Comme on dit au Québec : « Marois est faite ». Après la démission aujourd’hui de trois députés ténors du Parti Québécois (PQ), péquistes de la première heure, et l’insatisfaction grandissante qui se ressent au sein du caucus du parti, une seule conclusion s’impose : la chef Pauline Marois devra démissionner bientôt.
Cela se ressentait déjà, même, s’il y a peu de temps, elle obtenait un vote de confiance de 93% des délégués au congrès du PQ. Ce vote était en fait fabriqué, faux et non mérité. Constatant la descente du parti libéral du Québec et de son chef Jean Charest, les péquistes se sont ralliés tactiquement et massivement à leur chef, par opportunisme, pour chercher à faire croire aux Québécoises et Québécois qu’elle était la femme de l’heure. Ils n’y croyaient pas. Ne voyant aucune autre alternative pour prendre le pouvoir lors de la prochaine élection générale, ils ont opté pour un vote massif envers leur chef pour impressionner la galerie. L’électoralisme a primé et aujourd’hui, le parti paye pour son erreur de jugement.
Les trois députés, Pierre Curzi, Lisette Lapointe et Louise Beaudoin, ont quitté le parti avec fracas. Beaudoin était un membre fondateur. Lapointe membre depuis plus de 30 ans en plus d’être l’épouse de Jacques Parizeau, l’ex PM et la vraie âme séparatiste du PQ. L’acteur Curzi était devenu à cause de sa prestance, sa sincérité, son éloquence et son amour vrai du Québec, l’un des députés les plus admirés de l’Assemblée Nationale.
Suite à cette déconfiture magistrale, Pauline Marois ne pourra survivre à la tête du parti. Ce rejet de son leadership est une blessure fatale. Toute l’atmosphère médiatique autour de cet évènement extraordinaire s'explique par le fait qu'elle a décidé, pour des fins strictement électorales, de mettre de côté une question fondamentale et élémentaire comme le droit à un individu de pouvoir contester une loi québécoise. C’est une erreur fatale. Elle devra démissionner à court ou à moyen terme puisque subitement elle a fait la preuve qu’elle était vieux jeu, vieux politicien, vieille « gamique » politique. Si elle s’accroche à son poste, le parti libéral de Jean Charest sera réélu.
Qui la remplacera ? Qui est à même de donner confiance aux Québécois de s’embarquer avec le Parti Québécois pour les quatre prochaines années et pouvoir voguer sûrement vers le progrès tout en exprimant et défendant clairement les avantages que le Québec devienne un pays?
Actuellement je ne vois que deux individus capables de prendre la direction du PQ et capables de l’amener, peut être, vers la victoire : Gilles Duceppe et Pierre Curzi.
Gilles Duceppe, l’ex-chef du Bloc Québécois qui vient de subir une dégelée sans pareille lors de la dernière élection générale fédérale, a vu son parti littéralement disparaître de la carte politique canadienne. Nonobstant cette grave défaite, je crois que Duceppe est un bon homme. Il est convaincu de la cause séparatiste. Il est sérieux, sincère, réfléchi, responsable et a du charisme. Même s’il est blessé profondément suite à sa récente défaite, je crois qu’il pourrait être convaincu de revenir à la tête du PQ, où il a toujours rêvé d’être, et diriger les séparatistes dignement lors de la prochaine élection provinciale.
Le député Pierre Curzi est une acteur aimé et scénariste renommé. Il a de très belles qualités. La principale est sa profonde sincérité de vouloir bien servir ses compatriotes,. Il croit profondément dans l’indépendance du Québec et à la nécessité pour ses compatriotes de créer un pays. Il est fort éloquent et a un charisme qui lui donne les couleurs d’un grand chef révolutionnaire. Son handicap, et je ne suis pas tout à fait certain que cela en soit un, est qu’il est un idéaliste et ne porte pas toujours sur terre.
Le chef du PQ doit propager l’idéal de ceux qui croient dans l’indépendance du Québec. Il doit être celui qui est le plus apte à convaincre ses compatriotes de la valeur des arguments positifs pour un pays indépendant. Si les séparatistes sont sérieux et veulent vraiment gagner des points, ils se doivent de choisir celui que le peuple écoutera et qu’il voudra suivre. Gilles Duceppe et Pierre Curzi sont deux bons choix.
Il y a aussi la possibilité qu’un des jeunes brillants députés actuels du PQ décident de briguer les suffrages pour devenir chef. C’est possible et la probabilité qu’il pourrait être élu existe. N’oublions pas que les Québécois aiment les jeunes chefs. On a qu’à se rappeler Robert Bourassa qui devint PM du Québec et Brian Mulroney PM du Canada qui furent plébiscités et obtinrent des votes majoritaires pour leur parti, même s’ils étaient jeunes.
Quant à moi, je ne vois pas d’avantage pour mes compatriotes à ce que le Québec devienne un pays. Je ne crois pas que nous devrions simplement donner notre part du pays Canada aux Anglais. Mon pays est trop extraordinaire pour cela.
Cette décision se règlera lors d’un prochain référendum. Entretemps, j’espère que le PQ choisira le meilleur chef afin que le futur débat référendaire soit le meilleur possible pour que mes compatriotes puissent décider de leur avenir en toute connaissance de cause.
Claude Dupras
2 commentaires:
Tu liras mon texte demain matin ... Moi je parle de matante Agnès Maltais ...
« Réfléchissez Madame, et soyez humble, car c’est notre projet de pays même que vous mettez en jeu… Passez le flambeau svp ! »
Comme vous le savez, je suis de près l’actualité politique, les tendances des réseaux sociaux, les médias conventionnels et citoyens. Je suis un militant internet engagé. Comme vous, militantes et militants, je m’interroge de plus en plus sérieusement. Je vous ai soutenu Madame, j’ai tenté à ma manière, avec mes moyens, de minimiser cette crise, de rallier les militants, les gens... Mais je m’aperçois de plus en plus que la brèche est trop béante pour être colmatée... Je dois me rendre à l’évidence !
Madame, avec tout le respect que je vous dois, et contrairement à bien d’autres, je ne vous varloperai pas sur la place publique, mais vous aussi vous devez ouvrir vos yeux, et réaliser que les québecois et québecoises, jeunes et moins jeunes, ne croient plus que vous êtes ce symbole, cette représentante légitime du peuple, qui pourra réaliser notre projet collectif : le Québec un pays.
À la veille de notre fête nationale, nous nous retrouvons avec des québecois divisés, brisés, déçus… ne sachant plus à qui, ou à quoi se raccrocher. Cette fête du 24 juin si symbolique, si ancrée au plus profond de nous, semble même avoir perdu une partie de son sens et de sa raison d’être, en ces jours sombres…
Je le vois tout autour de moi, cette flamme semble mourir, petit à petit… De grâce, il ne faut pas que vous la laissiez s’éteindre à jamais, Madame. Agissez pour le pays, pour la volonté et l’espoir de vos militants… Laissez la chefferie Madame, ayez cette force et cette humble lucidité de passez ce flambeau !
Et nous tous, vous tous, devons, devez ôter nos œillères, et voir maintenant plus loin que le bout de notre nez. Il ne faut pas créer un énième parti souverainiste ou indépendantiste, il en existe déjà trop… Diviser les troupes ne fait que nous affaiblir, et éloigne notre rêve de voir un jour ce beau Québec maître chez lui. Vous, faites des consultations, créez un mouvement pour un Québec Libre, puis une coalition avec les coalitions en place. Tant que nous resterons unis, notre projet demeurera tangible et réalisable.
Des sondages non publiés et non scientifiques, des comptages internes, — suite aux démissions et publications des derniers jours — donnent à peine 60 à 65% d’appui à Mme Marois de la part de ses militants. Le 93% de soutien semble complètement s’être émietté… Et nous savons tous, que plusieurs autres députés en place, non démissionnaires, qui ont décidé de changer le Québec de l’intérieur du parti, souhaitent aussi, en silence, le départ de Mme Marois. Démocratie et bon sens obligent, je ne peux que me rallier, après plusieurs jours d’analyse, d’observation et de réflexion aux nombreux militants qui veulent du changement, dans un bref délai, au leadership du PQ.
D’autant plus que pour moi, qui est dans le comté de Charlevoix, château-fort de Mme Marois, mon geste est posé, et très bien réfléchi. Quand l’heure est arrivée, il faut l’acceptée.. !
Je refais un autre appel aux démissionnaires, aux ex-bloquistes, aux jeunes militants et organismes engagés : ne laisser pas trop de temps passer avant de réagir activement, car d’autres s’amusent à rabaisser notre projet et à tout faire pour anéantir notre option…
Bravo à tous les organismes impliqués à notre cause : Cap Indépendance, SSJB, MQF, etc. pour ne nommer que ceux là… Parlons-en et parlons-en encore… là se trouve la clé de cette réussite !
Ce n’est pas de gaieté et de cœur que j’affirme ma pensée, mais j’assume pleinement ma décision. J’étais là en 1980 et en 1995, j’ai appuyé tous les chefs péquistes, de René à Jacques, en passant par André et Pauline… Pour moi, un chef est un chef, homme ou femme, aucune différence et aucun traitement de faveur. Je reste un souverainiste convaincu, et je crois toujours que le Parti Québecois est le véhicule idéal pour réaliser notre projet de pays.
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