Malgré sa popularité décroissante (29%), malgré les immenses manifestations répétées, malgré les grèves dont celles qui ont fermé les raffineries et créé une disette importante de gasoil et d’essence partout en France, le président Nicolas Sarkozy tient bon et sa réforme des retraites des Français sera adoptée officiellement d’ici quelques jours. Certains le disent délégitimé par l’opinion, comme si le président de la France et son gouvernement devraient gérer les affaires de l’État sur la base des sondages. Ces parlementaires ont été élus démocratiquement avec de grosses majorités, il y a à peine deux ans. Ils ont la responsabilité de diriger la France. Cela ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas, entre les élections, écouter et prendre en considération les demandes du peuple. Mais ils ne doivent pas oublier le programme politique avec lequel ils ont été élus pour ne penser qu’à leur réélection en agissant par opportunisme.
Les syndicats français, les partis d’opposition, les grévistes n’ont pas à menacer le gouvernement. Ils ont fait état de leurs suggestions et le gouvernement en a accepté quelques unes. Si ce dernier ne veut pas s’engager dans les autres, c’est qu’il a ses raisons. Il sait que ce faisant il soulève l’ire des manifestants mais il prend ses responsabilités. Quant aux manifestants, ils constatent qu’ils ont atteint la limite de ce que le gouvernement acceptera et doivent donc arrêter leurs actions et laisser les Français et Françaises reprendre le cours normal de leur vie. Si ces manifestants ne sont pas heureux, qu’ils réagissent lors de la prochaine élection présidentielle. C’est là que le choix des dirigeants et les grandes politiques se décident. C’est la vraie démocratie ! La rue n’est pas la démocratie. Elle n’est qu’un instrument pour chercher à influencer le gouvernement.
Même si plusieurs affirment que Nicolas Sarkozy n’a pas le caractère parfait pour être président puisqu’il est impulsif, un peu agressif et parle trop, je ne suis pas en accord avec cette conclusion. Ces « pseudo mauvaises qualités » font partie du caractère de cet homme actif, dynamique, courageux, travaillant et de vision. Il est comme il est et il doit se montrer comme il est car c’est ainsi qu’il demeurera crédible. Il a été élu pour faire des réformes et il fait des réformes nonobstant les difficultés et le danger électoral pour lui et son équipe lors de la prochaine élection présidentielle. Alors que ses prédécesseurs n’ont pas osé se mouiller dans la rue, Nicolas Sarkozy tient bon. C’est ça être responsable. C’est çà être un chef. C’est peut être la clef de sa réélection.
La France change rapidement. La migration, la compétitivité, la mondialisation, la crise économique et les problèmes financiers qui en découlent font en sorte que tout est bouleversé en France, comme ailleurs. Même si nous sommes en 2010, trop de Français se voient encore en 1990. Alors qu’ils pensaient pouvoir travailler de moins en moins, voilà que la réalité leur demande de travailler plus puisque la vie s’allonge et que les règles du jeu changent. Ce n’est pas une invention de Sarkozy mais l’aboutissement de problèmes qui existent depuis un bon moment et qui ne s’étaient pas encore manifestés. Comme partout dans le monde occidental, les institutions françaises doivent être réajustées, remises en concordance l’une avec l’autre, travailler ensemble à développer une économie forte, compétitive mondialement et à l’avant-garde afin de créer davantage d’emplois solides, satisfaisants et bien rémunérés.
La France est bien placée puisqu’elle a des industries de pointe et manufacture déjà des produits de haute qualité qui sont recherchés partout sur la planète. Alors qu’elle était à l’avant-garde dans le nucléaire, le transport et autres domaines techniques, elle s’est laissée dépasser trop souvent durant les récentes années par des pays émergents. Il n’y pas de raison pour qu’elle ne puisse reprendre son rang en accentuant ses positions… à moins qu’elle ne continue à se tirer dans le pied.
Ce n’est pas par le choc Gauche - Droite que ces objectifs peuvent être atteints, mais par une approche pragmatique, humaine et dynamique qui tient compte de l’effort et de la bonne volonté de chacun. La polarisation des idées et des politiques n’est pas dans l’intérêt de la France. Les batailles rudes, insensées et trop souvent indéfendables entre les partis politiques, dans leur quête du pouvoir, n’aident pas le pays. Il y a des moments où la France semble revenue à la zizanie politique du temps précédant la deuxième guerre mondiale.
Face à l’ampleur des nouveaux défis d’aujourd’hui, se donner de vrais chefs, élire des hommes et des femmes politiques responsables, oublier l’égoïsme et travailler tous ensemble est la vraie solution. Y en a-t-il une autre ? Est-ce possible en France ? Je ne le sais pas mais je l’espère !
Claude Dupras
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