats. Revoyez votre programme politique. Cherchez à démontrer que vous comprenez sincèrement les réactions de la population. Nous avons besoin d’un appel d’air neuf. Nous avons besoin de croire dans nos institutions, nos dirigeants et nos chefs. Soyez crédibles et vous aurez peut être une chance de récupérer votre part et de devenir le prochain gouvernement… minoritaire. Sinon, oubliez ça !
Claude Dupras
3 commentaires:
ben c’est ça – pis on va se retrouver avec une bande de ti-counes comme aux élections fédérales !!! Dans Joliette, la madame est bien gentille mais je l’ai vu faire un petit discours à St-Paul et c’était pas fameux.... faque avec les élux du CAQ on va se retrouver avec des pas -ameux sur tous les faces politique !
BRAVO
On aura alors tout ce que l’on mérite !
Vous n’y allez pas de mainmorte Claude. C’est clair et net! Ce n’est pas tant Jean Charest que Pauline Marois que j’aimerais voir partir et qui doit commencer à être fatiguée après tant d’années à s’obstiner pour faire du Québec, un pays. D’ailleurs, en politique, un tel moment fini toujours par arriver. Après, on pourra l’envoyer au Musée Grévin à Paris avec Jean-Paul II et Leonard da Vinci. Ça devrait lui plaire et lui faire oublier ses problèmes. Après, on s’occupera de Jean Charest.
Mais moi, présentement et sachant que ce n'est pas le sujet de ce blog , je pense au républicain à Ottawa qui est en train de tout faire disparaître ce que les précédents ont fait. Ensuite, de peine et de misère, il faudra recommencer à zéro. Y-a-t-il quelqu’un dans l‘opposition capable de faire face à cette provocation. Il faudrait que cela soit fait et vite.
En arborant le carré rouge Pauline Marois vient de se tirer dans le pied. En tant que chef de parti, elle a fait preuve d'un manque de jugement peu banal. En tant de crise, ce n'est pas le temps de tenter de faire du capital politique mais plutôt d'appuyer le gouvernement en place. Ce n'est pas à quoi on s'attend d'un chef.
L'opportunisme, elle n'a pu y résister.
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