Le président français est pris dans un tourbillon journalistique qui prend de plus en plus de vitesse. Pourtant, il n’en est pas responsable.
L’article de Christian Rioux, chroniqueur du journal Le Devoir à Paris, m’a poussé à écrire ce blog. En ce mardi, il traite de la supposée injure qu’aurait lancée le président français Nicolas Sarkozy en direction du premier ministre espagnol. J’ai suivi ce débat depuis quelques jours et je crois que Rioux se montre partisan et ne renseigne pas bien ses lecteurs.
Tout a commencé par un article du journal socialiste Libération qui, après avoir recoupé des commentaires du président français lors d’une rencontre avec 24 députés et sénateurs français de toutes tendances politiques, lui a fait dire, à la une du journal, que le premier ministre espagnol Luis Zapatero n’était « peut–être pas intelligent ». Dès la parution de l’article, l’Élysée a nié la chose tout comme plusieurs sénateurs et députés socialistes présents qui ont aussi affirmé que le président français n’avait jamais proféré une telle bêtise.
L’éditorialiste de Libération, Laurent Joffrin, au lieu de prendre acte du faux pas de son journal, en a mis encore plus. Je lis régulièrement ce journal et j’assure mes lecteurs qu’il s’oppose à tout et à rien si cela concerne Sarkozy. Les porte-paroles de l’UMP, le parti de Sarkozy, n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère en le défendant de ces accusations mensongères. Ils ont attaqué férocement Libération en le qualifiant de journal en perte de vitesse, de lecteurs et d’argent. Le malheur c’est que c’est vrai et c’est cela qui choque davantage Joffrin et ses comparses.
Depuis, certains journalistes ont regroupé tous les articles de presse sur des brins de déclarations passées de Sarkozy envers les leaders étrangers et y ont donné une saveur exagérément négative dans leurs reportages. Cela a fait boule de neige et aujourd’hui la presse étrangère en conclut que le président Sarkozy est un homme qui sait manier l’art de l’injure. Son image internationale en est ternie. C’est justement ce que visait le parti socialiste. Incapable de présenter un programme politique pouvant rivaliser avec celui de Sarkozy, l’opposition socialiste française a opté pour le salir et ne manque jamais une occasion de le faire démesurément. Elle a finalement trouvé un créneau qui peut lui faire un grand tort.
On dit, par exemple, qu’il a insulté le chef du Bloc et du parti Québécois, ce qui est faux car il n’a que donné son opinion sur les relations fédérales-provinciales canadiennes. On dit qu’il a dû s’excuser envers le PM anglais Gordon Brown, alors qu’il n’a fait qu’une mise au point sur sa déclaration à l’effet qu’il n’était pas d’accord pour appliquer en France le genre de programme de stimuli pour l’économie proposé par Brown pour le Royaume-Uni. On dit qu’il aurait affirmé que le président Obama avait beaucoup de qualités mais qu’il n’avait jamais dirigé un ministère. S’il l’a dit, c’est vrai. Mais certains journalistes en déduisent que Sarkozy cherche à réduire la stature d’Obama parce qu’il lui en veut d’avoir éclipsé sa réputation de « sauveur du monde ». Comme si un homme politique de la trempe de Sarkozy peut perdre son temps à dire de telles sornettes.
Tour à tour, les journaux du monde reprennent la nouvelle et l’amplifient chacun à leur gré et elle devient encore plus fracassante. Parmi eux on retrouve : The Guardian de Londres, ABC de Madrid, New York Times, Le Devoir… La bulle grossit de plus en plus. On ne sait plus ce qui est vrai ou ce qui est faux et les lecteurs sont de plus en plus trompés.
En France, même Jack Lang, l’ex-ministre socialiste de la culture, a accepté les explications de l’Elysée et est de plus intervenu pour dénoncer Ségolène Royal qui a cru bon faire des excuses publiques à Zapatero en rapport avec la déclaration de Sarkozy. Le fameux journaliste et politicologue Alain Duhamel ne s’est pas offusqué non plus. Par contre, le Devoir met l’emphase sur les déclarations du député socialiste Pierre Moscovici et, pour rendre ce dernier crédible, le traite de modéré. À mon avis, il est loin de l’être… Il faut avoir suivi la campagne de Moscovici pour le poste de premier secrétaire du parti socialiste et l’avoir entendu déblatérer sur tout et rien contre la droite française, sans nuances, pour savoir que c’est une exagération mensongère.
Je remarque depuis quelques jours que mes concitoyens montréalais, à qui je parle de Sarkozy, ont été influencés négativement par ce qu’ils ont lu dans les journaux. L’article tendancieux du journal Le Devoir, de ce mardi, n’est pas là pour redresser ces fausses informations, au contraire il en ajoute. C’est un article trompeur et irresponsable qui ne fait que mousser une cause, l’antisarkozyisme.
Claude Dupras
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