jeudi 27 octobre 2011

Le sauvetage de l’Europe par les pays émergents ?

Hier, les dirigeants des pays Européens ont pris « le taureau par les cornes » et ont finalement posé les gestes nécessaires pour éviter à l’Europe et au monde de tomber dans le précipice que les effets de la crise bancaire de la Grèce leur faisaient miroiter. Ouf!

Les décisions furent difficiles à prendre et l’ensemble des pays de l’Union Européenne (UE), leurs banques et sa banque centrale se sont engagés à faire des sacrifices importants pour assurer que leurs financements respectifs soient sains. Cet effort commun est une première démonstration qu’enfin l’Europe agit comme une vraie fédération. C’est la solution pour que chacune de ses parties soit dorénavant protégée et qu’elle ne vacille plus dans l’avenir.

Ce qui m’a impressionné dans tout ce branle-bas c’est l’implication possible des pays émergents (Chine, Russie, Inde, Afrique du Sud et Brésil) qui se sont montrés prêts à secourir l’Europe en danger. Récemment, avec des amis français, j’ai discuté de cette possibilité. Ils jugeaient normal que ces pays établissent un genre de plan Marshall – il a permis de rebâtir l’Europe dévastée suite à la deuxième guerre mondiale - pour venir à la rescousse de l’UE. Cette dernière a vu, à cause de la mondialisation, ses industries et ses emplois s’envoler vers les pays émergents au point qu’elle est devenue financièrement faible. Tout comme les Américains en 1945, ces pays émergents doivent-ils faire de même aujourd’hui ?

Les citoyens de pays qui vacillent économiquement ne sont pas de grands consommateurs et toute diminution appréciable dans leurs achats met en danger les emplois et le développement économique des pays producteurs. La croissance économique mondiale est donc primordiale pour que les pays émergents maintiennent leurs exportations.

Ces derniers sont de plus en plus riches et veulent conserver leur allure. Un euro en danger met en péril cette évolution positive. Il en est de même pour le dollar. Ils craignent la dépréciation. Les signes récents de la faiblesse de ces monnaies ont suscité en Europe et aux USA des cris de « protectionnisme ». On a entendu le mot lors de la primaire socialiste française et ailleurs chez les « indignés » américains qui manifestent sur Wall street. Les pays émergents craignent ce mot et ce qu’il veut dire pour eux et leurs exportations. Ils sont prêts à faire beaucoup pour que ces complaintes cessent. C’est ce qu’ils veulent déterminer avec leurs banques et leurs gouvernements en vue d’une réunion prochaine en Europe où ensemble ils discuteront de ces sujets.

Est-ce dans l’intérêt des pays de l’UE de tendre davantage la main aux pays émergents ? La Chine a les plus importantes réserves et est déjà un investisseur important pour les prêts à long terme de l’UE. Si les Européens obtiennent beaucoup plus d’elle, ne risquent-t-ils pas de devoir mettre davantage leur marché intérieur respectif à la disponibilité des Chinois qui demanderont sûrement l’élimination de certaines barrières tarifaires actuelles ? De leur côté, les pays de l’UE ne seront-ils pas en plus mauvaise posture pour chercher à convaincre les pays émergents de leur donner un plus grand accès à leur marché intérieur, afin de créer des emplois dans leurs propres pays comme le réclament les cris des manifestants ?

La meilleure solution est une Europe qui s’aide elle-même. Si elle doit obtenir de l’aide, qu’elle utilise le Fonds Monétaire International (FMI). La Russie et le Brésil veulent actuellement utiliser le FMI pour faire leur part pour aider à stabiliser l’euro. Pourquoi les autres pays émergents ne feraient-ils pas de même ?

Claude Dupras

4 commentaires:

Liane a dit…

Vous avez un dollar et vous en dépensez deux. C’est évident que vous allez vous endetter si vous continuez ainsi. Mais on y prend goût à dépenser, surtout si l’argent ne nous appartient pas. Alors que fait-on? On va voir chez le voisin. Parfois le voisin en a un peu pour vous aider; mais lui aussi a dépensé plus qu’il n’aurait dû. Et ça continue. Mais vient un moment où tout le monde est endetté. Alors, on craint le pire; il faut faire quelque chose. Alors, vu les circonstances, les voisins apeurés, eux aussi, prennent les devants et offrent de les dépanner, mais à quel prix. L’argent ne poussent pas dans les arbres; donc, on aura à écumer la réserve qui va vite s’amenuiser. Si on ne fait pas l’effort de réduire les dépenses inutiles, et il y en a beaucoup trop, on s’en va directement à une crise économique qu’il faudra subir. On peut aussi réduire le nombre de fonctionnaires, aussi trop nombreux. Mais qui osera se décider à faire le ménage de ce côté-là. Peu de personnes. Voyons voir ce qui nous attend!

Chantal Mau. a dit…

Merci pour vos messages que je lis toujours avec beaucoup d'attention.
Avez-vous regardé Mr Sarkozy hier soir et qu'en avez-vous pensé ?
Moi, je l'ai trouvé très bon et réaliste mais comme toujours beaucoup de critiques.
Je pense que la prochaine campagne électorale va voler bas

Jean-Claude T. a dit…

un gros travail de fait à Bruxelles mais je ne peux admettre que nous fassions appel à la Chine..nous serons bientôt pieds et mains liés..l'Europe doit compter sur elle-même..dévaluer l'euro ..face à la monnaie chinoise c'était une bonne solution..lancer un grand emprunt européen auquel chaque personne aurait pu souscrire..légérement au dessus du livret A sans csg et rds..inconscient notre Président..la Chine non non non ..amicalement JCT

Anonyme a dit…

Je suis surpris.
Il fut un temps où tu savais compter.
Comme leur nom l'indiguent, les pays émergeants émergent.
C'est à dire qu'ils n'ont pas les poches très profondes.
Les deux plus gros, la Chine et la Russie exigent des concessions auxquelles l'Europe n'est pas prête à consentir. Les autres, entre eux, ne parviendraient pas à réunir, au gros max, plus que quelques centaines de milliards.
Or comme le Sarkozy qui sait compter, mais qui n'a aucun sens politique, l'a dit, le trou est de 30 000 milliards.
Résultat, nous sommes devant un pitoyable exercice de relations publiques de la part des pays émergents, et il faut que l'Europe soit tombée bien bas pour ne pas avoir d'autre choix que de faire semblant que ça peut faire une différence pour gagner quelques jours de répit.
Je ne pensais pas qu'il t'en fallait si peu.